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30 avril 2023 7 30 /04 /avril /2023 17:08
LAURENT DE WILDE TRIO     LIFE IS A MOVIE

LAURENT DE WILDE TRIO

LIFE IS A MOVIE

Sortie le 28 Avril

Label GAZEBO/ L’autre Distribution

Concert de sortie au New Morning  le 6 juin

 

Laurent de Wilde - Life Is A Movie - EPK - YouTube

 

La vie, ce n’est pas du cinéma a-t-on coutume de dire mais Laurent de Wilde a le sens des tournures et des renversements : dès la pochette, le trio bien calé dans les fauteuils rouges d’une salle obscure voit défiler les images d’un film qui n’a pas l’air de leur déplaire...Le film de leur vie?

Dans ce nouvel album Life is a movie défilent sentiments et émotions les plus divers, exactement comme dans le film d’une vie, traduits en une suite de morceaux différents par leur rythme et leur thème...

Producteur heureux, Laurent de Wilde revient en toute confiance à l’art du trio acoustique, avec ses partenaires de jeu dans cette formule depuis dix ans, le contrebassiste Jérôme Regard et le batteur Donald Kontomanou. Une alchimie perceptible dès qu’ils se retrouvent. L’album devait s’appeler “Back On The Beat” (le deuxième titre au riff entraînant, en hommage à Ramsay Lewis) pour célébrer la sortie d’un alitement forcé de plusieurs mois. Un retour à un jazz essentiel, existentiel après un accident de moto pour un  Laurent de Wilde mûri, peut-être assagi. Dans une réinvention permanente de sa musique, il se réenracine dans le jazz qu’il n’a jamais vraiment quitté mais qu’il explore de toutes les façons possibles. Car ce fou des sons sait traduire à merveille son imaginaire en musique!

Les neuf compositions se ressentent d’une gestation particulière, les sons et rythmes propageant l’élan d’une tension créatrice. Comme si le pianiste, spectateur de sa propre histoire, était le personnage d’un film qu’un autre aurait écrit.

Maître du jeu- il a créé son propre label Gazebo- il peut ainsi, en producteur heureux, enregistrer son travail et celui d’amis talentueux, les saxophonistes Géraldine Laurent, Pierrick Pedron, le pianiste Paul Lay. Il a choisi d’enregistrer cette fois, non dans son home studio, mais au studio Gil Evans d’Amiens (lié à l’ historique label Bleu ) qui dispose d’un piano magnifique et de cellules pour isoler chaque membre du trio.

"La Vague qui ouvre l’album, composée en pensant à la mer, commence et finit dans un clapotis de marée basse ou “grave”, précise De Wilde dans des liner notes très bien conçues qui donnent les clés de chaque composition tout comme les teasers de l’album intelligemment montés. Ce flottement, cette incertitude se poursuivent dès l’attaque des cordes de la contrebasse dans “Life Is A Movie” proposé par Jérôme Regard comme titre définitif.

L' album contrasté, souvent intrigant est à la fois cohérent et pluriel. Atmosphères et climats diffèrent comme autant de paysages mentaux dans une partition intime et retenue, presqu’autobiographique : après cette intranquillité vitale, la mélancolie s’empare du pianiste dans cette incroyable composition “les Paradis Perdus” qui glisse entre nostalgie et rêverie positive avec un son particulier de kora. C’est la patafix dans les cordes du piano qui produit cet effet où les cordes de la basse, en tressant leur motif s’enroulent au piano.

Rupture de rythme dans le vif “Easy Come Easy Go” dont les paroles peuvent être chantées sur le pont, comme un mantra. Après les roulements en introduction du batteur, toujours pertinent et léger qu’il soit aux balais ou aux baguettes, le piano chemine allègrement, allant bon train jusqu’au prochain artefact, accident du destin qui se traduit par un “Inner roads” plus sombre et néanmoins limpide. Musique de résilience que suit le sursaut, l’excitation du retour à la vie  avec la conviction et l' énergie  dégagées sur “Get Up And Dance”, hommage au grand Fela Kuti et à son Afrobeat pulsé par Tony Allen. Groove assuré! Changement de tableau, le jazz flirte avec la chanson d’amour sur “Liane et Banian” en souvenir du duo envoûtant formé avec Ray Lema.

