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24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 08:13

Concert du 20 mai 2010, Eglise Saint-Germain des Prés

 

 Michel-Legrand.jpg

Avant le concert, il se disait inspiré par l'église Saint-Germain des Prés, au coeur du quartier cher à sa jeunesse. Michel Legrand, qui jouait pour la première fois en duo avec sa compagne et harpiste Catherine Michel, ancienne de l'Opéra de Paris, a offert un concert confinant par instants au divin. En tout cas plein d'émotion. Et de sourires. Avec un son magnifique.

Le (Messager). Version baroque. Contrepoint maîtrisé avec un art consommé. On n'est pas loin de Bach. Le début d'envolées magistrales. Et angéliques. Une Catherine Michel reine des nuances, capable de faire sonner sa harpe tantôt comme un pupitre de cordes, tantôt comme un orchestre entier, tantôt même, comme un carillon. Un Michel Legrand très détendu qui confiait quelques jours plus tôt « n'avoir jamais aussi bien joué du piano qu'en ce moment. » En effet, la technique est toujours là.Epoustouflante.

Adepte de la variété en toute chose, le pianiste, chanteur et compositeur a en fait surtout livré des versions inédites de ses oeuvres fétiches. Principalement des musiques de films (il en a composé plus de 250). Des réductions savantes de partitions symphoniques réorchestrées spécialement pour cette soirée. Peu de jazz et de swing, mais qu'importe... C'est du grand Legrand.

S'enchaînent ensuite les musts : «  La chanson des Lilas » alias « One upon a Summertime » devenue standard des chanteuses de jazz. «  La Chanson de Maxence », des Demoiselles de Rochefort. Catherine Michel est magistrale dans « Un Eté 42 ». Tout comme dans « Yentl ».

Toujours, les harmonies sont d'une rare élégance et souvent osées. Un bonheur.

Puis Legrand chante. Des poèmes qu'il a mis en musique. La voix est un peu fatiguée dans les aigus. Et on aurait aimé en distinguer mieux les paroles. Mais on lui pardonne tout bien volontiers.

Au bout de deux heures, c'est le final, brillant, avec un medley des Parapluies de Cherbourg.

Juste avant, moment d'émotion intense avec Dingo, qu'il avait écrit et interprété avec son ami Miles, juste avant sa mort. Legrand scatte toujours à sa manière. Nous on adore.

Bénédicte Agoudetsé

 

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