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28 août 2010 6 28 /08 /août /2010 10:10


ECM 2010

Norma Winstone (vc), Glauco Weiner (p), Klaus Gesing (clb, ss)

SORTIE LE 30 AOUT 2010

norma-winstone.jpg Il y a avec Norma Winstone cette poétique, cet art de la littérature chantée qui vient de la profondeur qu’elle parvient à donner aux textes et qui fait d’elle, bien plus qu’une chanteuse de jazz, une musicienne de la parole. Avec le pianiste Glauco Weiner et le sublime clarinettiste Klaus Gesing, la chanteuse anglaise forme le plus magnifique des trios de « story tellers ».

Ces trois-là, se sont rencontré il y a déjà 10 ans ont enregistré leur premier album (Chamber Music) en 2002. Mais on surtout encore en mémoire le précédent album « Distances » paru en 2008 chez ECM et qui avait été encensé par la critique     (Prix de l’Académie du Jazz, nomination aux Grammy Awards). Ici, ils viennent prolonger le conte, raconter la suite de ces histoires tout à tours charmantes ou émouvantes. Un peu comme s’ils nous invitaient à revenir dans l’intimité de leur cottage anglais à l’heure du soleil couchant.

On connaît à peu près tout de ces histoires, comme si on les avait déjà entendus maintes fois. Elles parlent de l’amour, elles parlent de l’absence, elles parlent de la vie, chantent des comptines pour enfants ou reprennent quelques ballades traditionnelles. Mais elles nous captivent toujours. Comme le merveilleux parle à l’âme. Norma Winstone a cette gravité flottante qui véhicule une émotion un peu mélancolique et suave que seuls quelques chanteurs possèdent. Marianne Faithfull a cela. On pense aussi à Léonard Cohen. On pense à Suzanne Abbuehl ou à Thierry Péala. Ces chanteurs qui se situent entre le ciel nuageux et les racines de la terre. Dans ces flottements de la voix, dans cette évanescence entre histoire réelle et souvenirs flous,  Norma Winstone chante la mélopée avec l’air et le velours et la sagesse des conteurs qui ont trouvé une sorte d’indicible secret.

Les trois musiciens, qui par ailleurs composent ensemble sur plusieurs titres, atteignent la perfection de l’intime et  exaltent la musicalité de ces histoires, sorties de leur écrin sublime. Klaus Gesing que l’on avait entendu dans le dernier album d’Anouar Brahem (The Astouding eyes of Rita – ECM 2010) y est ici absolument exceptionnel. Dans sa façon d’accompagner et de se glisser dans la voix de Norma Winstone. Dans son art du crescendo. Dans la force qu'il donne à l’expression Winstonnienne. Dans cet Among the clouds rempli de complicité entre les deux ou encore dans cette sublime introduction sur Ballo Furlano. Klaus Gesing avec une pureté cristalline du son dessine autour de la voix flottante de Norma Winstone de somptueuses arabesques.  Et entre Klaus Gesing et Norma Winstone, le pianiste  italien Glauco Venier magnifie l’histoire et ponctue chaque phrase de la chanteuse, lui donne souffle de vie et cœur battant.

 

Jean-Marc Gelin

 

 

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