 Life is a movie se termine sur la scansion d’un poème mis en musique “Mes  Insomnuits” suffisamment explicite.

On reste sur la force vitale que dégage le trio, l’ouverture d’esprit et de goût, l’humour partagés. Comme au cinéma où l’on savoure chaque instant en voulant retarder la fin, en espérant encore un sursis. Un memento mori en somme qui aide à vivre.

Sophie Chambon

 

 

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28 avril 2023 5 28 /04 /avril /2023 17:56

Dan Tepfer (piano)

StorySound Records / Proper Music

 

Plus de dix ans après le disque «Goldberg Variations / Variations», enregistré en 2011, Dan Tepfer revient vers Bach, et cette fois pas pour improviser sur chacune des pièces originelles après les avoir interprétées ‘dans le texte’. La caractéristique des Inventions de Jean-Sébastien Bach, c’est qu’elles ne sont qu’au nombre de 15 (BWV 772 à 786). Au lieu de donner 12 inventions en majeur et 12 en mineur, sur les 12 degrés de la gamme chromatique, Bach avait laissé de côté 9 tonalités et modes. Et le projet, aussi artistique de ludique, a consisté pour Dan Tepfer à proposer ses ré-inventions sur chacune des tonalités délaissées. Il en résulte une sorte de voyage, à la fois musical et spirituel, dans le passé de l’histoire et dans le présent de l’improvisation. Et l’esprit du jazz est bien là, où se jouent les relations entre l’écrit et l’improvisé, le familier et l’étrangeté de l’objet neuf qui surgit d’une impression, d’un désir, d’une émotion ou de la connaissance intime de la musique. Cérémonie secrète peut-être, c’est en tout cas fascinant, et intensément jouissif, pour le mélomane sans œillères que tente d’éveiller - ou de réveiller - en nous, le pianiste.

Xavier Prévost

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Un avant-ouïr sur Youtube :

Dan Tepfer : Invention improvisée en Ré bémol mineur

 

J.S. Bach : Invention en La Majeur / D. Tepfer Improvisation en Si bémol mineur

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26 avril 2023 3 26 /04 /avril /2023 11:41

ALAIN JEAN-MARIE : " créole promenade"
Paradis improvisé 2023



Alain Jean-Marie et la ballade créole.

Cela fait un bail qu'Alain Jean-Marie continue inlassablement d'explorer les merveilles de la biguine. Toute la série des " biguine réflexions" porte, depuis des années le témoignage de son amour fraternel pour cette musique aux mélodies chaloupées dont il ne cesse de magnifier les phrases en pas de danse relâchés.

Alain Jean-Marie est assurément l'un de nos plus grand pianiste. C'est bien simple : il respire le piano. Qu'il soit en solo ou en sideman derrière quiconque (souvent des chanteuses), il sublime tout par son sens de l'interprétation.
On l'avait entendu récemment avec la série des At Bartloyd's. Aujourd'hui c'est pour le label d'Hélène Dumez consacré aux pianistes qu'il nous revient sur un répertoire qui, plus que tout autre lui est intimement chevillé au corps.
Et c'est un album immense !
Un véritable masterpiece pour tout pianiste qui se respecte.
Avec Alain Jean-Marie c'est tout un univers intime qui prend corps sous ses doigts. Cela parle d'enfance, cela parle d'amour, cela parle de danser, cela parle en dansant et cela joue en faisant chanter les notes.
Mais il y a plus que cela. Il y a de la profondeur dans son jeu. Une sorte de profondeur de l'âme. Un expressionnisme fort et puissant.
Et cette façon de tenir la pulse de la main gauche sur un rythme caribéen (jocade et marie Thérèse) comme sur un blues sombre (morena's reverie) !
Il y a là une vraie déclaration d'amour du pianiste pour ses terres, pour son soleil antillais et ses racines caribéennes. Amour dont il n'a jamais cessé de déclarer la flamme.
A sa façon (jamais égalée) Alain Jean-Marie avec son propre patrimoine écrit des pages de l'histoire du piano jazz. C'est immense et la marque des très grands.

