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6 novembre 2007 2 06 /11 /novembre /2007 23:13

HENRY GRIMES: « Signs along the road - poems »

Henry Grimes

Buddy’s knife 2007 
grimes-sings-along-road.jpg

Henry Grimes est un drôle de personnage. Une de ces légendes du jazz qui en ont écrit les plus belles pages lorsqu’il traîna sa contrebasse avec les plus grands musiciens de jazz New Yorkais des années 60 : Cecil Taylor, Sonny Rollins, Don Cherry, Pharoah Sanders et bien d’autres.

Mais Henry Grimes disparut un beau jour sans laisser de trace et il devint quasiment impossible de savoir où il était. Nulle part peut être. Beaucoup pensaient qu’il était mort. En réalité Henry Grimes, parce que les temps étaient terriblement durs pour les musiciens dans cette Amérique là, avait dû se résoudre à vendre sa contrebasse pour résoudre ses problèmes d’argent. Mais dans l’incapacité totale de racheter ensuite son instrument, Grimes se vit contraint de disparaître totalement de la scène, faute de moyens de jouer. Il disparut alors plus de 30 ans jusqu’à ce qu’un jeune cadre américain, par ailleurs grand amateur de jazz reconnut stupéfait en son gardien de parking celui qui n’était autre que son contrebassiste idolâtré. Alors lorsque la nouvelle se répandit que Henry Grimes etait bien là, en 2003 le réseau des musiciens se mit en marche et l’on raconte que l’on doit à William Parker de lui avoir racheté son instrument, de l’avoir remis en selle sur toutes les scènes de jazz du monde entier où l’on peut à nouveau l’entendre dans une sorte de renaissance à la musique et à lui même.

Durant toutes ces années d’errance Henry Grimes écrivait. Des poèmes essentiellement. Une 50aine de poèmes essentiellement mystiques et quasiment ésotériques que l’éditeur Allemand Buddy’s Knife se propose de publier aujourd’hui dans un petit opuscule préfacé par le guitariste Marc Ribot. Il y est question des forces obscures et des énergies telluriques qui régissent notre univers dans une espèce de labyrinthe dans lequel on peut se perdre et ne pas se retrouver. Juste berçés par les mots enchaînés les uns aux autres dans une sorte de musicalité poétique.

 

Comme pour le livre de William Parker on remarquera dans ces petits ouvrages l’extrême élégance de ces éditions particulièrement soignées dans le parti éditorial et la qualité des clichés superbes en noir et blanc qui émaillent ces ouvrages. Assurément du beau travail dont on attend avec impatience une version traduite en français                                                                  - Jean-Marc Gelin

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