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29 août 2019 4 29 /08 /août /2019 12:47

Enregistrement au studio Midi Live (95) les 2 et 3 juin 2018. Compositions et arrangements de Christophe Dal Sasso. Julien Alour, Joël Chausse, Quentin Ghomari (trompette, bugle), Jerry Edwards, Denis Leloup (trombone), Bastien Stil (tuba), Dominique Mandin, Sophie Alour, David El-Malek, Thomas Savy (saxophones, clarinettes, flûte), Christophe Dal Sasso (flûtes, direction), Pierre de Bethmann (piano), Manuel Marchès (basse), Karl Jannuska (batterie).

 

 

L’engagement (et engouement) de Château Palmer, grand cru du Médoc, pour le jazz n’est pas un secret. Chaque année, depuis 2010, l’appellation Margaux invite des jazzmen pour célébrer son dernier millésime : la liste laisse rêveur, Jacky Terrasson, Michel Portal, Yaron Herman, Emile Parisien, Daniel Humair, Archie Shepp. Le directeur général du domaine, Thomas Duroux a décidé de commander une œuvre à Christophe Dal Sasso pour célébrer les deux cents ans de la propriété rachetée en 1814 par un major général anglais, Charles Palmer à Marie de Gascq**.

 

 

Christophe Dal Sasso avait à respecter une feuille de route, relève Vincent Bessières, patron du label Jazz & People dans un livret détaillé : retracer dans une suite pour big band « la longévité du domaine » en évoquant quelques-uns des chapitres les plus marquants de son histoire. Présentées sous une forme chronologique, les onze compositions traitent des riches heures et des déboires d’un vignoble qui traversa la crise du phylloxera et du mildiou, changea plusieurs fois de mains, adopta la culture en biodynamie.
Mouvements d’ensemble et solos alternent dans une suite riche en couleurs qui témoigne de l’imagination du compositeur et de la qualité de chacun des interprètes. Une œuvre (majestueuse) à déguster sans modération. Formidable.

 

Jean-Louis Lemarchand

 

*Christophe Dal Sasso, ‘DAL SASSO BIG BAND, THE PALMER SUITE’. Sortie le 30 août 2019. Jazz & People/PIAS – JPCD819006.

 

**Xavier Prévost, contributeur régulier des DNJ, conseille à nos lecteurs de se référer à la thèse de doctorat d'état du professeur René Pijassou (Le Médoc, un grand vignoble de qualité, Taillandier 1980) et spécialement les pages 515-516 du tome I sur les classements de 1741 et 1775 (avant le fameux classement de 1855) quand le domaine appartenait au Sieur de Gascq.

 

©photo Julien Magre et X. (D.R.)

 

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23 août 2019 5 23 /08 /août /2019 08:20

Abdullah Ibrahim (piano)

Söllhuben (Allemagne), 17 mars 2019

Enja ENJ-9676 2 / l'autre distribution

 

Un concert dans une petite salle bavaroise, région où le pianiste a désormais des attaches. Un savant mélange de thèmes anciens et de compositions inédites, le tout enchaîné avec la fluidité qui lui est coutumière. On pense immanquablement aux solos d'avant, ceux du temps où il s'appelait Dollar Brand (notamment «African Piano», 1969, Japo/Ecm). Les accents sont moins vifs, le tempo plus apaisé, mais l'atmosphère persiste : dérive harmonique, glissement d'une tonalité à une autre, d'un climat méditatif à une tournerie obsessionnelle. Bref c'est une sorte de 'bilan prospectif', une manière de parcourir le passé à la lumière de l'instant, tout en gardant l'œil ouvert sur les temps à venir. Une belle leçon de sagesse, et un beau moment de musique.

Xavier Prévost

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14 août 2019 3 14 /08 /août /2019 14:42

Franco D'Andrea (piano)

Rome, 20 septembre 2018

Parco Della Musica Records MPR103CD / Orkhêstra

 

