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24 octobre 2018 3 24 /10 /octobre /2018 08:55

Pierrick Menuau (saxophone ténor, direction artistique), Marc Thomas (voix), Yannick Neveu (trompette), Michaël Joussein (trombone), Guillaume Hazebrouck & Dominique Lofficial (piano), Simon Mary (contrebasse), Morad Benhammou(batterie)

Angers, 18 février et 30 juillet 2007

Black & Blue BB 2069 2/Socadisc

 

Sous titré 'Cole Porter Music feat. Marc Thomas', ce disque est un hommage rétrospectif au chanteur Marc Thomas, disparu en 2015. Ces interprétations du répertoire de Cole Porter, développées dès 2003 en sextette sur des arrangements de Geoffroy Tamisier et Dominique Le Vodec, avaient fait l'objet avec le chanteur, en 2007, d'enregistrements demeurés inédits. Le traitement du répertoire de Cole Porter se fait de manière très ouverte : introduction 'vieux style' pour Just One Of Those Things avant un virage stylistique qui conduit plus d'une décennie au-delà, avec phrasé libre, solo caracolant de saxophone, envolée de trombone et déboulé joyeux de batterie. Vient ensuite, après une délicate intro de piano, à l'ancienne, un bel arrangement de Geoffroy Tamisier sur You'd Be So Nice To Come To. Le chanteur ne nous fera pas oublier Helen Merrill, mais il servira le texte et la musique, et l'arrangement portera l'équipée vers les impros (sax, piano) dans l'atmosphère détendue qui convient à ce thème. Il en ira ainsi de plage en plage, avec scat enflammé sur Easy To Love, et épisode instrumental en duo saxophone-piano, langoureux, mais subtil, sur Every Time We Say Goodbye, en compagnie de Dominique Lofficial, présent sur ce seul titre, et complice de longue date pour le saxophoniste. Puis ce seront des effets de masse en petit comité, et impro vocale fluide, sur All Of You ; exposé rêveur, et très ouvert, pour What Is This Thing Called Love, avant un déboulé collectif. Et la conclusion se fera sur I've Got You Under My Skin : le piano commence à se désaccorder, mais l'esprit de cette musique est là ; et chez Cole Porter, l'esprit importe : texte et musique sont toujours pleins de subtiles nuances et d'humour discret. Belle idée donc que de publier ces enregistrements, et bel hommage au chanteur.

Xavier Prévost

Pierrick Menuau donnera ce répertoire en septette, avec le chanteur Valéry Haumont, le 25 octobre 2018 au Théâtre Chanzy d'Angers

http://www.jazzpourtous.com/concert/216-pierrick-menuau-cool-porter-septet.html?PHPSESSID=69738227b678c71905ea9b43adfecbf9

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18 octobre 2018 4 18 /10 /octobre /2018 17:32

Dmitry Baevsky, saxophone alto, Jeb Patton, piano.

27 mars 2018. Studio Gil Evans. Amiens. Jazz & People/Pias.

Cette année aura été festive pour les amateurs de duo saxophone alto-piano. Au début de l’été, Lee Konitz, qui s’était livré à cet exercice intime en 1982 avec Michel Petrucciani (Toot Sweet. Owl) dialoguait avec Dan Tepfer  (Decade-Verve) dans un climat serein et aérien. Avec les duettistes Dmitry Baevsky, altiste et Jeb Patton, pianiste, c’est une toute autre affaire. Non pas que les sommets ne soient pas là aussi atteints, mais ces deux quadragénaires, le russe et l’américain s’expriment dans une relation de complicité vive et joyeuse. Ils se connaissent depuis une décennie, pratiquant leur art sur la scène new-yorkaise. Ils partagent cette même vision du jazz, rencontre de la tradition et de la modernité sans excès. « Je tiens enfin à rester fidèle à ce que je considère comme l’essence même du jazz : le swing ! En clair, une mélodie forte, un propos limpide, une harmonie intéressante » confiait à Libération le saxophoniste natif de Saint Petersbourg. Le choix du répertoire dans We Two répond à cette conception. Une seule et unique composition de Baevsky (Something for Sonny) pour des reprises de Cole Porter (All Through The Night, You’d Be So Easy to Love), Charlie Parker (Quasimodo), Duke Ellington (délicieux Le sucrier velours) et un hommage du pianiste à l’un de ses « patrons », Jimmy Heath (The Serpent’s Tooth). L’altiste a écouté Parker, Stitt, Rollins, le pianiste Sir Roland Hanna, qui fut son professeur et aussi McCoy Tyner. Autant de références glorieuses que l’on retrouve dans ce duo vif-argent qui donne ici un album de belle facture.
Jean-Louis Lemarchand
 Dmitry Baevsky et Jeb Patton seront vendredi 19 octobre au Sunside (75001) à 21 h pour un concert donné dans le cadre du festival Jazz sur Seine.

