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15 avril 2011 5 15 /04 /avril /2011 07:44

 

Le Chant du Monde 2011 ( dist. Harmonia Mundi)

Remi Sciuto (sax, kyb, voc), Antonin Leymarie (dm), Antonin Rayon (kyb), Fred Pallem (g ; b), Nicolas Mathuriau (perc), Bioris Boulbil (synthés)

Wildmimi_album180.jpg

Certes on entre bien dans cet album un peu comme on entrerait dans un  opera-pop-rock un peu fantasque. Avec une couleur parfois 70's derrière laquelle on imagine que va débouler un Roger Daltrey. Il y a de l'humour là dedans à l'instar de ce titre ( " rêve et fantasme d'une chaussure ordinaire"), des évocations, des tableaux et des mouvements ( tant mieux s'agissant d'une chaussure). C'est baroque et parfois même un peu "pompier".  On déambule, on semble sortir d'un magasin clinquant, on effleure la peau.

L'empreinte de Zappa est forte et l’on imagine l'album mis en image par un Tim Burton ou porté sur les planches par  un chorégraphe déjanté tant la dimension scénique est évidente et demande plus que de la musique ( de la vidéo ! de l’éclairage d’une boule à facette ! des acteurs colorés !). Car si le soin extrême porté aux compositions et aux arrangements est évident et donne à penser la pièce dans sa globalité plutôt qu'au travers de chaque titre, il n'en reste pas moins que cela manque un peu de jeu. Chroniquer cet album sur un site dédié au jazz fait peu de sens. L’improvisation et le swing ne sont pas de la partie ( normal s’agissant d’un groupe dont le nom est Antigroove syndicate) et les musiciens servent l'oeuvre (ambitieuse) en oubliant un peu de se servir eux-mêmes.

Reste le plaisir de cet onirique voyage, cette déambulation fantasque que l’on suit avec amusement et dont le charme ne manque pas de séduire.

Jean-Marc Gelin

 

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14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 22:08

Verve 2011

Stephane Belmondo (tp, fchn), Kirk Lightsey (p, fl), Sylvain Romano (cb), Billy Hart (dm), + Laurent Finckelson (p)

stephane-belmondo-the-same-as-it-never-was-before.jpg

Rien de moins pour le nouvel album de Stéphane Belmondo que les honneurs du prestigieux label Verve. Il faut admettre que rares (voire rarissimes) sont les frenchies qui sont allé signer sur le label de Norman Granz. Et pour ce tout nouvel album notre trompettiste toulonnais reste sur le terrain qu’il affectionne, celui des rencontres avec quelques pointures du jazz qui en ont écrit les plus belles histoires. On sait le travail fait avec son frère Lionel avec Yusef Lateef. On sait aussi le beau projet qu’ils développèrent ensemble avec Milton Nascimento. Ici c’est en quartet que Stéphane Belmondo accueille deux vraies légendes du jazz, le pianiste Kirk Lightsey et le batteur Billy Hart. L’un, le pianiste de Détroit ( la patrie de Hank Jones) a 74 ans et a traversé la scène du jazz américain avec tous les plus grands (Chet Baker, Dexter Gordon, Kenny Burrell, Anita O’day, Chico Freeman, Lester Bowie etc…). L’autre, Billy Hart de trois ans son benjamin n’est pas en reste, lui qui a joué avec Miles, Gil Evans, Lee Konitz et tant d’autres. Tous deux trouvent aux côtés de Stéphane Belmondo un terrain d’entente sur une musique post hard bop sur lequel tous les trois excellent. Qui plus est, Stephane qui a bien souvent joué avec Lightsey entretient une réelle complicité avec le pianiste. Restait à ajouter un super copain, Sylvain Romano à la pulse d’une précision métronomique et diabolique pour en faire un super combo.

Adepte des rencontres, Stéphane Belmondo,est à l’aise dans ce jardin-là dans une ambiance qui ressemble fort à celle d’un concert de club tant il y a de l’instantané là-dedans, du pas calculé, du plaisir de jouer et de se lâcher comme les affectionne Belmondo. On imagine bien que cet album pourrait se décliner en 30 titres et aller jusqu’au bout du petit matin.

Et pourtant on retrouve ici le trompettiste dans un registre bien plus apaisé qu’à l’accoutumée, un peu moins démonstratif mais dans la totale plénitude du chant de l’instrument. Traversé un peu corps et âme par le bugle à l’image de la pochette de l’album. Et c'est ici un Stéphane Belmondo tout nouveau, rayonnant presque printanier qui émerge ici. Un musicien bien dans ses baskets dont on se dit que la récente venue de la petite Rita (à qui Belmondo dédie un beau titre, light upon Rita) ne doit pas y être pour rien.

