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6 mars 2018 2 06 /03 /mars /2018 09:41
HARVEST CLOVER TRIO (Argentieri, Lanson, Raffin)

HARVEST

Clover Trio

Green Nose production/ Absilone

Damien Argentieri (orgue), Sébastien Lanson (guitare), Benoist Raffin(batterie)

 

Voilà un album à écouter absolument par un temps gris et pluvieux comme aujourdhui pour éloigner même provisoirement cet hiver qui n'en finit pas de nous tourmenter. Et pas seulement en référence à la pochette mais aussi par exemple pour "Gaby", une composition de l'organiste Damien Argentieri, mélodieuse et douce de 3'40 qui tourne et insensiblement s'accroche, se fixe dans votre mémoire.

Harvest est le premier album d'un trio de musiciens confirmés, le Clover trio (trèfle à seulement trois feuilles ici). Sans révolutionner la planète musicale et la formule connue du trio (guitare,orgue, batterie), ils installent et jouent de cette familiarité due au groove intense qui vous saisit dès l'ouverture. Sans aucun doute, c'est la caractéristique première d'un trio sage qui sait créer une ambiance tournante sur les compositions alternées des trois camarades de jeu. Damien Argentieri impose fluidité et élégance aux commandes de cet orgue dont on a toujours plaisir à retrouver le son (à choisir dans cet éternel retour de certains instruments, je préfère le velouté de l'orgue au fender), le guitariste Sébastien Lanson qui a vécu quelque temps sur la côte Ouest a acquis une clarté ( "lamirémi" ), il constitue aussi un support rythmique, aux côtés du batteur discret mais efficace Benoît Raffin("Taxi").

Trois feuilles qui se régénèrent, en reprenant très joliment, des standards de la pop qui ont marqué notre mémoire affective ( "Isn't She Lovely?", "Imagine") et du jazz "Softly As In A Morning Sunrise" et "Played Twice"de Monk.

Prometteur, cet album au charme certain.

 

Sophie Chambon

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3 mars 2018 6 03 /03 /mars /2018 18:44

Sylvain Gontard (bugle), Laurent Derache (accordéon), Christophe Wallemme (contrebasse), Matthieu Chazarenc (batterie, composition)

4-6 septembre 2017, Pernes-les-Fontaines

Jazz Family JF 043 / Socadisc

 

Le batteur du Sud-Ouest a attendu la quarantaine, après une carrière enviable de sideman (qui lui vaut d'avoir côtoyé beaucoup d'artistes de haut vol : Manuel Rocheman, David Linx, Paolo Fresu, Mark Turner, Rick Margitza, Médéric Collignon, Magic Malik.... parmi beaucoup d'autres), pour enregistrer en leader la musique qu'il avait en tête. Le résultat est un disque de compositions originales (avec parfois des citations nostalgiques), très mélodiques, où les valses mélancoliques dominent, avec un goût prononcé pour les vibrations telluriques, comme on le trouve chez Henri Texier, et aussi dans les valses-jazz qui nous bercent depuis des lustres. S'ajoutent des envolées très enflammées, dignes des cavalcades balkaniques en rythmes impairs, et tout au fil des plages cette savante combinaison sonore qui repose sur l'alliage de l'accordéon et du bugle : beaucoup découvriront ici Laurent Derache, et trouveront confirmation de la finesse de Sylvain Gontard, dans le timbre comme dans le phrasé.. Très belle idée que cette association qui peut engendrer aussi bien des langueurs de spleen que ces tensions acides par quoi la musique sort de ses gonds. La contrebasse se fait volontiers lyrique (c'est dans l'ADN de Christophe Wallemme) et la batterie de Matthieu Chazarenc pousse, pulse et berce, stimule et caresse, au fil des climats et des métamorphoses. Une parfaite réussite dans la quête d'un jazz qui chante : ça tombe bien, le titre annonce clairement la couleur, comme un manifeste.

