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25 mars 2009 3 25 /03 /mars /2009 07:03

Laborie 2009

Yaron Herman (p), Matt Brewer (cb), G. Cleaver (dm)

 

Quelle classe ce Yaron Herman ! Une standing ovation au théâtre des Champs-Elysées à 27 ans (c’était le 09 mars dernier), alors que pratiquement personne ne le connaissait il y a quatre ans, si ce n’est quelques habitués du squat de la rue de Rivoli ou du café La Fontaine. Un chemin parcouru à la force de ses poignets et de ses dix doigts et grâce à des rencontres déterminantes, en particulier celle de Christophe Deghelt, qui le fait tourner dans le monde entier (il revenait de Chine juste avant son concert au TCE). Mais les rencontres les plus importantes ont été celles avec Matt Brewer, son contrebassiste et Gerald Cleaver, son batteur, qui ont permis, depuis maintenant deux ans, la constitution d’un trio organique et interactif de tout premier plan. La force et la maturité de ce trio constituent l’atout principal de Muse, qui est déjà son quatrième album, et le deuxième en trio (l’excellent A Time for Everything a été enregistré début 2007 alors que le trio venait de se constituer). A la première écoute de ce Muse, l’auditeur est déstabilisé car Yaron Herman nous fait voyager, à travers les quatre premiers morceaux, dans quatre directions différentes. La musique classique, avec le titre Muse, où un poignant quatuor à cordes se joint aux notes solennelles et détachées de Yaron Herman. Le jazz classique avec une reprise très lyrique et très mélodique du Con Alma de Dizzy Gillespie. Le jazz d’aujourd’hui, avec ce formidable et énergique Vertigo, qui par son originalité, son dynamisme et sa ferveur, résume très bien le talent de compositeur- pianiste de Yaron ainsi que celui de ses redoutables accompagnateurs. Puis le quatrième titre qui nous propose une interprétation fougueuse du folklore juif avec Lamidbar. Après plusieurs écoutes, on comprend très bien que la succession de ces quatre morceaux, tel quatre points cardinaux, résume la culture musicale de Yaron Herman et va nous permettre, comme s’il s’agissait d’une boussole, de nous repérer dans le disque et de pouvoir l’appréhender complètement. Pour compléter ce tableau, une composition sublime bâtie sur une phrase mélodique dissonante, d’une beauté magique et profonde (Perpetua). Une reprise de Björk (Isobel), avec une inventive intro de batterie et le retour du quatuor à cordes dans un arrangement flamboyant. Mentionnons aussi deux compositions de Matt Brewer, dont le très beau And the Rain  et le morceau piano solo introspectif (Lu Yehi) où Yaron plonge avec beaucoup de sensibilité et de retenue dans 5000 ans de culture juive. Lionel Eskenazi

 

 

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