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3 novembre 2012 6 03 /11 /novembre /2012 12:53

FLU-O--Encore-remuants.jpgCircum disc 2012/Cidi 1201
Muzzix
MVS distribution

Le groupe nordiste Impressions dont on avait beaucoup aimé le premier disque sorti en 2004  Le bénéfice du doute, poursuit sa trajectoire à son rythme, sans heurt . Ce nouvel album, le troisième, est  tout simplement captivant. En fait, le quintet revient sous un autre nom FLU(O), avec cet  Encore remuants intriguant qui affirme ainsi sa capacité à se renouveler. La continuité dans le changement, puisque les cinq musiciens originels sont encore de  l’aventure. On aurait tort de s’en plaindre, il s’agit d’un groupe de haute volée. Dès les premières secondes, l’ambiance est mystérieuse, comme si l’on embarquait pour un voyage de nuit, sans connaître la destination. Avec des morceaux fièvreux, d’une vibrante intensité, on se laisse happer pour un voyage de six pièces, assez court, mais intense.
Une musique séduisante, aux climats urbains, changeants :  de puissants emballements qui mettent en résonance, formidable afflux d’énergie brute, jaillissement ininterrompu, convulsions rythmiques. Parfois mélancoliques, parfois montées sur ressort, les compositions sont dopées à l’énergie sincère du rock, l’ambiance ne retombe jamais, mais les musiciens n’en oublient pas pour autant la mélodie, hypnotique et survoltée, comme dans « Annam » où un certain engourdissement installe un climat instrospectif, lenteur planante que trouent la trompette revigorante, par éclats vifs et le friselis de la guitare jusqu’au crescendo final..
Travail du son et des textures, nouvelles couleurs d’un jazz affranchi, résolument moderne, actuel, voire alternatif comme l’on parlait du rock progressif. La belle trompette de Christian Pruvost frise et défrise dans la deuxième composition « Frigorifique », avant que le piano de Stephan Orins ne retentisse, troublant la donne. Le cinquième titre «Toujours remuants » donne à Olivier Benoît l’occasion de nous proposer un long développement à  la guitare, après que le batteur Peter Orins ait jeté l’arrière-plan entêtant, posé les fondamentaux avec la basse de Christophe Hache, créant une rythmique obsédante, crépitante, énervée.
Cette musique reste sophistiquée, allant plus loin que le rock, sombre et lyrique : sous les projecteurs, Flu(o) garde sa densité et reste maître de ses exigences et de son pouvoir, donnant libre cours à son imagination rythmique et à sa fougue sonore. Une expérience poétique autant que physique, un flux continu, éloquent et abrasif . Ainsi en est il du dernier morceau « Polly », solo du batteur aussi généreux que retenu avant l’envolée finale.  On suit jusqu’aux dernières salves, tout à fait conquis !
Sophie Chambon

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