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7 juillet 2008 1 07 /07 /juillet /2008 23:06

Marsalis Music – 2008

 

Miguel Zenon (as), Luis Perdomo (p, elp), Hans Glawischnig (b), Henry Cole (dms) + un quatuor à cordes –

 





 
J’envie les passionnés de jazz aux oreilles vierges qui vont découvrir avec ce CD, la passionnante musique du saxophoniste alto portoricain Miguel Zenon. Ce quatrième album marque un virage important dans sa carrière, le propulsant directement dans la cour des très grands. Zenon, âgé de 30 ans, signe là un disque énorme, ambitieux et mature, rempli de compositions aux couleurs originales et savamment agencées, qui évitent le folklore caribéen et les clichés latinos pour s’aventurer dans le monde intérieur et profond d’un musicien sensible et généreux. Dès le démarrage du disque, le réveil (Awakening) est très sérieusement abordé par un quatuor à cordes évanescent, rapidement rejoint par le lyrisme et la musicalité du saxophone alto. Puis la pulsation du fantastique batteur Henry Cole nous suggère une danse syncopée qui va aller en s’amplifiant et donner des ailes à Zenon dans un long et passionnant chorus aux placements rythmiques complexes chers à Steve Coleman (Camaron). Le disque va continuer de dérouler le tapis rouge du talent, de l’élégance et de l’intelligence musicale avec Penta, The Missing Piece (mon morceau préféré) ou Ulysse in Slow Motion. Le pianiste vénézuélien Luis Perdomo (repéré chez Ravi Coltrane), allie toujours sensualité et swing, qu’il joue sur un piano classique ou électrique. On apprécie également le jeu plein de finesse et de discrétion du contrebassiste Hans Glawischnig. Après un fougueux détour free (Awekening interlude) plein de bruit et de fureur, Zenon apaise le flux sonore avec le très beau Santo à l’écriture musicale ambitieuse et aux surprenants contrastes rythmiques. Il faut attendre le dernier titre, présenté en bonus (la très belle ballade Que Tetedi), pour que Miguel Zenon retrouve la musique latine, avec laquelle nous l’avons découvert, lorsqu’il jouait aux côtés de David Sanchez sur les albums Melaza et Travesia. Son jeu d’alto s’inspire sur ce morceau de la sensualité à fleur de peau qui émanait du sax ténor de David Sanchez, lorsque celui-ci interprétait des ballades. La grande classe !  Lionel Eskenazi

 

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