Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 février 2007 5 02 /02 /février /2007 11:08

JJ JACK DE JOHNETTE / BILL FRISELL: « The elephant sleep but still remember »

 

 

 

Golden Beams 2002

 

 

 

Bill Frisell (g, bj), Jack De Johnette (dm, p), Ben Surman (pgm)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voilà bien une rencontre qui aurait dû être prometteuse. Celle des deux monstres sacrés enregistrée en live au Earshot Jazz festival de Seattle en 2001 et proposée aujourd’hui par le label de Jack de Johnette procède pourtant d’un double malentendu. Le fait qu’il s’agisse d’un enregistrement « live » est en effet une incongruité s’agissant d’un album conçu plutôt comme une musique de salon, construit comme tel avec ses séquences, ses paysages et ses interludes. Bill Frisell en véritable maître du son, parvient à créer des tableaux riches passant des espaces réverbérés de la guitare (le titre éponyme qui ouvre l’album est certainement le plus réussi), au banjo du bayou (Cat and mouse), à la communauté chinoise de Californie (the garden of Chew man Chew) jusqu’à rendre hommage à l’Afrique du Sud (dans un festif Ode to South Africa). Avec les interventions de Ben Surman (le fils du saxophoniste), au programing on entre plutôt dans un univers mécanique et glacial des machineries infernales (Entrance Androids, Cartune Riots). Il y a ainsi dans cet ensemble une réelle variété du propos qui s’avère plutôt de bon augure s’agissant d’un duo où le renouvellement est indispensable sous peine d’ennui absolu. Mais, et c’est là le deuxième malentendu, tout se passe comme si, à partir de ces bonnes intentions, les deux (ou trois) hommes n’avaient finalement pas grand-chose à se dire sinon à dérouler chaque morceau comme l’expression des divers formes de tourneries qui par définition tournent sur elles même et surtout souvent à vide. L’un des meilleurs morceaux de cet album intitulé Otherwordly Dervishes, parce qu’il assume explicitement cette référence aux répétitions de motifs  mais lui donne aussi un sens parvient à un niveau d’intensité que l’on ne retrouvera pas ailleurs.

 

 

 

Les amoureux (que nous sommes) du jeu de Bill Frisell y trouveront certainement leur compte alors que le guitariste fait montre de son incroyable capacité à créer un son à partir de ses longs accords que lui seul sait tenir ainsi. Cette réverbération qui lui vient de l’Amérique profonde et qui fait que, à coup sûr, on reconnaît sa marque comme une école majeure de la guitare jazz en fait aujourd’hui un guitariste déjà légendaire. Quand à Jack de Johnette qui prend le piano sur deux titres, c’est au clavier qu’il impose l’un des morceaux le plus beau de l’album. After the rain, le morceau composé par Coltrane conclut de manière dépouillée et très belle cet album aux contours décidement bien inégaux.

 

 

 

Jean-Marc Gelin

 

 

 

 

 

 

Dans le même temps, le label sort aussi un autre album en duo, plus inattendu cette fois, celui de Jack De Johnette avec le joueur de kora Foday Musa Suso «  Music from the hearts of the masters ». Un autre forme de dialogue qui marlgré son côté world music ne nous a pas non plus pleinement convaincus.

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires