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29 octobre 2015 4 29 /10 /octobre /2015 13:51
ERIK FRIEDLANDER «Oscalypso, Tribute to Oscar Pettiford»

Erik Friedlander (violoncelle), Michael Blake (saxophones), Trevor Dunn (contrebasse), Michael Sarin (batterie). New York, 2015

Skipstone Records SSR 22 / http://www.skipstonerecords.com/

Erik Friedlander est violoncelliste, comme l'était Oscar Pettiford, contrebassiste qui jouait aussi du violoncelle, et qui fut l'un des pionniers de l'utilisation de cet instrument dans le jazz. Musicien impliqué dans la mouvance de John Zorn, Erik Friedlander est un fin connaisseur du jazz de stricte obédience, et son initiative vient à point pour nous rappeler que Pettiford, contrebassiste exceptionnel, fut aussi l'un des compositeurs et arrangeurs les plus intéressants des années 50. À l'archet ou en pizzicato, Erik Friedlander fait revivre les compositions de son grand aîné. Les thèmes sont des petits bijoux de consonance subtile, où les tensions harmoniques sont attisées avec gourmandise. Pettiford, qui côtoya aussi bien Ellington que Woody Herman, Monk ou Gillespie, fut avec quelques autres (Gigi Gryce, Tadd Dameron....) de ceux qui dans les années hard bop à New York, édifiaient un courant soucieux de raffinement harmonique, sans négliger pour autant l'impact rythmique cher au jazz de cette époque. Au sommaire de ce disque : Bohemia After Dark, gravé en 1955 par Pettiford à la tête d'un octette qui comptait e ses rangs Donald Byrd, Bob Brookmeyer, Gigi Gryce.... ; Oscalypso, enregistré dès 1950 au violoncelle avec son quartette dont le pianiste s'appelait.... Duke Ellington ; Cello Again et Pendulum At Falcon's Lair immortalisés en 1952 et 1953, par des groupes du violoncelliste dont le contrebassiste était.... Charles Mingus ; Tricotism, inauguré en quintette et en 1954 avec Julius Watkins et Charlie Rouse, et cetera. Bref un florilège des compositions d'Oscar Pettiford, servies avec amour et intensité par Erik Friedlander et son groupe, ce qui rend l'objet plus qu'attachant. Erik Friedlander le publie sur son propre label, Skipstone, et franchement, tant qu'il y aura des gens pour faire des disques comme celui-ci, le jazz vaudra vraiment la peine d'être vécu !

Xavier Prévost

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29 octobre 2015 4 29 /10 /octobre /2015 08:11
DAVID KRAKAUER : «  The big picture »
DAVID KRAKAUER : «  The big picture »

Label Bleu 2015

David Krakauer (cl, Clb), Jenny Scheiman (vl), Adam Rogers (g), Rob Burger (p, céleste, hammond, accdn, vibes), Greg Cohen (cb), Nicki Parrott (b), Sheryl bailey (g), Keepalive (loops), Jim Black (dms, perc)

Lorsque nous l’avions rencontré il y a deux ans, David Krakauer nous avait parlé de cet album qui semblait lui tenir tant à cœur.

Il nous expliquait alors qu’il s'agirait pour lui de poursuivre son travail de mémoire et de continuer à explorer autrement sa propre identité juive, son propre patrimoine en s’intéressant aux œuvres cinématographiques qui l’ont marqué non seulement pour ce qu’elles étaient mais aussi pour les musiques sublimes qui les accompagnaient. Dans son propre panthéon du 7ème art, il y a Bob Fosse ( Cabaret, Lenny), Woody Allen (Midnight’s Paris, Love and death, Radio’s days), Roman Polanski (The pianist), Roberto Benigni (La vie est belle), ou encore Mel Brooks ( The producers) et Alan J. Pakula ( Le choix de Sophie).

Krakauer l’explique : « The Big picture est un projet particulier. C’est un voyage à travers l’histoire juive et une exploration sur la façon dont les films nous montrent l’universalité de nos quêtes individuelles »

Et là, à partir de ce matériau qui l’inspire, David Krakauer donne une vie nouvelle à ces thèmes magnifiques dans une pure démarche d’appropriation. Et c’est magique !

Totalement émancipé de ce qui nous agaçait un peu chez lui, de ses côtés virtuoses de bar-mitsva, David Krakauer met dans chacune des notes qu’il souffle ici, un supplément de vie. Anime les mélodies. Les anime d’un groove irrésistible. Les anime d’une passion chauffée à blanc ou d’une émotion rare. Il faut entendre sa version renversante de Body and soul pour toucher du doigt l’immense clarinettiste qu’est David Krakauer. Des thèmes comme celui de La Vie est Belle, prennent ici une nouvelle dimension où la musique de Nicola Piovani renaît dans un moment de grâce. Il faut entendre aussi la force du discours du clarinettiste sur un thème de son idole, Bechet (Si tu vois ma mère) reprise ici sous le groove puissant de sa fidèle bassiste, Nicki Parrott. Qui d’autre que Kakrauer pour comprendre au plus près la puissance de Bechet . Ou encore sur Keep it gay dont la musique est elle-même signée de Mel Brooks et sur laquelle le clarinettiste impressionne par l’énergie qu’il dégage.

Et puis Krakeur,entouré de musiciens exceptionnels n’oublie pas que le jazz vient aussi de la danse. Anime ces thèmes pour les faire exploser dans une joie festive et délirante jusqu’à un final de feu ( un Tradition tiré de Fidder on the roof) dans une version funky où la tenue de ses aigus explose en final orgasmique.

Dans les commentaires du dossier de presse David Krakauer rajoute « je veux que cette expérience soit une opportunité accessible à tous. J’ai le privilège d’être le guide pour ce voyage incroyable ».

Parce que ce qu’il dit est universel et moderne, dans les rires ou les larmes, par la façon dont il élève son art à des points culminants et parce qu’il rend la musique à tous dans un grand moment de délectation collective, « The Big Picture » est assurément un très grand disque de jazz.

Jean-Marc Gelin

NB : ce projet est destiné à être accompagné de la diffusion sur écran du travail de l’un des studio graphique mythique de New-York, Light of day ( cf. les vidéos ci-dessous)

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28 octobre 2015 3 28 /10 /octobre /2015 12:23
GÉRALDINE LAURENT « At Work »

Géraldine Laurent (saxophone alto), Paul Lay (piano), Yoni Zelnik (contrebasse), Donald Kontomanou (batterie)

Villetaneuse, mars 2015

Gazebo GAZ 123 / L'Autre distribution

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ATTENTION : ESPRIT LIBRE !

Ce qui frappe chez Géraldine Laurent, dès l'abord, c'est la liberté : de ton, d'inspiration, de style, de choix. Esprit libre, elle se fie à sa réflexion autant qu'à son instinct, et choisit d'échapper aux enfermements stylistiques. Elle aime Rollins, même si elle joue de l'alto ; elle aime le jazz de stricte obédience (un contrebassiste « à l'ancienne », qui joue sans ampli ni cellule) mais dans ce jazz elle joue in and out, dans les harmonies et en dehors, franchissant les balustrades du possible en tout sens (en cela, elle est magnifiquement aidée par un pianiste saute-frontières qui ne possède les codes que pour mieux les transgresser) ; elle aime le lyrisme, et sait aussi concocter des rythmes vertigineux. Avec elle, la musique semble un jeu infini dans lequel on s'engage, sérieusement, mais sans affectation introspective : la réflexion est indissociable de l'action, la pensée se meut à chaque mesure, dans chaque intonation, dans chaque accent. Suivons le fil de l'album : Odd Folk, comme un emblème de singularité, et un découpage rythmique qui défie le confort. Puis le tempo s'affaire, et ce devrait être l'enfer, mais les diablotins qui l'accompagnent ont compris que les démons sont aussi des anges déchus, et que l'enfer est une des formes du paradis, l'Eden de la cursivité poussée à la limite de l'équilibre. Vient une valse mélancolique, avec un choix d'accents et d'accords qui rappelle For Tomorrow, de McCoy Tyner (et le solo de piano paraît avoir le souvenir de McCoy). Mélancolique encore, la ballade qui vient, ode à la ville d'origine, chorus tout en volutes irisées, qui saisit à chaque phrase la lumière de l'instant. Et l'on file à nouveau, cursif toujours, car c'est du jazz, et le vertige est au terme de chaque nouvel élan. Rien ne manque à ce disque : compositions vraiment originales, standard magnifié (Chora Coraçao de Tom Jobim), classiques du jazz réinventés (Epistrophy, joué un demi-ton plus haut, pour échapper peut-être aux automatismes qu'impliquerait le maintien dans la tonalité d'origine....). Dans cette reprise de Thelonious Monk (exercice périlleux entre tous !) Paul Lay donne la pleine mesure de son considérable talent : ne pas mimer Monk, tout en respectant infiniment son esprit. Et pour clore l'album, Géraldine Laurent a choisi Goodbye Porkpie Hat : l'hommage de Mingus à Lester Young porté en quatre petites minutes à son exact degré d'incandescence expressive et rêveuse. Géraldine Laurent est décidément une grande musicienne, excellemment entourée, et ce disque une grande réussite, jusque dans son parti pris sonore : respect des timbres, équilibre des instruments pour faire entendre UN groupe, refus des artifices.... On y voit la marque du pianiste Laurent de Wilde, qui l'a produit pour son label Gazebo, et à son complice en matière de son, Dominique Poutet (partenaire des aventures électro de Laurent sous le nom d'Otisto 21, preuve que les choix sonores ne sont ni univoques, ni exclusifs).

Et en guise de coda, je m'en remets à la conclusion de Noëlle Châtelet, essayiste et romancière, sur le livret du cd : « Géraldine Laurent, au saxophone, nous fait cadeau de ce chant de l'urgence. Elle a raison. Il lui est nécessaire. À nous aussi ».

Xavier Prévost

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Le groupe se produira le 2 novembre à Paris au Duc des Lombards, le 22 janvier au Chorus de Lausanne, et le 23 janvier à la Maison de la Radio pour un concert « Jazz sur le vif »

Sur Youtube, un reportage sur l'enregistrement, et un entretien avec Pascal Anquetil

https://www.youtube.com/watch?v=GBDisTGlDeE

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26 octobre 2015 1 26 /10 /octobre /2015 10:32
ARNAULT CUISINIER « Anima »

Arnault Cuisinier (contrebasse, composition), Jean-Charles Richard (saxophone soprano), Guillaume de Chassy (piano), Fabrice Moreau (batterie)

Malakoff, janvier 2015

Mélisse MEL666018 /Harmonia Mundi

Sur la première plage, dans une valse hyper expressive pleine de modulations, le saxophone soprano et le piano se jouent de ce parcours périlleux entre les accords, et la contrebasse dialogue, en une sorte de contrepoint rythmique et harmonique ; quant à la batterie, elle participe à cette joute amicale, combat de lignes antagonistes d'où surgit le sens et l'authenticité de l'objet musical. Toute prudence gardée en matière d'analogie, c'est un peu comme le conflit d'intelligence qui anime les mains droite et gauche de Glenn Gould quand il joue Bach. Et c'est cette profonde acuité musicale qui préserve cette musique, dans son caractère émotionnel, de toute sucrosité. Au delà des qualités instrumentales et musicales de chacun des membres du groupe, et de leur indiscutable vision esthétique, on se dit que ce n'est pas un hasard si le CD est produit par le pianiste Edouard Ferlet sur son propre label, et qu'il en assure la direction artistique. Il sait, comme les membres du quartette, que l'exigence musicale et l'intensité expressive se retrouvent quand on tutoie les sommets. Et cela se poursuit, de thème en thème : le lyrisme du deuxième, les rythmes segmentés du suivant, avec ici un tropisme hispanisant, façon Olé ! De Coltrane, obédience Dave Liebman.... Puis ce seront des accords mystiques,, avec un paysage en forme de sonate : dans cette tentative de décrire chaque plage, je mesure l'impuissance du langage à restituer la puissance d'évocation de la musique, et de la plage 9, Persona, je dirai simplement que c'est beau comme du Schubert.... Vous l'aurez compris, ce disque m'a enthousiasmé, notamment parce que le leader ne cherche pas à faire un disque de bassiste, mais fait un magnifique CD de compositeur- metteur en scène des talents qui l'entourent, une œuvre de groupe. Précipitez vous !

Xavier Prévost

Le quartette jouera le mardi 27 octobre à Paris au Sunside

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23 octobre 2015 5 23 /10 /octobre /2015 20:27
Ce que le djazz fait à ma djambe !, le swing vu par Jacques Gamblin et Laurent de Wilde


« Il n’y a rien pour moi de plus enthousiasmant que la musique », confie Jacques Gamblin.

Et 90 minutes durant, il le prouve sur scène avec la complicité de Laurent de Wilde, compositeur-arrangeur-interprète. Le spectacle construit par l’acteur et le pianiste lors du 30 ème festival Jazz sous les Pommiers de Coutances (2011) s’est étoffé au fil des représentations. Donné un mois par an sur les scènes francophones, Ce que le djazz fait à ma djambe ! a conservé tout l’enthousiasme initial tout en s’approfondissant dans l’expression de la « troupe » (acteur et musiciens) restée inchangée.

Jacques Gamblin nous narre une histoire personnelle où il est question de ses premiers pas dans la musique (piano, guitare, batterie, zarb), de ses amours. Un texte sur un rythme enlevé où les mots s’entrechoquent et où le jazz est toujours là. « Je mets mes rêves en face de moi en la personne de Laurent de Wilde et des cinq autres musiciens et je les admire à distance. De temps en temps, je mets des mots sur mes rêves de musique et réciproquement ». On l’a compris, nous ne sommes pas là dans un récital où un déclamant est accompagné par un groupe. Le partage des émotions et des sentiments se manifeste en permanence avec humour et sensibilité. Gamblin retient l’attention du public -800 personnes chaque soir, plus de 10.000 sur la quinzaine !- quand il exprime son étonnement devant la création jazzistique : « mais comment faites-vous ? comment pouvez-vous jouer ensemble comme cela ? ». Il y a là une admiration non feinte qui touche et une belle déclaration d’amour pour le jazz. Quant à la réponse à la question comprise dans l’intitulé du spectacle, elle est aisée. Rappelez-vous la citation de Duke Ellington : « It don’t mean a thing if it ain’t got that swing ».

Jean-Louis Lemarchand


Théâtre du Rond Point. (75008) du 13 au 31 octobre à 18.30. Relâche dimanche et lundi. Avec dans l’orchestre sur scène : Laurent de Wilde (piano), Alex Tassel (bugle), Guillaume Naturel (saxophone ténor), Donald Kontomanou (batterie), Jérôme Regard (basse) et DJ Alea (platines).

Texte original de Jacques Gamblin avec des extraits de Really the blues de Mezz Mezzrow, Bop de Langston Hughes et d’un entretien de Laurent de Wilde avec Herbie Hancock. www.theatredurondpoint.fr

Et aussi les 5 et 6 novembre au Grand théâtre d’Aix en Provence.

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23 octobre 2015 5 23 /10 /octobre /2015 07:07
DAVID PATROIS TRIO : «  Flux tendu »

Avant Scene 2015

David Patrois (vb, marimba), Jean-Charles Richard (ss,bs), Luc Isenmann (dms)

Le vibraphoniste David Patrois a de bien belle manière de fêter ses 50 ans : en nous offrant, à nous la sortie d’un nouvel album en trio autour du saxophoniste Jean-Charles Richard et du batteur Luc Isenmann. Dans un format basique et intime il développe une musique de sa propre fabrique, émanation d’un jazz très français, assimilable à rien d’autre tout où, à l’exception d’un Monk et d’un Dolphy il en signe 8 des 10 compositions de l’album.

Dans ce trio, chacun dans son rôle contribue à la circulation de l’énergie autour des lignes claires et épurées du soprano ou du groove percussif et moelleux du vibraphone de Patrois, des lignes de basses profondes du baryton ou encore du drive toujours extrêmement stylé et inventif de Luc Isenmann.

Entre les trois l’entente est cordiale. La musique aux structures complexes et savante y est rendue limpide grâce à l’habileté des combinaisons sonores superbement orchestrées par un David Patrois inspiré et véritable maître de cérémonie. La musique mulitcolore prend des chemins de traverses, rebondit sur le groove du vibraphone, s’entrecroise, s’élance et nous la suivons comme du regard dans ses impromptus méandres.

Appel à tous les programmateurs, ce trio là est fait pour exister sur scène. C’est effectivement une question de flux. Communicatif.

Jean-Marc Gelin

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20 octobre 2015 2 20 /10 /octobre /2015 16:29
JEAN-MARC PADOVANI « Motian in Motion »

Jean-Marc Padovani (saxophones ténor & soprano), Didier Malherbe (doudouk), Paul Brousseau (piano, piano électrique), Claude Tchamitchian (contrebasse), Ramon Lopez (batterie, tablas)

Villetaneuse, 8-10 décembre 2014

Naïve NJ 625671, avec le concours de MFA, Musique Française d'Aujourd'hui

D'entrée de jeu, pour évoquer les racines arméniennes de Paul Motian, la parole est donnée au doudouk, présent sur la moitié de plages, et joué en praticien aguerri par Didier Malherbe. C'est ensuite The Sunflower, un thème enregistré pour la première fois par Motian en 1979 (« Le Voyage »), où l'on retrouve une bonne part du lyrisme déchiré de la version princeps, et une exaltation de cette construction si typique du batteur-compositeur, que l'on pourrait dire « en procession dissymétrique ». L'une des forces de ce disque en Hommage à Paul Motian, c'est de n'être pas allé systématiquement vers ses compositions les plus connues (Le Voyage, Dance....), mais de picorer au fil du répertoire des œuvres du même intérêt, mais de moindre notoriété. Jean-Marc Padovani est totalement en phase avec cet univers, où se mêlent le jazz de stricte obédience de l'après guerre (Shakalaka et ses multiples breaks : à sa manière, Motian était un enfant du bebop) et la liberté du free et de ses prolongements (prolongements dont le compositeur-batteur fut un acteur). Paul Brousseau, au piano comme au piano électrique, épouse les contours de ces paysages sonores ; Ramon Lopez est au diapason de ces univers contrastés, auxquels il procure avec pertinence des accents très libres (quand on joue dans un hommage à Motian, c'est une qualité indispensable !) ; et, convié dans les morceaux qui requièrent la couleur instrumentale du doudouk, instrument arménien à anche double, Didier Malherbe sert exactement cette musique, en lui apportant les prolongements improvisés les plus idoines. C'est un musicien lié à l'Arménie, comme Motian, qui tient la contrebasse : Claude Tchamitchian est ici en terre de connaissance, et à la fin du brillant solo de contrebasse de It Is, après avoir éloquemment joué en pizzicato, il se saisit de l'archet pour ouvrir l'écrin où vont se lover les ornementations du doudouk. Quant au saxophoniste-leader, qui avait joué naguère avec Motian, il est totalement engagé dans la musique qu'il a choisi de servir, et de célébrer, exact de bout en bout, tout en laissant à ses partenaires l'espace requis par une conception ouverte et démocratique de cette musique. Pas de doute, même s'il nous a quittés en 2011, Paul Motian est toujours vivant, car il est en mouvement, comme le titre du disque l'indique.

Xavier Prévost

Le groupe est en concert à Paris, à La Chapelle des Lombards, rue de Lappe, du 20 au 22 octobre, à 19h30. Et il sera le 7 novembre à Nevers pour le festival « D'Jazz ».

Une présentation sur Youtube :

https://www.youtube.com/watch?v=EHM8UPsZzc0

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20 octobre 2015 2 20 /10 /octobre /2015 08:31

Salle presque comble hier pour cette soirée événement autour des 50 de l’AACM (Association for the Advancement of Creative Musicians), le très célèbre mouvement crée en 1965 à Chicago dans la lignée des mouvements protestataires du Black art Movement.

Trois invités emblématiques du mouvement, Henri Threadgill, Roscoe Mitchell et Wadada Leo Smith pour rythmer trois moments de cette soirée.

Autant la formation que dirigeait Henri Threadgill ( bien qu’atypique avec deux saxs alto, un violoncelle, deux pianos et un tuba) semblait un peu engoncée dans de vieux schémas pas vraiment renouvelés et franchement un peu endormie autant en deuxième partie Roscoe Mitchell su mettre très brièvement le feu en duo avec le batteur Mike Reed. 30 mn environ d’un solo quasi ininterrompu et dévalé dans un souffle continu et puissant au soprano, oubliant toute beauté du son pour offrir un discours fleuve radical.

Autre forme de radicalité avec les grands espaces minimalistes du trompettiste Wadada Leo Smith au son d’une ampleur magnifique, transperçant le plafond du théâtre de Châtelet rendu à la nuit rêveuse.

Et pour poursuivre : à lire absolument

« La Nuée – l’AACM : un jeu de société musicale », le livre référence d’Alexandre Pierrepont aux Editions Parenthèses

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20 octobre 2015 2 20 /10 /octobre /2015 07:53
BERNARD SOUROQUE TIRE SA REVERENCE

(Communiqué du Festival Jazz des Cinq Continents)

Bernard nous a quitté ce dimanche 11 octobre 2015 et c’est avec une tristesse immense que le Marseille Jazz des cinq continents perd l’un de ses fondateurs.

Bernard était l’âme de ce festival et celui qui nous a pendant 15 ans propulsé vers les sommets de par son ambition artistique.

Bernard est et restera à jamais dans nos cœurs et dans l’ADN du Festival. Il sera toujours à nos côtés et nous poursuivrons son œuvre, celle d’un festival de Jazz ouvert vers le monde et l’amour de cette musique.

Marseille Jazz des cinq continents rendra hommage à Bernard Souroque dans quelques semaines.

Pour l’équipe du Festival, Régis Guerbois – Président de l’Association Festival international de Jazz de Marseille des Cinq Continents

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20 octobre 2015 2 20 /10 /octobre /2015 07:39
Epistrophy, la nouvelle revue dédiée au jazz

Sortie d'une nouvelle revue dédiée au jazz, Epistrophy ( sous la direction de Mathieu Jouan) placée sur le terrain de l'étude musicologique, pour l'heure peu concurrencé si ce n'est par les très institutionnels "Cahiers du Jazz".

Au sommaire du 1er numéro (que nous n'avons malheureusement pas reçu )

http://www.epistrophy.fr/

  • Introduction :
    Christian Béthune
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