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1 novembre 2010 1 01 /11 /novembre /2010 22:35

 

Rebecca-Cavanaugh.jpgBlack and Blue / Socadisc

Rebecca Cavanaugh – voc ; Frédéric Loiseau – g ; Claude Carriere – p ; Marie Christine Dacqui – cb

En concert: le 23 novembre au SUNSIDE

 

Avec un tel titre, on aura vite compris le projet de cet album qui respire d’une douce nostalgie sans pathos, s’attardant sur des standards, de belles mélodies du jazz. Puisque le sous-titre est « Summer in all seasons », cet album, en dépit de sa première chanson, « Autumn leaves » peut s’écouter à loisir, en toutes saisons d’autant que le guitariste Frédéric Loiseau apporte les harmonies brésiliennes qui réchauffent les mélodies.

Présenter Claude Carrière à quelqu’un qui dit aimer le jazz ou même s’y intéresser est forcément inutile. C’est à lui que nous devons la découverte sur France Musique [sans « s » à l’époque, c’était en 1977] de la série feuilletonnesque ‘Tout Duke’ ! Il se met au piano accompagnant la jeune chanteuse de parents américains mais élevée à Londres, Rebecca Cavanaugh. Tous deux partagent un amour réel pour l’alter ego du Duke, le compositeur de mélodies immortelles Billy Strayhorn : cinq titres « Daydream », « Something to live for », « A flower is a lovesome thing » et « Blood count » lui rendent donc hommage, car Claude Carrière a « le cœur ellingtonnien » selon la jolie formule de son compagnon du JAZZCLUB Jean Delmas.

La chanteuse sert ce répertoire d’une voix tendre et voilée, toujours sur le bord de la fêlure. Sans jamais hausser le ton, sur le mode de la confidence et du murmure, elle berce délicatement de son vibrato léger, «Sometimes it snows in April », ballade de Prince sur fond des cordes de la guitare et de la contrebasse réunies.

Les arrangements sont soignés et voilà bien une chanteuse qui laisse de l’espace aux musiciens : écoutez le piano sur « Something to live for », la première chanson de Strayhorn enregistrée par Ellington ou sur la valse enivrante et mélancolique« Lotus Blossom ».

Piano et contrebasse terminent l’album d’un sombre  Bloodcount », alors que l’on se plaît à rêver devant la pochette illustrée de la composition de Sonia Delaunay (la mère de Charles) « Cinema ». 

 

Sophie Chambon

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