Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 décembre 2007 6 08 /12 /décembre /2007 09:04

MILES DAVIS :

Alain Gerber

Fayard – 500 p

24€

 

miles-Gerber.jpg Décidemment les ouvrages d’Alain Gerber se suivent et… se ressemblent tous. Chaque année, l’animateur de l’émission vedette « le jazz est un roman », revient vers le mois de novembre (avant les fêtes) avec ses biographies romancées où il fait parler des personnages réels dans une sorte de fiction biographique où se mêle des monologues inventés à des faits avérés. On en a savouré quelques uns comme Louie (Armstrong), Billie (Holiday), Chet (Baker), Charlie (Parker) etc…

Et voilà Alain Gerber qui revient aujourd’hui tel le Beaujolais Nouveau avec cette fois-ci Miles (c’etait couru) qui, une fois n’est pas coutume ne surprend pas. Car à la différence de son modèle qui cherchait toujours le coup d’après, la réinvention de son art, l’évolution de son expression, les livres d’Alain Gerber se répètent et nous plongent dans une sorte de logorrhée sans fin qui au fil de ses ouvrages de l’auteur devient de plus en plus indigeste. Une lourdeur qui, pour le modeste chroniqueur, obligé pour la bonne cause de s’arrêter à l’ultime page 410 du roman, ressemble à un pensum. C’est un peu comme gravir l’Everest mais en moins beau. On exulte certainement de l’avoir fait une fois que c’est fini mais Dieu qu’est ce qu’on en bave avant ! C’est aussi un peu comme d’aller travailler un jour de grève. On a pas le choix quand faut y aller, faut y aller mais qu’est ce qu’on sera content quand on sera arrivés.

Pourtant Alain Gerber a choisi un angle d’attaque plutôt intéressant qui consiste à alterner la voix de Miles avec notamment celle de ses batteurs. Mais le premier (le pauvre) à ouvrir le bal est Max Roach  qui nous gratifie durant les 40 premières pages de tous les lieux communs que l’on peut rencontrer sur Miles. Alors comme c‘est le pauvre Max qui s’y colle, le voilà qui balance en ouverture tous les thèmes les plus lourds : Miles et les voitures, Miles et les femmes, Miles et la came, Miles et Bird, Mile set les femmes, Miles et son papa dentiste etc….. Comme ça c’est dit une bonne fois pour toute et on aura plus besoin d’y revenir….Alors Max parle un peu comme un intello alors que Miles qui lui emboîte le pas juste après et se pare d’un autre langage plus conforme à l’image que l’on se fait du personnage. Et tout cela sur le mode du monologue long et assez vain. On peut allègrement sauter des pages entières un peu comme l’on poserait le combiné de téléphone face à un incorrigible bavard qui s’écoute parler. Vous pouvez le reprendre 5 mn (ou 30 pages plus loin) après, la personne parle toujours sans que vous n’ayez rien loupé du discours qui tourne sur lui même.

Alors, s’il nous est permis de donner un conseil aux lecteurs de cette chronique déjà trop longue, ce serait d’aller vite se plonger dans le petit et dernier ouvrage de Philippe Roth (Un Homme) qui n’a strictement rien à voir ou bien d’écouter les émissions d’un certain Alain Gerber sur France Musique. Vous verrez ce gars là quand il cause dans le poste pour vous expliquer que le jazz est un roman sur France Musique tous les jours de 18h à 18h55,  il est absolument génial.                                                                                                           Jean-Marc Gelin

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires