David Linx (voix, textes), Guillaume de Chassy (piano, transcriptions), Matteo Pastorino (clarinette & clarinette basse)
Udine (Italie)
Enja Yellow Bird / l’autre distribution
«Nous sommes comme des nains juchés sur des épaules de géants» : c’est en s’inspirant de cette phrase, rapportée par Jean de Salisbury et attribuée à Bernard de Chartres (philosophe néo-platonicien du Moyen-Âge, qui faisait ainsi référence aux sagesses anciennes) que David Linx et Guillaume de Chassy ont choisi de se lancer dans ce projet à peine raisonnable, et pourtant totalement convaincant : sur des pièces pour clavier (avec même un concerto pour piano et orchestre), et transcrites par le pianiste, poser les mots imaginés par le chanteur. Les clarinettes viennent en renfort de nuances (lesquelles sont déjà extrêmement développées par la voix et le piano). Rachmaninov, Schubert, Bach, Ravel, Chostakovitch, Chopin, Mompou et Scriabine sont à l’affiche de cette fête de la beauté. Ils se tiennent sur les épaules de ces géants avec une maestria confondante, apportant la richesse de leurs parcours respectifs de sculpteurs d’univers musicaux si chargés d’émois et d’esthétiques adoubées par l’histoire. Les textes de David Linx sont d’une grande poésie (on trouve l’un d’eux sur la vidéo Youtube ci-après). Je vais encore faire sourire certains de mes amis en usant d’une formule que j’affectionne, que j’emploie souvent, de manière anachronique, à propos du jazz (au sens large) : c’est beau comme du Schubert ! Et pour une fois je ne suis pas totalement hors sujet…. Ces lieder pour un temps présent chargé de mémoire sont une véritable Œuvre d’Art.
Xavier Prévost
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Des avant-ouïr sur Youtube
à partir de l’Étude-Tableau Op39 N°5 de Rachmaninov
Retour de ce duo qui a déjà publié dans cette formule ; le pianiste a en outre été maintes fois sideman dans les groupes du saxophoniste. Familiarité donc, avec la très grande liberté qui en découle. Le disque commence par un lyrisme très assumé de Tim Berne. Lyrisme très libre, qui part en de multiples circonvolutions, soulignées par le piano, avec des passages en unisson, des détours, des retraits, des bifurcations. C’est extrêmement élaboré, et cela paraît pourtant couler d’une source vive, celle de la liberté que donne la complicité. Des surprises, des écarts soudains, des moments de parfaite osmose. Les compositions sont de Tim Berne, sauf celle de deuxième plage, signée Julius Hemphill. Les parties écrites semblent relever de fondus-enchaînés avec les improvisations, sans qu’il soit vraiment possible (ni d’ailleurs utile) de faire le départ entre l’écrit et l’improvisé. Et de ce flux aventureux émergent d’indiscutables formes, soulignées par une intense dramaturgie. Captivant, émouvant : magnifique !
Le disque «Slow», en quartette, paru en 2019, affichait un concept, brillamment abouti, d’extrême lenteur. Ici, en dépit du titre, pas de programme explicite. Mais un indiscutable goût de l’ailleurs, une exploration des possibilités esthétiques offertes par les effets, quand ils abandonnent l’efficacité pour le seul projet artistique. De plage en plage, nous voguons sur une vague qui nous entraîne, inexorablement, vers un horizon que l’on croirait infini si l’idée même d’infini ne nous paraissait déjà comme un travestissement de la limite, ou plutôt du but comme limite. La sonorité exceptionnelle, et la formidable expressivité de Yoann Loustalot, à le trompette comme au bugle, sont les instruments de ce voyage sans limite(s). La guitare (et les effets) de Giani Caserotto, et la batterie de Stefano Lucchini, sont les alliés de ce complot dont le but avoué est de produire de la beauté. Enrico Rava ne s’y trompe pas, qui écrit «Ce n'est pas juste un "beau son". Non, c’est le son de l’âme, et il est si profond et authentique que chaque note compte et conte».On ne saurait mieux dire. Enrico est un expert dans ce domaine, et l’on peut succomber sans crainte ni honte au sortilège qui nous accapare.
Xavier Prévost
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Le groupe est en concert le samedi 17 décembre 2022 au 360 Paris Music Factory
Ce qui frappe l’auditeur dès le démarrage du nouvel album du saxophoniste alto Dmitry Baevsky avec l’inaugural “Mr H”, est la vitesse conjointe à l’agilité dans les up tempo, pour ce répertoire de neuf originaux et deux standards dont la ballade “Deep in a Dream” de Jimmy Van Heusen sans oublier le “Soy Califa” de Dexter Gordon, littéralement "Je suis de Californie" et non "Je suis le Calife de Valby", Danemark où vivait alors Dexter Gordon, le héros du film de Bertrand Tavernier Round Midnight.
