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23 août 2009 7 23 /08 /août /2009 19:48

FREE FACTORY

On ne peut pas s’intéresser à l’histoire du jazz sans avoir jamais entendu parler de la Lenox School of Jazz dans le Massachusetts. C’est là, raconte t-on que John Lewis qui y enseignait, avait entraîné deux petits jeunes repérés en 1958, Ornette Coleman et Don Cherry. La Lenox School présentait en effet la particularité d’être un haut lieu d’enseignement du jazz, regroupant un corps enseignant composé des grands musiciens en activité et qui venaient durant deux mois animer un programme d’été, sortes de master classes avant l’heure. Expérience assez banale de nos jours mais relativement rare à une époque où le jazz s’enseignait dans d’autres lieux où il était bien plus question d’enseignement pratique que de théorie. Pour entrer dans ce haut lieu fourmillant d’idées, les élèves étaient alors sélectionnés sur bandes magnétiques et au terme de la première année en 1957, seuls 24 musiciens furent retenus. Durant leur bref séjour, les élèves pouvaient alors suivre un programme de très haute qualité si l’on en juge par les témoignages de Joh Lewis ou de Paul Bley prompts à le placer très largement au-dessus de la Berkelee College of Music pourtant fondé 12 ans plus tôt en 1945. Les élèves y suivaient donc un cursus complet portant sur la composition (avec des professeurs comme George Russell ou Gunter Schuller), sur l’histoire du jazz et sûr de la pratique musicale. Et comme il se doit le programme d’été se concluait par un concert réunissant les sections pdagogiques des 6 ou 7 enseignants. Il est alors assez magique de pénétrer aujourd’hui dans ce haut lieu mythique et découvrir aujourd’hui les bandes du concert du programme de 1959 qui accueillait ce 29 août les élèves de Max Roach et John Lewis ( dont Ornette, Don Cherry ou Steve Kuhn), ceux de Kenny Dorham, de Bill Evans –Jim Hall (où l’on remarquait Gary Mc Farland). Mais aussi ceux de Jimmy Giuffre ( avec Lenny Popkin ou encore Ian Underwood qui deviendra plus tard membre du Mother of Invention de Franck Zappa !!), de Schuller ou encore, dans une formation finale ceux de Herb Pomeroy dans laquelle les amateurs de raretés auront la curiosité d’entendre Ornette Coleman et Lenny Popkin partager le pupitre d’alto. Si malheureusement les bandes ont été relativement mal nettoyées, on ne néanmoins que saluer cette édition 50 ans plus tard de ce qui est un formidable témoignage riche d’enseignements dans cette histoire du jazz alors en marche forcée. On y entend par exemple clairement le respect et la grande dévotion d’Ornette Coleman et Don Cherry pour le bebop de Dizzy, un an pourtant après leur manifeste « free » ( Something else). Ce que démontrent ces enregistrements c’est que la grande affaire du jazz a toujours été finalement une affaire de transmission et d’héritage perpétué. La Lenox School of Jazz qui cessa ses activités en 1961 en fut un formidable révélateur.
Jean-marc Gelin

Pour en savoir plus :
http://www.jazzdiscography.com/Lenox/lenhome.htm

PS : Un bonus un peu inutile est tiré d’un concert donné par Kenny Dorham (membre éminent certes de la Faculté de Lenox) mais donné en 1964 en Norvège sans grand rapport avec le propos




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commentaires

P
merci pour cet article, je dois dire que je suis sceptique quant à la provenance de cet enregistrement. Free Factory a l'air d'être un label fantôme d'andorre, un de plus, qui republie des enregistrements de sources douteuses, comme ce fut le cas pour les réeditions du sextet de George Russell in K.C., et des concerts du même en Europe. Mais tant mieux pour nous on peut de nouveaux avoir accès à ses enregistrements historiques. J'espère toutefois qu'un jour les bandes comprenant la totalité du concert resurgiront avec un master correct, je doute qu'un quelconque nettoyage fut fait ici. Par ailleur le terme de "cassette" pour les auditions est inapproprié, Philips n'ayant fabriqué ce format qu'en 1963, il s'agit plutôt de bandes magnétiques, ou bobines (reel-to-reel tapes).Enfin, il pourrait-être utile de fournir le lien vers l'article de Michael Fitzgerald, en anglais certes, mais qui est une mine d'information sur cette aventure de lenox:http://www.jazzdiscography.com/Lenox/lenhome.htm 
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J
<br /> Merci beaucoup pour vos précieux commentaires. Je suis d'accord avec vous sur ces labels D'Andorre qui pillent quelques sources d'assez mauvaise qualité ( un autre label d'Andorre s'en est fait une<br /> spécialité ces dernières années). Merci pour la précision effectivement le terme K7 n'est pas le bon et merci aussi pour le lien avec les site de Michael Fitzgerald dont sont largement inspirées<br /> les liners ainsi que mes commentaires.<br /> <br /> <br />