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21 avril 2021 3 21 /04 /avril /2021 13:34
 MY CAT IS AN ALIEN/ PHILIPPE ROBERT     FREE JAZZ MANIFESTO

 

 

MY CAT IS AN ALIEN/ PHILIPPE ROBERT

FREE JAZZ MANIFESTO

 

Editions Lenka Lente Home / Editions Lenka lente

 

Free Jazz Manifesto de My Cat Is An Alien & Philippe Robert / Editions Lenka lente

 

En couverture de ce tout petit livre qui se glissera partout, SUN RA est une figure idéale pour évoquer une liste de 169 disques de free jazz, établie à trois voix, en anglais et français, par des connaisseurs de ces musiques libres, engagées, expérimentales. Le Français Philippe Robert (Agitation frites chez Lenka lente), animateur entre autre du blog Merzbo-Derek, a déjà publié des anthologies essentielles sur la Great Black Music. Derrière le mystérieux My Cat Is An Alien, se cache un tandem italien, Maurizio et Roberto Opalo, deux frères musiciens, artistes visuels et expérimentateurs de “Spiritual Noise” Même si nos trois complices font reposer leur choix, forcément subjectifs, sur la sensibilité, leur expertise n’est pas à mettre en doute.

Sélectionner autant de titres était une mission acceptée, tout à fait possible pour nos auteurs, dont l’angle d’attaque dresse une fresque originale en empruntant des chemins de traverse, des voies plus marginales, plus “underground”. Une autre histoire, moins glorieuse et surtout moins récupérée par le business des labels.

L’intérêt de cette liste alphabétique et non chronologique est de définir en quelques phrases l’essence de la musique du groupe choisi. Exercice périlleux mais impeccablement réalisé, le texte en français étant complété par la version anglaise!

C’est que les “grands” disques ont souvent une histoire, quand la musique était au centre d’une aventure intense, souvent personnelle et surtout rebelle. Certaines décennies comptent plus que d’autres : sur les cent soixante neuf références, les années soixante et soixante-dix surtout sont prédominantes, «parenthèse enchantée» sur le plan artistique, époque brûlante, très dure socialement et politiquement. L’un des plaisirs de ce livre est donc de réveiller une nostalgie latente. La réalité et les préoccupations de l’époque envahissent le décor : lutte pour les droits civiques, sexe, drogues mais par dessus tout, créativité intense.

Les auteurs replacent les pièces souvent manquantes, voire oubliées, explorant le spectre de la musique Free. Un parcours atypique pour une musique qui ne l’est pas moins. Une fois ce postulat de départ admis, on se laisse conduire, même si on est loin de connaître tous les musiciens cités. Se détachent des "bizarres" qui firent  parler d’eux depuis les lisières où ils s’étaient réfugiés. Des pistes nouvelles sont ainsi ouvertes à notre curiosité : Hartmut Geerken Amanita,  William Hooker Sextet, Stephen Horenstein, Griot Galaxy, G.L. Unit du free jazz suédois, Orangutang, Kaoru Abe Trio.

Il n’y a tout de même pas que des inconnus, puisque l'on retrouve  l'Art Ensemble, Albert Ayler (Holy Ghost ), Amiri Baraka, Gato Barbieri/Dollar Brand, Anthony Braxton,, Willem Breuker, Han Bennink, Marion Brown, Dave Burrell…Il y a même des évidences comme Carla Bley/Paul Haines ( le pharaonique Escalator over the Hill, évidemment, 1971) et des attendus, mais pas forcément avec le disque le plus connu : Coltrane figure avec Interstellar Space, ABC Impulse, enregistré cinq mois avant sa mort en 1967. Pour Sonny Rollins, c’est le Complete live at the Village Gate, de 1962, réédité en 2015, essentiel pour marquer la naissance du free jazz. Un jeune Joe Mc Phee autoproduit Trinity en 1972, alors qu’un autre de ses disques a été refusé par Blue Note! D’Ornette Coleman, nos amis retiennent Body Meta, en 1978, invention du free funk. Pour Archie Shepp/Philly Jo Jones, ils choisissent America, 1970, avec ce commentaire très juste “Aussi free soit-il, Archie Shepp n’oublie jamais blues et spiritual, seule manière d’honorer, entier, le chant originel afro-américain”. Michel Portal n’est pas oublié, pas pour le Châteauvallon 1972,  mais pour Our Meanings and Our Feelings, Pathé, 1969.

Quelques femmes tout de même sont dans la liste : Annette Peacock, Linda Sharrock (avec son mari!), Alice Coltrane with strings et la seule Française, Colette Magny (Répression au Chant du Monde, 1972) . Deux curiosités, les disques de François Tusques Alors Nosferatu combina un plan ingénieux et Occupé de Michel Potage, enregistrés respectivement en 1969 et en 1977, referont surface (tout arrive) en 2019 et 2011!