@Eric Garault

 

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18 octobre 2018 4 18 /10 /octobre /2018 07:32
ANDY EMLER MEGAOCTET A MOMENT FOR

ANDY EMLER MEGAOCTET

A MOMENT FOR

Album disponible le 5 octobre 2018 sur le label LA BUISSONNE / PIAS  http://www.labuissonne.com

Parution le 16 Octobre du DVD du film de Stéphane Jourdain AU SON DE SA VOIX par La HUIT, avec captation du concert du Mégaoctet au PARC FLORAL le 24 JUIN 2017

http://www.andyemler.eu/dvd-andy-emler-au-son-de-sa-voix-production/http://www.andyemler.eu/dvd-andy-emler-au-son-de-sa-voix-production/

 

Ce DVD convient à tous ceux qui veulent voir et entendre du live, mais aussi à ceux qui recherchent une analyse précise du compositeur, plus pointue évidemment que la meilleure chronique. Quel meilleur critique que le pianiste lui même...

Merci à la Huit de nous donner ce témoignage de l'un des meilleurs pédagogues de cette musique.

Une leçon de musique plus encore que de jazz, en une heure de concert, comme si vous y étiez, bien mieux encore qu'en live au Parc Floral (pardon) car la caméra suit les musiciens de très près, multipliant les plans et gros plans sur chaque musicien, leur instrument, par exemple les crotales de F. VERLY, la trompette cassée et recourbée de Laurent Blondiau ( le Belge du groupe), les sourires échangés dans une formidable communion...

Le concert est commenté très sérieusement par Andy Emler avec tout de même des remarques malicieuses, toujours pertinentes du pianiste chef de meute, compositeur, orchestrateur, depuis "Die Coda" le morceau introductif de chaque musicien jusqu'au "Flight back" final, résultante de tous les thèmes entendus. Il explique pratiquement plan par plan (un régal) comment la musique se fait, évolue, se fabrique à 9, entre écriture et improvisation, sans que le public se rende vraiment compte du passage de l'un à l'autre. Il nous accompagne dans le déroulé de ce concert du Parc Floral qui commence au coucher du soleil et se termine à la nuit sans que l'on ait senti, là encore, la transition.

Un concert de près d'une heure, en 7 morceaux, qui fait la part belle à chacun des musiciens virtuoses, tous solistes qui composent ce grand format créé en 1989. Deux musiciens sont restés, de la mouture originale, le batteur Eric Echampard et le saxophoniste alto Philippe Sellam, mais beaucoup font partie du Mégaoctet depuis très longtemps. Voilà une génération de musiciens nourris de toutes les musiques du XXème siècle: une étiquette à rallonge qui inclut funk, binaire, jazz, metal, jazz rock, classique, ragamuffin, musique africaine sans oublier le goût des musiques répétitives mais improvisées! 

Quant à la signature du chef, elle pourrait se décomposer en un sens inné du groove ( ce terme intraduisible ) et un amour de l'écriture contrapuntique, une écriture savante qui "déménage" pour définir un langage où chacun se sent à l'aise dans l'ensemble. Un amour des citations ( Syrinx de Debussy dans "Five Series" ) et même autocitations (on apprend ainsi qu'Andy Emler place toujours un fragment de "J'ai du bon tabac" dans ses partitions. Il doit bien y avoir aussi des bribes de son cher Ravel). Une musique qui s'écoute avec les yeux comme dans le duo final de Verly et Echampard sur le rappel très festif "Crouch, touch and engage", titre et compo d'un album précédent qui rappelle les recommandations de l'arbitre de rugby avant la mêlée.

Dans cette suite de pièces, à la mise en place incroyable,  chacun dispose de "réservoir de notes" pour des petites impros, avec des gimmicks, comme ce son unique à la fin de chaque morceau, après le silence. Chaque morceau permet à un soliste de donner son maximum, avec une prise de risque sincère de l'improvisateur qui sait aussi écouter les autres. D'où des morceaux de bravoure qui mettent en valeur les soufflants, la rythmique, le pianiste seul restant plus en retrait .