Ecouter Alain Jean-Marie c'est comme boire un ti' punch face à la mer turquoise.

Tripalement émouvant !
Jean-marc  Gelin

https://youtu.be/j0rc9alCxEQ

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20 avril 2023 4 20 /04 /avril /2023 11:41

Caracol, théâtre l’Echangeur, Bagnolet (93). Juin 2022.
Collectif Surnatural / L’autre distribution.
Paru le 31 mars 2023.


     En 2025, il sera célébré le centième anniversaire de la disparition d’Erik Satie, compositeur inclassable, atypique. Prenant de l’avance sur les hommages de la sphère musicale, le saxophoniste ténor Fabrice Theuillon s’est allié au pianiste Yvan Robilliard, pour réorchestrer treize œuvres, de courtes pièces, du normand né à Honfleur (1866) et décédé à Paris, « miné par les désillusions, la misère et l’alcool » (François Hudry).


     On y retrouve des titres qui prêtent à la mélancolie et d’autres qui prêtent à sourire. Les deux comparses reprennent ainsi les premières œuvres pour piano qui assurèrent le succès d’Erik Satie, la Gymnopédie n°1 (1888), deux Gnossiennes, les 2 et 4 (1890) ou encore un des Airs à faire fuir (1897). Mais aussi des Nocturnes (1 et 3) et des airs moins connus tels que Sévère réprimande ou Affolements granitiques.

     L’album est titré IKIRU dans une évocation du film éponyme d’Akira Kurosawa (‘Vivre’ en français) sorti sur les écrans en 1952 et inspiré en partie par le roman ‘La mort d’Ivan Illitch’ de Léon Tolstoï. Un scénario qui peut ainsi se résumer à gros traits la prise de conscience d’un modeste fonctionnaire atteint d’un lourd cancer qui choisit de vivre dès lors sans entraves ses derniers instants sur terre.

 

     Avec ‘IKIRU plays Satie’, Fabrice Theuillon (Surnatural Orchestra, PYG, The Wolphonics), à l’origine du projet, nous plonge dans un univers où l’étrange cohabite avec l’intime.


     Un album grave et léger qui va à l’essentiel en moins de 45 minutes. Nous sommes au cœur de l’œuvre de ce compositeur hors des sentiers ‘battus, surnommé par certains ‘Esotérik Satie’.  D’ores et déjà, une des belles découvertes discographiques de 2023.

 

Jean-Louis Lemarchand.

 

 

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18 avril 2023 2 18 /04 /avril /2023 17:12

Walter Smith III : " Return to casual'"
Blue note 2023

Taylor Eigsti (p), Matt Stevens (g), Harish Raghavan (tp) + Ambrose Akinmusire (tp), James Francies (p)



Walter Smith III et Blue Note font coup double !
Après avoir participé à un superbe album du batteur Kendrick Scott paru sur ce label ces jours-ci  (" Corridors" http://lesdnj.over-blog.com/2023/04/kendrick-scott-corridors.html), voilà les deux complices associés de nouveau pour ce nouvel opus qui paraît cette fois sous le nom du saxophoniste.
Avec " Return to casual" on retrouve la même élégance qui est en quelque sorte la marque de fabrique du saxophoniste de Houston (Texas) et surtout un flow incroyable porté par un rythmique sous haute tension.
Après le Still casual paru en 2014, Walter Smith III revient aux fondamentaux de cette powerful music aux accents presque mystiques tant elle porte quelque chose d''incandescent.
Le phrasé de Walter Smith au ténor sur ses compositions porte quelque chose de tribal et son association avec son copain, le génialissime Ambrose Akinmusire atteint des sommets.
On a avec cet album, quelque chose de grand qui renoue (enfin) avec la grande tradition du label Blue Note.
Cet album aurait pu s'appeler "impact" tant in touche sa cible avec force, énergie et puissance.
Jean-marc Gelin

https://youtu.be/NMpkoXwZhHY

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17 avril 2023 1 17 /04 /avril /2023 10:36

 

@jll



Disparu le 16 avril à l’âge de 92 ans, le pianiste Ahmad Jamal  né à Pittsburgh le 2 juillet 1930, avait  effectué ses débuts professionnels à 11 ans . Son premier et immense succès remonte à 1958 quand « But not for me », enregistré avec son trio ( Vernell Fournier, batterie et Israel Crosby, basse) dépassa le million d’exemplaires et se maintint 108 semaines parmi les dix meilleures ventes aux USA.