Un solo exemplaire, en cela qu'il rend compte globalement de l'identité musicale de Franco D'Andrea. On sait le pianiste italien attaché aux composantes fondamentales de la musique de jazz (prépondérance de la syncope, swing, rôle de l'improvisation....), et on le connaît aussi comme prospecteur passionné des avant-gardes musicales, des connexions avec les musiques africaines, etc.... Et ce double disque en solo, enregistré au cours d'une seule journée à l'auditorium du Parco Della Musica, et sous titré «Morning Suite» (CD 1) et «Afternoon Suite» (CD 2), restitue de la façon la plus fluide, d'une plage à l'autre (ou à l'intérieur d'une même plage) ce double tropisme. On y chemine, de plage en plage, entre des standards canoniques (Tiger Rag, Livery Stable Blues, Saint Louis Blues....) et des improvisations-compositions issues de la pensée du pianiste dans le bonheur de l'instant. C'est libre et brillant (ou brillant et libre, au choix), et en écoutant cette formidable liberté à l'œuvre dans une parfaite maîtrise de l'instrument, je pense à Martial Solal. Et ce n'est pas un hasard : je garde un souvenir intense d'un concert du Festival de Jazz de Paris qui rassemblait au Théâtre de la Ville, en octobre 1983, trois pianistes (Martial, Franco, et le britannique John Taylor) et trois pianos. Et Martial a aussi joué en duo avec le pianiste italien en d'autres circonstances. Je suis frappé par la liberté insolente de Franco D'Andrea, par sa pertinence musicale de chaque instant, son goût réjouissant de la pirouette et sa faculté de retomber toujours sur la note et le temps qui conviennent. Le pianiste nous a offert ces dernières années un certain nombre de disques (quelques occurrences sur le site des DNJ : http://lesdnj.over-blog.com/2015/11/franco-d-andrea-three-concerts-live-at-the-auditorium-parco-della-musica.html , http://lesdnj.over-blog.com/2016/06/franco-d-andrea-elecrtric-tree-trio-music-vol-i.html ….), et il se maintient constamment à un niveau d'invention, de liberté et de jubilation pianistique qui force l'admiration. Alors oui, sans réserves, VIVE FRANCO D'ANDREA !

Xavier Prévost

 

Un avant-ouïr sur Youtube

https://www.youtube.com/watch?v=zpFGXE0k0p8&list

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13 août 2019 2 13 /08 /août /2019 21:27

 

On se souvient peut-être du millésime 2017, publié juste avant l'été 2018, et alors chroniqué dans nos colonnes ( http://lesdnj.over-blog.com/2018/06/jazz-et-vin.en-italie-du-nord-est.html ). La fin du printemps 2019 nous a offert une nouvelle fournée de ces concerts, toujours captés dans des domaines viticoles du Nord-Est de l'Italie. Il fallut au chroniqueur attendre le paisible repos aoûtien (on préfèrerait écrire augustinien, mais cela pourrait prêter à confusion....) pour approfondir la première écoute rapide de juin et déguster, comme il se doit.

 

'WINERY SERIES' Cam Jazz/ Pias, 6 CD

Tous ces disques ont été enregistré en concert dans des domaines viticoles de Vénétie-Frioul-Julienne, entre le 4 et le 9 juin 2018. L'aventure commence le 4 juin au Domaine Livio Felluga de Brazzano di Cormòns. Les protagonistes sont le pianiste Huw Warren et le saxophoniste Mark Lockheart, un duo britannique pour une musique très ouverte, lyrique à souhait, plutôt mélancolique, avec parfois des emballements qui fleurent bon le jazz cursif et les échappées tristaniennes.

Le lendemain, au Domaine Tonutti de Tavagnacco, c'est un duo transalpin : Gabriele Mirabassi à la clarinette, et Enrico Zanisi au piano, qui mêlent allègrement Robert Schumann, Scarlatti, et Cole Porter, avec un petit tour du côté de Besame Mucho. Dans Schumann on s'évade parfois vers l'impro, et au fil des plages liberté et expressivité sont souvent de mise. Un beau duo, un rien corseté parfois, mais sans dommage pour notre plaisir.

C'est ensuite le tour d'un duo plus inattendu, qui rassemble la pianiste Rita Marcotulli et le batteur-vocaliste mexicain (désormais romain) Isreal Varela. Ça chante et virevolte, avec parfois un parfum de musique expérimentale, et souvent un lyrisme presque torride. Très vivant, plein d'un charme profondément musical, c'est une invitation à l'échappée belle.

Le 7juin, au Domaine Gravner d'Oslavia, on entre de plain-pied dans le champ expérimental avec le Trio Ixi, et une improvisation en deux parties que nous rappelle (s'il en était besoin....) que parfois la musique improvisée est d 'une densité qui rivalise sérieusement avec la musique-savante-écrite-et-contemporaine. Il faut dire que Régis Huby (violon), Guillaume Roy (alto) et Atsushi Sakaï (violoncelle) sont trois orfèvres de l'impro, nourris par une complicité active exercée au sein du Quatuor Ixi. Comme un bouquet de beautés fugaces dont on se rend compte, minute après minute, qu'elles forment une œuvre cohérente.

