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23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 08:42

 

Out Note 2012

Stéphane Kerecki (cb), Matthieu Donarier (ts, ss), Thomas Grimmonprez (dms) + Bojan Zulfikarpasic (p, fder), Tony Malaby (ts, ss)

 kerecki-sound.jpg

Stéphane Kerecki, après une parenthèse enchantée, enregistrée en duo avec le pianiste John Taylor, reprend son trio et le format de « Houria » ( celui avec le saxophoniste Tony Malaby **** STEPHANE KERECKI TRIO featuring TONY MALABY : “Houria” ) auquel il ajoute un invité de choix, le pianiste Bojan Z.

Le trio se meut donc en quintet. Et encore une fois l'énergie, la pulse et le sens du jouer ensemble emportent tout. Mais il y a aussi autre chose. Une vraie écriture de Kerecki qui, au-delà de ses talents de rassembleur et d’orchestrateur, au-delà de ses talents de contrebassiste, éclate ici dans sa dimension de compositeur. Son écriture navigue entre les déambulations shorterienne ( le scaphandre et le papillon) portant sur les mêmes flottements et parfois aussi les mêmes dérives. Sa musique peut être sage et sauvage à la fois, tripale autant que réfléchie. Et c’est bien tout le sens de ce titre éponyme, Sound Architect qui montre bien cette démarche d’organisation de l’espace sonore, ce sens du découpage presque géométrique. La démarche n’est pas facile d’autant que Tony Malaby et Matthieu Donarier se partagent cet espace chacun jouant du ténor ou du soprano mais chacun aussi se complétant à merveille. Les thème sont magnifiques comme La source par exemple où l’énergie circulante s’empreint de gravité et d’urgence. Et il y a aussi Tony Malaby dont le son est à chaque fois qu'il s'exprime, un événement en soi. Quoiqu'il soit amené à dire, il le dit en exprimant le jazz et tout son lot des grands saxophonistes qui l'ont précédé ( il a la raucité de Rollins, la déchirure d'Ayler et le phrasé de Shorter....). Pièce maîtresse de ce dispositif, Tony Malaby déchire le rideau, grave l’espace, complice d’un Donarier qui lui, le cisèle et l’orfèvre. Petite concession à Bojan Z un Serbian Folk Song thème collectif composé par le pianiste , Kerecki et Grimmonprez et qui, placé en début d’album, n’entre pas réellement dans l’esthétique de l’album. Mais cela ne fait pas oublier l’énergie qu’apporte le pianiste et surtout les couleurs harmoniques qu’il impose.

Emerge alors la dimension d’un grand album de jazz. Un album où le collectif s'impose avec brio. Un album encore essentiel dans ce groupe majeur.

Jean-Marc Gelin

 

 

L'interview : Stéphane Kerecki, la construction de soi

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