Nourri aux grands classiques du piano, Ahmad Jamal s’était construit un style personnel, très architecturé, évoquant alternativement le ruissellement de la pluie sur les toits et les coups de tonnerre.  Il avait définitivement conquis le public dans les années 90 grâce à la confiance de deux producteurs (aujourd’hui disparus), Jean-François Deiber et Francis Dreyfus et se produisit sur les scènes de l’hexagone les plus prestigieuses (salle Pleyel, Olympia…) et dans les plus grands festivals (Marciac, Nice,  Vienne) jusqu’à ces dernières années. Il donna ainsi un concert  le 3 juillet 2019 le lendemain de ses 89 ans à l’auditorium de la Fondation Louis Vuitton à Paris où il ravit les spectateurs avec une version d’une grande fraîcheur de son morceau-fétiche « Poinciana ».

En 2011, à la veille de célébrer ses 81 ans le 2 juillet par un concert à l’Olympia, Ahmad Jamal nous avait confié son amour de la France, de Ravel à Michel Legrand  et TSF.

- Cet été, vous allez donner une quinzaine de concerts en Europe. Après soixante ans sur scène, vous n’avez pas envie de ralentir le rythme ?

-(Rires). Quand je suis en tournée, je me considère comme en vacances. Les voyages constituent une grosse fatigue mais nous sommes payés pour voyager et jouer est toujours un plaisir. A la maison, dans la campagne près de New-York, je travaille. Je m’exerce au piano tous les jours sur mes deux Steinways. En ce moment, je prépare un album en solo.

Vous composez sur ordinateur comme beaucoup de musiciens aujourd’hui ?

Je préfère la manière traditionnelle, celle de Mozart, Beethoven ou Duke Ellington, écrire avec une feuille de papier.   Mais j’utilise aussi un enregistreur, notamment quand je compose en tournée sur un piano électrique, pour me souvenir- j’ai 27 ans et peux avoir des problèmes de mémoire (rires)- mais je retranscris ensuite à la main sur du papier à musique.

Vous n’aimez pas être qualifié de jazzman …

Je ne suis pas paranoïaque. Je ne me sens pas insulté par l’appellation jazzman. Mais je me considère comme  un musicien classique américain, au même titre que Duke Ellington, Billy Strayhorn, John Coltrane ou George Gershwin.

Ecoutez-vous beaucoup de musique ?

Quand je travaille à la maison, j’écoute en permanence une quarantaine de stations musicales, américaines, brésiliennes, africaines, françaises comme TSF. Et de tous les genres. Vous connaissez la formule : il n’y a que deux sortes de musique, la bonne et la mauvaise.

Miles Davis vous citait en exemple et pourtant vous n’avez jamais joué ensemble…

Mais c’était impossible ! Je suis un leader, dirigeant un groupe depuis l’âge de 21 ans, et Miles était un leader.  Alors, vous comprenez…

Avec la France, c’est déjà une vieille histoire ?

J’ai des relations particulières avec votre pays depuis 1971, où j’ai donné mon premier concert à Ia Maison de la Radio, pour l’ORTF. Et ces dernières années, je viens souvent et enregistre aussi dans des studios français. Enfin, j’aime beaucoup Maurice Ravel et aussi des arrangeurs comme Michel Legrand et Claude Bolling.

