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15 février 2008 5 15 /02 /février /2008 07:38
Mc-Caslin.jpg

Sunnyside 2007

Donny Mc Caslin (ts, fl, as), Dave Binney (as, fl), Ben Monder (g), Scott Colley (cb), Antonio Sanchez (dm), Pernell Saturnino (perc)

 


                     On commence à connaître Donny Mc Caslin de ce côté ci de l’Atlantique depuis que le jeune homme s’est signalé à notre attention à travers quelques enregistrements bien justement remarqués. On se souvient de ses prestations dans l’orchestre de Maria Schneider dont il constitue l‘un des fidèles piliers et l’on se souvient aussi l’avoir entendu dans le magnifique « Meaning and Mysteries » de Dave Douglas malheureusement introuvable ici.

Ce nouvel album (le sixième signé sous son nom) confirme ce que l’on savait de ce futur « déjà » grand du saxophone. Une parfaite maîtrise de son instrument. Un art du contrôle. Jamais de dérapage ou alors parfaitement contrôlés. Sauf qu’à la différence des autres merveilleux saxophonistes de son âge, Donny Mc Caslin a des choses à dire et ne se contente pas de tourner en rond autour de sa maîtrise technique. Il affiche au contraire une très grande maturité musicale qui s’exprime à la fois dans la teneur de ses compositions, jamais uniformes mais aussi dans les leçons qu’il tire d’un jazz qui va puiser autant dans des lignes sinueuses post (ou néo) Shorteriennes que dans la fausse apparente simplicité des airs latinos qui sous sa plume et avec son lyrisme prennent la marque d’une véritable prouesse rythmique. C’est vrai qu’il est pour l’occasion entouré d’une section de luxe avec Antonio Sanchez (le batteur de Pat Metheny) à la batterie et Pernell Saturnino (le percu déjà entendu aux côtés de Danilo Perez) aux percus. Sorte de clin d’œil à son background pour ce saxophoniste Californien de 41 ans né du côté de Santa Cruz quelque part sur la One  O One entre Palo Alto et Monterey. Avec l’autre saxophoniste de l’album, Dave Binney, Donny Mc Caslin s’entend à merveille dans l’art du contre chant et du tramage des voix. On a un peu de mal à savoir qui joue en l’absence de liner notes le précisant et c’est bien dommage. On ne peut ainsi rester insensible aux deux chorus pris sur Madonna où l’on entend deux instrumentistes dépasser la simple progression harmonique pour délivrer un discours bien plus profond. Jamais cérébrales les compositions de Mc Caslin dépassent le cadre du swing pour le swing, de la mélodie pour la mélodie. Une réelle expression, un réel phrasé. On retiendra la précision de ses contre temps sur les airs latinos ( Descarga, Fast Brazil), sa capacité à se transformer en élégant joueur de saxophone d’orchestre salsa ou de boléro ( Send me a postcard) les univers bleutés ( Sea of Expectancy) et les prolongements de l’univers Breckerien ( Village natural , In pursuit), cet univers de Steps Ahead dont fit partie un moment notre saxophoniste. C’est que ce garçon un peu caméléon sur les bords sait tout faire, tout jouer et tout composer. Une sorte de génial éclectique.                                                                                                   Jean-marc Gelin

 

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