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12 mars 2008 3 12 /03 /mars /2008 05:33

russell.jpgWorld Village 2008




 
Dire que Catherine Russell est tombée dans le jazz quand elle était petite est un doux euphémisme si l’on en croit son pedigree. Pensez, sa mère fut bassiste et chanteuse auprès de Mary Lou Williams alors que son père, Luis Russell fut de son côté pianiste et longtemps directeur musical de Louis Armstrong. Rien moins que cela. C’est dire si cette femme d’âge mûr aujourd’hui cultive son jardin fleuri du côté de la Nouvelle Orléans dont elle est certainement dépositaire d’une partie de sa musique. Une chanteuse capable en 2008 de revendiquer les plus grandes heures de la swing era. Cela pourra peut être faire sourire mais voilà qui dans le paysage actuel est assez farîchement décalé. Mais finalement peu importe tant le résultat apparaît totalement convaincant et même franchement emballant, semblant démontrer que c’est finalement en plongeant au cœur de ses propres racines que l’on pourra réhabiliter le swing.

Catherine Russell a ce truc des voix noires pas vraiment travaillées mais chargées d’histoire, chargée des mauvais quartier et de la gouaille de la rue. Une voix qui ne triche pas. Une voix qui raconte l’histoire de la Nouvelle Orléans ( New 0rleans) ou qui lance quelques clins d’œil appuyés à l’une des plus grande chanteuse de blues, Miss Dina Washington. Il est alors question de balades comme au bord du Mississipi où sont réhabilités des thèmes de Mike Jackson ou de Carmichael ou encore de papa Russel. Des thèmes que l’on écoute comme l’on suivrait la fanfare dans les rues de Canal Street (I’ve got that thing). Le trompettiste Steve Bernstein qui s’y  connaît dans la réhabilitation du jazz traditionnel est de la partie. On sors de là avec la banane au coin des lèvres. Normal, le jazz n’y a pas pris une ride, on a croisé Buddy Bolden sur la route, le parfum du Jambalaya est venu effleurer nos narines et on a fait tourner sur la platine le disque d’une chanteuse vraie, une chanteuse à la sincérité évidente.                         Jean-Marc Gelin

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