Le 8 juin 2018, dans un chais de Rosazzo-Manzano, le violoncelliste (et vocaliste) Hank Roberts dialogue avec le tromboniste Filippo Vignato. Conversation vivante, pleine de rebondissements, où la variété des modes de jeu (et d'expression) nous entraîne en pleine exploration de l'imaginaire (le nôtre, le leur). Encore une belle expérience de musique vivante. 

Et enfin le 9 juin, c'est un groupe franco-italien ou plutôt italo-français, qui rassemble Francesco Bearzatti (au saxophone ténor et peut-être, furtivement, à la sanza), Benjamin Moussay (piano électrique), et Robert Gatto (batterie). C'est une sorte d'hommage au grand Coltrane, auquel on emprunte l'esprit de mélodies en forme d'hymnes religieux, pour une incandescence jamais démentie. Il y a aussi une variation très vive sur les harmonies de Giant Steps. Seule la dernière plage (Dear Lord/One Love ) évoque directement le répertoire coltranien, mais le souffle de l'esprit de 'Dear John' est constamment présent.

Belle conclusion pour un voyage dans les vignobles italiens, voyage qui respire la spiritualité autant que la convivialité.

Xavier Prévost

Infos : http://www.camjazz.com/winery-series.html/

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11 août 2019 7 11 /08 /août /2019 19:13

 

Dave Liebman (saxophones ténor & soprano, flûte), Richie Beirach (piano)

Zerkall (Allemagne), décembre 2016, août 2017

Jazzline N 77067 / Socadisc

 

Un double voyage des deux inséparables musiciens (50 ans d'amitié musicale !). Voyage dans l'espace avec un retour vers l'Allemagne où étaient leurs amis Walter Quintus et Ernst Bucher, auxquels chacun d'eux dédie une composition. Voyage dans le temps de l'histoire musicale (et de l'espace intercontinental....) avec une pérégrination très libre dans des œuvres marquantes, du siècle de Bach à celui de Bartók en passant par l'évocation de Mozart, Beethoven, Khatchatourian, Fauré, Scriabine, Mompou et Schönberg. Le premier CD prend prétexte d'œuvres qui ont en commun lyrisme, recueillement et densité pour cheminer librement dans l'improvisation : mouvement lent d'un concerto de Mozart, sonate de Beethoven, préludes de Bach ou de Scriabine, œuvres orchestrales de Fauré ou Schönberg.... Leur fréquentation ancienne et amoureuse de ces répertoires donne à Liebman comme à Beirach un sentiment de familiarité qui leur permet de partir à la dérive, comme ils le feraient sur un bon vieux standard. Mais c'est plus que cela : l'imagination des improvisateurs se nourrit des richesses de chaque pièce, relevant ici un détail qui sera source d'un nouvel émoi, et là une ouverture qui permettra quelque audace. Dans mon exemplaire dématérialisé, en fichiers numériques, Mompou désigne Fauré... et réciproquement. Mais ce n'est pas bien grave, le plaisir est sauf.

Le second CD se promène dans les six quatuors de Bartók, cueillant ici un fragment, là un ligne instrumentale, pour en faire la matière d'une création nouvelle. L'exercice est de haut vol car les deux compères sont coutumiers des cimes, et chaque note improvisée comme chaque réharmonisation est à la hauteur de l'enjeu. Jouissif !

Xavier Prévost

 

 

 

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6 août 2019 2 06 /08 /août /2019 00:32

Mathilde Hirsch et Florence Noiville. Editions Tallandier*.

 

Nina Simone (21 février 1933 - 21 avril 2003) aura été une formidable source d’inspiration, et pas seulement pour les chanteuses. Une abondante littérature est consacrée à cette voix majeure de la musique noire : aux côtés d’une autobiographie (‘I Put A Spell On You, The Autobiography of Nina Simone’ -Da Capo Press , 1991, avec Stephen Cleary. Version française, ‘Ne me quittez pas’. Editions de la Renaissance.1998), pas moins de trois biographies en langue anglaise et pour les ouvrages écrits en français, on relèvera notamment ‘Nina Simone, une vie’, (David Brun-Lambert. Flammarion 2005) et ‘Nina Simone’, roman, (Gilles Leroy. Mercure de France. 2013).

 

 

Pour cette nouvelle biographie, Florence Noiville (journaliste) et Mathilde Hirsch (réalisatrice), mère et fille dans la vie, ont recueilli de nombreux témoignages de personnes ayant connu l’artiste, comme sa fille, Lisa, (également chanteuse), Angela Davis, Toni Morrison, ou encore Raymond Gonzalez, un de ses managers.
L’ouvrage dresse un portrait vivant, détaillé d’une écorchée vive, engagée dans le combat pour les droits civiques, toujours prompte à clamer sa vérité sans s’embarrasser de diplomatie, habituée des éclats sur scène. Les exemples fourmillent dans cette chronique sans filtre relevant pour partie de la rubrique des faits divers et révélant une personnalité bipolaire- selon la terminologie d’aujourd’hui- et schizophrénique.