Ce petit guide éclaire ainsi assez précisément l’un des formidables mouvements musicaux du XXème siècle. Et les marges finissent par rejoindre leur centre, puisque dans cette musique free, on finira par relier  paritairement les électrons libres aux groupes plus connus qui ont marqué l’histoire de cette musique.

 

Sophie Chambon

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19 avril 2021 1 19 /04 /avril /2021 11:24

Un concert à huis clos au Studio de l'Ermitage pour l'émission 'Jazz Club' de France Musique, et pour présenter un nouveau répertoire, intitulé 'Après Z', et que l'on espère entendre en public (si la pandémie fait relâche....) fin mai dans la Nord, fin juin en Vendée et fin juillet dans la Nièvre

http://www.surnaturalorchestra.com/-Apres-Z-

SURNATURAL ORCHESTRA

Léa Ciechelski (flûte, voix), Clea Torales (flûte, saxophone alto, voix), Basile Naudet (saxophone alto), Morgane Carnet (saxophone alto), Camille Sechepper (saxophone alto, clarinette), Jeannot Salvatori (saxophone alto, cavaquinho, voix), Guillaume Christophel (saxophone ténor, clarinette), Nicolas Stephan (saxophone ténor, voix), Morgane Carnet (saxophone baryton, effets), Pierre Millet (trompette, bugle), Julien Rousseau (trompette, mellophone, euphonium), Antoine Berjeaut (trompette, bugle), François Roche-Juarez & Hanno Baumfelder (trombones), Judith Wekstein (trombone basse), Boris Boublil (claviers, guitare), Fabien Debellefontaine (sousaphone), Ianik Tallet (batterie), Sven Clerx (percussions)

Paris, Studio de l'Ermitage, 17 avril 2021, en direct du France Musique

L'après-midi commence par une répétition, avant de faire la balance du son pour la sonorisation du plateau et la diffusion radio : c'est un nouveau programme, et de surcroît les concerts de ces derniers mois ont connu bien des annulations de crise sanitaire. Toutes et tous sont à 100% dans l'urgence de l'instant. On répète des compositions assez différentes, signées par les membres de l'orchestre (c'est un VRAI collectif). Les harmonies sont tendues, et la voix doit se poser sur des sections dont un membre, parfois, à oublié le diapason, et la référence du synthé est impitoyable. On sort l'accordeur électronique, on se recale, et c'est reparti. La balance se superpose à la répétition : on s'arrête pour peaufiner le son d'un instrument ou d'une section. Et puis il y a débat sur les détails : le consensus règne dans cette musique dont Max Roach disait, paraît-il, qu'elle était «la seule démocratie réalisée».

Il y a des changements de place et de micro selon les titres, et pour répéter la composition qui terminera le concert (la seule issue du répertoire précédent, le disque «Tall Man Was Here», paru voici quelques mois) il faut regrouper autour d'un micro stéréo sept instrumentistes devenus choristes. Tout est prêt pour le concert.

Yvan Amar, qui va présenter dans quelques minutes le direct sur l'antenne de France Musique, précise à l'auditoire forcément peu nombreux (les équipes du son, du lieu, et quelques 'professionnel(le)s de la profession' qui sont aussi souvent des amis) que nous sommes autorisés à applaudir. Nous ne nous priverons pas de ce privilège, et manifesteront notre enthousiasme (il sera bien réel !). Yvan Amar 'prend l'antenne' (selon l'expression consacrée). Il est au bord du plateau. Les musiciens sont répartis, en cercle, là où habituellement se trouve le public de l'Ermitage. Pendant qu'il parle les musiciens rient, font entendre un brouhaha concerté. Puis Camille Sechepper parle, dit un texte au nom de l'orchestre. «On est bien à la radio....». Il parle du plaisir à s'adresser à un public par la voie des ondes. Du refus de la vidéo, qui est en train de devenir le medium dominant de la musique, faute de concerts.... Progressivement la parole se fond dans la musique, qui va prendre le pas jusqu'à une entrée fracassante du tutti, engagé dans une marche d'une énergie farouche. Solo de ténor de Nicolas Stephan, puis le sax alto de la compositrice de cette pièce, Clea Torales, va déchirer l'espace dans les lointains, avant l'entrée en scène de la flûte de Léa Ciechelski, et du cavaquinho (petite guitare portugaise à 4 cordes) de Jeannot Salvatori. Puis des synthés surgit le thème suivant (La couronne tombe, de Camille Sechepper), avec assaut par vagues des autres instruments, ensuite par pupitres, dans un ensemble concertant, dirigé façon sound painting, et mis en espace de manière onirique par le percussionniste. C'est harmoniquement tendu, dense et riche, un peu comme Wagner (en moins pompier peut-être : je sens que je vais encore me faire des amis....) au pays de Centipede (mais eux ils étaient 50, le Surnatural affiche 18 instrumentistes). Puis brusquement on bascule, biguine ou calypso, avec appels de trombone et nouvelle effervescence, pour atterrir dans les rythmes et les accords du Sacre de Stravinski (interprétation très personnelle du chroniqueur, dictée à la fois par ses obsessions et par la pauvreté de ses références dans la musique savante....). Le thème suivant est une chanson mélancolique, Pop Oslo, musique de Pierre Millet sur un texte de Betty Jardin, dans la voix de Jeannot Salvatori. Par son lancinement la chanson progresse vers une beauté presque sépulcrale qui me rappelle l'album «A Genuine Tong Funeral» composé par Carla Bley pour Gary Burton à la fin des années 60. Ce ne sera pas la dernière fois au cours de ce concert que je penserai à cette fameuse compositrice.... Maintenant c'est Après Z, composé par Nicolas Stephan. Le titre est l'emblème choisi par l'orchestre pour désigner un nouveau programme, et c'est l'intitulé global de la série inaugurée par ce concert à huis clos radiodiffusé. On entre par un solo déchiré d'alto par Basile Naudet, soutenu par la section de sax puis par un tutti qui avance inexorablement, porté par une section rythmique (sousaphone, guitare, percussions et batterie) d'une fermeté non dépourvue de souplesse.

