JJJ DUM DUM un polar de FELIX J, Musique Vincent ARTAUD, illustration Thierry GUITARD
B Flat – Discograph 2006-07-14
Dum Dum est une sorte d’Ovni. Un polar regroupant au sein du même objet un scénar sombre aux textes slamés de Félix J(ousserand) où la musique est signée de Vincent Artaud et le livret illustré par Thierry Guitard.
A la fois CD, BD, et roman noir il a tout d’un vrai polar. Bien au-delà des clichés, ces trois garçons là créent de véritables univers à l’hypra violence glauque. Polar entre black and White de Melville, jaune- rouge vif façon Uma Thurman- Tarantino, violence des textes et de la musique à
Une mystérieuse Sidonie se faufile au travers de ces 14 brèves très courtes (2 à 3 mn chacunes) où le pouvoir appartient à l’imaginaire de l’auditeur. Choses dites ou suggérées. Montrées parfois mais jamais totalement révélées par les illustrations vives et judicieuses de Thierry Guitard entre comics américains années 60 et pop art.
Créateurs d’une atmosphère un peu glauque, parfois irrespirable. Ultra violence sous jacente plus ou moins explicitée de faits divers à la brutalité d’une brève de journal., rubrique Faits divers. Puis conclusion finale qui ouvre sur toutes les hypothèses. 10.000 angles d’approche, c’est le titre de l’un des textes qui résume bien la part de liberté et d’intelligence laissé à l’auditeur/lecteur qui prend sa part à l’intrigue et se tape le recollage des morceaux. Suffoquera peut être et se laissera emporter par le débit de Félix J qui ne lâche jamais son auditeur avec un débit monocorde au rythme quasi hypnotique.
Quand à la musique,Vincent Artaud confirme dans cet ouvrage qu’il est bien l’un des créateurs majeurs de la scène musicale d’aujourd’hui. Un auteur capable de s’approprier n’importe quel univers pour nous le restituer en couleurs sonores donnant à la musique une réelle force littéraire, poétique ou dramatique comme il le fait ici. Vincent Artaud créée des atmosphères, joue avec les connivences des instruments, les amène à se rencontrer pour nous raconter ensemble des histoires qui fascinent notre imaginaire.
Jean-Marc Gelin
Qu’il nous soit permis dans ces colonnes de regretter que des programmateurs par trop frileux aient décidé au dernier moment de déprogrammer « Dum Dum » prévu au Trabendo le 4 septembre.