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8 janvier 2008 2 08 /01 /janvier /2008 07:54
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JJJ Worlds – Aaron Goldberg

Sunnyside 2006

 

 Le 15 décembre dernier au Sunside, il y avait salle comble pour applaudir le trio trop rare sur les scènes d’Aaron Goldberg. Avec Reuben Rodgers, le bassiste à la fois si discret et si parfaitement  présent, et Eric Harland, l’inventif batteur, ce trio a un son bien à lui, un mix de hard-bop et de musique brésilienne. Bref, ça joue terrible ! Cela fait dix ans, que ces trois jeunes musiciens (Goldberg n’a que 33 ans) jouent ensemble tout en se nourrissant auprès de prestigieux aînés. Aaron Goldberg a passé 4 ans avec Joshua Redman, Reuben Rodgers travaille régulièrement avec Diana Reeves. Eric Harland, quant à lui joue avec Kurt Rosenwinkel (invité sur un morceau de cet album),  McCoy Tyner, et Joshua Redman. Des collaborations qui, sans aucun doute, enrichissent leur trio à l’énergie débordante. L’album « Worlds » est un tribut au brassage culturel. La musique brésilienne est au centre de l’album et de l’inspiration de Goldberg. Il a étudié la langue portugaise et la bossa nova et cette musique influence profondément son écriture musicale (Salvador) qui reste une écriture très jazz. Goldberg est un très grand pianiste avec beaucoup de style, un jeu délié très virtuose et très hargneux. L’album donne l’impression d’avoir été enregistré en « live », sur le vif, sans répétition. Cette spontanéité est le fruit de beaucoup d’écoute et de générosité de chacun des musiciens de ce trio. Ce plaisir d’être ensemble se retrouve sur scène comme sur le CD (Oam’s blues, jubilatoire course poursuite entre Harland et Goldberg). Goldberg rend hommage à trois compositeurs dans cet album : l’immense, l’incommensurable, l’indépassable Carlos Jobim, dont on ne dira jamais quel grand compositeur il est en reprenant deux de ses titres Modinha et le planant Inutil Paisagem ; le chanteur et compositeur Djavan rendu célèbre par son duo avec Stevie Wonder sur Samurai, dont il joue en introduction le Lambada de Serpente ; le saxophoniste Benny Golson en détournant Stablemates, le standard qu’il a écrit pour sa femme, en Unstablemates, pour dit-il rendre compte de sa situation personnelle. Goldberg puisent à différentes sources car comme il l’écrit dans les liner notes, là est la richesse du jazz né comme l’Amérique de parents mélangés. - Régine Coqueran

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