5 compositions de Belmondo, une de Stevie Wonder  (qui ne figurait pas dans « Wonderland » son hommage superbe à Stevie), une de Lightsey, un standard ( Eveything happens to mequi est aussi le titre éponyme d’un album du pianiste), un thème de Wayne Shorter ( aussi repris dans un album que le pianiste a dédié au saxophoniste) constituent l’essentiel du matériau. Et il ne s’agit rien de moins et rien de plus que de jouer cette musique qui ne révolutionne pas l’histoire du jazz mais qui en maintient les couleurs vives. S’il flirte toujours avec des horizons coltraniens, Belmondo touche aussi en plein cœur lorsqu’il s’en démarque parfois comme lorsqu’il entreprend en duo avec le pianiste un Everything Happens to me extrêmement touchant. Au point que l’on regrette presque que Belmondo n’ait pas choisi la formule du duo dont on perçoit là l’amorce d’un beau projet. Lightsey que l’on entend rire sur une prise fantôme (*) est visiblement heureux de se retrouver là. Entre jeu en block chords et chaloupements à la Wynton Kelly, l’homme dégage une énergie et une vigueur qui fait plaisir à entendre.

Si l’on est (cela est parfaitement subjectif et assumé comme tel) pas du tout convaincu par cette nouvelle affreuse manie de jouer des conques ( à laquelle depuis Steve Turre se rallient Llado ou Belmondo), on est pour le reste plutôt séduit par cet album de passage, cette courte parenthèse dans la carrière du trompettiste qui s’offre un double plaisir, celui de la paternité et celui de sa propre rencontre avec ses propres pères. Ceux dont il porte l’héritage musical. De flamboyante façon.

Jean-Marc Gelin

 

(*) Ne pas hésiter à visionner la video du makin off de l’album :

 

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14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 07:49

Hat Hut 1972

Antony Braxton (as), Dave Holland (cb), Philip Wilson (dm), John Stubfield (ts, fl, clb, gong, perc), Barry Atschul (dm)

 

 braxton.jpg

 

Ces enregistrements de 1972 sont avant tout un témoignage important dans la construction de l'oeuvre de Antony Braxton. Alors que Braxton avait essentiellement publié dans le cadre de l'AACM ainsi que dans le collectif Creative Construction Company ( avec le trompettiste W Leo Smith, ou le violoniste Leroy Jenkins), c'est ici l'une des premières traces de l'approche théorique de Braxton dans la construction musicale. Une des clefs pour comprendre le système compostions du saxophoniste de Chicago.

Les cycles qu'il a bâti autour de ces compositions numérotées ( ici Composition 6 N, 6(o), 6 PI et 6 PII) repose sur un ensemble de combinaisons codèes où s'agencent les parties structurées, les improvisations libres, les retours en cycle des motifs mélodiques, les unissons ou les contre chants dans un seul et même thème. Ces morceaux joués à Town Hall en mai 1972 sont issus d'un ensemble de 16 " coordinate music structure" écrits par Braxton entre 1966 et 1972.

Sur ces bases là, le concert est tout simplement fascinant. L'énergie de Braxton est impressionnante et démontre, outre le génial compositeur,  que Braxton est aussi un saxophoniste d'exception. Sa lecture des standards comme All the things you are nous plonge dans le coeur du système braxtonien. Sur une composition ( 6 PII), la chanteuse Jeanne Lee s'insère dans le dispositif dans un thème aux contours flottants entre improvisation et partie écrites dans une complémentarité fascinante avec le saxophoniste.

 

Déjà sortis de la scène free, l'ensemble des acteurs de ce concert faisaient alors partie de ceux qui ont écrit des pages importantes de la musique contemporaine. Antony Braxton y retrouve notamment Dave Holland et Barry Atschul avec qui il avaient crée le groupe Circle  (avec Chick Corea ici absent). Leur recherche est individuelle ou collective.

Et c'est là tout le paradoxe du jazz qu'ils mettent ici en évidence.

Jean-marc Gelin

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13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 16:00

ACT 2011

Nguyên Lê: guitars, computer, fretless electric guitar (3), prepared Vietnamese Cai Luong acoustic guitar (8), baby 12-string acoustic guitar (14); Illya Amar: vibraphone (1, 2, 4, 5, 7, 9, 10-13, 15), marimba (1, 2, 4, 5, 7, 9, 10, 12, 13, 15), electronics (1, 2, 4, 5, 7, 9, 10, 13, 15); Linley Marthe: electric bass (1, 2, 4, 5, 7, 9, 10, 12, 13, 15), vocals (12); Stéphane Galland: drums (1, 2, 4, 5, 7, 9, 10, 13, 15); Youn Sun Nah: lead vocal (1, 10); Ousman Danedjo: vocals (1, 2, 7, 15), lead vocals (5); Gou Gan: erhu (1); Stéphane Edouard: percussion (1, 4, 9, 12, 15); David Linx: lead vocal (2, 9), vocals (7, 15); Himiko Paganotti: vocals (2, 5, 15), lead vocal (7, 12); Prabhu Edouard: vocals (2), percussion (2), tablas (10), Indian vocals (10); Dhafer Youssef: vocals (3, 4); Karim Ziad: percussion (5), karkabus (10, 12), drums (12); Hamid El Kasri: gumbri (5); Keyvan Chemirani: zarb (7); David Binney: alto saxophone (9); Julia Sarr: vocals (7, 15), lead vocals (11).

 

 

 

Au départ c’est presque une vieille histoire d’adolescent. Des souvenirs de jeune ado qui écoutait jusqu’à plus soif les tubes de l’époque et faisait tourner sur sa platine (vynile !) ses standards à lui. Et sur cette platine tournait du Stevie Wonder, du Led Zep, du Janis Joplin, du Bob Marley. Des tubes « gros comme ça », des chansons que tout le monde a dans la tête. Des trucs qui sentent un peu le shit dans la piaule d'étudiant et des « délires graves » et ça a le relent de tout ce qui nous a fait préférer le rock aux cours de maths et je me rappelle et je m'en souviens. Au départ donc, ça part comme ça.

nguyen-le-songs-of-freedom.jpgÀ l’arrivée, cela donne un disque absolument énorme où le guitariste réinvente absolument tout. Se réapproprie sans trahir. Transforme sans travestir. Redonne une nouvelle vie à ces tubes interplanétaires que Nguyen Lê refaçonne avec génie. Tout prend une couleur nouvelle. Le I wish de Stevie Wonderpar exemple, est totalement réinventé par David Linx qui déjante et en porte quelque chose de profondément tripal. Tripal, c’est exactement le mot de cet album qui va chercher dans cette sauvagerie du rock et de la pop quelque chose de RADICAL.  Whole Lotta Love de Led Zep ( les paroles raffinèes en gros c’est « je vais te la mettre profond ») transcendé par Youn Sun Nah dans une totale acculturation de la chanson.. Et que dire de ce beau Mercedes Benz de Janis Joplin porté par la voix sublime de Himiko Paganotti ! 

Après s’être attaqué au répertoire de Jimi Hendrix ( « Purple »), Nguyen Lê ( en home studio, excusez !!) retrouve la bande de ses fidèles comparses (Stephane Galland à la batterie, Linley Marthe à la basse et Illya Amar au vibraphone et stephane Edoaurd aux percus) et remet tout dans un ordre ( ou plutôt un désordre) qui lui tient à cœur. Il y a bien sûr ces racines vietnamiennes que Nguyen Lê ne renie pas et que, au contraire il utilise avec une pointe de génie en recourant parfois à la guitare vietnamienne ( sur quelques petites heureuses incises en guise d’introductions). Mais, nous le disions, ces tubes sont interplanétaires et donc quelque part universels. Il y a donc aussi de l’Afrique dans cet album ( Pastime Paradisepar exemple avec Ousman Danedjo) et du blues qui se moque des frontières. Il y a parfois quelques sucreries sauf qu'après tout, il n'y a pas de mal à se faire du bien. Et surtout Il y a tout au long de l’album la guitare de Nguyen Lê, parfois guitare héro parfois au contraire nuançant les couleurs. On entend chez lui Hendrix (référence suprême) mais aussi Steve Vai ou parfois même Clapton. Nguyen Lê a cette capacité de transformer son instrument avec une science de l’improvisation exceptionnelle capable d’imprimer la marque de tous les thèmes entre Europe, Afrique, Orient et occident. Ecouter par exemple comment avec subtilité il s’empare de Mercedes Benz de Janis Joplin pour l’amener petit à petit à un rock qui racle, qui graille, qui transcende le tout. Sur Black Dogil ne cherche pas à dénaturer et reste au contraire au plus près du sujet d’origine en l’explosant littéralement en vol avec son complice de longue date Dhafer Youssef qui sort le thème d’une transe magique et là encore tripale. Deux saxophonistes américains s’invitent sur cet album et non des moindres : David Binney sur More Over et Chris Speed à la clarinette turque.

 

Et il y a au final ce prodigieux travail d'arrangement. Entendez par là cette écriture - réécriture dont Nguyen Lê fait montre tour au long de l'album avec en toile de fond une direction artistique de haute volée. Avec ces thèmes connus , reconnus et redécouvert, le résultat est purement et simplement jubilatoire.