Les notes en boucle se dissolvent en autant de fragments quand revient la ligne des cuivres, qui me donne cette sorte de vertige que provoque chez moi le premier mouvement de la Musique pour cordes, percussion et célesta de Bartók (encore une de mes obsessions....), et la tromboniste basse, qui s'est déplacée au cœur de la section de sax, nous conduit vers un retour conclusif du sax alto. Un départ en binaire très appuyé écourte la désannonce (comme on dit à la radio) d'Yvan Amar. C'est Whistling Kid, composition de Boris Boublil, effet bulldozer, mais paré de subtils détails, solos très engagés d'Antoine Bergeault puis de Cléa Torales. Ça roule, comme une obsession pesante à marche forcée, que va suspendre une fin abrupte et libératrice. La composition suivante est du trompettiste que l'on vient d'écouter en soliste : Funny Kids , avec rythmes changeants et solo par la flûte virevoltante de Léa Ciechelski. La musique et son caractère collectif ravivent dans ma mémoire le souvenir de 'Centipede', l'orchestre de 50 musiciens rassemblé en 1970 par le pianiste britannique Keith Tippett : liberté festoyante et audace. C'est tissé d'éclats et d'éclairs de divers instruments, et une fin abrupte nous conduit directement à l'ultime moment du concert : Tall Man Is Dead, fragment du concert-spectacle opératique Tall Man Was Here, œuvre collective créée en 2018, enregistrée et publiée en 2020. Cette séquence est signée par Nicolas Stephan et Clea Torales. Le saxophoniste en sera le récitant et le chanteur. Les cuivres sur un mode choral sont rejoints par le saxophone alto, puis surgit le chœur. Le chant est hyper expressif. L'énergie va croissant. Ma mémoire convoque les sensations éprouvées à l'écoute, sur disque dans les années 70, et beaucoup plus tard sur scène, d'Escalator Over The Hill de Carla Bley et Paul Haines. Decrescendo vers une sorte de chant d'espoir, Yvan Amar 'rend' l'antenne qu'il avait 'prise' une heure plus tôt. Et le concert se termine quelques instants plus tard. Applaudissements chaleureux des présents, émus par l'intensité musicale de ce moment. Quel plaisir que d'assister à l'émergence sur scène de ce nouveau programme : un rodage qui est déjà une vraie réussite. Vive la création collective, et longue vie au Surnatural Orchestra, qui depuis 20 ans nous étonne et nous emballe !

Xavier Prévost

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Le lien de réécoute sur France Musique 

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16 avril 2021 5 16 /04 /avril /2021 13:14

Clovis Nicolas, Français basé à New York depuis plus de 15 ans, et Michael Formanek, Californien du New Jersey qui enseignait à Baltimore dans le Maryland, ont en commun de publier ces temps-ci un solo de contrebasse. Pour Michael Formanek, ce n'est pas une première : il avait tenté l'exercice en 1998 avec «Am I Bothering You ?» sous étiquette Screwgun Records, le label de Tim Berne. L'Américain va bientôt avoir 63 ans, le Français affichait tout récemment 42 printemps, et s'ils côtoient des familles esthétiques différentes, leurs disques ont en commun, entre d'autres critères, le goût de l'immersion dans l'instrument et ses multiples langages.

