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27 janvier 2024 6 27 /01 /janvier /2024 12:15

Philippe Soirat (batterie),
David Prez (saxophone ténor),
Vincent Bourgeyx (piano),
Yoni Zelnik (contrebasse).


Gaya Music Production/L’autre distribution.
Disponible le 2 février.
Concert prévu le 19 mars au STUDIO de L’ERMITAGE (75020).

 

     Jamais deux sans trois ! C’est un plaisir de retrouver la formation animée par Philippe Soirat pour un troisième album. Les quatre compères ont entamé leur parcours discographique en 2015 (You Know I Care), suivi en 2019 d’un disque consacré à des standards (Lines & Spaces).

 

     Leur complicité éclate dès les premières notes. Nous sommes ici dans l’univers du hard bop et des années Coltrane (pour simplifier). Les titres ont pour auteurs Coltrane (Moment’s Notice, Mr Day), Miles Davis (Side Car), Wayne Shorter (Angola), Sam Rivers (Cyclic Episode), Andrew Hill (Pumpkin) et de ce côté-ci de l’Atlantique, Gilles Naturel, bassiste souvent associé au « maître de maison » (Psaume 22) et Philippe Soirat lui-même dans quatre solos interludes enlevés et toniques (On the Spot).

 

      Le néophyte pourra entamer l’écoute par ces prestations de batterie (de 30 secondes à 2 minutes) qui donnent la juste mesure (et la mesure juste) d’un interprète majeur de la jazzosphère, actif depuis trois décennies, débutant auprès de Barney Wilen, épanoui auprès d’Alain Jean-Marie, Jacques Vidal, Ramona Horvath entre autres formations actuelles.
     L’habitué des clubs parisiens retrouvera ici le leader qui impulse sans jamais imposer et laisse de l’espace à ses trois camarades de lutte, personnalités touchantes portant haut l’étendard du jazz.

 

     On l’aura compris, 'On the Spot' figure parmi nos coups de cœur de 2024.

 


Jean-Louis Lemarchand.
   

 

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25 janvier 2024 4 25 /01 /janvier /2024 22:48

Tim Berne (saxophone alto), Marc Ducret (guitares), Devin Hoff (guitare basse), Ches Smith (batterie, électronique), David Torn (guitare & effets)

New Haven (Connecticut), 5-6 septembre 2022

Intakt CD 415 / Orkhêtra International

 

Une rencontre radicale entre 5 artistes qui ont des complicités croisées depuis pas mal de temps, et souvent à proximité de Tim Berne. Dans son texte du livret, Brandon Ross les désigne comme ‘cinq des voix les plus éminentes de la scène New Yorkaise de jazz’. Assurément certains d’entre eux ne revendiquent pas le jazz comme marqueur identitaire, mais c’est bien de cette musique, au sens le plus large, qu’il s’agit. Car leurs improvisations, par leur densité et leur interactivité, relèvent bien de l’idée que beaucoup - dont votre serviteur – se font de cet idiome. Folles explorations sonores, paroxystiques ou retenues, lancinement mélodique du saxophone, frénésie des boucles de guitare de David Torn, traits virulents de Marc Ducret, pulsation entêtée, et jamais corsetée, de la batterie, grondement souterrain de la basse qui tient le fil et semble le pousser chaque fois plus loin. Avec aussi des moments d’accalmie qui sont autant de respirations comme de tremplins à une nouvelle effervescence : une très jouissive expérience d’écoute, et de décollage vertical.

Xavier Prévost

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21 janvier 2024 7 21 /01 /janvier /2024 17:52
FABIEN MARY and THE VINTAGE ORCHESTRA RELOAD

Fabien Mary et le Vintage Orchestra

Reload

 

Sortie du CD le 23 Novembre

Concerts au Sunside les 31 janvier, 1er et 2 février.

 

 

The Vintage Orchestra:


Dominique Mandin, Olivier Zanot, Thomas Savy, David Sauzay, Jean-François Devèze : saxophone, clarinette, flûte

Erick Poirier, Julien Ecrepont, Fabien Mary, Malo Mazurié : trompette

Michaël Ballue, Michaël Joussein, Jerry Edwards, Didier Havet : trombone
 

Florent Gac : piano
Yoni Zelnik : double basse
Andrea Michelutti: batterie

 

 

Coup double avec un nouveau CD du Vintage Orchestra, big band de 16 musiciens  dont 5  saxophones, clarinettes, flûtes, 4 trompettes, 4 trombones, une rythmique (piano, contrebasse, batterie).