Jean-marc Gelin

 

 

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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 23:24

 
BDMusic
Sortie le 28 Mars


Cabu-Sarah-Vaughan.jpg Sarah Vaughan

 

Définitif et indispensable nous dit Claude Carrière qui a opéré la sélection des Cabu Jazz consacrés à la ‘divine’ Sassy. On ne peut que se réjouir de redécouvrir sur une période rapprochée, entre 1954 et 1958, beaucoup d’ enregistrements dans diverses formations de cette chanteuse exceptionnelle. C’est l’une des trois grandes,  reconnues avec Ella au timbre solaire et Billie, « Lady Day » de nos coeurs

L’anthologie couvre quatre petites années mais les titres sont amplement suffisants pour comprendre ce qui fit le succès de Sarah Vaughan. Sa voix couvre une tessiture rare et elle passe avec agilité des plus beaux graves, veloutés, soyeux et sensuels à des aigus de soprano. Pour le style, si on file la comparaison avec le lyrique, elle a une telle maîtrise qu’elle est capable de toutes les transitions et ornementations comme dans le « bel canto » !
Elle module à souhait, avec des effets de gorge qui vous donnent la chair de poule et des astuces de voix de poitrine,  avec un vibrato qu’elle sait amener à point nommé, sans chevroter. Modulations donc, effets sophistiqués où elle contrôle certaines affectations (point de cordes dans cette sélection, comme ce sera plus tard le cas), parce qu’en fin de compte, elle s’amuse,  elle sculpte les mots, distille les « lyrics », se régale à varier les tempos, étirer le temps, broder et jouer avec certaines diphtongues. Une technique éblouissante la rend impériale dans les scats qu’elle lance avec un plaisir évident aiguisé par un sens opportun de l’improvisation. Cela s’entend , elle est heureuse de chanter dans ces clubs : ceux qui eurent la chance de l’écouter passaient assurément de sacrés beaux et bons moments !
Car  Sarah a un tel désir de musique qu’elle réserve au gré de son tour de chant des surprises rares. 

L’anthologie nous donne l’occasion de l’écouter avec diverses formations et toujours le même batteur, le grand Roy Haynes, dans deux de ses  trios,   le premier avec John Malachi (p) Joe Benjamin (b) et Roy Haynes (dms) en avril 1954, le second en 1957 avec Jimmy Jones (p), Richard Davis (b) et Roy Haynes.
Deux moments de bravoure, quand en décembre 1954, elle chante  dans une formation étoffée de Clifford Brown (tp), Herbie Mann (fl)  et Paul Quinichette (ts). Si certains titres ont fait l’objet de versions multiples, je retiendrai le « September Song » et le « Lullaby of birdland » insurpassables . La subjectivité peut jouer, mais pour faire découvrir ces thèmes, commencez par Sassy.

Et le final de l’anthologie est absolument stupéfiant : en mars 1958, à Chicago, au London House, 8 titres avec son trio et quelques membres du Count Basie orchestra dont Thad Jones à la trompette et Frank Wess au ténor. Elle est éblouissante dans « Three little words », sa version de « Speak low » fait dresser l’oreille, et le final est grandiose dans « Thanks for the Memory » :  Sarah, détendue, s’interrompt pour parler au public, reprend,  sourit, cela s’entend !
 Si le timbre charnu, pulpeux s’épanouit, se colore toujours davantage, l’art d’accompagner de ses partenaires est admirable : totalement au service de la chanteuse mais jouant néanmoins leur propre partie, en soliste à part entière !
La classe !
On ne saurait rêver meilleur récital que ce  numéro de deux Cds consacré à l’une des très grandes du jazz vocal. Hautement recommandé !

 
   

Cabu-50-Singing-LADIES.jpg 50 Singing LADIES
Cabu Jazz

 Notons aussi dans la même livraison des Cabu Jazz, une formidable compilation d’une grande diversité de voix et de styles : 50 SINGING LADIES.