 

Quand Eunice devient Nina :
Les auteures reviennent évidemment sur cet événement majeur dans la carrière de Nina Simone, son échec au concours d’admission au Curtis Institute de Philadelphie le 7 avril 1951, qui ruinera son rêve de devenir pianiste concertiste classique. L’intéressée assurera toujours avoir été refusée en raison de sa couleur de peau. On n’en connaitra sans doute jamais les véritables raisons. Les archives de l’Institut dévoilent seulement que sur les 72 candidats présentant le concours de piano, seuls 3 furent admis. Cet échec conduira, chacun le sait, Eunice Kathleen Waymon à jouer dans les bars, à passer de Bach au blues, à se mettre au chant et à adopter le pseudonyme de Nina (la petite en espagnol, ainsi que l’appelait un petit ami hispanique) Simone (sans réelle explication même si bien plus tard, elle affirmera avoir voulu témoigner de son admiration pour Simone Signoret).

 

Mathilde Hirsch et Florence Noiville apportent également un éclairage sur un autre événement déterminant de ces premières années professionnelles de Nina Simone : l’enregistrement d’un album en décembre 1957 pour le label Bethlehem Records. Pour clore celui-ci, suggestion est faite de retenir ‘My Baby Just Cares For Me’, issue d’une comédie musicale de 1928, Whoopee !, de Walter Donaldson (musique) et Gus Kahn (paroles) (ndlr : celle-ci comprenait aussi 'Love Me ou Leave Me', futur autre grand succès de Nina). Nina juge cette chanson idiote et sans intérêt. Mais fatiguée, elle accepte. Elle ne se doute pas que c’est ce dernier morceau** qui retiendra le plus l’attention du public.
Sa carrière est lancée. Ses relations houleuses avec les maisons de disque aussi. Elle touche un chèque de 3.000 dollars pour le disque et signe à la va-vite un contrat renonçant à la propriété des bandes !  Elle s’en mordra les doigts des années durant, criera au vol … tout spécialement en 1987, quand Chanel reprendra le titre pour une publicité, relançant ainsi les ventes de ses albums.

 

Ainsi était Nina Simone, « celle qui nous a maintenus en vie » dans les années 60 dira le prix Nobel de littérature Toni Morrison, chanteuse au caractère bien trempé, voix et pianiste d’exception qui aura une revanche posthume : en mai 2003, le Curtis Institute lui décerne un diplôme Honoris Causa pour sa « contribution à la musique ».

 

Jean-Louis Lemarchand

 

*Mathilde Hirsch et Florence Noiville, “Nina Simone, Love Me or Leave Me”.  Editions Tallandier. Mai 2019. ISBN : 1021029106.

 

**Ce titre ouvre la sélection réalisée par Lionel Eskenazi, Nina Simone, the jazz diva. Coffret de 2 CD. Wagram. 2018 ...

 

 

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5 août 2019 1 05 /08 /août /2019 15:35
Le TREMPLIN JAZZ D'AVIGNON ouvre le 28 ème AVIGNON JAZZ FESTIVAL
PRIX DU PUBLIC  Nathan MOLLET trio

PRIX DU PUBLIC Nathan MOLLET trio

GRAND PRIX DU JURY  SHEMS BENDALI QUINTET

GRAND PRIX DU JURY SHEMS BENDALI QUINTET

Meilleur Instrumentiste Yaroslav Likachev du Daniel TAMAYO Quintet

Meilleur Instrumentiste Yaroslav Likachev du Daniel TAMAYO Quintet

Tremplin Jazz  au Cloître des Carmes, AVIGNON.

http://www.tremplinjazzavignon.fr

 

Retour à Avignon à la toute fin juillet, quand les murs se nettoient de leurs peaux d’affiches après que le festival de théâtre soit achevé.C’est à ce moment que l’association du Tremplin Jazz propose, dans le cadre exceptionnel du cloître des Carmes, concerts et tremplin européen. Commence alors le premier concours de jazz européen. Quoi de mieux que de glisser cette confrontation de jeunes talents au sein d’un festival estival? L’intérêt de ce concours européen, rare pour ne pas dire unique, est de rencontrer des musiciens du même âge, de créer des liens et de voyager ensuite dans les pays respectifs. Un « Erasmus du jazz», en somme.