Xavier Prévost

 

Un avant-ouïr sur Youtube

https://www.youtube.com/watch?v=zJcW2sDz7cM

https://www.youtube.com/watch?v=-GqQ4-QbpdA

 

Le groupe sera en concert le 6 mars à Eaubonne, le 18 à Villennes-sur-Seine, le 21 à Toulouse (Le Taquin), le 22 à Saint Créac, le 23 à Condom, le 24 à Tarbes, le 29 à Paris (Studio de l'Ermitage), le 30 à Agen et le 31 à Bordeaux (Le Caillou du jardin botanique)

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28 février 2018 3 28 /02 /février /2018 11:10

Patrice Blanc-Francard. 640 pages. 24 euros. Editions Plon. Février 2018.

 

Dictionnaire amoureux : cette collection s’est fait un nom dans le monde de l’édition, approchant aujourd’hui le cap du centième titre. Le principe en est connu : un auteur évoque un sujet cher avec passion et subjectivité. Ces deux qualités se retrouvent dans le Dictionnaire amoureux du jazz, signé Patrice Blanc-Francard. Homme de radio et de télévision, producteur spécialisé dans le rock, il fut également chroniqueur à Jazz Hot. Sa découverte du jazz remonte aux années 60 avec l’écoute de l’émission Pour ceux qui aiment le jazz sur Europe n°1 (l’appellation d’alors). Il a fréquenté les clubs, salles de concerts à Paris mais aussi à New York, collectionné les vinyles. Toute cette culture, PBF la transmet avec sa fibre personnelle dans cet ouvrage qui passe en revue, de A comme Adderley (Julian), Armstrong, Ayler ou encore Atlantic à Z comme Zawinul , interprètes, lieux, labels. Au gré des soixante entrées, le lecteur retrouve les géants (Ellington, Parker, Monk, Davis, Mingus, Evans, Holiday, Reinhardt…) mais aussi Roland Kirk (l’homme-orchestre) et Jacques Schwarz-Bart (le mariage jazz-gwoka) et même Jimi Hendrix (l’esprit du blues). Autant dire que Blanc-Francard nous emmène dans son jardin secret sans œillères. Son dictionnaire amoureux a toute sa place dans la bibliothèque de l’amateur de musique aux côtés du monumental (1472 pages) et œcuménique Dictionnaire du Jazz de Carles-Clergeat-Comolli (Bouquins-Robert Laffont). A garder à proximité de son lecteur de cd et de son ordinateur,  le Blanc Francard s’avère aussi utile en préconisant  pour chacune des entrées des références (disques, vidéos, livres).
Jean-Louis Lemarchand
Dictionnaire amoureux du jazz. Patrice Blanc-Francard. Plon.février 2018. 640 pages. 24 euros.
 

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27 février 2018 2 27 /02 /février /2018 17:56

Bobo Stenson (piano), Anders Jormin (contrebasse), Jon Fält (batterie)

Lugano, mai 2017

ECM 2582 /Universal

 

Une fois encore ECM s'invite dans le magnifique studio de la RSI, la radio suisse de langue italienne, studio à l'acoustique parfaite pour cette instrumentation, et qui de surcroît recèle des pianos exceptionnels. Ces conditions ne sont probablement pas étrangères au climat d'intensité sereine qui va prévaloir au fil des plages. Après une très chantante version d'une chanson cubaine, le CD parcourt les univers de Bartók, Satie et Federico Mompou, dans un itinéraire qui fait aussi la part belle aux compositions du contrebassiste (partenaire du leader depuis plus de 30 ans), et du pianiste bien sûr, avec en prime une composition collective, tout droit sortie semble-t-il, de l'improvisation. Si les musicien(ne)s de jazz se sont souvent penchés sur le répertoire de la musique classique (au sens large, du baroque jusqu'au vingtième siècle), depuis longtemps et peut-être ces dernières années avec une certaine recrudescence, Bobo Stenson semble entreprendre une démarche d'appropriation spécifique, et très féconde. Sur le chant traditionnel slovaque de mariage repris et magnifié par Bartók il développe très librement l'introduction, expose la mélodie dévolue au chœur avec la même liberté, et entraîne l'improvisation du trio vers un ailleurs qui rejoindra le thème, devenu une pièce pour trio de jazz à part entière. Même subtil dévoiement pour l'Élégie de Satie, bien vite entraînée sur le terrain d'un jazz lyrique où c'est le piano qui chante. Même chose pour Mompou dont la Canción y Danza n° VI passe du statut de ballade romantique à celui de standard que l'on métamorphose pas à pas. Les compositions originales sont de cette même veine, un peu mystérieuse, qui donne à l'ensemble du disque le caractère d'une sorte de cérémonie secrète. Et en réécoutant la première plage, signée dans les années 70 par le chanteur-compositeur-poète cubain Silvio Rodriguez, je me dis qu'il existe une parenté, dans la manière de faire chanter le piano, les phrases et l'harmonie, avec Keith Jarrett : ce n'est pas un hasard, si l'on veut bien se souvenir que, voici une quarantaine d'années, on entendait Bobo Stenson dans le groupe de Jan Garbarek, un groupe qui, en changeant de pianiste, devenait le quartette européen de Jarrett. Mais le lyrisme de Bobo Stenson, moins emphatique, me touche souvent davantage.