C’est l’un des panoramas les plus complets de l’art vocal entre 1933 et 1959. 
De A à W,  la crème des chanteuses de jazz américaines.
Connie Boswell avec les Dorsey Brothers’orchestra chante sa propre composition « The river’s taking care of me », alors que Lee Wiley avec le même orchestre donne un “I got the right to sing the blues” qui pourrait s’aligner avec la version de Jack Teagarden.  Si Bessie Smith, l’impératrice du blues ou Ethel Waters sont les divas d’un autre âge, le double Cd se termine en 1959 avec Nancy Wilson et l’orchestre de Billie May, formidable arrangeur dans un ‘The more I see you’ formidable !
Vous allez redécouvrir toutes sortes de voix , chaudes et sensuelles, voix « cool » ou blanches (June Christy, Chris Connor, Helen Merrill, Jeri Southern…), de celles qui sussurrent (Blossom Dearie) ou qui swinguent, qui vocalesent comme Annie Ross . Figurent aussi dans cet hommage, Julie London, qui n’est pas nommée dans l’excellent dictionnaire du Jazz, ou Nan Wynn qui doubla Rita Hayworth à Hollywood.
Elles sont presque toutes là, ces chanteuses, oubliées aujourd’hui, Ernestine Anderson  accompagnant Gigy Gryce,  Ivie Anderson avec l’orchestre de Duke Ellington, Helen Humes, celui de Count Basie,  Maxine Sullivan avec le sextet de son mari, John Kirby dans un émouvant « The heart you stole from me » … aux côtés des « historiques », des « grandes » auxquelles on pense immédiatement quand on évoque le chant :  Sarah, Ella, Billie, Peggy, Anita, Dinah.  Mention particulière à  Nina Simone à la voix de contralto dans un bouleversant « He needs me » en 1957, alors qu’à la même période, Betty Carter lance un « Let’s fall in love » enthousiasmant et inégalé.
L’un des objectifs de cette sélection est de faire découvrir  celles qui n’ont pas atteint la même célébrité, sont restées dans l’ombre ; qui, avec le même talent, comme Lorez Alexandria, demeurent injustement méconnues.
Connaissiez-vous Yvonne Lanauze, Pearl Bailey, Sylvia Syms, Kai Starr… ?
La liste est longue et ce n’est pas l’un des minces mérites de ce numéro d’une collection impeccable, de surcroît, à petit prix que de vous faire entendre toutes ces voix enchanteresses.
A se procurer et à écouter ... très vite !

Sophie Chambon

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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 23:16

Cabu Jazz Masters
Une collection de 32 titres
Sortie le 28 mars

BDMusic / Harmonia mundi

Cabu-Woody-Herman.jpgWoody Herman une anthologie  1949/1959

Décidément, on aime  beaucoup la dernière livraison des Cabu jazz consacrée à Woody HERMAN et à Quincy JONES, chefs d’orchestre.
Le dessinateur de Charlie Hebdo et du Canard Enchaîné continue à croquer des portraits des grands du jazz, alors que Wozniak en assure la mise en couleur sur un fond jaune éclatant. Le label affectionne la BD et le Jazz,  on le sait  et on attend à présent comme pour un épisode de la nouvelle saison de la série l’ anthologie maison concoctée par Christian Bonnet.
Si l’objectif de cette collection est de faire découvrir ces perles rares, ces joyaux d’une époque bien révolue, voilà encore quatre beaux numéros.
On commence par les leaders.   

Woody Herman est une des personnalités attachantes de l’histoire du jazz, puisqu’il n’aura eu de cesse, sa vie durant, de faire vivre son propre big band .
De 1936 jusqu’à son dernier souffle en 1987, le clarinettiste-saxophoniste altiste aura lutté pour que sa belle machine, particulièrement rutilante exprime cet amour irrépressible du jazz.
Son véritable mode d’expression était son orchestre qu’il arriva à maintenir tout en changeant souvent de personnel et même de dimension.  On a tout de même l’occasion de l’entendre à la clarinette dans « Rhapsody in wood » (qui fut aussi un film en 1947) et chanter de belle manière dans le célèbre « I’ll be glad when you’re dead, you rascal you ».
Ainsi Woody Herman et ses « troupeaux » successifs ( « Herd » en anglais) virent défiler la fine fleur du jazz de ces années bénies, les trompettistes Shorty Rogers, Conte Candoli, les trombonistes Bill Harris, Carl Fontana, Urbie Green.. et évidemment Jimmy Giuffre qui à cette époque ne jouait pas encore « free » mais enchantait avec les « Four brothers », lançant une nouvelle sonorité.
Si on ne trouve pas dans la sélection le fameux solo de Stan Getz débutant, « Early Autumn » en 1947, citons quelques pépites comme
ce « Spain » en 1950 qui permet d’entendre Milt Jackson au vibraphone, un fondant « East of the Sun » de septembre 1952  ou encore « Nice work if you can get it » avec the «Third Herd».
Il y en aura pour tous les goûts avec cette curiosité de 1958  « New cha cha » avec Tito Puente très « caliente », très tendance actuellement.