CLOVIS NICOLAS «Autoportrait (solo)»

Clovis Nicolas (contrebasse)

New York, septembre 2020

Sunnyside SSC-4117 / Socadisc

 

Clovis Nicolas a commencé à travailler sur ce projet de solo en septembre 2019, avant la pandémie du Coronavirus 19 donc, mais il lui a fallu attendre un an pour le concrétiser. Maturation pendant une période compliquée, mais finalement éclosion d'un objet rêvé depuis que Clovis Nicolas avait assisté, à Marseille, à un solo de Dave Holland. Après une première esquisse, c'est lors d'une rencontre avec le contrebassiste et producteur Daniel Yvinec que le projet a pris forme, jusqu'à sa réalisation. Le disque commence par une sorte de partita , intitulée After Bach pour bien signifier la référence : un univers où la musique et l'instrument sont indissolubles. Au fil des plages Hot House de Tadd Dameron, immortalisé par Gillespie et Parker, et donné ici dans le dépouillement essentiel d'un univers où la ligne mélodique et les accents ne font qu'un ; et aussi Line Up de Lennie Tristano, autre paradis de l'accentuation et de la syncope, sans oublier Lady Bass, course folle du bassiste qui est sa propre section rythmique. Et puis une version très inspirée, et très libre, du célèbre Body and Soul, emporté très loin de ses bases comme le fit naguère Coleman Hawkins. À quoi s'ajoutent des compositions personnelles qui toutes creusent le sillon de la singularité de cette aventure en solo. Plus loin Solitude d'Ellington, comme un chant de mélancolie profonde, puis un hommage de Clovis Nicolas à sa mère qui l'encouragea à poursuivre sur la voie de la musique. Belle surprise aussi que Jubilate Deo, où le solo de contrebasse précède, comme en miroir, la version pianistique de Kendall Durelle Briggs qui fut pour le bassiste un professeur d'harmonie à la Juilliard School. Pièce maîtresse de l'ensemble : Four Steps, premier thème élaboré à la naissance du projet et bel hommage à Dave Holland qui l'inspira. Et pour conclure retour au standard avec Everything Happens To Me, traité avec une sinuosité amoureuse. Très bel autoportrait que cette déambulation dans les multiples facettes de la contrebasse, du jazz.... et de la musique, tout simplement.

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Un avant-ouïr sur Youtube

https://www.youtube.com/watch?v=d-q1-P573uI

MICHAEL FORMANEK «Imperfect Measures»

Michael Formanek (contrebasse)

Baltimore, 10 septembre 2017

Intakt CD 359 / Orkhêstra

 

Pour Michael Formanek, le projet a été conçu, et enregistré avant la pandémie. Le déclencheur fut le moment où le contrebassiste mettait fin, courant 2017 et après de nombreuses années, à son activité d'enseignant à temps plein au conservatoire de Baltimore. Comme il l'explique dans le très éclairant livret du CD, la plupart des pièces sont improvisées, certaines totalement, d'autres conçues à partir d'une esquisse, mais sans partition. De longues improvisations, d'environ une vingtaine de minutes, élaguées et montées pour réaliser le disque. Et tandis que le contrebassiste jouait, son ami le peintre et illustrateur Warren Linn dessinait ; ses esquisses retravaillées donnèrent ensuite des œuvres graphiques qui illustrent la jaquette du CD et son livret. Démarche singulière donc, qui combine le surgissement de l'instant et l'élaboration a posteriori. Le disque commence par Quickdraw, qui peut s'entendre à la fois comme faire un croquis rapide ou dégainer prestement. Bref on est dans le vif du sujet : l'improvisation croquée par le peintre-dessinateur. Après cet incipit très vif, une mélodie lente et profonde, On The Skin, à fleur de peau, s'aventure aussi dans des méandres musicaux qui déjà nous entraînent loin de nos repères. Puis c'est un voyage aventureux dans des modes de jeu, à l'archet ou en pizzicato, qui font parler l'instrument sur le terrain de l'expressivité autant que de la densité musicale. Torrent rythmique ou mélancolie chantante, toutes les facettes de l'instrument, et de la musique, sont dévoilées, avec l'ardeur d'un artiste pour qui la maîtrise instrumentale n'est qu'un moyen de tutoyer les sommets. Et pour conclure The Stand, qui nous ramène aux fondamentaux de l'instrument dans le jazz : belle escapade solitaire dans les immenses possibilités de la contrebasse. Et belle réussite !