Xavier Prévost

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25 février 2018 7 25 /02 /février /2018 17:20

Sylvie Courvoiser (piano, composition), Drew Gress (contrebasse), Kenny Wollesen (batterie)

Mont Vernon (État de New York), 22 juin 2017

Intakt CD 300 / Orkhêstra International

 

Une nouvelle occasion d'apprécier la singularité, extrême, de cette musicienne-pianiste-compositrice-improvisatrice qui a quitté sa Suisse natale voici près de 20 ans pour partir à l'assaut de la scène créative new-yorkaise, une scène toujours aux avant-postes, voire à l'avant garde. La pianiste s'y est affirmée sur le plan artistique, au côté de John Zorn comme avec le violoniste Mark Feldman, avec qui elle partage un duo, un quartette, et les multiples aventures de la vie. Et parmi une foule d'autres activités, Sylvie Courvoisier fédère ce trio, qui avait fait ses débuts phonographiques en 2014 sous le label de John Zorn («Double Windsor», Tzadik). Le disque est construit comme une série d'hommages à des personnes qui l'ont influencée, dans sa vie comme dans sa musique, et qu'elle admire. Ce parcours intime la conduit de son père, pianiste amateur féru de jazz traditionnel et de swing, jusqu'à John Abercrombie, en passant par Geri Allen, Ornette Coleman, Irène Schweizer, mais aussi, du côté des arts plastiques, Louise Bourgeois et Martin Puryear. Sans oublier Simone Veil, admirée pour son courage politique comme pour son charisme emblématique de survivante de la Shoa. La structure des compositions est très élaborée, mêlant de multiples éléments, d'une précision infernale, et ouvrant constamment l'espace à la liberté de l'improvisation la plus hardie. Les fondamentaux du jazz sont constamment présents, de manière explicite ou en filigrane, et le souci de la forme jamais n'entame l'autonomie de chaque membre du trio. C'est un festival de connivences croisées, de surgissements audacieux : une espèce d'idéal du trio de jazz, un présent absolu qui paraît déjà jouer la musique du futur.

Xavier Prévost

 

Le trio sera en tournée en mai, en France le 4 mai à Lyon (Le Périscope), et dans la Suisse voisine le 5 mai à Pully, le 6 à Zürich, le 10 à Bâle et le 11 à Biel

 

Avant cela Sylvie Courvoisier participera à une création de Vincent Courtois au Lieu Unique de Nantes, festival 'Variations', le 18 mars à 17h. 

Le même jour au même endroit, à 15h, Dan Tepfer présentera son programme 'Acousic Informatics', sur un piano acoustique à interface numérique pour lequel il a conçu ses propres programmes d'assistance à l'improvisation (première européenne, mais on en avait eu un avant-goût partiel en juillet 2016 au festival de Radio France Montpellier)

Un documentaire sur National Public Radio

 http://www.npr.org/2017/07/24/538677517/fascinating-algorithm-dan-tepfers-player-piano-is-his-composing-partner

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20 février 2018 2 20 /02 /février /2018 19:02
BOBBY PREVITE sextet        RHAPSODY
BOBBY PREVITE sextet
RHAPSODY

