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19 mai 2010 3 19 /05 /mai /2010 07:40

Murat-Ozturk.jpgPour cette deuxième soirée du Festival Esprit Jazz, les programmateurs avaient choisi de recevoir au sein du théâtre de l’Alliance Française,  deux trios piano-basse-batterie, formation quintessencielle au jazz s’il en est. En première partie le jeune pianiste Murat Ozturk,  jeune recrue du label Laborie Jazz présentait pour l’essentiel le répertoire de son dernier album «Crossing My Bridge ». Pianiste d’une extrême finesse, Murat joue tout en retenue, effleurant le medium de son clavier avec tact et légèreté. Il faut presque tendre l’oreille parfois pour l’entendre. Les compositions s’enchaînent à fleuré moucheté mais révèlent néanmoins un équilibre fragile entre les membres du trio. Bill Evans évoquait souvent le rôle difficile du batteur au sein de cette formule. L’illustration en était ici donnée avec un jeu de batterie un peu envahissant et qui s’accommodait difficilement  avec l’intention subtile du pianiste.

 

 

como-ej2.jpg

Avec l’âme immense qu’on lui connaît, Jean-Pierre Como abordait la deuxième partie, axée autour de son nouvel album, Répertoire avec sa formation habituelle. Diego Imbert, incontournable à la contrebasse et Aldo Romano à la batterie. Pour le coup l’illustration du parfait équilibre où le trio monte et descend ensemble les collines du swing, accélérant et ralentissant ensemble, corps constitué et solidaire. Jean-Pierre Como avec cœur et envie tournait autour de ces chansons d’amour livrant

 

© Ph Cibille/Fondation BNP Paribas.

 

 

quelques versions superbes et très simples de ces    grands standards comme Bewitched ( belle intro de Diego),  Over the Rainbow ou encore The way you look tonight ( cf. notre chronique de cet album ci-dessous). Aldo Romano avec cette classe hiératique imprimait sa griffe de batteur-chat, alerte et agile, inventif dans le geste, gracieux dans l’intention, roulant sur les toms, poussant avec tact le groove devant lui.

Pour clôturer cette soirée, Jean-Pierre Como nous réservait une surprise avec la venue d’un chanteur de ses amis, peu connu des amateurs de jazz, Ousman Danedjo pour un moment décalé et d’une grâce infinie. Ousman , chanteur inspiré des griots du Mali, entre chant et improvisation, se calait parfaitement aux harmonies du piano, pour nous livrer, hors champ, un moment de ces magies nocturnes dont la force onirique clôturait la soirée et ouvrait de façons

magnifique la voie aux rêves de la nuit.

Jean-Marc Gelin

 

 

Jean-Pierre Como : « Repertoire »***

Murat ÖZTÜRK : « Crossing my bridge » ***

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