Xavier Prévost

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Un avant-ouïr sur Bandcamp

https://michaelformanekintakt.bandcamp.com/album/imperfect-measures-2

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15 avril 2021 4 15 /04 /avril /2021 17:33

Joseph Bijon (guitares), Benoît Keller (contrebasse), Clément Drigon (batterie)

Chalon-sur-Saône, août 2020

Ark MO 117406 / Inouïe Distribution

 

Plaisir de retrouver ce trio, entendu au festival 'Jazz à Couches' en 2019. Et plaisir toujours d'écouter les deux jeunes musiciens (le guitariste et la batteur) épaulés par un bassiste qui a une vingtaine d'années de plus qu'eux, et participe pleinement à leur enthousiasme créatif. Il ne signe qu'une composition quand ses partenaires s'octroient le reste (à l'exception du sublime Falling Grace de Steve Swallow). Mais sa présence est forte dans cette entreprise musicale résolument collective. On entre dans le disque par une plongée folky dans ce qui pourrait être l'Ouest états-unien tel qu'une vision fantasmatique et culturelle nous le donne à rêver. On ne peut s'empêcher de penser à Bill Frisell, et aussi à certains groupes scandinaves qui cultivent cette liberté de faire chanter une sorte de mélancolie qui chatoie dans les lignes des guitares et dans le jeu subtil du tandem basse-batterie. Et bien avant de découvrir la reprise de Steve Swallow (l'avant-dernière plage) on sent vibrer cet esprit qui conjugue lignes mélodiques et chemin harmonique dans le scintillement d'une sonorité douce et d'une basse chantante. Puis sur sa composition Benoït Keller nous gratifie d'une très belle intro bluesy, et c'est l'esprit du blues qui flotte ensuite sur le trio. La guitare chante, rit et pleure d'un même geste musical, tandis que la batterie donne une sorte de lancinement retenu : magnifique d'intensité expressive ! Tout le disque est à l'aune de ces contrastes, parfois très vifs, mais toujours négociés avec une grande délicatesse. Beau disque, lyrique et subtil. Quand il se termine, on jurerait que la guitare rêve de musique écossaise, en une sorte de procession flamboyante. Et juste avant, Falling Grace nous a délivré la quintessence du message : la musique est un don d'une divinité qui ne serait, peut-être, que la beauté.

Xavier Prévost

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Un avant-ouïr sur Youtube 

Plus de détails sur https://arktrio.fr/

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15 avril 2021 4 15 /04 /avril /2021 13:49
JULIEN BRUNETAUD TRIO        FEELS LIKE HOME

JULIEN BRUNETAUD TRIO

FEELS LIKE HOME

 

Label FRESH SOUND NEW TALENT

 

MUSIC | JULIEN BRUNETAUD

Playground | JULIEN BRUNETAUD

 

Sortie le 9 Avril 2021

 

Le patron exigeant de Fresh Sound New Talent, le catalan Jordi Pujol, en entendant jouer Julien Brunetaud à Barcelone, a reconnu une manière rare chez un jeune musicien actuel, du jazz soul, une approche de styles précise et experte.

C’est une couleur particulière qui s’entend immédiatement dans le nouvel album du pianiste “Feels like home”. Le titre de l’album sonne comme une évidence : on est en terrain de connaissance, rien à dire, Julien Brunetaud connaît ses classiques et l’art du piano en trio, il le maîtrise d’Errol Garner à Nat King Cole, sans oublier Mc Coy Tyner ou Oscar Peterson. S’il ne chante plus comme sur ses précédents albums, son piano le remplace. Venu s’installer à Marseille, il y a 3 ans, alors qu’il est originaire comme le batteur Mathieu Chazarenc d’Agen, il y a pris ses marques. Et ne se sent pas du tout “exilé” comme l’écrivait un journaliste de Sud Ouest! Comme tous les néo-arrivants, il y est heureux, d’autant que, pas fou, il a choisi de s’installer en bord de mer, dans le quartier animé de la Pointe Rouge, tout près des plages et des calanques. Deux de ses compositions font d‘ailleurs référence à la Méditerranée, “Red’s Point” (!) et “Le Grand Bleu”, peut être la seule mélodie plus mélancolique, qui nous prend à revers.

De l’aisance et de la fluidité, une légèreté sans aucune facilité, toute la beauté de musiques qui font dériver loin des ennuis quotidiens. Julien Brunetaud aime le blues, il vient de là, première constatation. Il raconte que c’est le pianiste chicagoan Otis Spann, accompagnateur de Muddy Waters qui lui a donné envie d’apprendre le piano. Et pas la guitare. Le blues comme une approche simple pour se lancer dans l’improvisation, jouer modal sur tout un morceau.

Il a acquis une belle expérience en faisant le métier sur les routes, en accompagnateur de lharmoniciste Nico Wayne Toussaint, dans la grande tradition de la musique américaine. On croirait entendre un vieux routier des clubs outre atlantique, tant son toucher est ferme avec une redoutable maestria dans les attaques. Il connaît les standards et cela s’entend, même si ce CD, son 5 ème, est composé de dix compositions originales et d’une seule reprise de “Let it be”, suffisamment arrangée par ses soins pour que l’on ne pense pas trop à l’original.

