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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 12:13

Wayoflife.jpg

 

Act - 2010

Article paru le 20/06/2010

 

EVENEMENT!

 

Céline Bonacina (bs, as, ss, voc), Nicolas Garnier(elb), Hary Ratsimbazafy(dr, perc, voc), Nguyên Lê (elg sur 3, 7, 11, 12)

 

Site

 

Le trio de Céline Bonacina, connu aussi sous le nom de Alefa!, avait marqué les esprits avec son premier album « Vue d’en haut ». Aujourd’hui, « Way Of Life » sonne la naissance d’un nouveau trio avec l’arrivée de l'excellent Nicolas Garnier à la basse électrique. Le batteur malgache Hary Ratsimbazafy est fidèle au poste et se présente comme un batteur polymorphe et très efficace. Céline Bonacina montre à nouveau qu'elle est probablement la plus grande saxophoniste baryton de la scène française. Voilà, le décor est planté et semble bien avoir pris depuis un an. En effet, le trio est lauréat du concours Jazz à Vienne 2009 et "Way of Life" parait chez Act - le label allemand de Siegfried Loch - avec qui Céline Bonacina signe un contrat d'artiste. Cas devenu très rare de nos jours. Enfin, le guitariste Nguyên Lê, d'abord venu pour jouer sur quatre titres, est galvanisé par la musique du trio. Il participe alors de manière prégnante à la production artistique du cd et à sa finalisation.

Devant l'enthousiasme que suscite le trio, sa musique a bien sûr évolué. "Vue d'en haut" nous avait marqué par sa fraicheur et ses compositions ciselées. Avec « Way Of Life », la musique est moins alambiquée et moins mystérieuse. Car Céline Bonacina est comme desinhibée, joue « straight » et va à l'essentiel en faisant fi des fioritures ego-narcissiques et de la performance. Sa musique est astucieuse et évidente par sa clarté, totalement jubilatoire et vibrante. L’accent est mis sur le métissage des genres afro (La Réunion, Afrique, jazz, fusion) et le sax baryton, à la fois instrument soliste et rythmique, tient la place centrale du disque (on rend hommage à l'excellente prise de son). Nguyen Lê apporte la coloration fusion/jazz-rock de l'album et Hary Ratsimbazafy déploie de très solides rythmiques (« Ekena », « Entre deux rêves » rappelle les ambiances Mahavishnu), colonne vertébrale de cette musique. Les quelques nappes musicales ajoutées en post-production et les vocalises densifient la texture des pièces et agrémentent les mélodies. Bonacina œuvre à la résonance de son instrument et lui confère un groove transcendé. Le côté tribal de la musique explose dans son instrument : souffles, respirations, ronronnement, growl font partie intégrante du groove Alefa!. « Way Of Life » fait vibrer et procure un bien fou. On le dévore sans interruption. Elle fait quoi en ce moment Bonacina? Elle avance...

 

Jérôme Gransac

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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 11:39

rock-progressif.jpg

 

 

 

 

 

 

 


Editions LE MOT ET LE RESTE
Avril 2010, 452 pages.
www.atheles.org/lemotetlereste



Rendons hommage à l’entreprise titanesque d’Aymeric Leroy qui a réussi, après de nombreuses années consacrées aux musiques progressives, un travail d’analyse critique exhaustif, à partir de recherches historiques fouillées.
A la lecture de cette somme, véritable « labour of love », vous saurez tout sur ce mouvement complexe qui a commencé en 1969 : plus de quarante années d’activité pour plus de soixante groupes dans le monde, en Europe essentiellement et surtout en Angleterre, depuis l’acte fondateur de KING CRIMSON (KC pour les intimes) avec l’extravagant Robert Fripp aux commandes du sensationnel « 21st Century Schizoïd man » ( Chapitre « A king is born »).
Le parti pris est chronologique et non thématique pour mieux couvrir et cerner une réalité complexe : de la parfaite adéquation entre artistique et commercial des premières années, à l’apogée (Effervescence 1970/ Masterworks 1972), au déclin, (1978 Annus horribilis) et autres soubresauts des années 80 (Survival), jusqu’à l’actualité de la dernière décennie du XXème siècle (Revival).

 

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SOPHIE CHAMBON

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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 10:29

 

 

CANDID 2010

Pete Judge ( tp, fchn), Jake McMurchie (sax), Jim Barr (g,b), Clive Deamer (dm)

get-the-blessing.jpg

 

Lorsque deux membres du groupe Portishead s'accoquinent au jazz, cela peut donner, on s’en doute quelques surprenants résultats. Ce premier album de Get The Blessing produit par le bassiste du groupe de pop anglais, porte ainsi la marque d'une musique qui marche constamment sur ses deux jambes, le jazz et l’improvisation ternaire d’un côté et la pop anglaise avec sa rythmique lourde et noisy de l’autre.

Car ce groupe britannique venu de Bristol (comme Portishead) entend bien donner un coup de pied dans la fourmilière et faire exploser les lignes. Si jazz il devait y avoir, c’était au départ plutôt du côté d’Ornette Coleman dont le groupe s’inspirait lorsque dans les années 2000, il jouait dans les clubs de Bristol. Mais c’est aujourd’hui totalement vers un autre univers qu’ils se tournent, un autre son qu’on chercherait plutôt entre leurs racines trip-hop, acid jazz (Bugs in amber) et les résonances africaines des Ethiopiques (The word for moonlight is moonlight). Mais ce qui marque l’originalité de ce groupe c’est avant tout et surtout l’apport très fort de Jim Barr et de Clive Deamer respectivement bassiste et surtout batteur du mythique groupe pop qui viennent là insuffler une toute autre histoire.

Après une entame d'album pas terrible qui joue un peu à l'esbroufe sur sirène de police dans le genre " poussez vous on arrive ", on a l'impression que le choc annoncé fait un peu, pshiittt. Il faut attendre le 3ème morceau (Unnameable) pour que le couple basse/batterie reprenne les choses en mains et installe un groove un peu sale que l'on retrouve sur plusieurs titres comme notamment sur The Speed of Dark, moment clé de l'album s'ouvrant sur un rythme tribal et que l’on suit tel un explorateur à la dérive. Il y a aussi quelques tensions extrêmes dans cet album, des passages de punk un peu noisy. Parfois le pari est pris d'assumer le côté plus jazz Ornetto-Colemanien comme dans So it goes. Avec cette alliance des cuivres très jazz et de la rythmique très pop on balance alors toujours entre ternaire et binaire comme dans ce Bugs in amber entre funk et rock lourd. Ce qui amène parfois à une écriture un peu artificielle faite de ruptures sèches.

Dans tous les cas ça s'investit à fond, ça mouille la chemise, ça déchire le sax (Yes I said yes I will Yes). De l’énergie, c’est sûr ces garçons là en ont autant à revendre que des groupes comme Bad Plus ou plus près de nous, No Jazz.

Remarqué par la presse britannique comme the Independant ou encore encensé par la BBC ( Album of the year award), Get the Blessing surfe toujours sur la même veine un peu cogneuse avec la ferme intention de réinventer le genre.

La conclusion de l'album avec ses bruits de  fonds et ses craquements renforce l'impression d'un album un peu garage, fabriqué avec les moyens du bord. Ce work in progress, dont on espère qu’il ne tombera pas dans les pièges d’un marketing un peu forcé ( voir le site du groupe et les clips qui vont avec….) devrait rapidement nous montrer qu’au fond des caves anglaises la musique se réinvente toujours.