Il n’est peut être pas inutile de préciser que c’est le premier concours de ce type créé en France, en 1993 : d’abord régional puis national, il est devenu international en 2000, profitant de la reconnaissance d’Avignon comme capitale culturelle européenne. L’association a reçu cette année une centaine de groupes qui proposaient leur maquette. Au final ne restent que six groupes européens à entrer en compétition dans la cour du Cloître des Carmes pendant deux soirées très courues et pas seulement parce qu’elles sont gratuites.

http://www.tremplinjazzavignon.fr/concours-europeen

C’est un cadeau fait au public local, attentif et connaisseur qui s’exprime également en votant. Et son choix, le Prix du Public rejoint très souvent celui du jury, le Grand Prix! Sera-ce encore le cas cette année?

De nombreuses pistes s’ouvrent aux jeunes musiciens aujourd’hui s’ils ont prêts à prendre des risques. En dépit de productions d’école un peu laborieuse, on entend souvent au tremplin des musiciens talentueux, en devenir. Ce qui confirme et justifie, au demeurant, la vocation d’un tremplin. Mais la première difficulté résulte lors de la présélection, qui peut poser problème. Pour l’avoir pratiqué, l’exercice est redoutable. Le souhait serait de réunir des groupes de chaque pays, lauréats de leurs tremplins nationaux respectifs. Les Européens du Nord sont bienvenus et toujours nombreux, la filière est bonne. Les Belges, souvent primés, sont des fidèles ainsi que les Allemands. L’Italie, l’Espagne ne sont pas souvent au rendez-vous. La Grande-Bretagne, Brexit ou pas, brille souvent par son absence…

 

31 juillet : Premier soir du Tremplin, cloître des Carmes, 20h 30.

  • PARALLEL SOCIETY QUINTET ( Irlande) Jan Enrik Rau (guitare, compositions), Yuzuha O’Halloran ( clarinette basse, saxophone alto), Luke Howard (piano et synthé), Eoin O’Halloran (basse), Hugh Denman (batterie)

  • BELUGAS QUARTET (France) Alain Siegel ( claviers), Renaud Collet ( flûte, saxophones), Fabien Humbert (batterie), Ahmed Amine Ben Feguira (oud)

  • NATHAN MOLLET TRIO (France) Nathan Mollet (piano), Dominique Mollet ( contrebasse, basse), Elvire Jouve ( batterie )

Dès la première soirée, y allait-il avoir équilibre entre les trois groupes ? De quoi satisfaire les goûts et esthétiques les plus divers du jury et du public?

Parallel Society proposa un patchwork de musiques diverses, de la gigue irlandaise aux tablas du Nord de l’Inde, selon les goûts du leader, le guitariste Jan Henrik Rau qui avoue encore sa prédilection pour le pianiste Richie Beirach. L’ensemble peine cependant à accrocher : ont-ils du mal à trouver leur rythme? L’ensemble manque de fluidité et d’aisance, d’une réelle cohésion. Le repertoire file et l’attention fléchit ...

Le deuxième groupe rémois, Belugas Quartet, joue la carte de l’originalité, de son nom à l’association assez improbable de certains instruments (oud, conques, flûte) qui peut laisser croire à une surprise, à des effets de timbres insolites et audacieux. Mais là encore, il ne se passe pas grand-chose, la forme autant que le répertoire ne sont pas convaincants, même avec la composition du «Serpentin du Temps».

La surprise vient avec le trio du jeune pianiste Nathan Mollet, âgé de quinze ans à peine, qui fait preuve d’une grande technique pour son âge, de naïveté et d’assurance dans sa présentation ( mais il a les défauts et les qualités de son jeune et bel âge). Il est admirablement soutenu par la rythmique (son père à la contrebasse, visiblement aux anges, et Elvire Jouve, une jeune batteuse dont la vivacité et la précision sont des plus convaincantes).

Un groupe qui joue vraiment, qui s’accorde avec élégance à la formule classique du trio, avec des compositions affirmées du jeune talent, certes un peu prévisibles, qui manquent encore de diversité : «Etoile filante», «Anubis», «La ronde des ombres», «Insolence». On peut aussi regretter de ne pas avoir entendu de standards qui sont toujours un exercice délicat mais révélateur. Le jury apprécie cependant, le public ne s’y trompe pas en tous les cas et il applaudit à tout rompre, saluant le trio d’une standing ovation. Tiens, tiens, aurait-on là le Prix du public? Le jury, souvent composé de musiciens, représentants de labels, tourneurs, directeurs artistique et de scènes de jazz, journalistes de la presse spécialisée, se livre à un premier débriefing, sous la présidence de la dynamique Marion Piras, à la tête de l’agence Inclinaisons (l’un des plus beaux catalogues de musiciens de jazz actuel). Le suspense reste entier et le public est invité à revenir le lendemain, à voter bien évidemment, d’autant que de nombreux prix ( Tee shirts, CDs…) sont offerts à l’issue du concours. 

