Stunt 2007
Pas une semaine sans qu’une nouvelle « diva » du jazz ne sorte d’on ne sait où. Le label Stunt d’ailleurs, est assez coutumier du fait qui, tous les mois nous sors une suédoise censée devenir la future-plus-grande-star sur la scène bien encombrée des chanteuses qui chantent bien et qui se trouvent programmées un peu à la manière des gymnastes roumaines à gagner leurs futures médailles d’or de la bonne critique musicale entendez celle qui fera vendre surtoput et avant tout vendre tout pleins d’albums et rapporter pleins de sous à son écurie. Caroline Henderson ne fait pas exception à la règle et croyez moi, la dame a, pour le coup une sacrée dose de talent. Un sacré caractère trempé dans le souffre. De toute évidence Caroline Henderson a l’étoffe d’une pop star hyper bien marketée. Assez explosive et carrément sulfureuse elle devrait logiquement s’imposer dans les charts. Le blème c’est que ni les compositions ni la musique ne parviennent à hisser le niveau au rang qui lui est dû, incapable de lui offrir une musique ou des musiciens à la hauteur de son talent. Car, si l’on a coutume de dire qu’il ne peut pas y avoir de bon candidat s’il n’a pas un bon programme à défendre, on pourrait tout aussi bien dire qu’il n’y a pas de bonne chanteuse si on ne lui donne rien d’intéressant à chanter. Le groove sonne faux, sonne lounge pour cafés branchés du samedi soir, musique de fond pour jeunes gamins chics en goguette autour d’un verre de whisky. Mais on pourrait se prendre à imaginer ce que la dame, avec cette personnalité bien trempée aurait pu faire avec des musiciens au diapason à qui on aurait demandé autre chose que de servir une soupe bien tiède. On peut se laisser prendre sur New Day où la dame donne à entendre une voix plus tripale. Mais le petit morceau en trio en fin d’album, genre jazz club à l’heure de la fermeture est totalement ridicule dans sa mise en scène. On imagine seulment ce que l’on aurait pu entendre si seulement on avait pensé à autre chose qu’à transformer une chanteuse en machine à cash. Dommage
Jean-Marc Gelin