Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
5 novembre 2006 7 05 /11 /novembre /2006 23:13

JJJJ FRANCK AVITABILE: “Short Stories”

 

 

 

Dreyfus Jazz 2006

 

 

 

 Que la chose soit posée dès le départ : il n’est pas très important de savoir si l’on trouve avec cet album de Franck Avitabile aux confins de la musique classique ou du jazz. Cela importe peu à la perception que l’on a de ce magnifique album. Car il s’agit avant tout de musique et que forcément chacun est libre d’y entendre ce qu’il veut.

 

 

 

Il y a un an à peine Avitabile nous avait séduit avec son Just Play sorti en 2005 chez Dreyfus. Il revient aujourd’hui avec ces Short Stories, ensemble de 18 morceaux très courts qui ne sont pas sans rappeler les petites pièces de Debussy. D’ailleurs ce n’est pas un hasard si le premier morceau se nomme Arabesque (Debussy ayant lui-même composé plusieurs Arabesques) et le deuxième Childhood memory. Et s’il faut convoquer des références, appelons à la table de Franck Avitabile Ravel, Satie ou même Darius Milhaud qui excellait dans l’exposé de pièces très brèves. Et ces influences auxquelles se mêlent aussi Art Tatum parfois, Keith Jarrett et dans une moindre mesure Bill Evans  se mêlent dans l’expression très personnelle de Franck Avitabile dans une sorte de syncrétisme musical enchanteur autant que raffiné. Irrésistible. Car toujours Avitabile joue avec une sensibilité qui le porte à faire chanter son piano avec un romantisme toujours délicatement retenu. Délicatesse, c’est le mot qui s’accorde à son jeu. Survolant de manière aérienne le clavier, Avitabile donne le sentiment de se dédoubler tant son jeu de main gauche donne parfois l’impression d’un piano à quatre mains capable de dérouler des arabesques mélodiques tout en explorant quelques profondeurs harmoniques (Inside Out). Son Meddley est moment fort et bouleversant de romantisme et de swing mêlé. Une sorte d’expression émouvante de l’artiste mariée avec une extrême pudeur. Seulement deux titres sont issus de standards : un There is no greater Love que n’auraient reniés ni Art Tatum ni Bud Powell (excusez du peu) et un Over The Rainbow qui vient avec beaucoup de finesse clôturer ce remarquable album.

 

 

 

Avec une passion toute en retenue Franck Avitabile nous raconte ici de brèves histoires, sorties d’une sorte de songe éveillé résonnant comme des réminiscences pianistique de ce qui fonde son jeu. Ces histoires ne disent rien d’autres qu’un amour, son amour de la musique et du piano. Un amour que Franck Avitabile parvient à nous transmettre ici avec une sensibilité rare.

 

 

 

Jean-Marc Gelin

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires