Antonin Tri Hoang ( as, clb), Pierre Perchaud (g), Leonardo Montana (p), Stephane Kerecki (cb), Anne Paceo (dm, vc)
Laborie Jazz 2012
Il est vraiment sympa ce nouvel album d'Anne Paceo dont elle a signé toutes les compositions. Dès les premières notes et avant qu'on ne lise toutes liners note, on a l'impression d'un voyage en Afrique. D'entendre certaines références aux polyrythmies pygmées. Mais lorsque l'on lit les mots d'Anne Paceo on comprend que c'est d'une autre voyage dont il s'agit, d'un autre exotisme, quelque part entre Rangoon et Bangkok d'où la batteur a ramené plusieurs souvenirs de voyage fortement imprimés dans ses souvenirs intimes. C'est dire combien il y a quelque chose de primal et d'universel dans la démarche d'Anne Paceo, de retour aux racines du rythme, au fleuve de la pulsation vitale.
Dans le premier temps de l'album il est alors question de couleurs et surtout de danses. Pierre Perchaud, à la guitare, jette des ponts entre l'occident et l'orient. Les mélodies se font tournoyantes ( Toutes les fées étaient là). La force d'Anne Paceo, de son écriture, de son jeu et de la belle complicité avec Stephane Kerecki est de nous entraîner dans le mouvement. Il y a aussi beaucoup de sentiments dans ce qu'elle dit, beaucoup d'âme. Une âme parfois débordante, le coeur au bord des lèvres, comme la trace musicale de l'émotion itinérante d'Anne Paceo, comme un beau carnet de voyage. L'âme au bord des lèvres comme l'exprime si bien Pierre Perchaud sur When the sun rise. Autre trace de cette émotion ce morceau qu'elle chante, un Smile où la voix gracile de Paceo fait mouche.
Il y a ensuite comme un deuxième temps dans l'album, un avant Luléâ et un après comme si le voyage se refermait peu à peu laissant place aux souvenirs en clair-obscur et disparaissant enfin avec une pointe de nostalgie.
Anne Paceo signe ainsi un album qu'elle a écrit comme une story-teller nous offrant ainsi un voyage pas immobile, mais au contraire un voyage virevoltant, flamboyant et au final très émouvant.
Jean-Marc Gelin