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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 07:59

 

Yolk 2010

wavin.jpg

 

 

Sebastien Boisseau (cb), Mika Kalio (dm,whistles, tbells), Matthieu Donarier (sx, cl, vc), Laurent Blondiau (tp, fch), Veji Kuala (acc)

 

Au début on prête une oreille un peu distraite et même on décroche un peu son attention tant la couleur de l'album peut sembler lisse et uniforme. Certes le groove ne règne pas en maître dans cet album multicolore et paneuropéen (si l'on en juge par son casting). Et ce n'est d'ailleurs pas le propos. Il ne s'agit pas de pulse ici mais de tout le contraire. Force est pourtant de constater qu'une fois reposé l'album dans son boîtier une irrésistible envie d'y revenir nous ramène à ce bel objet musical. Et cette douce envie tient à la création de cet univers très doux et très subtil dans lequel indiciblement on s'est senti bien, juste bien. Les trames et les textures s'y font très poétiques lorsque l'accordéon du Finlandais Veji Kuala ou la trompette de Laurent Blondiau et le(s) sax(s) de M. Donnarier s'accouplent avec une infinie précaution dans l'approche. Jamais jusqu'à l'orgasme certes mais tout dans le seul plaisir des préliminaires. Il y a alors une sorte de danse et d'attirance des instruments qui se cherchent, se trouvent, apparaissent devant et s'estompent vite au profit d'un autre. Jeu d'ombres. Certes on pourra parfois s'agacer par l'usage répété de certains procédés d'improvisation un peu éculés (les clefs du sax à vide, les grincement sur la cymbale comme exemples même des procédés un peu trop entendus ). Mais l'on ne pourra manquer d’être enveloppé par la grande zénitude de cet album. Car même lorsqu'ils organisent le chaos ( Wanbli) il y a toujours avec une grande délicatesse dans la mise en désordre et beaucoup de respect mutuel dans leur façon de partager la musique. Où l'art de créer un univers fait d'extension et l'étirement de l'espace de jeu à la manière du trait fin d'un calligraphe. La volonté de retenir le geste, de se situer dans l'approche du son les amène ainsi à rester toujours sur une sorte de réserve subtile où Sébastien Boisseau, qui a dirigé le projet artistique y fait montre d'une bien belle présence . Et l'on a le sentiment que ce collectif "Yolkien" nous convie au final à partager un moment de musique comme l'on entre dans un théâtre No, où le geste et l'écoute domine l'espace de jeu des acteurs.

Jean-Marc Gelin

ma pomme-copie-2

 

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