Voilà une époque heureuse où le jazz s’écoutait en club, à la radio, se dégustait au cinéma : une esthétique aujourd’hui révolue mais les sonorités de ces collectifs, à géométrie et personnel variables, demeurent uniques . Avec de très grands arrangeurs comme Nat Pierce (une version superbe de « Blue Lou »), Ralph Burns, Gene Roland . Plus de soixante après, le frisson demeure…
 
 

Cabu-Quincy-Jones.jpg Quincy JONES

On connaît ce maître de la musique noire, ce virtuose de l’éclectisme, arrangeur, producteur génial de stars planétaires Ray Charles, Michael Jackson, auteur de musiques de films, déclencheur d’événements comme « We are the World ». Mais sait-on que ce musicien exceptionnel né en 1933, était un bopper dans l’âme et qu’il eut toujours le chic de savoir ce qui allait être au goût du jour, donc à l’époque, du jazz.
Un des mérites de ce numéro de Cabu Jazz est de mettre en lumière dans un premier Cd, son rôle de leader, à la tête de son big band, de 1955 à 1959. Et là défilent absolument tout ce que le jazz comportait de pointures, instrumentistes exceptionnels Zoot Sims, Al Cohn, Phil Woods, Lucky Thompson pour les saxophonistes, le pianiste Hank Jones, Clark Terry, Harry Edison à la trompette,  Frank Wess à la flûte, Charlie Mingus apparaît sur un « Lullaby of birdland » de 1956.
Quand  Quincy Jones ne compose pas pour son orchestre, il arrange (déjà) les merveilleuses compositions de Benny Golson  (« I remember Clifford » ) avec un solo de bugle de Clark Terry, et sur «Whisper not», un solo de Zoot Sims. On passe d‘émouvantes et tendres ballades à un blues « Everybody’s blues », ou à des compositions  résolument swing comme « Tickle toe » ou « A Change of Pace ». On se rend compte que les années cinquante étaient particulièrement excitantes avec un large éventail de styles et des musiciens formidablement talentueux.
Le second Cd montre la « versatilité » remarquable de Quincy Jones qui travailla autant pour le jazz vocal avec Dinah Washington, Helen Merrill, Ray Charles dont il fut aussi producteur que pour certains leaders comme Lionel Hampton « Kingfish », Art Farmer Septet (un « Work of Art » qui porte si bien son nom ), Gigy Gryce à Paris toujours avec le trompettiste Art Farmer mais avec Henri Renaud et Pierre Michelot, Sonny Stitt…
En tournée mondiale avec Dizzy Gillespie en 1956, Quincy Jones, infatigable activiste de la scène jazz, fut aussi le directeur artistique d’Eddy Barclay la même année : «Tout doucement » avec un solo de Don Byas au ténor. Pour nous Français, une curiosité, notre Henri Salvador dans une traduction de Vian chante une version un peu différente de « O When the saints » en 1958. On terminera par une autre « madeleine », ce « For Lena and Lennie » du Count Basie orchestra, qui fut  repris avec brio par Nougaro et qui fut aussi l’indicatif d’une émission suivie de Pierre Bouteiller sur France Inter.        
Quincy Jones façonna en partie le paysage musical du jazz pendant plusieurs décennies.  Il est bon que l’on s’en souvienne !

Sophie Chambon

NB : On souligne la praticité de l’objet digipack,  avec des enregistrements restaurés avec le plus grand soin, les précieuses informations discographiques se lisant directement à l’intérieur.Et le prix modique de cette série très didactique.



 

 

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9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 09:43

 

 

Francois Chassagnite vient de disparaître le 7 avril à l'âge de 55 ans. Trompettiste essentiel de la scène du jazz Français il en a incarné parmi les pages les plus belles, les plus réjouissantes avec Jean Lou Longnon, Denis Badault ou Antoine Hervé. Membre du premier ONJ de François Jeanneau, "Chassa" intègra aussi le Big Band Lumière et la Super Swing Machine de Gérard Badini. Chet Baker fut l'une des rencontres majeures de sa vie. Son dernier album paru en 2006 lui fut d'ailleurs consacré.

Témoignage d'un copain, Jean-Pierre Foubert

 chassagnite

J'ai joué plusieurs années avec Chassa, il faisait partie de notre formation d'amateurs "les Tiny Swingers" ( j'ai même des photos) et on jouait du New Orleans. Lui plutôt dans le genre Bix.Il redémarrait la trompette après quelques années d'interruption et avait encore le souffle court même si l'inspiration était déjà là.

Il poursuivait ses études de vétérinaire et savait emmerder  avec talent ses collègues de promo par ses nombreuses heures d'exercices quotidiens et ses rentrées tardives accompagnées de musiques syncopées. Je tiens cette anecdote du vétérinaire de Pitou qui était de sa promo ( pas Pitou, le véto).

Il a quand même décroché son diplôme  et a arrêté véto pour se consacrer à la trompette, totalement.... Il  alternait la musique avec des campagnes de vaccination où il allait nous disait il "piquer le cul des vaches".

Je me rappelle d'un frémissement de peur quand partant en voiture avec lui et deux potes pour un festival de jazz où nous jouions, il était mort de rire en nous confiant qu'il avait son permis de conduire depuis seulement deux heures.

Je me rappelle aussi quelques bonnes pintes de rire mais jamais d'engueulades. Ce type était coolissime. Extrêmement gentil aussi.

