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6 novembre 2007 2 06 /11 /novembre /2007 23:42

JJJJ Paul Bley : « Solo in Mondsee »

ECM 2007


paul-bley.jpg

 
Surtout n’allez pas faire votre grincheux devant un nouvel album de piano solo produit par ECM en imaginant que vous allez entendre encore une fois une démonstration introspective et quasi neurasthénique sur fond gris pastel d’ombres filantes d‘un pianiste aux improvisation tourmentées. Car toutes les bonnes raisons de vous réjouir se retrouvent dans ce nouvel album de Paul Bley enregistré en avril 2001 qui défie les lois du genre et tous les clichés pianistiques en vigueur. On connaît tout de ce pianiste de génie depuis ses errances free à ses fameux trios. On a tous en tête le fameux « Open to Love » enregistré aussi pour ECM. Mais jusqu’à l’enregistrement de Solo In Mondsee, jamais Paul Bley n’avait enregistré en solo et ses recherches le guidaient alors vers une forme de lenteur et vers l’approche électronique qui lui permettait alors l’étirance du son, chemin selon lui privilégié pour devenir « le pianiste le plus lent du monde ».

Cet album qui est tout sauf cela, est donc un virage total dans le travail du pianiste. Virage dont Mandfreid Eicher eut l’idée en entendant un an auparavant l’incroyable sonorité du piano (un Bösendorfer Impérial) à Mondesse en Autriche. Et c’est tout naturellement que le maître de ECM proposa à Paul Bley un enregistrement au même endroit dans des conditions entièrement acoustiques.

Le principe de ces dix variations sobrement nommées de « I » à « X » pourrait en effet faire craindre les pires clichés. Mais il n’en est rien. Car la musique de Paul Bley est celle d’une légèreté d’adolescent gracile. Bley y joue une sorte d’allégorie jamais crépusculaire mais au contraire de celle que l’on chanterait le nez au vent, en plein soleil d’été. Une sorte de ballade improvisée. Il y a un flottement dans les airs chez Paul Bley, dans cet art de l’improvisation truffé de petites citations. Pas des phrases piquées ici ou là mais plutôt la réminiscence de quelques harmonies familières que l’on retrouve au gré de ses développements. Chez Paul Bley toujours ce rappel à la mélodie qui s’invite au début, au milieu ou à la fin. Paul Bley alors flottait au dessus de son clavier dans une luminescence que favorisait en grande partie cette prise de son éclatante et exceptionnelle ce jour là à Mondsee en Autriche. Paul Bley c’est sûr est un enchanteur. Jean-Marc Gelin

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