Milan Music. Enregistrements de 1986 à 2015
On ne fera pas l’injure aux lecteurs des DNJ en leur présentant Richard Galliano. L’accordéoniste méridional est devenu une figure majeure de la scène musicale depuis près de trois décennies. Sa renommée tient à son talent d’instrumentiste allié à des qualités rythmique et mélodique mis au service d’un répertoire sans frontières. Ces différentes facettes peuvent être appréciées à leur juste valeur dans une compilation réalisée par les disques Milan portant sur près de trente ans de travail avec la maison dirigée par Emmanuel Chambredon. Un parcours qui s’entame en 1986 avec celui qui inspira Galliano en lui conseillant de « dépoussiérer » l’accordéon, à l’instar de ce qu’il fit avec le bandonéon, l’argentin Astor Piazzolla. Au fil des plages, on retrouve l’accordéoniste dans toutes ses configurations (petite formation, grand orchestre) et sous tous les cieux (Europe, Etats-Unis, Amérique Latine), échangeant aussi bien avec un collègue brésilien (Dominguinhos) qu’avec des tenants purs et durs du jazz (Charlie Haden, Gonzalo Rubalcaba). Les titres qui ont assuré son succès populaire sont évidemment présents, Libertango, Oblivion, Tango pour Claude (Nougaro) côtoyant des œuvres plus rarement entendues comme cet Opale Concerto et ces chansons d’Edith Piaf (La foule, L’hymne à l’amour et –cela va de soi- L’accordéoniste) magnifiées en duo avec le guitariste Sylvain Luc. Voilà un coffret de deux albums qui remplit parfaitement sa mission en proposant un artiste aux multiples talents, jamais à court d’idées ni d’aventures musicales.
Jean-Louis Lemarchand