De la fusion rhythm & blues, soul et jazz, il se tourne vers la pop et le funk et cet univers composite ne lui fait pas peur. Il connaît aussi le boogie “Emma’s smile”, le stride, et avec ses comparses, ils arrivent à improviser, atteignant la véritable essence de cette musique; dans “Garfield’s groove”, ça joue, ça chante, on entend comme des effluves de Francis Lai, ce qui ferait une B.O de rêve. “Sael” est un portrait lumineux, une très jolie mélodie, une chanson délicate comme celles que savait écrire Trenet, subtil équilibre entre rêve de vie et joie de vivre!

Privilégiant le rythme autant que la mélodie, Julien Brunetaud arrive à un compromis idéal avec un trio soudé favorisant l’échange, multipliant à l’envi des fragments de citations, comme des petit bouts rimés, avec un entrain communicatif “Nola”

Le montage est habile, la musique gagne en intensité, allant crescendo sans qu’aucune chanson ne se ressemble, emportant tout en un tourbillon enivrant. Le dernier titre commence comme une attaque de Mc Coy, une tournerie légère et rapide.

Julien Brunetaud a trouvé les partenaires idéaux et du cru, qui savent s’adapter à toutes circonstances. Sam Favreau à la contrebasse a cette solidité terrienne qui en fait le pilier du groupe et Cédric Bec, léger, voire aérien aux balais, drive de façon enjouée et rebondissante.

Il faut absolument l’écouter en live ce groupe, il “mettra le feu”, ce trio; et si cet album ne vous rend pas euphorique, ne cherchez plus d’excuse, votre cas est sérieux, consultez ou allez-vous faire vacciner!

 

Sophie Chambon

 

 

JULIEN BRUNETAUD TRIO        FEELS LIKE HOME
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12 avril 2021 1 12 /04 /avril /2021 22:41

Nicolas Stephan (saxophones ténor & alto, voix), Basile Naudet (saxophone alto, guitare), Louis Freres (guitare basse), Augustin Bette (batterie)

Bagnolet, juin 2020

Discobole Records SD 012021 / Modulor

 

Paar Linien, groupe et disque éponymes : le saxophoniste Nicolas Stephan, compositeur du répertoire, familier de la culture et de la langue allemandes, précise que cela peut se traduire par «quelques lignes». Quelques lignes musicales lancées dans le travail collectif pour que surgissent les inspirations et les accidents, les deux se révélant fécond(e)s. Le saxophoniste ne nous est pas inconnu : membre actif du Surnatural Orchestra, il nous avait aussi livré en 2017  'Unklar' et un très étonnant CD Roman & Musique, chroniqués en leur temps ici même. Avec ce groupe, c'est une sorte de déconstruction/reconstruction musicale qui se joue. Le groupe a surgi d'une rencontre de Nicolas Stephan & Basile Naudet au sein du Surnatural Orchestra. Le rock et son désir souvent sous-jacent de continuum se conjugue aux glissements rythmiques et aux audaces mélodico-harmoniques issu(e)s du jazz contemporain, d'Ornette Coleman et Henry Threadgill à l'autre Coleman, Steve. On croirait cheminer dans un dédale mais les formes surgissent, tout à tour, avec acuité, nous entraînant dans une sorte de vertige où la taxinomie n'est plus de mise. C'est grisant. Et la magnifique couverture du CD, une photo signée Julie Blackmon, qui se pare des ambiguïtés de la peinture hyperréaliste états-unienne, ajoute encore au vertige. On se laisse embarquer, sans réserve(s).

Xavier Prévost

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Un avant-ouïr sur Bandcamp

https://nicolasstephan.bandcamp.com/album/paar-linien-2

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11 avril 2021 7 11 /04 /avril /2021 18:50
Jonathan Gaudet   La ballade de Robert Johnson

 

Jonathan Gaudet

La ballade de Robert Johnson

Le Mot et le Reste 384 pages

Le mot et le reste

On sait depuis Alain Gerber que le jazz est un roman. Le Québécois Jonathan Gaudet suit cette piste en écrivant une histoire romancée absolument passionnante de la vie du bluesman Robert Johnson dont on ne sait presque rien, si ce n’est qu’il mourut à 27 ans, en 1938, dans des circonstances mystérieuses, après avoir écrit 29 chansons dont “Sweet home Chicago”, “Hellhound on my trail”, “Love in vain”. Le mythe s’est emparé de cette figure mystérieuse et tragique : en échange du succès, il aurait vendu son âme au diable, scellant son pacte à un lieu culte, un carrefour devenu mythique, qui lui aurait inspiré une chanson célèbre “Crossroads”. Deux images seules donnent corps à Robert Johnson que l’on ne connaît que par sa silhouette mince et ses longues mains fines. C’est peu pour raconter la vie d’un jeune homme ne vivant que pour la musique, un chanteur qui s’accompagnait à la guitare, jouant à la demande, dans la rue ou dans des juke joints, car dans le sud, pour entendre de la musique, il fallait souvent un musicien en chair et en os. La route et l’errance firent partie de son apprentissage du blues rural, roi du delta.