 
Sortie vinyle Cd le 23 février 2018
 
Compositeur prolifique, le multi-instrumentiste Bobby Previte nous entraîne  avec ce dernier opus de sa trilogie Terminals dans un périple hypnotique  au-dessus des nuages. Rhapsody qui est le titre de cette oeuvre soigneusement agencée, ouvre des passages entre les genres et les instruments qui échangent leurs rôles, s'accouplent et se séparent. En transit vers un ailleurs, non décidé et peut-être improbable. Où la couleur sonore décide des choix de composition. Pas vraiment des ballades alanguies et planantes. Previte impose sa griffe singulière, un univers d'un lyrisme contenu qui réussit à fusionner géographies et époques.  
Cet album, outre le fait qu'il donne à des instrumentistes talentueux l'occasion de s'exprimer largement, est le premier essai de Previte en tant qu'auteur. Qu' il transforme, son texte étant porté par la voix généreuse, toute en modulation, genre "quiet storm" de Jen Shyu pour laquelle il a composé ce projet. Elle est d'autant plus impressionnante qu'elle s'accompagne d'un instrument chinois emblématique, à corde, le er hu dont elle tire sons et effets surprenants. Une autre figure féminine tire l'équipage vers le haut, c'est Zeena Parkins, harpiste, acoustique pour le plus grand plaisir de l'écoute, qui nous fait partir momentanément vers des rivages plus celtes. Previte a également casté John Medeski (du fameux trio Medeski, Martin &Wood), cette fois au piano. Nels Cline (Wilco) joue aussi en acoustique sur une douze cordes et varie les climats avec la slide. D'où un ensemble qui se tient sur la crête, entre jazz, pop et rock,  parfois proche d'un rock progressif délicat. Mais ces impressions sont fugitives car très vite la musique tourne autrement, vire, se tord, rompt le rythme engagé avec les interventions free, rugueuses du saxophone alto de Fabian Rucker. Décidément, le voyage est envoûtant de bout en bout : on aime beaucoup le travail de Bobby Previte, infatigable: il conduit, se replace derrière sa batterie, joue de l'auto harp, du trap drum, de l'harmonica, explorant avec une rigueur patiente les terminaisons de ces instruments pour en extraire des sons insolites que l'acoustique révèle. C'est sans doute le triomphe des cordes sans que l'aspect percussif ne perde de la force de l'engagement de tous les membres du sextet, qui conjuguent élégance et violence, rythmes appuyés et sophistication. Un groupe plus que construit qui tourne à plein régime. A suivre absolument. 

Sophie Chambon
 
 
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19 février 2018 1 19 /02 /février /2018 07:44
@jean-louis Lemarchand

 

« Stéphane aura été l'exemple du musicien qui fait de la musique jusqu'au dernier souffle. » nous confiait en 2000 Didier Lockwood à la sortie d’un album-hommage (chez Dreyfus Music) à celui qu’il considérait comme son maître, Stéphane Grappelli. Un propos admiratif que l’on peut reprendre aujourd’hui pour le violoniste, virtuose généreux et éclectique, disparu le 19 février à Paris à 62 ans, victime d’une crise cardiaque. La veille au soir, il régalait le public du club parisien Le Bal Blomet (75015) dans un duo avec un autre as du violon (Sanya Kroitor) lors d’un programme intitulé « Du klezmer au jazz ».