Les albums de l'altiste d'origine russe sont une plongée musicale mémorielle, usant d'un langage be bop avec des influences multiples de Gigi Gryce à Jackie McLean sans oublier des ténors comme Sonny Rollins et Dexter Gordon. Références communes à beaucoup d’altistes ceci dit, comme Géraldine Laurent et Pierrick Pedron qui tiennent en France le haut du pavé dans leur catégorie. Geraldine n’a t-elle pas sorti un album Around Gigi en 2010? Alors que Deep in a Dream reste le titre d’un somptueux album de Pedron de 2006. Je n’irai pas plus loin dans l’éternel (et un peu crispant pour les musiciens) petit jeu des ressemblances.
Il faut juste compter avec Dmitry Baevsky dont ce Kid's Time est déjà le dixième album! Un“Time flies” ébouriffant et haletant, composition au titre on ne peut plus juste, le temps passe trop vite mais le saxophoniste a commencé très jeune. Son album précédent nous avait révélé son histoire émouvante et sur le chemin des confidences se détachait un auto-portrait en creux.
De ce nouvel album, on saura juste d’après la photo de couverture et quelques lignes d’introduction qu’il a beaucoup écrit en s’inspirant de son fils, âgé de six ans, en le regardant vivre et jouer. Il établit d’ailleurs un parallèle fort intéressant entre le dispositif des enfants quand ils se livrent à leur activité favorite exerçant leur imaginaire et l’imagination dont font preuve les musiciens quand ils jouent. Dmitry Baevsky est ancré dans le présent, l’instant, l’improvisation et l’interplay, avec un lyrisme qui s’appuie sur une grande technique, sans qu’il cherche à mettre la pression, à envoyer trop de puissance. Vif, élégant et articulé, son phrasé surprend, véloce plus que volubile ("Rollin’"), précis et sans emphase, adapté à la dynamique du trio, délivrant une émotion juste. Il cherche en tournant et retournant les phrases, et les idées jaillissent sous ses doigts : il se jette dans la bataille, audacieux dans sa prise de risque. Il faut reconnaître qu’il est merveilleusement accompagné, sans piano mais en totale complicité avec Clovis Nicolas, le contrebassiste français qui s’est installé à New York et le batteur du Bronx Jason Brown, un trio américain rompu à la pratique des clubs. Cette rythmique affûtée est capable non seulement de suivre le saxophoniste et de le soutenir dans ses échappées mais d’ explorer en vrais compagnons de jeu toutes les compositions. On ne cherchera pas à isoler des passages ou des échappées, ils sont réactifs en permanence ("MTA"), ou sur le calypso de Dexter que l’on entend rarement si ce n'est dans la variation "Una noche con Francis" dans le film de Tavernier.
Une virtuosité originale couplée à une musicalité expressive : moelleux et sinueux, swingant sur cet orientalisant et dansant “Imitagant” qui restera longtemps en tête. Après le phrasé envoûtant et hypnotique, on revient à l’heure du jeu avec ce “Kid’s time” où le trio s’adjoint les services d’un Frenchy, le trompettiste et bugliste Stéphane Belmondo qui prendra la main sur “Deep in a Dream”. On attendait quand même au tournant le saxophoniste sur les tempi lents et très doux. Suave est un qualificatif rebattu pour les ballades, mais point de mièvrerie dans cette voluptueuse attaque à l’unisson, ce duo amoureux et sensuel où les timbres se fondent et s’enlacent.“The End” ne conclut pas tout à fait l’album puisqu’il y aura un bonus, un standard “Don’t blame” des années trente, repris par tous les grands d'Ethel Waters à Hank Jones. Emouvante version avec quelques aigus rares. C’est bien fini cette fois, et on reste interdit devant l’aisance à marier style et tempérament, sensibilité et sérénité, vitalité et limpidité. Du grand jazz comme on l’aime, à écouter sans modération.
Une très belle soirée se tenait le 10 décembre au studio 104 de la Maison de la Radio (et de la Musique). Le contrebassiste Michel Benita présentait son quartette ‘Looking at Sounds’ (avec lequel il a enregistré pour ECM en 2019 un CD éponyme), et l’Orchestre National de Jazz donnait, en création ‘mondiale’, son nouveau répertoire ‘Frame by Frame’, inspiré par le rock progressif et la pop expérimentale : des musiques surgies à la toute fin des années 60 et au début des années 70.
