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12 mars 2008 3 12 /03 /mars /2008 05:29

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Algorythm

Avec cet album, au titre simplement métonymique, Sticks and strings, on est au cœur d’une musique douce, délicatement nostalgique, dès la première composition, « Time like the present », qui cultive une certaine lenteur, et où l’on  ne serait pas surpris de retrouver la voix d’Henri Salvador. Ou dans les deux reprises de standards  « All of you »  and « I fall in love too easily »  qui s’intègrent parfaitement à l’esprit des compositions originales. 

Le label Algorythm a le talent de produire et distribuer des albums chics, tendrement désuets, joliment indatables. Un retour actuel à une mémoire du jazz en somme. D’autant plus surprenant qu’à la tête du label, on attendrait plus d’énergie ou de rugosité rock de la part du guitariste Jean Philippe Muvien. Mais méfions nous des préjugés tenaces.

Après la dernière livraison d’Algorythm, qui permettait au pianiste Eddie Gomez de rendre hommage à ses chers disparus, voilà un album qui célèbre le vibraphone, redevenu à la mode, ce qui ne pourra que réjouir les amateurs de la petite musique des lames. Joe Locke, très en vogue actuellement aux USA, a connu un gros succès avec un album consacré au héros de l’instrument, Milt Jackson, l’un des formidables leaders de l’indémodable MJQ.

 Le vibraphoniste s’emploie à jouer avec grâce, comme du bout des mailloches, et obtient une frappe particulièrement veloutée, dans les ballades, où l’aspect d’ordinaire percussif de l’instrument tend à lui enlever cette suavité que l’on attribue aux soufflants. L’aspect mélodique est particulièrement soigné dans cet album, ce qui lui confère un aspect par moment un peu sucré (« Sword of Whispers »). Mais ça chante sur les tempos lents, doucement caressants, avec la présence d’un jeune guitariste qui nous était inconnu Jonathan Kreisberg. L’accord est tout simplement parfait ici entre les deux. Et quand le guitariste fait résonner plus énergiquement les cordes de sa guitare dans les morceaux qui ont notre préférence, « The Rosario material » (où le duo est très à l’aise), « Appointment in Orvieto » et «Sixth Sense » dernière composition du batteur au drumming soft, Joe Labarbera, on aime alors vraiment cette manière enjouée et rebondissante, cette alliance toujours subtile avec une rythmique en place et délicatement corsée également.

Un bel album qu’il faut  écouter entre amis, en prenant  son temps, le soir au coin du feu.

Sophie Chambon

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