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24 décembre 2009 4 24 /12 /décembre /2009 07:41

ma-pomme.jpgDifficile de dire de quoi l'année 2010 sera faite. Mais si l'on devait tirer un bilan de l'année qui vient de s’écouler, on serait bien en peine d'y voir quelques indices. Sur le plan de la production discographique, c'est un peu comme si les choses avaient suivi leur cours, avec quelques bons moments mais sans réel éclat majeur. Les chocs de l'année attribués par Jazzmagazine ne permettent pas de déceler les révélations qui devraient bouleverser le paysage. « Kind of Blue » a certes marqué les 50 dernières années du jazz mais ce n'est pas en 2009 que nous verrons naître devant l'œuvre qui fera date. Et si l'on encense aujourd’hui à juste titre l'album d'Allan Toussaint (Bright Mississipi) c'est plus parce qu’il fait revivre à sa manière et avec une sacrée modernité, la Nouvelle-Orléans. La modernité dans la tradition. Et l'un disque de l'année le plus unanimement salué par la critique a été la réédition sublime de l'album de Stan Getz et Kenny Barron, People Time qui date de 1991.

 

En  2009  le  fait  marquant  est aussi le jazz qui entre au musée au travers de deux expositions : celle du Quai Branly célébrant " un siècle de jazz" et celle consacrée à Miles Davis et qui fera certainement date. La réussite éclatante de cette dernière est elle le signe d’un regain d’intérêt pour le jazz de demain. A voir…..

 

Pourtant  si  l’année  est  en demi-teinte ce n’est pas pour autant que les choses n’évoluent pas. Le monde du jazz change. Les médias évoluent. On l'a vu avec la fusion de Jazzman et de Jazzmagazine, la disparition de certains titres outre-atlantique et la création dans la foulée d'un nouveau journal, So Jazz. Dans  ce  microcosme  médiatique,  les  choses  évoluent.  Nous  vous avions parlé de notre collaboration avec le site américain All About jazz qui nous l'espérons contribuera à s'affranchir de quelques étroites frontières hexagonales. Voilà désormais  que  nos confrères  de Citizen Jazz font peau neuve. Et quelle révolution puisque ce site de référence devient bien plus qu'un site, un véritable magazine en ligne prenant ainsi le contre-pied de tous ceux qui estiment que le net n'offre pas de modèle économique viable. Et c'est avec, avouons le, un peu de jalousie que nous applaudissons et souhaitons longue vie à ce très beau support. Une grande réussite qui fait référence.

On  le  voit  les  modèles  sont  donc  à  inventer  ou  à  créer. Nous avons eu récemment écho d'une initiative qui consistera à proposer demain la retransmission des concerts de jazz en direct dans.... des salles de cinéma. Pourquoi pas ! La démultiplication  des  lieux de jazz (et de musique en général) est une expérience tentante. Les artistes aujourd’hui ont bien plus à gagner en tablant désormais sur la diffusion des concerts que sur la vente de la musique. Du coup, on peut déjà  imaginer  que  des lieux de diffusion puissent émerger pour faire vivre le jazz autrement.  À l’heure où l'INA fait un tabac avec la mise en ligne de ses archives comme nous nous en faisons l'écho dans ce numéro, on voit bien que la demande est forte sur la retransmission des images du jazz sur l‘écran.

 

Que  les  lignes et les choses changent, c'est à la fois une évidence et une impérieuse nécessité. Ce début de XXIème siècle, en pleine refonte de ses modèles, se cherche encore. Nous ne savons pas trop ce qui va en sortir mais le vertige de l'inconnu est en tout cas bigrement stimulant.

 

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