Thierry Péala (voix, percussion vocale, piano, sifflet), Verioca Lherm (voix, guitare, percussion vocale, pandeiro, apito), Edmundo Carneiro (percussion)
Paris & Gournay-sur-Marne, sans date
Edyson Production VTPL1566/1 / Inouïe Distribution
Une chanteuse et un chanteur qui, depuis leur jeunesse, sont des fans de Tania Maria. En 2001, lui par le biais de son label, elle par celui de son agent, sont pressentis pour assurer la première partie de la chanteuse brésilienne à l'Olympia. Ils viennent l'une et l'autre de publier un disque, et c'est l'occasion de profiter de cet éclairage prestigieux. C'est Verioca Lherm qui finalement fera la première partie, mais Thierry Peala est ce soir là en coulisses. Ils se rencontrent, deviennent amis, et longtemps après naîtra ce projet de chanter ensemble la musique de Tania Maria. Et cela aboutit à ce disque, voyage dans les compositions de cette grande chanteuse-pianiste, qui d'ailleurs a manifesté son plaisir d'écouter le fruit de ce message d'admiration.
Le pari de faire revivre l'effervescente vigueur, et la musicalité, du répertoire original est tenu, et même gagné. Pour avoir vu sur scène, dès les années 70, l'artiste ainsi célébrée, je dois dire que j'ai été impressionné par la manière dont ce duo restitue à sa manière (arrangement vocal des deux voix, improvisations, pulsation rythmique inhérente à cette musique....) la formidable vitalité issue de ces compositions, et leur incarnation originelle. Et puis le percussionniste 'historique' de Tania, Edmundo Carneiro (plus de 20 ans de collaboration, ce qui ne l'empêcha pas de donner aussi le rythme à Baden Powell, Chucho Valdés, Toots Thielemans, Jacques Higelin....) est venu prêter main forte pour six titres. Bref c'est une sorte de fête de la musique brésilienne syncopée, dans la langue du Brésil ou dans celle des U.S.A., et l'on peut s'y plonger avec enthousiasme. Verioca Lherm tient la guitare dans la souple pulsation qui sied à cet univers musical, et aussi à l'occasion le tambourin ou le sifflet de là-bas, tandis que les deux voix donnent des lignes de basse percussives autant que musicales, et Thierry Péala conjugue parfois le piano rythmico-mélodique joué d'un doigt de chaque main, redoublé d'un sifflement du meilleur aloi. Bref, la passion parle autant que la joie de jouer. Recommandable de bout en bout. Avec pour moi une petite préférence, très personnelle, pour Lemon Cuica, Yatra-Ta, Seu Dia Vai Chegar, et peut-être aussi pour Marguerita, notamment pour la citation conclusive de la chanson Elle attend de Maurane. Bref, vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé cet album, sur ce répertoire qui m'est un peu familier, d'une chanteuse que je découvrais avec ce disque, et d'un chanteur que j'ai souvent écouté, beaucoup apprécié.... et présenté sur scène dans un tout autre répertoire en novembre 2000, avec son quintette dont l'invité était Kenny Wheeler.
Xavier Prévost
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