Jean-Louis Lemarchand

 

 

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15 avril 2023 6 15 /04 /avril /2023 15:35

 

Ingrid Laubrock (saxophones ténor & soprano), Mazz Swift (violon), Tomeka Reid (violoncelle), Brandon Seabrook (guitare), Michael Formanek (contrebasse), Tom Rainey (batterie)

New Haven (Connecticut), septembre 2019

Pyroclastic Records / https://ingrid-laubrock.bandcamp.com/album/the-last-quiet-place

 

En écoutant ce disque, je me souviens de la première fois où j’ai rencontré Ingrid Laubrock. Elle vivait alors en Angleterre, après avoir quitté son Allemagne natale en 1989, et avant son installation à New York en 2008. En janvier 2003, j’avais invité son groupe britannique (avec avec Karim Merchant, Larry Bartley & Tom Skinner) pour un concert ‘Jazz sur le Vif’ au studio 105 de Radio France. Je profitais ainsi du fait qu’un ami informaticien à la radio, qui animait à Lens (dans le Pas-de-Calais, sur la route d’Albion donc….) l’association ‘Jazz sur les terrils’, avait convié dans cette ville le quartette, ce qui nous permettait de part et d’autre de minorer les frais de voyage en les partageant. Et j’avais alors été très impressionné par cette musicienne, déjà en quête d’un jazz aventureux, mais loin encore de ‘sortir de clous’ comme elle l’a fait par la suite.

Au fil des ans j’ai écouté nombre de ses disques, et quelques-uns de ses concerts auxquels j’ai assisté, et je dois reconnaître qu’elle m’étonne encore. Le titre de ce disque est trompeur : cet ultime endroit tranquille, auquel chacun peut aspirer, lieu de méditation et de création sereine, est en fait le reflet du trouble et du tumulte d’un monde qui paraît courir à sa perte. La musique est turbulente, acérée, audacieuse et libre. Conçue avec d’infinies nuances, mais avec aussi des épisodes très décapants, elle conjugue les mystères d’une musique de chambre décalée et d’un jazz aussi libre qu’innovant. La qualité des membres du groupe permet de créer un univers où rigueur et liberté se donnent la main. Très belle réussite.

Xavier Prévost

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Ingrid Laubrock, de passage en Europe (Norvège, Allemagne, Angleterre….) jouera à Paris, en duo avec le saxophoniste Stéphane Payen, le lundi 17 avril 2023, à 20h, 3 rue Française (75001)

https://www.eventbrite.fr/e/billets-jazz-a-rue-francaise-18-607775662367

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13 avril 2023 4 13 /04 /avril /2023 16:31

Guillaume de Chassy (piano), Christophe Marguet (batterie), Thomas Savy (clarinette basse)

Poèmes lus par Delphine Lanson & Lambert Wilson

Amiens, octobre 2022

Mélodie en sous-sol MESS 0003 / l’autre distribution

 

Troisième rencontre transversale entre Guillaume de Chassy et Christophe Marguet. Après «Shakespeare Songs», et «Letters to Marlene», en compagnie du saxophoniste Andy Sheppard, voici un nouveau partenaire musical, Thomas Savy, à la clarinette basse. Les textes, qui se penchent sur la question amoureuse, puisent à de multiples sources, anglo-saxonnes et françaises, du 17ème siècle (Tristan L’Hermite) à nos jours (Wendy Cope, Hélène Cadou….) en passant par Emily Dickinson, T.S. Eliot, Henri de Régnier, Apollinaire , Baudelaire, et d’autres qui m’étaient inconnu.e.s. (par exemple Christina Rossetti ou Wendy Cope). Coucher avec Elle, poème de Robert Desnos, qui avait été mis en musique par Michel Legrand pour Yves Montand, trouve ici une densité musicale qui manquait à la précédente mise en musique (un blues un peu paresseux….) : la différence peut-être entre l’industrie musicale et l’Artisanat d’Art. La verve du trio fait un bel écho aux deux voix, masculine et féminine, qui nous livrent ce poème mutin de Desnos. Bref une fois encore, avec une entreprise à nouveau singulière, de Chassy et Marguet nous rappellent que la musique, pour elle-même comme en version croisée avec d’autres formes d’expression, est un Art. Un Grand Art.