A découvrir en concert. Avis aux programmateurs

  ma pomme

 

 

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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 10:04

 

Altrisuoni 2010

Virginie Teychené (vc), Stéphane bernanrd (p), Gérard Maurin (cb, g), Jean-Pierre Arnaud (dm), François Chassagnite (tp)

teychene.jpg ll y a parfois dans le monde de l’édition musicale de bonnes surprises auxquelles on ne s'attend pas forcément et qui apparaissent sans crier gare. Pourtant la communauté des journalistes reçoit quotidiennement un grand nombre de nouveaux albums venant de musiciens ou de chanteurs que l'on ne connaît pas, ou pas vraiment ou même pas du tout, et qui néanmoins débordent de talent. Rares cependant sont ceux qui parviennent à capter votre attention et à sortir du lot. Virginie Teychené est assurément de celle-là. Sans esbroufe, sans tapage et sans plan com, la chanteuse (pas aidée pourtant par une pochette d'album, il faut bien le dire, carrément ringarde), parvient très vite à nous capturer dans ses filets. Et ceci avec autant de naturel et que simplicité.  Ce qui n’est peut-être pas le moins surprenant dans le paysage du jazz vocal d'aujourd’hui. Car Virginie Teychené est de ces chanteuses pour qui l'art du chant, l'art du jazz et l'art du swing sont comme des secondes natures qui s'imposent avec un naturel assez rare dans cet univers pourtant bien balisé de chanteuses si souvent maniérées. Notre chanteuse ne va pas chercher midi à quatorze heure et se limite pour l'essentiel aux standards. Mais elle a cette façon de les aborder avec cette voix qui évoque Hélène Merrill ou parfois Annie Ross, voix de mezzo ou d'alti qu'elle fait vibrer dans les graves avec une classe naturelle et confondante.

Son sens de l'interprétation est tel que la chanteuse parvient à faire totalement corps avec ses musiciens dans une cohésion absolument parfaite au point que lorsque la chanteuse s'efface pour laisser place aux chorus, c'est comme si elle leur avait préparé subtilement le terrain , leur avait fat leur lit dans lequel ils n’ont plus qu’à prendre place. Il fait entendre Early Hours, une composition de Gérard Maurin pour le comprendre. Car Virginie Teychené a cet art si rare de nous faire publier le temps pour s’approprier l’éternité. Intelligemment  François Chassagnite, l'un des trompettistes les plus chantants de la scène française, vient apporter aussi quelques couleurs « bakeriennes » à ces interprétations. Et là encore, comme dans ce Beautiful Frindship où la trompette de François Chassagnite si soulful nous transporte autant que la voix de la chanteuse.  Et tout l’album fonctionne comme cela avec beaucoup d'aisance et de naturel. On aimera cette version de I feel so good qui ouvre l’album avec un sens du swing jamais forcé. On aimera cette façon de s’emparer du tempo avec douceur comme sur ce Up Jumped spring du regretté Freddie Hubbard , ce sens du scat sur Lester leaps in . On aimera moins en revanche cette tentative de faire sonner en ternaire un Fotografia de Jobim ou malheureusement j’ai cru un instant que la chanteuse chantait en japonais ( !). Toute petite critique, si à peine on l’ose, tant cet album est pour nous la révélation d’une chanteuse de jazz. L’album se termine de façon bien charmante avec un It might as well be spring réécrit par jean sablon en C’est le printemps, en duo voix-guitare pour terminer en douceur cette belle découverte. Celle d’une chanteuse qui fait danser les rêves, swinger la vie, et frémir les émotions. Une chanteuse de jazz. Une vraie chanteuse de jazz. Jean-marc Gelin

ma pomme

 

 

 

 

 

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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 09:10

 

Jazzhausmusik 2010

Uli kempendorf

Uli Kempendorff (ts, cl), Ronny Graupe (g), Marc Muellbauer (cb), Kau Lübke (dm)

Il se passe quelque chose sur la nouvelle scène Berlinoise. C’était en tout cas la conviction des organisateurs du Paris Jazz festival qui avaient programmé cet été un Week-end entier consacré à cette scène allemande où les anciens comme Joachim Kuhn ou Alexander Von Schlippenbach avaient le bonheur de côtoyer des petits jeunes bourrés de talent. On y découvrit alors Hyperactive Kid, jeune trio mené de baguettes de maître par Christian Lilinger, batteur génial et prolixe s’il en est, accompagné par un guitariste, Ronny Graupe, que l’on retrouve justement dans le présent album du saxophoniste Uli Kempendorff.