Obéissant à une contrainte qui se révèle astucieuse, l’auteur structure son récit en 29 chapitres dont les titres sont tout trouvés, puisqu’ils correspondent aux chansons composées par Robert Johnson. Ce qui n’est pas un mince avantage pour le lecteur néophyte mais aussi pour l’amateur de blues qui découvrent ainsi les chansons de Robert Johnson et peuvent plonger dans la musique de cet auteur-compositeur fécond. Objectif atteint et coup double puisque La ballade de Robert Johnson fait partie de la collection Musiques de la maison d’éditions marseillaise Le Mot et Le Reste.

Les écrits de Jonathan Gaudet balancent selon un mouvement imprévisible et implacable, au fil de ce qui semble une minutieuse enquête dans la mémoire des témoins survivants. Chaque chapitre donne en effet la parole à un personnage qui a connu Robert Johnson, de l’adolescence à sa mort, a partagé un épisode marquant à ses côtés. Et par leur regard et leur voix, se constitue un portrait fragmenté mais complet, recomposé au plus juste.

Paraphrasant Boris Vian dans l’avant-propos de L’écume des jours, “Cette histoire est entièrement vraie puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre”, le tour de force est de réussir à faire revivre ce personnage qui a existé et dont on ne connaît rien. Même dans la série des sept films documentaires produits par Martin Scorsese sur le blues, en 2003, pour le centenaire de la naissance de cette musique, Robert Johnson est rapidement évoqué. L’auteur offre une nouvelle existence au musicien, dont on découvre le caractère complexe, vif et tourmenté, rebelle intelligent, mû par un désir d’émancipation.

La musique occupe une place prépondérante du premier au dernier chapitre qui racontent l’organisation du concert à Carnegie Hall, en 1938, sur une idée du producteur John Hammond qui avait programmé Robert Johnson. Intitulé “From spirituals to swing”, ce concert devait faire le lien entre gospel et jazz, chants traditionnels et swing des grands orchestres modernes, avec des musiciens blancs et noirs sur scène, dans ce temple de la musique classique. Ce qui était loin d’être évident comme le montre le prêche rageur du Révérend Whitfield, opposant le gospel au blues profane et obscène, musique du diable, dans If I had possession of The Judgment Day. Certains chapitres introduisent des musiciens contemporains du guitariste comme Willie Brown, Son House dans Preachin’ blues ( Up jumped the devil) qui évoque la naissance du mythe . L’idée du pacte avec le diable est forgée par un journaliste dans Cross Road blues. On assiste à l’enregistrement d’une maquette en 1936 par H.C. Speir, découvreur de talents depuis son magasin de disques de Jackson ( Mississipi), dans Stones in my passway. Mais c’est Ernie Oertle qui fit graver à Robert Johnson, sa première galette pour Brunswick à San Antonio (Walkin’ Blues). On découvre enfin le récit haletant du traquenard dans lequel tombe Johnson, victime d’un mari jaloux, raconté par l’harmoniciste Sonny Boy Williamson (Malted Milk).

Avec cette construction savamment tissée à partir de rares éléments d’une vie qui s’est achevée trop vite, l’auteur donne à ce personnage imaginé une vérité historique et une certaine innocence. Il signe un roman très visuel, façon road movie. Un biopic potentiel dont les épisodes accrocheurs devraient inspirer des cinéastes. Ses inventions romanesques sont si plausibles qu’elles pourraient être authentiques. Ce récit plein de vivacité est aussi prétexte à une réflexion désenchantée sur la situation des Noirs dans le Sud, la vie épuisante sur les plantations. La condition dramatique des femmes donne lieu à des descriptions pleine de compassion de la mère, la soeur et de la femme de Robert Johnson morte en couches.

Faisant preuve d’une audace formelle des plus convaincantes pour retracer l’itinéraire trop vite interrompu d’un être doué, “un garçon qui voulait avaler le monde” et qui devint une légende, Jonathan Gaudet a réussi un livre inspiré et créatif que l’on abandonnera à regret, une fois terminé.