Je l'avais revu à l'occasion d'un passage à Paris avec l'ONJ pour un concert à Boulogne Billancourt. Je l'ai rejoins en coulisse pour lui péter la bise, il était content de revoir les copains du début.André Francis était de passage en coulisse. On a causé Jazz évidemment et François nous a parlé de l'Afrique.

C'était un garçon très tolérant, extrêmement doué et bosseur ce qui explique sans doute l'émergence de son talent.

 

Jean-Pierre Foubert


 

 

 

 

 


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4 avril 2011 1 04 /04 /avril /2011 08:24

Act 2011

Vijay Iyer (p), Prasanna (g, vc), Nitin Mitta (tablas)

 VijayIyerTirtha-1.jpg Comme il le dit lui même dans ses notes, le pianiste Vijay Iyer, en s'entourant de musiciens indiens vivant aux Etas-Unis n'a surtout pas voulu faire une musique "fusion" qui sonnerait " indienne". Une musique qu'il aurait été facile d'étiqueter " world musique". La tentation est pourtant bien grande, mais le propos est bien au-delà et il s'agit avant tout ici d'une rencontre inspirée entre trois musiciens qui ont composé leur propre matériau et qui trouvent là matière à l'expression de leur propre culture musicale et à leurs propres racines qu'il n'est bien sûr pas question de gommer. A trois ils inventent un langage syncrétique autour de ce thème titre : Tirtha qui " signifie passage ou gué et désigne un lieu de pèlerinage à proximité des eaux sacrées, suggère un espace liminal entre fluide et solide, un seuil entre deux mondes" (*).

On ne saurait mieux exprimer cette atmosphère mystérieuse et envoûtante, cette nébuleuse entre raga et jazz, cet espace mouvant d'improvisation qui donne cette tonalité fascinante. L'entame de l'album (Duality) c'est justement cela : l'entrée dans un "entre-deux mondes". Le guitariste, Prasana réinvente devant nous la guitare avec un jeu qui à lui seul incarne ce syncrétisme et qui transforme tous les sons de son instrument en ceux d'un Sitar. On entend clairement dans son jeu autant de Paco de Lucia que de Ravi Shankar. Un slide aux modulations envoûtantes nous plonge dans cet univers flottant que les harmoniques de Vijay Iyer ancrent dans un jazz plus occidental. Nitin Mitta l'un des plus prometteurs joueurs de tabla, fraîchement auréolé de plusieurs récompenses obtenues dans les meilleures écoles de Calcutta, fait vibrer cette musique en faisant circuler le fil d'une énergie jamais rompu. C'est la palpitation accélérée d'un corps en mouvement. Tout évoque dans cet album ce croisement des mondes comme dans Polytheism au titre bien choisi, où Vijay Iyer évoque plutôt un Andrew Hill et où Prasanna se débarrasse de ses idiomes traditionnels pour s'ancrer dans une modernité plus prche de nous ( écouter sur ce titre le jeu époustouflant de Nitin Mitta....)

Dans cette sorte de danse à trois, dans cette façon qu'ils ont aussi de discourir sur des terrains qui portent la trace d'une histoire partagée, on entre avec un mélange de fascination et d'élan presque mystique. Un peu à la manière parfois de ce que l'on ressent à l'écoute de la transe gnawa.

Une superbe réussite.

Jean-Marc Gelin

 vijayiyertirtha2.jpg

 

 

(*) tiré des liner notes de Vijay Iyer

 

Retrouvez l’intervie réalisée par Linel Eskenazi pour les DNJ sur

IYER par Ailleurs… Une rencontre avec Vijay Iyer

Le projet de Vijay Iyer sera présenté le 5 avril dans le cadre du festival de banlieues Bleues.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 14:58

 

reve_elephant_pourquoi_pas_un_scampi_225.jpgW.E.R.F 090

 

Collectif du lion


 

On peut vraiment faire confiance à nos amis belges pour les trouvailles d’humour loufoque et surréaliste. En voilà bien un nouvel exemple avec cet album superbe du Rêve d’ Eléphant Orchestra. Sur un « improbable territoire », nos amis d’outre quiévrain ont une manière originale d’aborder le quotidien dans toute son « étrangeté ». Une perception du réel troublante rejoint un sérieux difficile à maintenir, d’où ce sens affiché de l’auto-dérision qui se manifeste dès la pochette et le titre de ce dernier opus d’un groupe marrant et sérieux à la fois. Pourquoi pas un scampi ? en effet avec ce détective très « Herlock Sholmien » en couverture.

