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11 juin 2008 3 11 /06 /juin /2008 08:22

 Seventh 2008




 

Entre le 10 mai et le 10 juin 2005, le Triton, le club des Lilas dirigé par Jean-Pierre Vivante avait pris cette formidable initiative de demander à Magma de venir tout un mois durant faire une sorte de rétrospective en 4 volets ou plutôt 4 « epok » prétexte chacune à un DVD dont 3 ont déjà paru. Il s’agit donc ici du 4ème  et dernier volet qui retrace une période venue, comme le dit Vander, « mettre un terme aux grandes fresques des années 70 ».

Comme toujours, inlassablement, infatigablement, Christian Vander y est le gardien du temple, grand gourou perpétuateur de la légende, maître du feu chargé de maintenir ce magma éruptif en fusion dans un volcan qui jamais ne s’éteint. A tel point que le génial chanteur- batteur porte à bout de bras (qu’il a fort musclés au demeurant) cette mécanique bien huilée à vous coller des transes sur des tourneries épuisantes, éreintantes dont on sort ( après près de deux heures) totalement lessivés. A l’époque des trucs hyper formatés, Magma 35 ans après donne les mêmes leçons d’énergie que c’est pas possible que vous restiez les fesses vissés sur le tabouret en écoutant ça. Inventeur d’un langage qui jette des ponts entre le Jazz rock et Coltrane, Magma reste paradoxalement d’une brûlantissime actualité à l’heure où certains pourraient penser à tort que l’engagement  ne  serait plus cette composante nécessaire du jazz et du rock.

Il faut attendre le deuxième set pour pouvoir entendre Vander délaisser le micro  et se poser derrière la batterie, toujours avec la même incandescence généreuse abordant un thème comme Ka I-ka II – ka III  de près de 50 mn sans jamais mollir un seul instant. Magma mythique et toujours légendaire. Magma insurclassable !

Et pour cette rétrospective il faut rendre hommage au travail du Triton et au travail de co-production de Seventh record. Il faut une réelle science du cadrage, de la lumière et des plans nerveux mais jamais chaotiques pour maintenir à l‘écran cette énergie qui ne tombe jamais dans le plan saccadé ou stroboscopique. C’est super intelligemment réalisé, sans plans bidons et toujours au plus près de la musique. On a le sentiment alors de rentrer au plus près de ce temple à l’ésotérisme post Coltranien à l’heure de la grand messe sacrificielle.

Le moins que l’on puisse dire c’est que Magma c’est sûr, était ce soir là au rendez vous de sa propre légende. Inusable !Jean-Marc Gelin

 

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