Ce nouvel album, « Louise » qui vient de paraître sous le label berlinois Jazzhausmusik, ne fait que nous confirmer dans la conviction que nous avions déjà de la force de ce jazz allemand. Le saxophoniste Uli Kempendorff ne cherche pas pour autant à révolutionner le genre. Elevé au jazz new-yorkais, ville où il s’est d’ailleurs installé, Uli Kempendorff puise ses sources du côté de Mark Turner (version Fly) ou encore (et logiquement) du côté du guitariste Kurt Ronsenwinkell dont on connaît les fortes connections avec sa ville d’adoption, en l’occurrence, Berlin.

On a l’habitude de toujours comparer les formules pianoless où le saxophoniste est leader à celle, fondatrice de Sonny Rollins. Ici, autre chose puisque le trio mythique se transforme en l’occurrence en quartet, Uli Kempendorff ayant choisi de doubler la contrebasse par la guitare de Ronny Graupe qui assume clairement le rôle harmonique dévolu habituellement au piano.

Avec un sens aiguisé des compositions acérées et tranchantes, ce quartet s’appuie farouchement sur l’énergie de son leader qui fait ici montre d’un incroyable talent. Avec Kempendorff on a le sentiment que la race des saxophones compte a moins 50 espèces  différentes et donc autant de dialectes. On passe ainsi du rauque le plus déchiré aux fines ciselures dans l’aigu, du groove le plus incandescent au lyrisme le plus maîtrisé. Sorte de mariage entre Chris Potter et Joshua Redman. Sans jamais allumer des feux d’incendie immaîtrisable, le groupe installe néanmoins un groove irrésistible, balance la pulse avec une sacrée élégance jamais éloignée du swing. Jazz classique / Jazz moderne on ne sait pas trop. Mais on se laisse assurément prendre dans les quatre coins  du filet de ce quartet qui nous attrape dans sa nasse captivés par l’énergie circulaire, la force des compositions et le talent de son leader. Ronny Graupe que l’on avait trouvé un peu trop discret dans Hyperactive Kid reste là encore sur sa réserve tout en imposant  toutefois une présence très forte et distillant au gré de l’album quelques petites perles lumineuses sur le chemin.

Débarrassé de tous les clichés d’un jazz allemand dévoré tout cru par le rock et le free jazz, le quartet de Uli Kempendorff n’évite pas une certaine forme d’acculturation qui flirte parfois avec le mimétisme du jazz d’Outre Atlantique. A moins que, tout simplement il n’en jette des ponts et en déplace l’épicentre.


ma pommeJean-Marc Gelin

 

 

 

 

 

voir le site de Uli Kempendorff

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 07:59

 

Yolk 2010

wavin.jpg

 

 

Sebastien Boisseau (cb), Mika Kalio (dm,whistles, tbells), Matthieu Donarier (sx, cl, vc), Laurent Blondiau (tp, fch), Veji Kuala (acc)

 