Pour tous ceux qui aiment le jazz et la musique, un DVD absolument incontournable. S'il n'y avait qu'un DVD à garder ....ou plus généreusement, si sur la fameuse île déserte, on pouvait emporter des DVDs, il ferait partie de la précieuse liste.

 

Sophie Chambon

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18 octobre 2018 4 18 /10 /octobre /2018 07:10
PANNONICA, A TRIBUTE TO PANNONICA

PANNONICA, A TRIBUTE TO PANNONICA

Sortie 19 OCTOBRE

LABEL CRISTAL RECORDS/DISTRIBUTION SONY MUSIC ENTERTAINMENT

http://www.cristalrecords.com/albums/

Elle était belle, riche, élégante...et un peu excentrique pour une Rothschild ...

 

C'est ainsi que commence cet hommage à Pannonica de Koenigswarter, cette femme singulière et fascinante qui fut la confidente et la mécène des plus grands jazzmen américains des années 50 et 60. Un album simple composé d'un CD assorti d'un livret de 20 pages, avec des photos Polaroïd prises par la baronne elle même, soit un épatant "portrait de famille".

Après une première existence trépidante et aventureuse pendant la guerre (engagée dans les Forces Françaises Libres dès 1940, devenue femme d'ambassadeur après guerre), elle change radicalement de vie et s'installe à New York en 1952 . A 39 ans, elle devient la protectrice et la muse de tout ce que le jazz compte d'important : Duke Ellington, Teddy Wilson, Bud Powell, Miles Davis... Charlie Parker se réfugia chez elle pour mourir, et Thelonius Monk, rencontré en 1954, vivra chez elle les neuf dernières années de sa vie dans sa "Cathouse" (elle adorait les chats comme en témoigne une photo célèbre où elle pose sur son lit, entouré de tous ses animaux). Elle fut aussi l'agent des Jazz Messengers et du batteur Art Blakey. Connue de tous, elle allait, tous les soirs, écouter du jazz dans les clubs new yorkais, du Five Spot au Village Vanguard, du Minton's Playhouse au Birdland.

Ce "tribute album" coordonné par Yann Portail/L'Atelier Musical, suivi par Fred Mijeon pour le label Cristal records, le label de tous les jazz, est constitué de dix compositions, toutes annoncées par la baronne elle même qui donne le "line up", Chacune d'elles porte dans son titre la référence à "Nica", le petit nom affectueux de Pannonica, du formidable "Nica's tempo" de 1955 du saxophoniste alto et compositeur Gigi Gryce avec un solo plus que vigoureux du batteur Art Blakey,  à "Nicaragua" de 1967, du pianiste Barry Harris qui occupe toujours la Cathouse, sur les bords de l'Hudson, trente ans après la disparition de la baronne, enn 1988. Mécène un jour, mécène toujours...

Travail de mémoire et "labour of love" de son fils Shaun et de sa petite fille Nadine de Koenigswarter, cette succession de compositions toutes plus belles les unes que les autres (une délicieuse ballade "Theme for Nica" du pianiste Eddie Harris, les archi-célèbres "Pannonica" de T.S Sphere, ou "Nica's Dream" du pianiste Horace Silver, le délicat "Tonica" du trompettiste Kenny Dorham ...) composent un bouquet des plus fleuris.  Plus que "tombeau" au sens classique du terme, cet album, agrémenté de la sublime photo de couverture en noir et blanc, au grain si lumineux, prise à Londres en 1939 ( Harlip LTD) digne des clichés du studio Harcourt,est un puzzle vif et brillant qui reconstitue une figure emblématique du jazz.

Un album précieux et assurément nostalgique, une  "compil" convainquante  qui trace non seulement un portrait de cette grande dame (blanche) du jazz qui lutta contre la ségrégation à sa façon, mais aussi un tableau vivant du jazz de la grande époque, du bop au hard bop.