Dominique Mandin dirige cette formation parisienne depuis plus de deux décennies rendant hommage aux grands orchestres comme Thad Jones & Mel Lewis Orchestra. Un grand format vintage qui annonce donc clairement la couleur.

Depuis leur premier album en 2003, Fabien Mary est l’un des trompettistes du Vintage. Son implication dans cet orchestre s’est renforcée depuis 2019 puisqu’il s’est lancé dans la composition et les arrangements avec un premier album remarqué Too Short, sorti en 2021 sur Jazz & People.

Il persiste et signe aujourd’hui avec ce Reload bien nommé puisque rechargée, la rutilante machine continue gonflée à bloc. Avec la pochette de l’album toujours dans le style des Blue Note de la grande époque, on se croirait revenu, non à l’ère swing mais chez toutes sortes d’arrangeurs différents, Gil Evans, Thad Jones ou Bill Holman ( chez Stan Kenton, ou dans son big band).

On entend huit compositions “sur mesure” dont le montage habile fait ressortir la force des arrangements, la variété des ambiances, l’équilibre des pupitres, le titre éponyme étant idéalement placé au mitan de l’album avec les  sinuosités du saxophone de David Sauzay. Quant au trompettiste, il a le chic de rester en retrait, alors qu'il compose pour des solistes qui se distinguent au coeur des compositions. On peut citer le saxophoniste Dominique Mandin dans  une ballade rêvée “Wheat field under the Blue Sky”, le pianiste et organiste François Gac impeccable dans le troublant, hypnotique “Hoodoo’s Waltz” (rappel discret de l’escalvage et des croyances spirites en Afrique orientale et centrale) où Yoni Zelnick ne peut que contribuer au chant avec sa contrebasse. On peut aussi souligner la traduction visuelle épatante cartoonesque de  “The Cat and the Mouse” où Thomas Savy est un parfait félin à la clarinette basse et Jerry Edwards gouleyant au trombone. Quant au jeune trompettiste Malo Mazurié qui vient de sortir un premier album remarqué "Taking the Plunge", il se distingue sur "Bazinga".

Malgré une grande fluidité, la clarté des expositions et des fins, la simplicité n’est qu’apparente, comme dans le dernier titre “The Windy Corner”. On salue ce travail des plus soignés d' instrumentistes qu’il faut tous citer, tant ils font un boulot admirable mettant leur technique inscrite dans la tradition au service d’une grande élégance d’écriture.

 

Sophie Chambon

 

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21 janvier 2024 7 21 /01 /janvier /2024 17:40
FABIEN MARY Never Let Me Go

FABIEN MARY Never Let Me Go

For musicians only

Label Caramba records /Distribution Universal

 

 

Fabien Mary – trompettiste / compositeur / arrangeur

 

 

Point de “révélation” avec le nouvelles sorties du trompettiste Fabien Mary en ce début d’année, plutôt des retrouvailles avec un musicien  inspiré qui trace son sillon, continuant obstinément sa route…

Une formation en quartet qui fait resurgir ce que l' on attend toujours mais n’entend plus guère , sous les auspices du véritable For musicians only enregistré en 1956 par la dream team de Dizzy Gillespie, Sonny Stitt et Stan Getz, entourés d’une rythmique aux petits oignons: John Lewis, Herb Ellis, Ray Brown et Stan Levey.

Dans la présente production discographique- pléthorique, pourquoi ne pas s’accorder un retour de temps à autre vers des choses connues et aimées ? D’ailleurs si la recherche d’une musique enfuie anime certains d’entre nous, il ne semble pas que ce soit la nostalgie qui motive le trompettiste Fabien Mary. C’est simplement le goût d’une musique et d’une esthétique jugées à l’écart des modes et donc peu «actuelles». Le trompettiste écrit en référence à un jazz qui le conduit sur le versant bop et hard bop, ainsi que West Coast.

