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3 janvier 2025 5 03 /01 /janvier /2025 17:45

Jazz family 2025

Jérôme Masco (ts), Kira Linn (bs), Nolwenn Leizour (cb), Nicolas Girardi (dms)

Si vous aimez les albums pianoless de Gerry Mulligan et notamment le fameux album avec Stan Getz, cet album-ci, le premier du saxophoniste Jérôme Masco devrait assurément vous plaire.

Au départ il s’agit d’une rencontre entre le jeune ténor Jérôme Masco et la saxophoniste baryton venue d’outre-rhin, Kira Linn. Tiens, un ténor et un baryton, cela ne vous rappelle rien ? Bien sûr la fameuse rencontre Stan Getz et Gerry Mulligan !

Et c’est sur cette affinité commune que les deux saxophonistes ont conçu leur collaboration. Non pas pour en faire une pâle copie mais plutôt dans l’idée d’amener ces deux jeunes musiciens bourrés de talent, sur leur propre terrain au travers de compositions riches, avec un sérieux sens du dialogue et surtout du contrepoint. Sans instrument harmonique, cette rencontre est délicate à souhait. Raffinée dans le cool ! Elégante dans son expression. Où l’on découvre ce beau quartet et ce son si particulier qui associe le ténor et le baryton dans un entremêlement des lignes mélodiques qui contre-chantent et s’envolent solitairement pour se rejoindre en totale fusion, telle une danse aérienne.

Jérôme Masco outre sa magnifique écriture imprime un lyrisme tout droit venu du bop. Le saxophoniste bordelais y imprime à la fois un sens mélodique tout en son feutré mais aussi un swing au balancement suave. C’est une belle révélation. Quant à la saxophoniste baryton Kira Linn, c’est un véritable coup de coeur pour nous avec là aussi un sens du groove et un force tranquille que ne renierait pas un Pepper Adams.

On est là au cœur de l’acoustique avec une chaleur du timbre soutenue par une rythmique (sans piano on l’a dit) impeccable dans son rôle de maître des horloges avec Nolween Leizour à la contrebasse ( dont on aime le son boisé) et Nicolas Girardi aux peaux frémissantes et subtiles.

On dit que pour savoir où l’on va il faut savoir d’où l’on vient. C’est exactement ce qu’exprime cette musique. Elle possède à la fois, des racines bien ancrées dans cette histoire du jazz mais aussi des ailes qui emportent ses protagonistes ailleurs, sur leur propre terrain de jeu.

On est totalement sous le charme.

Jean-marc Gelin

 

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