NB: pour les collectionneurs une édition de luxe (carnet à l'italienne de 2CDs, soit 1h30 de musiques, avec plus de compositions, sort ici :

 

http://www.cristalrecords.com/albums/pannonica-edition-deluxe/

 

Sophie Chambon

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15 octobre 2018 1 15 /10 /octobre /2018 09:17

 

Émile Parisien (saxophone soprano), Jozef Dumoulin piano, piano électrique), Fabrice Moreau (batterie), Stéphane Kerecki (contrebasse)

Meudon, 5-7 juin 2017

Incises INC 002 / Outhere

 

Une idée, un pari : reprendre, avec un groupe de vrais solistes de jazz, quelques jalons de la 'French Touch' électro, Daft Punk bien sûr, mais aussi Phoenix, Air, Chassol, Kavinsky, Justice et M83, bref tout ce qui, de Versailles à Neuilly en passant par Paris (mais aussi Antibes ou la Seine-Saint-Denis), s'est mijoté pour faire remuer les dance floors, ici et ailleurs. Et le résultat est étonnant : nos sorciers de la musique vraiment vivante -entièrement faite à la main- mettent du lyrisme, de l'expression, de l'improvisation là où nous n'attendions, incrédules et curieux, que le traitement d'un nouveau genre de standards. Évidemment les artisans de cette métamorphose sont tous des orfèvres, comme leaders dans leurs groupes respectifs mais aussi comme sidemen . Et ce sont ces qualités qui leur permettent de faire musique de tout bois, et leur donne cette faculté de faire jazz avec ce matériau pour le moins inattendu. All I Need, du groupe Air, se révèle un tendre ballade offerte aux improvisations du contrebassiste et de ses amis. Et si dans Playground Love, de la même source, Jozef Dumoulin fait pendant quelques instants donner un petit peu de l'électronique qui exalte son piano électrique, on reste dans la force expressive d'un jazz de solistes quand il fait parler le piano acoustique, et que le sax lui succède. Et même Harder, Better, Faster, Stronger de Daft Punk vous prend un visage humain, une sensibilité incarnée : miracle du jazz, vous dis-je. Je ne détaillerai pas chaque plage mais l'expérience valait d'être tentée, elle est concluante, riche de sensations nouvelles pour ceux qui connaissaient le matériau originel, et d'observations fécondes pour les chenus dans mon genre pour qui les titres d'origines dormaient du sommeil tranquille où les tenait mon ignorance. À écouter donc, pour les amateurs, comme un vrai bon disque de jazz... à la française !

Xavier Prévost

Le groupe est en concert à Paris au Duc des Lombards le 16 octobre 2018 à 21h, entrée libre dans le cadre des showcases de Jazz sur Seine

Un avant-ouïr sur Youtube

https://www.youtube.com/watch?1&v=hDSA9dcNPkU


 

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14 octobre 2018 7 14 /10 /octobre /2018 19:46

 

Edward Perraud (batterie, compositions), Bruno Chevillon (contrebasse), Paul Lay (piano)

Malakoff, janvier 2018

Label Bleu LBLC 6726 : l'autre distribution

 

Quand un batteur-percussionniste-compositeur, et amateur de concepts autant que de sensations, envisage le très canonique trio de jazz (piano/basse/batterie), que peut-il imaginer ? Dans le cas d'Edward Perraud, l'espace est (grand) ouvert. D'abord il s'entoure de partenaires du plus haut vol, quoique de générations distinctes. Ensuite il plonge dans les méandres de son esprit, lesquels (à la faveur d'un rêve.... réel ou rêvé, le rêve ?) lui suggèrent un itinéraire conceptuel par exploration systématique des 12 intervalles possibles dans une gamme chromatique. Joli concept, joli projet, qui va se déjouer de toute emprise formaliste. La musique est limpide, le déroulement au fil des plages plein de surprises, mais aussi de cohérence dans le cheminement : pas de formalisme mais une forme ! Si la première plage commence par la batterie seule, cela ne dure que sept secondes, le temps d'installer un rythme à multiples rebonds sur lequel les trois compères vont s'amuser, en toute créativité, sur un canevas qui paraît d'une évidente simplicité. Tout sera à l'avenant : vivant, sensuel, jusque dans les phases les plus sophistiquées. Dans le texte d'accompagnement, Edward Perraud apparente Monk à la théorie de la relativité, à propos de la composition intitulé Space Time. Et l'on est bien tenté de le suivre dans cette digression plus esthétique que scientifique car l'intervalle de septième mineur, quand le cymbale installe un temps qui paraît absolu, va mettre du relatif, et de la relation, dans cette cosmogonie : un nouveau monde sonore (qui croise furtivement Monk en chemin) se crée sous nos oreilles étonnées. Et la plage suivante, Tocsin (l'une des rares à être commentée par le compositeur-batteur dans le livret du CD), va offrir une autre interprétation de l'espace, celui, écrit-il «qu'il y a entre le battant de la cloche et la cloche, la baguette et l'instrument, le marteau et la corde, le doigt et la touche». Ce sera aussi l'occasion, après presque une minute d'un espace sonore défini par la percussion seule, puis par le trio, d'un solo à l'archet, très sombre, de Bruno Chevillon. Sombre aussi sera la dernière plage, Singularity, également évoquée par Edward Perraud comme «le trou noir -dénommé ''singularité en sciences'' – qui n'est ni trou ni noir […]. L'idée de la mort elle-même ne résiste pas à cette irréfutable, inexorable attraction». N'allez pas croire que tout le disque s'enferre pour autant dans une spirale dépressive : L'âge d'or, qui commence comme un thème simple en majesté, à la façon du thème royal de L'Offrande Musicale (de Bach), va se métamorphoser en une sorte de chanson lente et lumineuse. Just One Dollar, par escalade de demi-tons, va nous conduire vers un espace sériel. Melancholia, après un roulement de tom, va nous donner l'illusion de cheminer autour du minuit de Thelonious Monk, mais c'est déjà ailleurs que la musique nous entraîne. Comme ses comparses déjà cité, Paul Lay s'insère magnifiquement dans cet univers où la finesse et la subtilité fond bon ménage avec le plaisir, palpable, du jeu : une belle leçon de trio, en somme, selon des règles rénovées par l'imagination. Et le livret présente des photos du leader, artiste polymorphe dont l'œil est aussi acéré que l'oreille !