Une technique brillante qui donne à ses partitions- il est arrangeur , compositeur, leader et sideman, fraîcheur et élégance. Sans jamais verser dans la brillance des suraigus et la seule virtuosité, sur certains thèmes, il entre sans éclat, avec une sonorité légèrement voilée sur ces standards l’émouvant “Never let me go” de Nat King Cole. Ou “I’ve never been in love before” que maîtrisait Chet Baker. Un son plein, une articulation ciselée, un phrasé mélodique rapide et sûr, une tenue énergique. On ne sera donc pas surpris qu’il ait choisi de reprendre ensuite non des tubes mais des thèmes racés de connaisseurs, “Ceora de Lee Morgan, “I'm Glad There Is You de Jimmy Dorsey ou le poignant “Invitation de B. Kaper qu’il revitalise sur un tempo nettement plus vif avec son pianiste-inconnu jusque là, mais à suivre  de près. Gael Rakotondrabe vient d'ailleurs d'enregistrer dans la même collection un premier album en trio Shadow. 

Pas sûr que l’on puisse encore les appeler standards ces reprises singulières... C’est un répertoire joué pour le plaisir et cela s’entend. C’est ainsi d’ailleurs que naquit sur le label Caramba la collection For Musicians Only, un soir de la fin 2023 dans un club parisien pour enregistrer ce concert et le diffuser à un public plus large. “Avec Gael Rakotondrabe à la batterie, Laurent Vernerey a la contrebasse, Stéphane Chandelier à la batterie, trois des musiciens français qui font de l'accompagnement un art majeur”. Pour mieux entendre Fabien.” dit le dossier de presse. Pas faux!

Un quartet vibrant et sophistiqué à la fluidité et  musicalité parfaitement maîtrisées. Ils jouent tous avec une belle conviction et rendent ce Never let me go formidablement accessible.

 

Sophie Chambon

 

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19 janvier 2024 5 19 /01 /janvier /2024 16:06

Pierre Do Sameiro : «  Da Parigi a Firenze »

Jazz Family 2024

Pierre Do Sameiro (ts, ss), Simone Basile (g), Matteo Anelli (cb), Giovanni Paolo Liguori (dms)

Pierre Do Sameiro le saxophoniste belge (mais bordelais d'adoption) n’est pas forcément très en vue sous nos contrées.
Il est vrai que la vocation de faire de la musique son métier ne lui est venue que tardivement (au volant de son camion de chantier, en écoutant Kind of blue et le son de John Coltrane). Les chose sérieuses et son apprentissage sont venues au Centre Didier Lockwood et avec les cours avec quelques maîtres (dont Stephane Guillaume, excusez du peu). Avec l'installation à Paris les jam s'enchaînent. Et le voilà qui nous arrive aujourd’hui avec un premier album.

Celui-ci commence pourtant hyper classique. A l’entame on a le sentiment qu'il n'y a pas trop d'idées neuves derrière tout ça. En puis (mauvais choix artistique), le morceau qui ouvre l'album n'est pas le plus séduisant. Bref, on se dit que l'on a déjà entendu cela 1000 fois et que l'on va s'ennuyer.
Mais en fait, pas du tout.

Car petit à petit dans cet album, il se passe quelque chose. Un genre de "petit plus" qui insuffle un truc un peu soul full. Avec cette prise de son à l'ancienne (son du sax loin du micro) on a l'impression de descendre les marches du Small à New-York et de venir s'installer écouter un bon jazz de derrière les fagots qui sent le whisky, les verres qui tintent et les filles qui rigolent.
Les gars se passent la balle (les chorus) avec talent. Le batteur la joue tranquilou et le contrebassiste aussi. Et l’on découvre le son et le lyrisme de Pierre Do Sameiro avec une façon de poser le feeling qui séduit. Idem avec celui du jeune guitariste italien Simone Basile particulièrement inspiré.

Fluide et classe, cet album s’il ne révolutionne pas le jazz, se déguste sans modération. Juste pour le plaisir.

JM Gelin

 

 

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14 janvier 2024 7 14 /01 /janvier /2024 21:57

Benoît Delbecq (piano), Étienne Renard (contrebasse), Guilhem Flouzat (batterie)

Meudon, 5 juin 2022

dStream n° 108 / l’autre distribution

Une entreprise très singulière, fondée sur le désir de viser sans cesse le point de rupture d’équilibre. Cette fièvre multiple, c’est celle qui tend à prévaloir quand les musiciens, de manière collective, tentent le pas au-delà, l’abandon, la transgression, le défi. Et s’ils naviguent à vue, c’est toujours en connivence, à l’écoute de chaque autre. Sous un abord de trio tranquille, soudain l’un ou l’autre met le grain de sable qui devient graine féconde. On navigue avec eux, dans ce paysage d’incertitude qui n’est pas de l’indécision, mais le vif désir d’aller ailleurs, plus loin, en contournant les codes, en défiant l’équilibre ou le convenu, par petites touches ou par de hardies fractures. J’ai retrouvé là le plaisir que j’avais éprouvé au concert, en janvier 2023 au Sunside, une sorte de familiarité traversée d’écarts, d’étonnements, d’évasions furtives. Subtil, foisonnant : jouissif !

