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30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 06:42

John Medeski (claviers), Billy Martin (dm, perc), Chris Wood (basses)

Indirecto records 2009




 Le troisième volume des Radiolarians de MMW a été enregistré en décembre de l’année dernière, en studio à New York avec le grand sorcier du moment, David Kent aux manettes qui réalise comme à l’accoutumée un gros boulot au mix. Ce trio qui semble vouer le groove à un culte suprême (on se souvient de leur formidable album réalisé avec Scofield – « Out Louder ») a rôdé son répertoire lors de ses inusables tournées où la musique est prétexte à faire tourner des riffs à danser. Depuis sa création il y a moins de 20 ans, ce trio enchaîne les albums de l’autre côté de l’Atlantique avec toujours autant de verve que d’allant. Trois trublions qui ne s’endorment pas sur leurs lauriers et font parler la poudre en allant chercher du côté de la soul, du funk, des tourneries africaines ou latino ensorcelantes (Jean’ scene) jusqu’à des atmosphères que ne renierait pas John Zorn (avec qui ils ont d’ailleurs travaillé à l’occasion du Book Of Angels vol.11). Mais dans cette ouverture à tous les courants, MMW intègrent aussi une pop façon Radiohead avec une aisance toujours jubilatoire. Ces trois-là n’entendent pas pour autant se limiter à faire groover des thèmes un peu faciles, mais se complètent dans l’art de jouer avec les sonorités, triturant chacun à leurs manières leurs instruments pour leur faire rendre gorge. Magnifique travail sur le son de ces jeunes musiciens qui ne renient en rien l’héritage qu’ils doivent à Jimmy Smith. A ce jeu-là on notera les inspirations de Medeski qui redonne à l’orgue ses lettres de noblesse d’une musique post-soul ou encore un Chris Wood qui extirpe de ses basses des univers aussi prolixes que variés. Et c’est bien là l’intérêt de cet album que d’entendre un groupe en  totale empathie qui manie le groove comme d’autres parlent leur langue maternelle. On pourrait y trouver en eux les continuateurs de E.S.T si ce trio s’arrêtait un peu plus sur la construction de leurs compositions assurément bâties pour tourner sur scène et plaire à un public tout acquis à la cause de cette musique sans grande finesse mais remarquablement efficace. Puissent des programmateurs avoir l’excellente idée de les faire venir en France. Histoire de jubiler un bon coup ! Jean-Marc Gelin

 

Mention particulière aussi pour les superbes illustrations de ces albums tirées des planches de Ernst haeckel dans « The Radiolarian Atlas de 1862 »
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