Xavier Prévost

Le trio est en concert le 15 octobre 2018 à Paris, au Studio de l'Ermitage, et il sera le 15 mars 2019 au festival d'Amiens

Paroles du compositeur, et musiques, sur Youtube

https://www.youtube.com/watch?v=wpIenUHtRXo

https://www.youtube.com/watch?v=UtiQAs2qxpA

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14 octobre 2018 7 14 /10 /octobre /2018 09:25

Retour Salle Gaveau, en solo, pour MARTIAL SOLAL, qui enregistra dans ce lieu deux disques mémorables, en trio et en 1962, puis 1963. Réservez votre soirée du mercredi 23 janvier 2019 à Paris 

Xavier Prévost

http://www.sallegaveau.com/spectacles/martial-solal-piano-solo

 

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6 octobre 2018 6 06 /10 /octobre /2018 15:58

David Chevallier (guitare électrique, guitares acoustiques à 6 & 12 cordes)

Nantes, Le Grand T, 6 octobre2017

ayler records AYLCD-157 / http://www.ayler.com/david-chevallier-valentin-ceccaldi-zebres.html

 

À l'intérieur du CD, une phrase de René Char, et un poème de Robert Desnos. Au verso cette maxime de Mai 68, cueillie sur les murs dotés de parole(s), et qui serait détournée d'un certain Donatien Alphonse François que l'on appelait Sade : «La liberté est le crime qui contient tous les crimes. C'est notre arme absolue ! ». La couleur est clairement annoncée : libres comme l'air, comme l'instant irrépressible, comme le désir et le goût d'aller chercher, au delà de la limite, ce que certains croiraient impossible.

Deux instrumentistes-improvisateurs-compositeurs, deux musiciens hors norme, et prêts à toutes les aventures. Des aventures, le guitariste, qui a une génération d'avance, en a vécu des palanquées, mais son jeune confrère violoncelliste n'est pas en reste, car il met les bouchées doubles. Ici l'on improvise. Une note, une phrase, sont lancées comme une bouteille à la mer, et dans l'instant l'idée musicale fructifie, s'évade et se métamorphose par la grâce du dialogue. Si j'osais, sans crainte du cliché, j'écrirais «C'est magique ! ». C'est écrit, et j'assume, mais au delà de la commode formule qui permet de tenter d'exprimer l'indicible, c'est simplement l'expression d'une évidence : dans cette rencontre, il se passe ce que parfois (aussi souvent que possible !), l'improvisation sans filet produit de bonheur musical, aussi immédiat que résistant à l'analyse de multiples écoutes. Un vrai grand moment de musique improvisée !