Au début on prête une oreille un peu distraite et même on décroche un peu son attention tant la couleur de l'album peut sembler lisse et uniforme. Certes le groove ne règne pas en maître dans cet album multicolore et paneuropéen (si l'on en juge par son casting). Et ce n'est d'ailleurs pas le propos. Il ne s'agit pas de pulse ici mais de tout le contraire. Force est pourtant de constater qu'une fois reposé l'album dans son boîtier une irrésistible envie d'y revenir nous ramène à ce bel objet musical. Et cette douce envie tient à la création de cet univers très doux et très subtil dans lequel indiciblement on s'est senti bien, juste bien. Les trames et les textures s'y font très poétiques lorsque l'accordéon du Finlandais Veji Kuala ou la trompette de Laurent Blondiau et le(s) sax(s) de M. Donnarier s'accouplent avec une infinie précaution dans l'approche. Jamais jusqu'à l'orgasme certes mais tout dans le seul plaisir des préliminaires. Il y a alors une sorte de danse et d'attirance des instruments qui se cherchent, se trouvent, apparaissent devant et s'estompent vite au profit d'un autre. Jeu d'ombres. Certes on pourra parfois s'agacer par l'usage répété de certains procédés d'improvisation un peu éculés (les clefs du sax à vide, les grincement sur la cymbale comme exemples même des procédés un peu trop entendus ). Mais l'on ne pourra manquer d’être enveloppé par la grande zénitude de cet album. Car même lorsqu'ils organisent le chaos ( Wanbli) il y a toujours avec une grande délicatesse dans la mise en désordre et beaucoup de respect mutuel dans leur façon de partager la musique. Où l'art de créer un univers fait d'extension et l'étirement de l'espace de jeu à la manière du trait fin d'un calligraphe. La volonté de retenir le geste, de se situer dans l'approche du son les amène ainsi à rester toujours sur une sorte de réserve subtile où Sébastien Boisseau, qui a dirigé le projet artistique y fait montre d'une bien belle présence . Et l'on a le sentiment que ce collectif "Yolkien" nous convie au final à partager un moment de musique comme l'on entre dans un théâtre No, où le geste et l'écoute domine l'espace de jeu des acteurs.

Jean-Marc Gelin

ma pomme-copie-2

 

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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 07:36

 

1CD Ames/Harmonia Mundi – 2009 -

Stephy Haik

C’est en écoutant sa superbe prestation vocale dans le « Walk on a Wild Side » de Lou Reed extrait de l’album « Carte Blanche » d’André Ceccarelli (2004) que j’ai découvert le talent de Stephy Haik. Il lui aura fallu quelques années et la rencontre décisive du pianiste et arrangeur Olivier Hutman pour que Stephy franchisse le pas et produise elle-même son premier album publié sur le label Ames de Didier Lockwood. Un disque sincère, fun, sensuel et profond qui correspond très bien à  toutes les facettes de sa personnalité et qui s’imprègne de toutes les musiques qu’elle aime, de Cole Porter à Mouloudji, en passant par Al Jarreau, Burt Bacharach et cinq compositions personnelles dont elle signe paroles et musiques. Un album remarquablement bien produit et enregistré aux Etats-Unis (Stephy a la double nationalité française et américaine) avec un quintette de grosse pointure qui outre le pianiste Olivier Hutman comporte Jacques Schwartz-Bart au saxophone, Joe Martin à la contrebasse, l’extraordinaire batteur Jonathan Blake et un guitariste israélien tout à fait passionnant : Gilad Hekselman. Dès l’intro de piano de « So in Love » on est pris dans un groove léger et subtil et les frissons commencent à nous gagner dès que Stephy pose sa belle et convaincante voix de soprano sur cet indémodable thème de Cole Porter. Avec « I Do », Stephy a composé une chanson swinguante dans un registre qui nous fait songer à Marilyn Monroe dans une comédie musicale des années 1950 (une de ses influences majeures !). Sa reprise de « People Make The World Go Round » des Stylistics est emmené par le formidable drive du batteur Jonathan Blake et la sonorité suave du saxophon

e de Jacques Schwartz-Bart. Puis la mélancolie joliment évoquée par le déracinement (« The Longest Mile ») se déploie grâce à une inventive contrebasse et côtoie sans aucun problème la joie de vivre (avec la reprise de « Mornin’ » d’Al Jarreau) dans une belle montée progressive de sax et de guitare. Enfin Stephy n’a peur de rien car elle glisse entre deux superbes standards américains (« Mean to Me ») et (« Crazy He Calls Me »), une poignante version d’ « Un Jour Tu Verras » de Moloudji, nous montrant aussi par la même occasion qu’elle arrive à maitriser parfaitement bien le répertoire de la chanson française en y mêlant émotion et sensualité.