1er août : Deuxième soirée du Tremplin Jazz

  • SALOMEA (Allemagne) Rebekka Salomea ( voix, compositions, effets), Yannis Anft (claviers, synthéthiseur), Olivier Lutz (basse électrique), Leif Berger ( batterie, drum pad)

  • Daniel TAMAYO quintet (Allemagne) Daniel Tamayo Gomez (guitare et composition), Moritz Preisler (piano), Simon Braumer ( batterie), Conrad Noll ( contrebasse),Yaroslav Likhachev (saxophone ténor).

  • Shems Bendali Quintet ( France) Shems Bendali (trompette), Arthur Donnot ( saxophone ténor), Andrew Audiger (piano), Yves Marcotte ( contrebasse), Marton Kiss (batterie).

Le lendemain entrent en scène trois nouveaux groupes dont deux Allemands, qui vont s’avérer très différents, bien que venant de Cologne, école réputée et vivier de la jeune génération.
Saloméa est assez étonnante, très différente de style et d’attitude des chanteuses repérées lors de précédentes éditions : elle ne minaude pas comme tant de ses consoeurs jeunes et moins jeunes qui pensent que le jazz vocal doit mettre en avant un certain glamour, elle ne rejoue pas non plus une pop acidulée trop influencée par Bjork, elle va sur les traces du hip hop avec des inflexions proches du cabaret parfois, de la soul et du funk, un mélange assez détonant qui révèle un parti pris, un choix affirmé et une façon bien à elle d’occuper la scène … qui tranche avec le trio qui la soutient, impeccable et stylé, qui manie également avec dextérité l’électronique et ses effets. Un groupe qui peut ne pas faire l’unanimité mais il s’est passé quelque chose. Sans chercher à séduire, Salomea s’investit dans son chant avec des compositions originales qui racontent sa vie : elle se livre de façon décomplexée, très honnête même si quelque chose résiste dans l’interprétation. Comme décalé et hors sujet pour le tremplin?

Sur le second groupe, les avis seront également très partagés. Certains reprochent au Daniel Tamayo quintet de former un ensemble inégal, sans direction, tiraillé par des duos au sein du quintet. Le soufflant, par moment, semble prendre les commandes dans ses alliances réussies avec le pianiste. Le leader, comme paralysé, ln’intervient vraiment à la guitare qu’au quatrième titre et lance le groupe sur la piste d’un jazz rock un peu dépassé . D’autres éprouvent une émotion réelle à l’écoute de certaines embardées de ce groupe peu conforme qui a pu prendre des risques, à l’énergie brouillonne mais vivante. Et à la jam organisée pendant les délibérations du jury, Daniel Tamayo retrouvera le plaisir de jouer ayant relâché la pression.

Le jazz advint enfin avec le dernier groupe qui sut s’approprier l’espace de cette belle nuit étoilée où ne soufflait plus aucun vent : voilà de jeunes instrumentistes très doués qui s’écoutent et s’entendent, savent gérer un son de groupe, très limpide, créent une musique subtile aux arrangements délicats, aux belles harmonies. Le trio rythmicien tire admirablement son épingle du jeu dans « Mad Train», sans l’aide des deux solistes, excellents, qui créent les plus beaux unissons qui soient. Il ne semble pas qu’il y ait dans le groupe des egos trop boursouflés mais de réels échanges et une communauté d’esprit et de jeu.

Mention particulière au saxophoniste ténor, même si le leader, très mature, montre une maîtrise réelle d’un univers qui découle du Miles période Gil Evans, évoquant même pour Frank Bergerot, Ambrose Akinmusire, ce qui n’est pas une mince référence. Un jazz certes daté mais terriblement attachant et tant pis si ce quintet n’ouvre pas(tout de suite) les nouveaux langages du jazz....Selon la formule consacrée, on oublia très vite qu’il s’agissait d’un tremplin pour écouter un concert, embarqué dans une croisière intersidérale. Avec élégance, ces jeunes musiciens surent séduire le public dans un silence révélateur.