MICHEL BENITA«LOOKING AT SOUNDS» Matthieu Michel (bugle), Jozef Dumoulin (piano électrique, électronique), Michel Benita (contrebasse), Philippe ‘Pipon’ Garcia (batterie, électronique)
Paris, Maison de la Radio, studio 104, 10 décembre 2022, 19h30
Le groupe a joué pour nous une partie du répertoire de son disque. La tonalité générale est celle d’une musique mélancolique, mais sous-tendue par une véritable effervescence musicale : un jeu de batterie qui attise les tensions, que ce soit à mains nues, aux balais ou aux baguettes ; une partie de clavier très enveloppée d’effets électroniques qui métamorphosent en permanence l’habituelle sonorité de l’instrument ; un jeu de contrebasse qui engage, expose, indique et se déploie dans certaines séquences ; et en surplomb la sonorité, l’expressivité, la profonde musicalité du bugle. Bref tous les ingrédients d’un beau moment de musique, entre intensité et infinies nuances.
ORCHESTRE NATIONAL DE JAZZ «FRAME BY FRAME»
Frédéric Maurin (direction)
Quentin Coppalle (flûte, flûte alto, piccolo), Catherine Delaunay (clarinette), Jean-Michel Couchet (saxophones alto & soprano, clarinette basse), Julien Soro (saxophone ténor, clarinette), Fabien Norbert é Sylvain Bardiau (trompettes & bugles), Daniel Zimmermann & Jessica Simon (trombones), Mathilde Fèvre & Astrid Yamada (cors), Fanny Meteier (tuba), Frédérice Maurin (guitare), Bruno Ruder (piano électrique & synthétiseur), Stéphan Caracci (vibraphone, marimba, autres percussions, synthétiseur), Sarah Murcia (contrebasse, voix, synthétiseur), Raphaël Koerner (batterie)
Airelle Besson, Sylvaine Hélary, Sarah Murcia, Frédéric Maurin (arrangements) Paris, Maison de la Radio, studio 104, 10 décembre 2022, 20h50
Les musiques sont empruntées aux groupes King Crimson (4 titres), Henry Cow, Genesis et Pink Floyd. Pour l’amateur chenu que je suis, bercé de jazz et de musique classique depuis l’enfance, qui entre 1967 et le milieu des années 70 ne possédait, côté rock et pop expérimentale, que des disques de ces groupes (sauf Genesis, que je trouvais trop ‘pompier’ ; et je n’avais pas de disques de Yes, qui ne figure pas à ce programme, pour la même raison). Etj’avais de surcroît une passion pour Soft Machine : pour moi donc ce programme est en lui-même une promesse. Exaucée au-delà de mes attentes, par la qualité des arrangements (l’apport des cuivres, et notamment des cors, qui donnent à ces musiques une couleur renouvelée), par les formes très libres, par la verve des solistes, et l’engagement de tout l’orchestre dans cette aventure hors-norme. L’une des principales réussite des arrangements est précisément d’avoir su restituer l’expressivité massive et appuyée des certains des thèmes tout en évitant le pompiérisme auquel a parfois succombé des courants du rock qui affichaient de grandes ambitions musicales. Pur plaisir donc, pour le mélomane jazzophile (mais pas que….). Vérification pour cette partie du concert sur France Musique le 7 janvier 2023, dans l’émission ‘Jazz Club’. Une bonne partie du programme de l’ONJ y sera diffusée. Quant au groupe de Michel Benita, il sera diffusé ultérieurement sur France Musique.
Xavier Prévost
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L’ONJ donnera à nouveau ce programme le 11 janvier à Nantes (Pannonica, Salle Paul Fort), le 10 février au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, et le 7 mars à Paris, Théâtre du Châtelet (Festival ‘Le Châtelet fait son jazz’)
Enregistré le 14 décembre 2018.
Double album GLM Music - SKU EC 607.
Paru le 4 novembre 2022.
« Le solo ? C’est là où il est au sommet, car il peut faire tout ce qu’il veut ». Le compliment de Stefano Bollani s’adresse à Martial Solal.
Les illustrations ne manquent pas de ce face à face solitaire avec le clavier dans la carrière du pianiste à jamais entré dans la légende du jazz, que les Etats Unis voulaient quasiment « enlever » dans les années 60 après ses performances au festival de Newport et dans les clubs new-yorkais, mais les deux derniers concerts donnés en Europe et qui resteront comme les ultimes « sorties » en public (à 91 printemps) du « compositeur de l’instant » (Xavier Prévost) méritent une attention toute particulière ... Et pas seulement sentimentale ou nostalgique.
