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2 mai 2006 2 02 /05 /mai /2006 08:01

Miracle céleste ! Accomplissement divin ! L’autre jour un des reporters des DNJ qui a ses entrées un peu partout et notamment au paradis des musiciens surprit du côté de chez Saint Pierre cette conversation entre Ellington et Basie : « t’as entendu ce Badini et sa sacrée machine à swinguer ! Quand tu penses que c’est moi qui lui ait tout appris ! ». « Mais non pas du tout répondit le Duke, c’est moi. D’ailleurs t’as qu’à voir, dès que j’ai eu le dos tourné il s’est empressé de me piquer Sam Woodyard, mon batteur ». «  Il n’empêche, interrompit Basie, ce gars là à fait trop de bonnes choses pour le swing, je crois qu’il mérite qu’on lui fasse un petit cadeau ». Et les deux hommes de sa taper dans la paluche et de se renvoyer mutuellement leur clin d’œil.

 

 

Sur ces entre faits, alors que le gars Badini dormait bien profondément chez lui du côté de Deauville, il se réveilla en pleine nuit pour aller pisser mais ne parvint plus à retrouver le sommeil. Un nom lui revenait en tête, Scriabine, Scriabine, Scriabine ! C’est curieux parce que ce compositeur est un contemporain de Debussy sur qui Badini avait déjà travaillé et que dans les projets de Gérard il y avait plutôt Ravel. Mais non, ce Scriabine lui revenait tout le temps en tête. Alors il se plongea la tête la première dans l’œuvre du compositeur et y découvrit de pure merveilles. Au petit matin, alors qu’il n’avait toujours pas remarqué l’auréole qui flottait au dessus de sa tête il se précipita sur le téléphone et appela son copain Stan (Lafferière) et lui demanda de rappliquer illico en prenant au passage notre Paul Gonsalves national, André Villeger, parce que là il y avait du boulot, du génie à moudre.

 

 

Et le résultat vous l’avez là devant vous. Un cadeau du ciel. Un bijou. Un pur chef d’œuvre !

 

 

Gérard Badini et sa super swing machine se lancent âmes et flammes sur les traces du compositeur russe. Avec un délicieux souci de lisibilité et pour bien nous faire saisir leur travail chaque morceau est précédé de la version « originale » interprétée par le jeune prodige russe Igor Tchetuev. Chaque fois avec l’aide de Stan Lafferière sont mis en places des phrases interludes qui poursuivent le fil classique et préparent leur entrée au répertoire jazz. La reprise de ces opus mis en regard nous montrent de manière limpide tout le travail de Badini. Quel travail d’arrangement ! Quel swing ! Quels solistes nom d’un petit bonhomme. Il faudrait citer Villeger bien sûr mais aussi Michel Pastre, Sylvain Gontard, le génial Jerry Edwards, Pierre Christophe sans oublier le jeune Olivier Zanot et tous les autres.

 

 

Le big band de Badini c’est l’intelligence de Ellington et le son de Basie.

 

 

Rarement nous avons été conquis à ce point. Jubilant d’un instant à l’autre de ce chef d’œuvre. Et Badini ne nous fait pas que swinguer du feu de Dieu, il nous donne en plus et aussi l’envie de nous plonger aussi dans l’oeuvre de Scriabine.

 

 

Alors si nous devions alors prononcer le mot de la fin nous ne dirions que deux mots : «  Victoires, victoires ! »

 

 

Jean Marc Gelin

 

 

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