Les jeux étant faits, le jury allait longuement délibérer, et leurs choix se partager assez équitablement entre les deux groupes les plus saisissants, remplissant le contrat du tremplin. Après une discussion des plus animées, le tout dernier groupe obtint le Grand Prix du Jury (enregistrement et mixage au studio de la Buissonne et première partie d’un concert du festival de 2020) et le prix de la meilleure composition «Anima» d’inspiration soufie. Quant au prix du meilleur instrumentiste, il revient au saxophoniste du Daniel Tamayo. Même si la jeune batteuse du trio de Nathan Mollet avait retenu toute notre attention, lors du premier soir. Elle reçoit d’ailleurs avec le groupe du jeune pianiste, le soutien du public qui lui attribue son prix et ce n’est pas une mince consolation. 

C’est la fin d’une belle édition avec des groupes de qualité, pas toujours originaux mais néanmoins talentueux et prometteurs. Le tremplin et le festival reposent sur un savoir-faire associatif et la générosité des bénévoles. Tous ceux qui sont venus au tremplin confirment que l’accueil chaleureux, simplement familial est l’un des atouts de la manifestation, mettant à l’aise candidats et jurys. Rendons encore une fois hommage à la formidable équipe de vrais amateurs qui se dépensent sans compter pour que la musique vive, et qu’on retrouve chaque année dans cette véritable fête entre amis.

Souhaitons à ce Tremplin Jazz sudiste de continuer longtemps cette aventure musicale chaleureuse et non sectaire. Et que cela jazze plus encore pour le rendez vous des trente ans, qui approche….

Un grand merci pour les photos de Claude Dinhut et de Marianne Mayen deux des quatre reporters-photographes et membres actifs de l’association.

Sophie Chambon

ELVIRE JOUVE DU TRIO Nathan MOLLET

ELVIRE JOUVE DU TRIO Nathan MOLLET

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27 juillet 2019 6 27 /07 /juillet /2019 13:11

Dans les Apéros-Jazz de 20h, encore de belles surprises cette semaine : le 24 juillet, le 'Synestet' de la clarinettiste Hélène Duret, jazz contemporain tissé de nuances, de surprises et d'esprit prospectif

Et le lendemain, dans un registre très différent, 'The Duke and The Dudes', un quartette sans batterie qui joue le répertoire de Duke Ellington dans des arrangements qui rappellent un peu la West Coast ou le 'Jazz Lab' de Donald Byrd et Gigi Gryce.

Sur la grande scène de l'Amphithéâtre d'O, très beau début de semaine le 22 juillet avec 'Slow', quartette suscité par Julien Touéri et Yoann Loustalot (avec Éric Surménian et Laurent Paris), tout en lenteurs, en nuances et en intensité : remarquable.

Le lendemain, une découverte pour beaucoup d'entre nous : le trio de la saxophoniste María Grand, Genevoise établie à New York associée à Linda May Han Oh à la basse, et Savannah Harris à la batterie. Formidable cohésion, vitalité extrême, et des phrases de saxophone sans esbroufe, mais qui nous égarent jusqu'au vertige.

Le mercredi 24 juillet, un événement : la trio du guitariste Danois Jakob Bro, entouré de Thomas Morgan et Joe Baron. Vertige encore, de l'infinie nuance à parfois l'effraction douce provoquée par le batteur : une véritable leçon de musique collective !

Et pour conclure le lendemain, la soirée que l'on veut festive (elle le sera) avec le pianiste-chanteur Ray Lema et le sextette de son récent album «Transcendance». Un bassiste et un batteur qui montrent un peu trop leurs muscles, mais des contrastes et de l'invention chez les solistes. Et le leader qui tisse sa toile, entre l'afro-jazz et une fibre plus personnelle, inclassable et féconde. Amphithéâtre bondé, auditeurs aux anges et, signe des temps, le batteur qui fait un selfie de lui-même et du groupe quittant la scène, avec en toile de fond le public debout....

Belle semaine, avec un regret : Radio France n'a pas enregistré ces quatre concerts, donc les auditeurs de France Musique n'en bénéficieront pas. Triste signe des temps là encore, quand les comptables asphyxient la musique vivante.

Xavier Prévost

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22 juillet 2019 1 22 /07 /juillet /2019 12:03

 

Retour à Montpellier après une édition 2018 manquée par le chroniqueur pour cause de polyarthrite : bonheur intégral ! Le cadre privilégié de l'Amphi du Domaine d'O, et les avant-concerts qui se sont déplacés, un peu plus bas, vers le Château d'O, sous les micocouliers. Dans ces concerts de 20h, une belle surprise le 19 juillet, le tout jeune guitariste (15 ans, et déjà un style, une maîtrise, une musicalité....) Roman Raynaud

et une confirmation le 15 juillet, avec le groupe de la contrebassiste Gabrielle Randrian Koehlhoeffer, laquelle était venue sur la grande scène en 2013 comme sidewoman dans le groupe de Joël Allouche.