Xavier Prévost

 

Le trio est en concert à Paris au Sunside le mardi 16 janvier

 

Un avant-ouïr sur Vimeo

https://vimeo.com/878286750

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12 janvier 2024 5 12 /01 /janvier /2024 16:35

Naïve 2023

Jim Tomlinson (ts, f, cl, g, perc, ky), Joshua Morrison (d), Graham Harvey, Anthony Pinciotti (d)
Art Hirahara (p), Stacey Kent (vc), Tom Hubbard (b)

Voilà un album qui dit comme le monde est beau quand il est simple. Car c’est un peu cela l’album de Stacey Kent : pourquoi faire compliqué lorsque l’on peut faire simple ? Du moment que l’on sente de la sincérité, pas besoin d’en faire des tonnes.

Voilà quelques temps que l’on attendait la chanteuse qui ne nous avait jamais vraiment convaincu dans ses précédentes productions. Et voilà que justement à l’aube de la soixantaine, Stacey Kent nous revient comme débarrassée de tout superflus, juste avec le bonheur simple de chanter. Et parce qu’elle semble s’être défait de tout artifice, elle nous touche beaucoup et nous émeut. Beaucoup.

A côté de son amour pour le jazz de son pays, la chanteuse affiche aussi celui pour la musique brésilienne (Corcovado) bien servie par son compagnon et saxophoniste Jim Tomlison plus « Stan Getzien » que jamais. Et puis il y a la France qui tient une place toute particulière dans son cœur et à laquelle elle rend un triple hommage (La Valse des Lilas, Sous les ponts de Paris ou encore Ne me quitte pas, qu’on s’attribue à la France par exagération mais bon même si c’est Belge c’est pas grave parce que c’est quand même en Français, et voilà et puis c’est tout).

Si Stacey Kent avait fait du cinéma on l’aurait bien vu dans un rôle à la Audrey Hepburn tant elle tient d’elle sa part de malice un peu enfantine. Et c’est avec cette candeur que la chanteuse ne s’aventure pas sur les terres des singer-writter mais reste dans celui de l’interprétation où elle ne copie rien ni personne mais reste fidèle à elle-même.

Totalement conquis par cet album de la chanteuse américaine qui ne bouleverse pas le genre, et c’est tant mieux. Sous le charme !

Jean-marc Gelin

 

 

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9 janvier 2024 2 09 /01 /janvier /2024 13:55

REVERSO : “Shooting star – Etoile filante”
Alternate side records
Franck Woeste (p), Vincent Courtois (cello), Ryan Keberle (tb)


 Ce nouvel album de reverso est tout en charme désuet. On se croirait dans le fumoir d’un hôtel anglais chic peuplé de gentlemen et de fauteuils club en cuir fauve. Avec un classicisme qui nous ramènerait parfois à des années 20 un peu fantasmées.

Après s’être beaucoup inspirés de Ravel, Fauré, Darius Milhaud ou encore Germaine Tailleferre, leur inspiration, pour leur 5ème album vient ici de Lili Boulanger, la célèbre compositrice française (1893-1918) et sœur de Nadia Boulanger

Tous les trois composent pour cet album avec ce même fil conducteur et sur la base d’un instrumentarium original alliant le piano, le trombone et le violoncelle. Sur ces fondations ce trio travaille et façonne un son qui lui est propre où tout resonne comme un échange subtil, conversation entre trois personnes distinguées et élégantes entre classicisme et orientalisme.

Si l’on sait que cet univers est propice à une rencontre piano-violoncelle, il faut en revanche toute la musicalité du tromboniste américain Ryan Keberle pour s’immiscer avec talent et transformer le dialogue en trilogue interactif, dans un interplay toujours en mouvement.

