Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 mai 2009 7 10 /05 /mai /2009 19:03

Orkhestra 2009

 

http://www.tousdehors.com

Sur la feuille de presse associée au cd de Tous Dehors intitulé « Happy Birthday », on y fait une description de la musique de Laurent Dehors plutôt bien vue. Et la chronique de « Happy Birthday » que l'on savait difficile à formuler – la richesse de ce disque peut décourager le chroniqueur mais pas l'auditeur - l’est moins quand on décide de tirer partie de la fameuse feuille de presse.

On croyait l’idée originale jusqu’à la lecture de l’appréciation du même cd par Jean Buzelin dans Jazzman du mois d’avril. Monsieur Buzelin a probablement eu la même intention puisqu’il a articulée son appréciation autour d'une phrase bien à propos – « Le jazz, le rock, les musiques contemporaines et traditionnelles s'y mélangent et donnent à Tous Dehors une couleur sans pareil et résolument ancrée dans son époque » – empruntée à la susdite feuille de presse.

La musique de Laurent Dehors, saxophoniste / clarinettiste virtuose et doué, est certes sophistiquée mais point intellectuelle. Plutôt ironique et tout à fait accessible, elle est particulièrement imprévisible.

Tous Dehors est un grand orchestre d’une dizaine de musiciens qui fête ici ses quinze années d’existence. Et pour ce véritable événement, Tous Dehors a enregistré « Happy Birthday » qui nous présente des suites de danses enregistrées particulièrement vibrantes de musicalité. Au confort sonore habituel au menuet ou à la valse, Laurent Dehors a miné le terrain de contours qui piquent et de douceurs enjoués. Ainsi, il passe avec aisance du charleston débridé au musette-dixieland un peu free ou rock. Il nous propose ici « une synthèse des jazz populaires et  savants » «  l'écriture reste attentive au dosage laissé à chacun et à la maîtrise orchestrale. ».

Ce cd est d'autant plus captivant que sa musique, avec tout ce qu'elle demande comme exigences pour les musiciens de part sa fougue, est enregistrée en concert. C'est ce que j'appelle du WYHOC-WYGIC(1). Pas de post-production flatteuse. Que du réel et énormément de maîtrise du sujet.

Concernant la composition, « l'orchestration est inouïe, l'écriture audacieuse et crasseuse, l'interprétation exemplaire et inattendue », pour reprendre – encore - les propos de cette satanée feuille de presse. Il est vrai que Dehors dompte ses instruments autant que les écritures compliquées et nous laisserons le soin aux techniciens de la musique de s’exprimer sur le sujet. Car finalement ce n’est ni le propos, ni ce que l'on retient de sa musique.

A tout moment dense, la musique respire par éclats sonores. Un peu free par endroits, carrément rock à d'autres, zappa-ienne quand on s'y attend le moins, parsemée de timbres et textures hétéroclites qui se marient bien (marimba, vibraphone, xylophone, glockenspiel, guitares en tout genre) avec un clin d’oeil possible à Albert Marcoeur - avec le très à propos papotage de piliers de bars: « Tout fout le camp ! / Z’avez vu le président qu’on a ? » - cette musique, apparemment désordonnée, est une évidence pour l'oreille et complètement organique.

On pourrait disserter longtemps sur le sujet. Tous Dehors est un orchestre qui s’écoute en concert et sur ce cd où vos oreilles se régaleront d’une « véritable explosion créative » pleine de risques et de réjouissances.

Jérôme Gransac

 

Partager cet article
Repost0

commentaires