 

Lionel Eskenazi

 

LIonel.jpg

 

 

 

 

Stephy Haik sera en concert au Sunside à Paris le 19 juillet et à Nice le 20 juillet (au Théâtre Matisse).

 

http://www.stephyhaik.com/html/guestbook.php

 

Et voici un lien pour ceux qui sont inscrit à Facebook, permettant de voir une vidéo qui propose un habile montage de plusieurs prestations scéniques :

 

http://www.facebook.com/profile.php?id=616448969&ref=ts#!/profile.php?id=594641437&ref=ts

 

 

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31 mai 2010 1 31 /05 /mai /2010 09:30

Benny-Golson1.jpgphoto Jean-Pierre Foubert

 

Benny Golson donnait l’autre jour deux concerts au Duc des Lombards. Il a sympathiquement accepté de venir remettre son prix à un jeune saxophoniste (Adrien Sanchez) à l’occasion du Tremplin du Festival de Saint Germain.

L’occasion pour nous de revenir sur la carrière de ce saxophoniste légendaire auteur des plus grands standards du hard bop et figure de proue de cette période foisonnante du jazz.

Along came Benny …..

 

DNJ : Quand vous avez remis ce prix à ce jeune musicien, comme j’imagine vous le faites  souvent, cela vous rappelle,t-il vos jeunes années lorsque vous jouiez à Philadelphie avec John Coltrane

 

BENNY GOLSON :  Oh oui ! Cela me rappelle Coltrane mais aussi Jimmy Heath, Philly Joe Jones. On était des amateurs à l’époque. Il y avait aussi Ray Bryant et Red Rodney. BENNYGOLSON-COVER.jpgMais nous étions si jeune. Il avait 17 ans à l’époque et Coltrane à peine 18. Jimmy quand à lui devait en avoir 19. Je me souviens que John Coltrane venait alors à la maison et se mettait au piano et moi au saxophone. Et puis on changeait et je passais au piano. Mais il était vraiment un très mauvais pianiste. Nous répétions tous les jours mais les voisins en avaient assez et je crois qu’ils auraient bien voulu nous tuer ! C’était terrible….

 

 

 

DNJ : Quelles ont été vos influences les plus marquantes ? Coleman Hawkins ? Don Byas ?

 

BG : Non, non, vous voulez que je vous dise…. Arnette Cobb dans la formation de Lionel Hampton. Arnette Cobb sur Flying home. Mais surtout, avant d’être influencé par les saxophones, je suis passé par les études de piano, durant 6 ans. Je répétais tous les jours . J’aurais voulu faire du classique, m’inspirer de Chopin, Brahms. Et puis c’est alors que j’ai entendu Arnette Cobb avec l’orchestre de Lionel Hampton : ouhhhh !

 

DNJ : Il a eu une grande influence sur votre jeu ?

 

BG : Non, c’est juste qu’il m’a donné envie de jouer du sax. Ensuite sont venus Coleman Hawkins et Don Byas. Mais le premier ce fut Arnette Cobb. Mais ensuite j’ai écouté Coleman et notamment le célèbre Body and soul  !! Un choc incroyable. Bien longtemps après j’ai eu la chance d’avoir un jour un job avec lui.

 

DNJ : Ce ne devait pas être très facile de jouer avec lui ?

 

BG : A ça non. Un killer !

 

DNJ : Vous aviez peur ?

 

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30 mai 2010 7 30 /05 /mai /2010 20:34

logo_organ_crumble_like_that.jpg

 

Spirale Music / MuSt ReCorD

2010

Article paru le 14 juin 2010


Renaud Dechezlepretre (Org Hammond), Franck Sanchez (elg), David Gerbi (dr)

 

 

Voilà un album qu’on attendait. Nous en avions entendu un titre sur la compilation de MuSt ReCorD « Tribute to Hammond Vol. 001 » que nous évoquions ici même il y a dix jours.

