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28 septembre 2013 6 28 /09 /septembre /2013 23:14

Ramberto ciammarughi (p), Miroslav Vitous (cb), Gerald Cleaver (dms)

Enregistré 6-9 juin 2006

Cam Jazz 2013

 

 ramberto.jpg

 

Même si elle n'est pas révélatrice de la suite de l'album, l'ouverture absolument magistrale et bouleversante, en solo de Bye Bye Blackbird nous fait entrer de plain pied dans l’univers très sensible de ce jeune pianiste jusqu’ici inconnu. Pour un coup d’essai Ramberto Ciammarughi signe un coup de maître en s’entourait, lorsque ce disque a été réalisé en 2006 de Miroslav Vitous à la contrebasse et Gérald Cleaver à la batterie. Excusez du peu. De quoi en tout cas donner des armes à l’émergence d’un nouveau power trio que l’on pressent et qui se révèle effectivement dans la suite de l’album. Car la suite est en effet bien plus tempétueuse et admirablement construite. Dès le 2eme morceau, Anabasys, c'est l’énergie décapante qui circule au sein du trio qui impressionne. Flot tumultueux empreint d'un groove furieux. Le pianiste s’y fait inventif, déstructurant voire un peu déconcertant parfois. Sa musique, prise ici en live en 2006 n’est pas facile. Elle plonge dans certaines racines d’un jazz moderne à l’instar de ce B-loose où le pianiste martèle les accords dans le grave à coups de block chords auxquels succèdent des silences et des syncopes puis des envolées lyriques. Tout sauf linéaire. Le swing et le groove côtoient des inspirations plus rocks tout en affirmant ses références classiques dans ce Joannes B, hommage à Brahms dont on retrouve à certains égards le caractère parfois sombre et symphonique.

Ramberto Ciammarughi est de toute évidence un pianiste fascinant, intéressant et captivant dans ses constructions musicales. Il faut écouter aussi ce Come sempre (bâti sur le même mode que I remember you), en clair obscur, en mode mineur assez sombre. Où le pianiste affiche une musicalité très introvertie, très dense sur le plan émotionnel. Toujours à la recherche d’une nouvelle formule du trio piano-basse-batterie. Avec une sensibilité, une forme de nostalgie et de noirceur qui émane parfois de son jeu. Refusant de déployer un jeu linéaire, refusant les lignes droites ou les courbes pour privilégier les digressions harmoniques et rythmiques.

Fascinant et intelligent.

Jean-Marc Gelin

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