Xavier Prévost

Le duo jouera le lundi 8 octobre à 19h30 au Théâtre de L'Alliance Française, 101 Boulevard Raspail, à Paris (75006) pour l'enregistrement public de l'émission 'À l''improviste' de France Musique (en première partie le duo Élise Dabrowski-Sébastien Béranger)

https://www.maisondelaradio.fr/evenement/emission-en-public/limproviste-25

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6 octobre 2018 6 06 /10 /octobre /2018 11:47

Cristal records 2018

sortie le 19/10

Kurt Rosenwinkell (g), Jan Praz (sax), Rémi Fox (sax), Carl-Henri Morisset (p), Tomasz Dabrowski (tp), Riccardo del Fra (cb), Jason Brown (dms)

Le légendaire contrebassiste Riccardo del Fra, actuel responsable du Département Jazz du CNSM a toujours été un musicien sans frontières et sans barrières, qu’elle fussent géographiques ou musicales. On l’avait laissé avec un très bel hommage à Chet Baker dont il fut compagnon de route, on le retrouve ici avec une musique d’une formidable ouverture, entouré de musiciens venant de tout horizon et de tout âge.
C'est un album qui se mérite et sur lequel il faut revenir et revenir encore. A la première écoute on est surtout frappés par les éblouissantes envolées de Kurt Rosenwinkell, le grand guitariste américain prompt à allumer  la braise à coup de sons distordus et de reverbes enveloppantes (parfois très Metheniennes comme sur The sea behind), véritable orfèvre virtuose de l’improvisation. Et tout l’art de Riccardo Del Fra est d’avoir réussi à intégrer le guitariste à l'ensemble dans un entremêlement de chorus et d'insertion dans la masse orchestral, en totale fusion comme sur ce petit chef d’oeuvre d’écriture, Wind on a open book.
Au fur et à mesure des écoutes successives, des pépites surgissent. De véritables tapis volant sur lesquels prennent place des musiciens de haut vol. Deux saxs magnifiques que se répartissent le puissant Jan Prax ( Allemagne) et le jeune Remi Fox ( France) .
C’est sur des casse-tête  rythmiques ( Street scene) ou des méandres  harmoniques sur lesquels émergent de splendides solis comme sur ces envolées d'oiseau sur the Sea behind  qui révèlent une écriture splendide d'une grande richesse  harmonique. Et que dire de la brillance de Tomasz Dabrowski (Pologne) qui apporte une puissance éclatante à l’ensemble.

"Moving  people" où se mêlent un jazz très américanisé et moderne ( on pense parfois à la musique de Chris Cheek p.ex) à une pop épurée est un album généreux et ouvert.
Résolument Open Mind.


Prochains concerts
22 novembre : Les Trinitaires (Metz(
29 et 30/11 et 1/12 : Sunside feat.Kurt Rosenwinkell ( Paris)
2/2 : Radio France   (Paris)

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3 octobre 2018 3 03 /10 /octobre /2018 21:33

Moins qu’un chien
Charles Mingus, traduction de Jacques B.Hess. collection Eupalinos. Editions Parenthèses. 272 pages. 12 euros.


Voici une réédition qui s’imposait. Le classique des classiques Moins qu’un chien, autobiographie hautement romancée et fortement engagée de Charles Mingus (1922-1979) n’était plus guère disponible. Publié pour la première fois en 1982 l’ouvrage a fait l’objet de cinq rééditions et s’est déjà écoulé à plus de 20.000 exemplaires, précisent les Editions Parenthèses.
 Les lecteurs retrouvent la rage du contrebassiste traduite avec talent par un contrebassiste Jacques B.Hess  (1926-2011) au fait des subtilités du jazz (Hess-O-Hess. Chroniques. Editions Alter Ego) et de la langue américaine.  Dans un avis aux lecteurs, Mingus remercie celui qui a collaboré à la rédaction de l’ouvrage, Nel King « probablement le seul Blanc qui en était capable ». Le ton est donné : Moins qu’un chien est un ouvrage qui mord. Charles Mingus piquait toujours une colère quand on l’appelait Charlie : je me dénomme Charles, Charlie c’est un nom de chien !
Sorti aux Etats-Unis en 1971, Beneath the Underdog (éditions Alfred A.Knopf) n’a rien perdu de sa puissance, pamphlet contre les oppressions de tous genres.  Une œuvre littéraire majuscule à la hauteur du génie créateur d’un compositeur toujours révéré:  ces derniers mois, pas moins de trois albums d’hommages ont été publiés par des jazzmen français, Géraud Portal, Jacques Vidal, Philippe Chagne.
Jean-Louis Lemarchand

 

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