Et pour cause! Organ Crumble est un « vrai » groupe. Avec un organiste qui est Renaud Dechezlepretre. « Vrai » parce que l'entente entre les musiciens sonne toute naturelle et donne le signe d'un groupe qui joue depuis un moment.

Les musiciens joue leur musique comme une évidence. On devine Dechezlepretre leader du groupe alors que le guitariste Franck Sanchez est tout aussi présent - ce dernier a composé plus de la moitié des compositions de l'album. Le batteur David Gerbi apporte la maitrise rythmique, à forte tendance binaire, indispensable et suffisante à ce groupe qui groove, funke et bluese de la première à la dernière seconde du disque.

Organ Crumble est donc un trio solide qui joue avec bonheur ( « Alasko » ou « Money For Lazybones »). La musique du groupe est une sorte de combo compact et cohérent de plusieurs styles rudement maitrisés: blues et groove acidulé, reggae, hard-métaleux (« Ultragare »), des accents boogaloo, de la fusion et un morceau acid-jazz (« Mr Coconut »). Bref, un tour d'horizons de tous les terrains de prédilection de l'orgue Hammond et de la guitare.

Ce trio à forte personnalité développe ici son propre style sans passer par la case « reprises ». Il y dessine aussi sa marque de fabrique. A l'orgue Hammond, Dechezlepretre a un growl puissant et personnel. Il s'appuie sur le métronomique David Gerbi, ce qui lui permet de s'exprimer avec aisance et de pousser le guitariste dans ses plus beaux retranchements. En effet, sa forte complicité avec Sanchez, au style fluide et transparent, se ressent partout. David Gerbi est aussi remarquable (« Rush Hour ») à la batterie sans qui le duo orgue/guitare serait diminué. Cette musique urbaine et testostéroneuse, excellemment bien vue, est variée stylistiquement et rythmiquement et mélange sans trouble des « organ-dérapages » et des envolées instrumentales agencés avec une maitrise évidente. Sur cd, Organ Crumble « envoie grave ». En concert, on n'ose à peine imaginer la furieuse ébullition. D'ailleurs, Organ Crumble sera sur la scène de la Scène Bastille à Paris le 18 juin 2010. Je crois que je vais y aller.

Jérôme Gransac

 

Myspace

 

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30 mai 2010 7 30 /05 /mai /2010 20:25

 

27-Mai-2010

Festival Jazz à St-Germain-des-Prés.

Concert en solo à l’Eglise de St-Germain-des-Prés.

 

Les DNJ : Le concert de ce soir dure approximativement une heure et demi, et la tension reste à son comble du début à la fin. Comment un musicien, seul sur scène, prépare-t-il physiquement et mentalement une telle prestation ?

 

Bojan Z : Quand tu sais qu’il va y avoir un concert comme ça, il y a évidemment en amont une préparation mentale. Tu essaye un petit peu d’envisager comment te surprendre toi même, comment organiser les choses sans qu’elles soient trop organisées. Et ensuite, le reste est assez simple, il faut surtout se détendre l’esprit, et c’est plutôt là que cela se situe. Les idées et la Musique qui sont en permanence autour de ma tête ont besoin d’une pensée détendue, afin d’être apte à jouer, à les transmettre comme il faut. Donc, au final, je me suis juste « réchauffé » les doigts ce matin au réveil pour être en état de disponibilité totale pour la Musique qui sera là quelques heures après. Evidemment, il faut que quotidiennement soit effectué un travail rigoureux de la technique, cela va de soi pour un soliste. Il y a des moments où on est en bonne communication avec l’instrument et d’autres où on l’est moins. Peu importe, de toute façon je ne suis pas quelqu’un qui est dépendant de la technique pour pouvoir exprimer la Musique que je veux.

 

 

Lire la suite : Une rencontre avec BOJAN Z........

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