 

Sophie Chambon

 

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11 avril 2021 7 11 /04 /avril /2021 18:21

Edward Perraud (batterie, composition), Bruno Angelini (piano), Arnault Cuisinier (contrebasse)

Invité sur 2 plages : Éric Truffaz (trompette)

Amiens, 8-12 septembre 2020

Label Bleu LBLC6740 / l'autre distribution

 

Un musique inspirée par un poème en prose de Baudelaire, Anywhere out of the world, qui commence ainsi : «Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit». De ce sombre incipit le poète fait une exhortation à l'évasion qui se conclut à la page suivante par ces mots : «N'importe où ! N'importe où ! Pourvu que ce soit hors de ce monde». Edward Perraud en fait son miel, pour nous entraîner loin de nos bases. Pourtant souvent la composition part d'un terrain harmoniquement familier, sur quoi se greffe une mélancolie mélodique qui nous parle. Et chaque fois le développement, les bifurcations et les improvisations nous ouvrent les portes d'un ailleurs insoupçonné. Formidable pertinence des trois instrumentistes : Bruno Angelini et Arnault Cuisinier sont comme Edward Perraud les maîtres d'infinies nuances. Et le trompettiste Éric Truffaz n'est pas de reste, posant son expressivité retenue sur ces univers diaphanes sans chercher jamais à briller, mais seulement à se joindre à l'émoi collectif. Sur les plages où le rythme s'emporte, la densité de l'émotion demeure. Dans le livret du CD Edward Perraud énumère une foule d'expressions qui nous entraînent hors de tel univers, référence, règle, comparaison ou conduite. «Hors du temps... HORS TEMPS» est sa conclusion. C'est là que nous le suivrons, avec enthousiasme, en contemplant sur la jaquette et dans le livret les belles photos prises par le batteur compositeur, qui est aussi photographe. Et nous effleurons un autre univers baudelairien : L'Invitation au voyage....

Xavier Prévost

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Un avant-ouïr sur Youtube

 

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11 avril 2021 7 11 /04 /avril /2021 13:05

Inscrivez vous au stage Musical Lama Jazz à Izeste du 1 er au 7 Août.  Guitare, chant, saxophones, trompette, trombone, flûte, contrebasse, batterie. Cours, ateliers en orchestres, jam-sessions, concert de fin. Répertoire Jazz, Brésilien, Blues, Funk, Pop... Avec Gaët Allard (batterie), Damian Nueva (contrebasse et basse), Sonia Cat-Berro (chant), Vladimir Médail (guitare), Esteban Pinto Gondim et Thomas Letellier (soufflants)). Ambiance conviviale et motivante !

Inscrivez vous !
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6 avril 2021 2 06 /04 /avril /2021 11:29

BAPTISTE BOIRON, BRUNO CHEVILLON & FRÉDÉRIC GASTARD «Là»

Baptiste Boiron (saxophones alto & ténor), Bruno Chevillon (contrebasse), Frédéric Gastard (saxophone basse)

Bignan (Morbihan), 21 février 2020

Ayler Records AYLCD 166-167

https://ayler-records.bandcamp.com/album/l , ou Orkhêstra

 

Instrumentation singulière, et singularité de cette musique qui porte la marque de de son initiateur, le saxophoniste Baptiste Boiron, et de son itinéraire personnel : formé à la musique contemporaine, mais aussi baigné de Bach ou Debussy, ce musicien s'est également frotté aux improvisateurs du jazz d'aujourd'hui, de Jacques Di Donato à Médéric Collignon en passant par quelques autres saute-frontières experts en expressivité transgressive.... Et les partenaires qu'il s'est choisis pour ce trio, créé lors d'une résidence au Centre d'Art de Kerguéhennec, sont des orfèvres en audace, liberté et maestria instrumentale autant que musicale. Il en résulte un double disque qui fourmille d'escapades esthétiques. La musique est exigeante, les formes sont élaborées, et pourtant tout cela respire la liberté, le bonheur de créer, de risquer, de découvrir au détour d'une barre de mesure une bribe d'inouï, pour la cultiver, la magnifier. La première plage du premier CD (c'est un double) part sur une ligne de basses (contre- et sax itou) comme en produit le jazz, mais on s'engouffre vite dans un univers répétitif (pas rigide, mais souple, bondissant) pour s'évader en vertige improvisé. Puis ce sont des sons et modes de jeu extrêmes, dispensateurs d'un ailleurs plus que dépaysant. Plus loin encore une procession concertante de sons mélancoliques, une joyeuse farandole qui se dissout dans une sorte de drame lyrique, et au fil des plages l'intimité de la musique de chambre qui croiserait des univers de tensions radicales. Je ne vais pas poursuivre un vain catalogue pauvrement descriptif, mais plutôt vous inciter à découvrir ces paysages aussi riches que mystérieusement imprévisibles. Au fil des plages vous croiserez un thème d'Ellington, un autre de Coltrane, une mélodie de Jarrett, sans oublier de multiples hommages travestis d'anagrammes autour des noms de musiciens inspirateurs. Un petite incursion sur Bandcamp vous permettra de goûter cette chasse aux mystères de l'admiration. Et un tour du côté de Youtube vous procurera un avant-ouïr qui devrait vous donner le goût de persévérer dans ce labyrinthe hautement créatif, et très jouissif.

Xavier Prévost 

 

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