Nous disposions du concert de la salle Gaveau du 23 janvier 2019 (Coming Yesterday, Live at Salle Gaveau 2019. Challenge/DistrArt Musique) justement récompensé par le Grand Prix de l’Académie du Jazz 2021.
Surprise, voici un concert de la même époque, enregistré six semaines auparavant en Allemagne (Live in Ottobrunn, GLM Music).
Les fans devraient être comblés par ce double album (1h34) qui offre un panorama de l’art solalien, où l’humour le dispute toujours à la surprise.
Le programme retenu s’avère plus large que dans l’album de Gaveau. Figurent ainsi des classiques (Round Midnight, Cherokee ou encore My One and Only Love) qui cohabitent avec des compositions personnelles (Histoire de Blues, Brother Jack ou Köln Duet, Improvisation). L’amateur pourra également comparer les versions Gaveau et Ottobrunner de quelques pièces maîtresses du répertoire du pianiste : My Funny Valentine, Tea For Two, Happy Birthday, Lover Man, I’ll Remember April ou encore ce Coming Yesterday, mitonné par Martial lui-même. Mais comment choisir entre ces 15 titres ? Cornélien en vérité. Laissons tourner ces deux cd et laissons-nous emporter par cette expression de l’improvisation couplée à la prise de risques ... Vertige assuré !
Autant l’affirmer d’entrée de jeu : un très beau disque de piano solo. Et pas d’anomalie dans cette réussite. Bruno Ruder parcourt avec talent, pertinence et profonde musicalité bien des univers du jazz (et de son entour), depuis deux décennies. Du formidable trio ‘Yes Is A Pleasant Country’, qui l’associe encore, quand les circonstances le permettent, à Jeanne Added et Vincent Lê Quang, jusqu’à Magma, en passant par de nombreux concerts, et disques, avec Riccardo Del Fra, ce pianiste m’a toujours impressionné par ses choix musicaux et ses talents d’improvisateur. Dans ce disque, une succession de pièces, que l’on devine improvisées (même si l‘on peut supposer des intentions préalables), et qui pourraient être appelées impromptus, nocturnes, préludes, fantaisies, voire études…. Le très bon piano du studio de La Buissonne sonne magnifiquement, du plus ténu pianississimo jusqu’aux éclats du fortissimo. Le pianiste crée constamment des couleurs et des formes, il croise en chemin la mémoire des musiques qu’il aime et connaît : un cheminement d’une belle intensité, que nous suivons plage après plage.
Comme toujours chez Vision Fugitive, la pochette et les images du livret (ici en forme de leporello) sont signées par Emmanuel Guibert. Un texte très éclairant de Stéphane Ollivier, hélas absent du livret, est accessible en suivant ce lien.
Deux personnes rencontrées récemment m’ont dit : est-ce que c’est du jazz ? Ma réponse fut chaque fois : «C’est un grand disque de piano d’un grand jazzman….». Grand disque !
L’Académie du Jazz a le plaisir de vous annoncer la création d’un nouveau prix, le Prix Evidence, complétant ainsi son palmarès qui couvre déjà un large spectre des expressions du jazz.
Le nom "Evidence" se réfère à la fois à la composition originale de Thelonious Monk et à sa triple signification de "preuve", de "signe" ou de "témoignage", qui traduisent bien la portée de cette nouvelle distinction et les notions qu'elle recouvre à l'intérieur de l'univers du jazz.
« Le Prix Evidence récompense un album français ou étranger d’un(e) artiste ou d’un groupe en développement, qui se singularise par sa charge créative, sa qualité d’exécution, sa musicalité. La vocation de ce prix consiste à distinguer un nouvel enregistrement se concevant comme une pépite à sortir de l’anonymat ».
Ce prix est voté dans le cadre d’une *commission dédiée, présidée par David Koperhant, membre du bureau, l'organe exécutif de l’Académie.
Le premier lauréat du Prix Evidence est le guitariste suisse d’origine hondurienne Louis Matute à la tête de son "large ensemble" pour son troisième album «Our Folklore » (label Neuklang).
« Our Folklore » se distingue par la cohérence et la qualité de ses compositions qui chantent de la première à la dernière note. Plus qu’un soliste, Louis Matute est un coloriste, un créateur de mélodies pensées pour rester. Empreint de lyrisme, conçu autour d'harmonies sophistiquées, « Our Folklore » révèle un univers personnel et un parfum de saudade, cette nostalgie latino-américaine qui donne à cet album rareune partie de ses couleurs. La commission a voulu souligner également l’émergence d’une formation abritant des révélations du jazz européen de ces deux dernières années, dont le ténor Léon Phal et le trompettisteZacharie Ksyk, sans oublier Andrew Audiger au piano, Virgile Rosselet à la contrebasse et Nathan Vandenbulcke à la batterie, rejoints par le oudiste Amine M’Raihi. C’est donc une nouvelle scène et un son inédit qui sont ici célébrés par ce Prix Evidence, marquant ainsi la naissance d’un folklore aux sonorités universelles dont s'enrichit la famille du jazz.
