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8 juillet 2008 2 08 /07 /juillet /2008 22:38



tZADIK 2008

 

Marc ribot (g), Jamie Saft (kyb), Kenny Wollesen (vb), Trevor Dunn (cb), Joey Barron (dm), Cyro Baptista (perc), John Zorn (as, direction)

 

  Dans quel monde idyllique vit désormais John Zorn ? Avec The Dreamers ce n’est certainement pas celui de Massada ou de Painkillers. Car il y a dans ce monde là, la légèreté d’un monde insouciant, flottant dans une sorte d’euphorie béate. Quasi cotonneuse.

Ici Zorn dirige de main de maître comme il le fait avec Bar Kohkba. Avec un sens inouï du détail et de la finesse, il organise le jeu de Marc Ribot, le vibraphone de Kenny Wollesen et le clavier de Jamie Saft dans une sorte de rondeur moelleuse à laquelle Joey Baron dessine avec un art subtils quelques points de dentelles. Tout est réglé au millimètre à tel point que cet univers entièrement sous contrôle en est presque angoissant. Attendant Zorn dans un monde furieux, celui qu’il nous décrit ici n’en est que plus irréel de béatitude (Uluwati) presque déshumanisé dans ce monde onirique. Heureusement Zorn y met du relief et beaucoup de nuances. On passe d’un rêve cotonneux (A ride on a cotton fair) à la traversée d’une ville fantomatique dans une sorte de western angoissant (atmosphère que Zorn affectionne par ailleurs) dans Awkiwatsay. Rapidement Zorn peut sortir de ce monde là et revenir à quelque chose de pus enfantin comme ce Toy qu’illustre si bien la pochette de cet album.

Mais dernière cette apparence du lisse et du rond, Zorn introduit des nuances. Sa direction est, comme avec Bar Kohkba celle d’un nuancier à petites touches subtiles derrière l’apparente uniformité du propos. Même musique de chambre (ici du rock de chambre) où les rondeurs de la guitare, du clavier et les notes moelleuses du vibraphone ont remplacé les cordes de Bar Kohkba. Et dans cette cosmogonie Zornienne il y a quelques réminiscences que l’on trouvait hier chez Pink Floyd, revisités avec une autre profondeur. Entrer dans le monde irréel de Zorn c’est entrer dans un univers que Lewis Carrol redécouvrirait au XXI° siècle. Il est finalement presque aussi psychédélique qu’halluciné.

Jean-Marc Gelin

 

 

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