Infatigable artiste, Didier Lockwood  préparait un nouvel album où le jazz rencontrait la musique classique en compagnie de la chanteuse lyrique Patricia Petibon, son épouse depuis 2015. Fin janvier, il avait présenté au Duc des Lombards son tout dernier disque  « Open Doors » (Okeh-Sony Music) où il renouait avec le jazz dans toute sa splendeur ,  avec un trio formé d’Antoine Farao (piano), Daryl Hall (contrebasse) et André Ceccarelli (batterie).
Il était comme cela, Didier Lockwood, n’aimant rien que les échappées libres, refusant les classifications, quitte à brusquer et choquer les puristes. Un trait de caractère qui remonte à sa jeunesse. Né à Calais le 12 février 1956 dans une famille de musiciens (un père professeur de conservatoire), il n’a pas 17 ans quand, jeune Premier prix de violon du conservatoire de Calais, il fonde un groupe de jazz-rock avec Francis, son frère aîné pianiste.  Dès lors  le jeune violoniste, interprète brillant,  va témoigner d’un éclectisme rare, naviguant entre le jazz le plus classique, le jazz-fusion (au sein du groupe Magma), le style manouche, la musique symphonique (compositeur d’un concerto, «Les Mouettes», en 1996 avec l’Orchestre National de Lille)  et n’hésitant pas à  « croiser le fer » avec d’autres musiques du monde  comme dans le spectacle Omkara (2001) en compagnie du danseur indien Raghunath Manet et du percussionniste Ri Murugan .  
« Globe Trotter », pour reprendre le titre d’un de ses disques (2003), Didier Lockwood  éprouvait un réel plaisir à improviser : il avait d’ailleurs intitulé l’un de ses spectacles, one man show grand public, « L’improvisible » (2014), où, sans partition aucune, il passait du jazz au classique (un pot-pourri de Mozart) et aux musiques du monde (Brésil, Europe centrale aux accents tziganes…).
Homme de scène, auteur également de musiques de films (Abus de faiblesse de Catherine Breillat en 2012, Victor Young Perez de Jacques Ouaniche  en 2013), Didier Lockwood nourrissait une autre forte passion, l’enseignement.  Il avait  fondé en 2000 un centre de musique, le CIMDL (Centre international des musiques improvisées Didier Lockwood) à Dammarie-les-Lys (Seine et Marne), commune dont il fut adjoint à la culture.  Mais la musique ne devait pas à ses yeux être réservée aux seuls musiciens. Dans un rapport au gouvernement en 2016, il défendait un apprentissage de la musique par plus d’oralité et moins de solfège. «  La connaissance artistique, confiait-il, doit faire partie intégrante des savoirs fondamentaux au même titre que la lecture ou l'écriture. » Ses préconisations seront-elles entendues post mortem ? Toujours est-il que dans son hommage, la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, a salué l’«immense violoniste de jazz français», qui «s’est investi avec passion dans la promotion de l’éducation artistique et culturelle.».

Virtuose et généreux, sensible (cf son livre Questions d’âme, Ed Blow & Bow.2014), Didier Lockwood n’avait pas son pareil pour séduire le public, tous les publics (plus de 4000 concerts en 45 ans de carrière). Elégant, éclectique, enchanteur, il exprimait avec légèreté cette classe qui est la marque des véritables artistes. Une quarantaine de disques en atteste.
Jean-Louis Lemarchand

 

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18 février 2018 7 18 /02 /février /2018 15:57

Fredrik Ljungkvist (saxophone ténor & clarinette), Magnus Broo (trompette), Håvard Wiik (piano), Ingebrigt Håker Flaten (contrebasse), Hans Hulbækmo (batterie)

Vienne (Autriche), 13-14 avril 2016

Odin ODINCD 9564 / Outhere distribution

 

Après une longue fidélité au label Jazzland du pianiste norvégien Bugge Wesseltoft, le groupe suédo-norvégien 'Atomic' atterrit, pour son onzième album, dans le giron du label Odin. C'est aussi le deuxième disque avec le batteur qui, en 2014, a remplacé Paal Nilssen Love, lequel s'est recentré sur ses projets personnels, et notamment sur son 'Large Unit', orchestre scandinave de plus de dix membres. Les « six pièces faciles » d'Atomic cachent bien leur jeu, car on vogue entre les territoires du jazz libre et les aspirations à toujours imaginer la musique de demain. Centre de tonalité flottant, atmosphère sombre, éclats libertaires, fulgurante vitalité, tout se mêle pour emporter l'amateur de musique vivante vers un horizon qui se dévoile sans se livrer prématurément. On retrouve dans ce quintette cet esprit éminemment collectif qui préside à bien des groupes de l'ARFI de Lyon, depuis son origine et jusqu'à aujourd'hui. Un jazz contemporain résolument européen et qui pourtant, dans son langage, ne renie rien des sources afro-américaines.