Le Prix Evidence2022 sera remis à son premier lauréat lors de la prochaine soirée de l’Académie du Jazz qui aura lieu au premier trimestre de l'année prochaine et au cours de laquelle sera dévoilé le Palmarès 2022 au complet.
L'Académie du Jazz a été créée en 1954 et compte aujourd'hui une soixantaine de membres indépendants : journalistes, chroniqueurs, hommes et femmes de radio, blogueurs, écrivains, photographes, musicologues, programmateurs de clubs ou de festivals...
Elle est présidée par François Lacharme depuis 2005.
*Font partie de cette commission : Jean-Charles Doukhan, Alex Dutilh, Lionel Eskenazi,
David Koperhant, Alice Leclercq, Nathalie Piolé, Stéphane Portet, Jean-Michel Proust, Benjamin Tanguy.
Louis Matute Large Ensemble - Renaissance released on February 4th 2022 on Neuklang https://neuklangrecords.streamlink.to/Renaissance Album OUR FOLKLORE release on March 25 Listen to the album on ...
C’était, hier une soirée où tous les clubs de jazz de la capitale s’étaient visiblement donné le mot pour assurer une programmation de haut niveau. Il fallait donc choisir et, vous savez comme on dit : choisir c’est aussi renoncer.
Notre choix s’est donc porté sur le Studio de l’Ermitage où le contrebassiste Francois Poitou présentait son nouveau projet, accompagné de la chanteuse-rappeuse, Pumpkin ( « Arômes complexes » Yovo Music / L’Autre Distribution).
Nous sommes sortis emballés et conquis par ce projet pourtant pas gagné sur le papier. D’un côté un quartet pianoless à l’esprit très Colemanien (tendance Ornette) et de l’autre une chanteuse rappeuse, Pumpkin. Pas gagné ?
En réalité l’alliance des deux semble une évidence avec un point commun qui réunit les deux univers : l’énergie !
Car c’est un écheveau parfaitement imbriqué où les ciselures du ténor ( voire de la clarinette basse) et les fulgurances de la trompette viennent en écho aux mots acérés et percutants de Pumpkin. Et pour faire la liaison, la contrebasse (ou la basse) de François Poitou qui vient ponctuer l’ensemble.
Le public à la tempe largement grisonnante n’était pas forcément acquis à la cause et l’on se réjouissait de les voir battre le tempo du pied ou de la tête, visiblement séduits, comme nous ( tout aussi grisonnants) par cette forme modernisée du jazz.
The shape to come comme dirait un certain …. Ornette Coleman
L’Académie du Jazz vient d’élargir son palmarès avec la création du Prix Evidence, destiné à « récompenser un album d’un(e) artiste ou d’un groupe en développement, qui se singularise par sa charge créative, sa qualité d’exécution et sa musicalité ».
Le premier lauréat du Prix Evidence est le guitariste suisse d’origine hondurienne Louis MATUTE, à la tête de son "Large Ensemble'' pour son troisième album « Our Folklore » (label Neuklang) sorti au printemps, a annoncé le 1er décembre l’Académie qui regroupe une soixantaine de membres (journalistes, hommes et femmes de radio, blogueurs, écrivains, photographes, musicologues, programmateurs de clubs ou de festivals...) et est actuellement présidée par François Lacharme.
La commission qui a attribué le prix, présidée par David Koperhant, précise que l’album ‘’Our Folklore’’ « se distingue par la cohérence et la qualité de ses compositions qui chantent de la première à la dernière note ».
La formation animée par Louis Matute comprend, souligne l’Académie, « des révélations du jazz européen de ces deux dernières années », dont le saxophoniste ténor Léon Phal, le trompettiste Zacharie Ksyk, le pianiste Andrew Audiger, le contrebassiste Virgile Rosselet, le batteur Nathan Vandenbulcke et l’oudiste Amine M’Raihi.
Le Prix Evidence 2022 sera remis à son premier lauréat lors de la prochaine soirée de l’Académie du Jazz, au premier trimestre 2023 au cours de laquelle sera dévoilée la totalité du Palmarès 2022 dont le Prix Django Reinhardt accordé depuis la création de l’Académie en 1954 au musicien de l’année.