Xavier Prévost

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Le trio sera en concert le 15 avril à Pau (Les Rencontres Pau Jazz), le 26 à Paris, au Sunside, et le 28 à Lausanne au Chorus Jazz Club

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12 avril 2023 3 12 /04 /avril /2023 15:06

David El Malek (saxophone tenor), Alex Tassel (bugle) et Pierre de Bethmann (piano).
Peninsula Studio à Sarzeau (56), 2019.
Sunset Records / Baco Distrib.
À paraitre le 14 avril.


     Dix ans de silence discographique rompus pour David El Malek avec un album qui joue la carte de la sensibilité et de la sobriété. « C’est un hymne au silence » commente sa consœur saxophoniste Sophie Alour à propos de « Travelling ».


     Ici, les notes sont rares, économisées, le disque n’excède pas la trentaine de minutes quand d’aucuns vont jusqu’à la limite technique du cd (70 minutes et des poussières). C’était le credo de Miles, ne jouer que les notes indispensables. ‘’Less is more’’. Le saxophoniste ténor partage cet avis et avec lui ses deux comparses, le pianiste Pierre de Bethmann et le bugliste Alex Tassel.
 


     Il règne une atmosphère apaisée tout au long de ces neuf plages dont trois titres du compositeur-chanteur israélien Matti Caspi et une œuvre poignante de Léo Ferré, ‘Pépée’, hommage à son chimpanzé.


     Un album d’une grande homogénéité que l’on réécoute en boucle pour en tirer la substantifique moelle.

 

Jean-Louis Lemarchand.

 

David El Malek sera en concert au Sunside (75001) le 15 avril avec Yoann Loustalot et Baptiste Trotignon et le 13 juin avec Yoann Loustalot et Pierre de Bethmann.

 

©photo  Jean-Baptiste Millot.

 

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11 avril 2023 2 11 /04 /avril /2023 20:08

Jacques Schwarz-Bart (saxophone ténor, effets), Victor Gould, Sullivan Fortner, Grégory Privat (piano), Matt Penman, Reggie Washington (contrebasse), Marcus Gilmore, Terry Lyne Carrington, Arnaud Dolmen (batterie), Malika Tirolien, Stephanie McKay (voix)

New York, 2021 octobre 2021, et une plage dans un autre lieu (At home ?)

Ropeadope / L'Autre Distribution

 

Brother Jacques’ revient, après trois années de silence phonographique. Retour en force, avec plusieurs équipes, composées de la fine fleur de New York et des Antilles. Des compositions originales, mais aussi une reprise de Herbie Hancock -et Benny Maupin- (Butterfly, dans un arrangement-maison) et un standard de Richard Rodgers que chantait Nat King Cole (Look No Further, rajeuni et vivifié). Cette Harlem Suite ne fait pas directement référence à la suite (A Tone Parallel to Harlem – Harlem Suite) créée par Duke Ellington au début des années 50, mais au voyage de Jacques Schwarz-Bart, à la Guadeloupe et qui, dans les années 90, arrive à New York, après des études de sciences politique à Paris, un travail d’assistant parlementaire au Sénat de la République Française, puis un cursus au Berklee College de Boston (où il enseigne désormais). C’est donc une évocation de ce point névralgique de la ‘Grosse Pomme’, où se sont retrouvés beaucoup d’Afro-Descendants, issus de la traite négrière qui avait dispersé leurs ancêtres dans les deux Amériques, et la Caraïbe. C’est là que le saxophoniste s’est frotté aux grandes figures de cette musique avant de prendre son essor artistique, de part et d’autre de l’Atlantique. Le disque est le reflet de cette vitalité et de cet engagement dans l’expressivité qui sont la marque de cet univers musical, qui associe le jazz et beaucoup d’autres musiques afro-américaines et caribéennes. Une sorte de grand voyage dans la pluralité des idiomes, et dans la mémoire, avec un constant feeling.

Xavier Prévost

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Le quartette, avec Grégory Privat, Reggie Washington et Arnaud Dolmen, est en concert à Paris au Duc des Lombards les 13 et 14 avril. C’est complet à 19h30 mais il reste des places jeudi à 22h

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Un avant-ouïr sur Youtube

https://www.youtube.com/watch?v=Kh8CvVYXMOY

 

https://www.youtube.com/watch?v=kjqy9Dz5ZSI&t=1s

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