Evocateur et impressionniste, ce trio évoque des figures narratives avec la grâce d’un calligraphe qui dessine le mouvement. Et c’est d’un raffinement d’une classe folle.

Jean-Marc Gelin
 

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8 janvier 2024 1 08 /01 /janvier /2024 09:39

Pierre De Bethmann quartet : " Credo"
Alea 2024
Pierre de Bethmann (p, synthé), David El-Malek (ts), Simon Tailleu (cb), Antoine Paganotti (dms)



C'est du collectif de haut vol. De très très haut vol. Bien au-delà de la canopée. C'est du jazz avec tout ce qu'il respire en grand, en large et en loin. Avec Pierre de Bethmann c'est sûr, les sommets sont sous nos pied.
Le nouvel album du pianiste et une nouvelle fois, une pépite. Mais on n'est pas surpris. D'ailleurs que l'on nous cite un seul album du pianiste qui ne soit pas une pépite ! Même si Pierre De Bethmann est assez prolixe au rythme de presque un album par an, chacune de ses sorties est guettée de près tant il parvient à tous les coups à nous surprendre et à élever ses propres limites.
Et pour ce nouvel album c'est une formation qui tourne et qui tourne merveilleusement bien.
Pierre de Bethmann et David El Malek c'est en effet l'association idéale. Parfaite. On ne peut (moi en tous cas) s'empêcher de penser à celle qui réunit parfois Brad Meldhau et Joshua Redman, certes dans un autre registre. Car ils ont en commun de rendre leur musique à la fois savante et accessible et fluide. Et limpide.
Mais ce quartet va au delà. Un power quartet pourrait t-on dire tant la force collective qui s'en dégage est irrésistible.
Une forme d'énergie circulaire passe de l'un à l'autre avec la puissance d'un groove brillant. La quadrature du cercle.
Le groove n'est jamais facile, jamais démago mais il tourne avec puissance.
Les harmonies, c'est pareil. Jamais simples mais toujours magnifiées par une extraordinaire musicalité de ces quatre-là.
Ca respire le jazz à pleines notes.

Pour ceux qui auraient perdu la foi dans la puissance de la musique et dans la force de cette émanation collective du jazz, " Credo" va faire de vous des convertis, c'est certain.
Jean-marc Gelin

En concert
Sunside le 9 et 10 fevrier

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3 janvier 2024 3 03 /01 /janvier /2024 11:03

   Les amateurs de la « Black Music » retiendront de Les McCann, pianiste-compositeur-chanteur décédé le 29 décembre à Los Angeles, à 88 ans, sa version de Compared to What, captée en direct au festival de Montreux en 1969 en compagnie du saxophoniste Eddie Harris, de Benny Bailey (tp), Leroy Vinnegar (b) et Donald Dean(dr) ... Un cocktail de jazz, gospel, funk, soul qui envoute le public du festival suisse, devient un « Hit » planétaire, avant d’inspirer nombre de chanteurs et de faire une deuxième carrière sous forme de sampler avec Dr.Dre et tant de stars hip-hop.

 

     L’histoire de cette composition –qui condamne la guerre, l’appât du gain- remonte à la fin des années 50 quand son auteur, le chanteur Eugene McDaniels, participe au groupe formé en Californie par un pianiste autodidacte, natif de Lexington (Kentucky), Leslie Coleman McCann.

    A 24 ans, Les McCann anime un trio avec le batteur Ron Jefferson et le bassiste Leroy Vinnegar qui obtient son premier succès discographique avec « The Truth » sorti en 1960 et décroche une tournée en France en 1961 (« Il fut sans conteste la révélation du festival d’Antibes Juan les Pins », écrit alors Jean Tronchot).
 


    La gloire viendra donc avec l’album enregistré au festival de Montreux en 1969. Affaibli par une attaque en janvier 1995 lors d’un concert en Allemagne qui paralysa son côté droit, Les McCann revint vite sur scène et guida les premiers pas d’artistes tels que Roberta Flack, Monty Alexander, Lou Rawls.

     En 2001, le pianiste avait fait une tournée européenne pour présenter un album « Pump It Up » (Cream Records) où il avait invité entre autres Marcus Miller, Maceo Parker, Billy Preston, Dianne Reeves. Un disque survitaminé, gorgé de soul, qui reprenait quatre décennies plus tard le premier « tube » de Leslie Coleman McCann, « The Truth ».


Jean-Louis Lemarchand.

 

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