Xavier Prévost

 

Le label publie également un vinyle en édition limitée, augmenté du double CD d'un concert au Pit-Inn de Tokyo en 2016

 

Un avant-ouïr du CD sur Bandcamp

https://atomicjazz.bandcamp.com/album/six-easy-pieces

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17 février 2018 6 17 /02 /février /2018 16:50

Dave Liebman (saxophones ténor & soprano, flûtes, piri, piano électrique), Tatsuya Nakatani (batterie, percussions), Adam Rudolph (percussions, instruments traditionnels, électronique, piano électrique)

Orange (New jersey), juin 2016

Rare Noise Records RNR 089 /Differ Ant (existe en vinyle)

 

Dave Liebman avait déjà croisé l'un et l'autre de ses partenaires dans d'autres contextes. Les voici rassemblés, pour un trio d'improvisation où les amarres sont larguées, et le cap fixé par les hasards de l'horizon. Un conversation préalable semble avoir précédé l'enregistrement de chacune des treize pièces, et ce sont ensuite les pensées et sensations communes qui tracent le chemin où chacun va trouver sa place, son parcours, et sa puissance de dialogue avec les partenaires, et avec la direction dans laquelle la musique s'est engagée. Tantôt la musique électronique va servir de balise, tantôt le jazz, tantôt les rythmes empruntés à toutes les cultures du monde. Liebman déploie librement son lyrisme, et l'architecture exigeante de ses phrases ; Tatsuya Nakatani joue du set de batterie comme si c'était un instrument traditionnel ; et Adam Rudolph façonne des espaces avec toutes les ressources de son instrumentarium éclectique. C'est très ouvert, libre et varié. Chaque plage installe un univers sonore différent. Il suffit de se laisser embarquer : le voyage en vaut vraiment la peine....

Xavier Prévost

 

Un aperçu sur le site du label

https://www.rarenoiserecords.com/liebman-rudolph-nakatani

 

Dave Liebman donnera un concert, en duo avec Andy Emler au grand orgue de l'Auditorium de la Maison de la Radio, le mercredi 21 février 2018. Andy Emler a composé pour l'occasion une pièce, commande de Radio France, qui sera enregistrée pour le label Signature

http://www.maisondelaradio.fr/evenement/recital/recital-dorgue-andy-emler


 

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16 février 2018 5 16 /02 /février /2018 09:27

Théo Ceccaldi (violon, claviers, voix), Benjamin Dousteyssier (saxophones alto et bayton), Quentin Biardeau (saxophone ténor, claviers), Giani Caseritto (guitare), Valentin Ceccaldi (violoncelle, horizoncelle), Étienne Ziemniak (batterie) + Dom Farkas (voix) sur un titre

Villetaneuse, 6-9 février 2017

Tricollectif TRICO 15 / l'autre distribution

 

On peut aborder cette musique en énumérant des références comme le fait le dossier de presse (Zappa, Zorn, Mingus, Patti Smith, Carla Bley, Brigitte Fontaine....) et en y ajoutant d'autres sources putatives comme le font certaines chroniques parues dans la presse (Albert Marcoeur, Odeurs, l'Art Ensemble de Chicago....). Mais ces jetages de noms disent assez peu ce qu'est cette musique, dans son for le plus intérieur (et dans ses extérieurs aussi !) : une expression virtuose de la liberté, liberté de créer la musique, de penser le monde jusque dans ses contradictions, en les embrassant tout en leur infligeant un traitement critique des plus décapants. Il y a beaucoup de musique(s) dans ce disque, et autant de surprises. Sur le plan du son, la production balaie tout le spectre du possible, tel qu'il apparaît des rives lointaines de la pop jusqu'aux radicalismes punk, technologique ou futuriste. Les improvisations traversent les styles, enchâssées dans des séquences plus que contrastées, et qui sont précisément un défi permanent à toute idée de style. La composition se promène d'un art naïf jusqu'aux extrêmes de la sophistication. Classificateurs, taxinomistes et autres censeurs à casquettes, passez votre chemin : ce disque n'est pas pour vous. Curieux forcenés, inconscients déjantés et autres militants d'une future révolution anthropologique, précipitez-vous !

Xavier Prévost


 

Un avant-ouïr sur Youtube

https://www.youtube.com/watch?v=Ukq9FAcJ9gc

 

FREAKS est en concert le 23 février à Nantes au Pannonica, puis en mars le 2 à Toulouse (Le Rex), le 7 à Paris (La Maroquinerie), le 9 à Lyon (Le Périscope) & le 24 à Orléans (L'Astrolabe)


 

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