L’équipe est mixte et musicalement du moins, le lion flamand s’entend avec le coq gaulois, comme on le voit au dos de la pochette : ce groupe est donc co-produit par le Collectif du Lion de Liège, la structure de Werf basée à Bruges, vitrine du jazz flamand et la Communauté française de Belgique. Certains de nos musiciens français comme Sébastien Boisseau ou Laurent Dehors aiment à traverser la frontière.Les deux Français du groupe débordant d’énergie sont ici le guitariste Benoît Eils et le trompettiste Alain Vankenhove.

La musique, avec de telles formations mixtes, n’a que faire des divisions linguistiques et politiques. Et l’on aime ça. Vraiment !

Tous les styles existent dans ce petit pays, ouvert sur les métissages, l’apport des cultures exogènes.

Rêve d’Eléphant Orchestra en est un exemple signifiant avec un son singulier, un « archestra » qui marie toutes ces influences, à la frontière du jazz, du rock, du traditionnel : un vocabulaire et une grammaire communs avec cependant une expression poétique singulière, au delà même de l’improvisation. Une créativité débordante anime les auteurs de ces musiques, le tromboniste tubiste Michel Massot, le flûtiste Pierre Bernard.

Le rythme étant essentiel, deux autres batteurs percussionnistes rejoignent un des leaders d’origine Michel Debrulle, Etienne Plumer et Stephan Pougin (au bodhran, derbouka, congas).

 

Après Racines du Ciel en 2001 et Lobster Caravan en 2004, cet album nous entraîne sur le terrain d’une fanfare électrisée qui aimerait sons et rythmes exotiques. Un peu à la Kusturica, à la différence près qu’ils ne sont que sept. Tout cette petite bande se libère, et même s’il ne s’agit pas d’un big band -pas de section- en exploitant une formidable palette de couleurs et de timbres pour faire sonner la musique. Car la mélodie est une donnée essentielle: avec Rêve d’Elephant, ça chante tout le temps, et le son de la formation est toujours cohérent, souligné par un arrangement orchestral intelligent. Ainsi, la version du morceau de Jacopo da Bologneest proprement ébouriffée et séduisante.

Voilà aussi tout un répertoire de formes qui prennent sens, au sein de compositions où chacun sait faire entendre sa voix, unique au sein du collectif :  ostinatos au trombone, riffs nostalgiques de guitares (« Loxodonde»), motifs qui s’annoncent, prennent le temps de s’installer jusqu’à la douce transe (« Dromadaire », « Mon éléphant »), contrepoints aux connotations baroques parfois, unissons des soufflants en introduction aux envolées cuivrées ou flûtées...

On aime cette musique vigoureuse et tendre, non exempte d’exigence, qui sait aussi émouvoir avec une narration propice à la mélancolie, à l’expression douce amère d’un tempérament nordique.

 

Sophie Chambon
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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 14:52

Plande-Human-Nature.jpg2011 - Cristal Records / Harmonia Mundi

 

Eric Plandé (s, ss), Bob Degen (p)

 

Solide ténor, soprano subtil, Eric Plandé nous revient avec Human Nature, son huitième album. On se souvient de lui avec Abyss et de Between the lines, accompagné du formidable et devenu rare Jacques Mahieux à la batterie, tous deux animés par les forces du jazz.
Plandé joue ici en duo avec le pianiste américain Bob Degen, qui, comme lui, vit en Allemagne, depuis les années 80, et qui partagea la scène avec Heinz Sauer auparavant. Le saxophoniste signe le plus grand nombre des compositions, partage l’écriture avec Bob Degen qui signe aussi quatre plages. Le duo interprète aussi des compositions de Jean Paul Celea, de Joachim Kühn et Dave Liebman.
Fidèle à lui-même, le saxophoniste ténor et soprano ne soudoie pas et ne (se) fourvoie pas. L'énergie du souffleur, qui a hérité de la belle tradition free, est ponctuée par les délicates dissonances légèrement disloquées de l'instrumentiste et par sa profonde sensibilité. Plandé garde son authenticité alors que son discours court à l'essentiel.
En effet, Human Nature est un album différent: concis et substantiel. Si Bob Degen dessine le chemin à suivre, Plandé en est la lumière. Plus exactement, Plandé met en exergue les qualités des belles compositions et les interprète avec une grande émotion alors que le jeu neutralisé de Degen les apaise.

Caractérisé par un son qui lui est propre voire unique, Plandé gratifie ici son jeu d'une intense fragilité et avive son côté émotionnel: un saxophone qui vous fait trembler, comme un équilibriste dont on craint à tout moment la chute. Écoutez sa belle composition "Aphrodite's heart", déjà interprétée sur Abyss qui prend ici une dramaturgie compacte et dont la mélodie évidente nous touche immédiatement.
Plandé et Degen forme une paire hors norme et antinomique qui "fonctionne" bien et avec profondeur. Human Nature pourrait être un tournant musical pour Plandé, sans aucun doute l'une de ses meilleures réussites.

 

Jérôme Gransac

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