Exceptionnellement le 14 juillet, le concert de la grande scène de l'Amphithéâtre d'O n'était pas à 22h mais à 20h30 pour cause de feux d'artifice dans les communes voisines. Sur scène l'Amazing Keystone Big Band dans son programme 'We Love Ella', avec la chanteuse Célia Kameni. Orchestre toujours impeccable et, depuis 2015 où ils s'étaient déjà produits dans ce contexte, la voix de la chanteuse s'est étoffée, prenant de la rondeur dans le timbre.

Le lendemain, Fidel Fourneyron «¿Qué volá?» , belle rencontre entre trois percussionnistes de La Havane et un septette de jazz : vibrant, hardi, riche d'émotions et de surprises.

Le 16 juillet, encore une belle surprise : le trio d'un pianiste finlandais, Aki Rassinen, que j'avais écouté sur disque mais pas sur scène. De l'espace, de l'ambition musicale, mais aussi une vibrante urgence. Beau choix dicté par la thématique générale du festival cette année : 'Soleil de Nuit ', les musiques du Nord de l'Europe.

Le jour d'après, c'est Magic Malik Jazz Association, avec un groupe qui relit à sa ma,ière des thèmes immortalisés par les jazzmen afro-américains (Wayne Shorter, Miles, Coltrane, Monk, Clifford Brown....). Beaucoup d'audace, de talent et de créativité : une réussite là où d'autres risqueraient la redite.

Puis c'est le tour du saxophoniste Ben Wendel et de son 'Seasons Band'. Formidable cohésion, des solistes (très) haut de gamme (Aaron Parks, Gilad Hekselman, Matt Brewer) et un batteur incroyable, Kendrick Scott, qui dans un feu nourri permanent place mille nuances et des idées percutantes à chaque mesure : époustouflant !

Encore une soirée mémorable le 19 juillet avec Andreas Schaerer et 'A Novel of Anomaly'. Virtuose de la vocalité à l'imagination sans frein ni limite, il nous enchante par des surprises autant que par une expressivité vibrante. Public conquis, chroniqueur aux anges !

Et le samedi, dernier concert de la semaine, avec le trio Baa Box de la chanteuse Leïla Martial. Là encore, surprises et émotions intenses. Pour faire bonne mesure Andreas Schaerer les a rejoints à deux reprises pour des échanges torrides. Ovation verticale, comme il se doit.

On peut retrouver ces concerts, sauf celui de l'Amazing Keystone Big Band, en réécoute sur le site de France Musique en suivant ce lien. Hélas la semaine suivante, les concerts ne seront pas diffusés en direct ni enregistrés. Radio France n'éprouve plus le besoin (le désir ? la nécessité ? L'intérêt ?) d'enregistrer tous les concerts de son propre festival ? DOMMAGE !

Xavier Prévost

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22 juillet 2019 1 22 /07 /juillet /2019 00:10

Tout commence l'après midi, arrivant en voiture via les embouteillages de Montpellier, puis ceux de la route nationale, avant les travaux et les embarras de la ville de Sète qui mettent mon GPS en difficulté. Enfin garé au parking de la Place de la République, je file avec retard vers la Médiathèque.

Sur la terrasse, à l'ombre d'une tente, Biréli Lagrène répond aux questions d'Éric Delhaye. Le ton est détendu : la musique, la carrière, le disque récent («Storyteller», Naïve/Believe), la jeunesse de l'enfant prodige vue par l'homme mûr d'aujourd'hui, le goût des standards, les amis disparus (Didier Lockwood), les tournées, avec aussi un éloge des partenaires du trio : Mino Cinelu, percussioniste des géants (Miles Davis, Weather Report, Stevie Wonder....) et des stars (Sting et beaucoup d'autres) ; Larry Grenadier, présent sur le disque, mais si demandé que la scène se fait avec Chris Minh Doky, très apprécié.  

Les questions des spectateurs portent surtout sur la guitare : ceux des spectateurs présents qui osent interroger l'artiste sont des praticiens de l'instrument, et manifestement des admirateurs conquis. L'heure est venue pour Biréli d'aller prendre un peu de repos avant le concert.

Pour moi, c'est le moment d'aller me garer au parking gratuit du Mas Coulet, et de prendre la navette qui emmène les spectateurs vers le Théâtre de la Mer.

Cap sur le Fort Saint-Pierre qui abrite le Théâtre de la Mer. Traverser un port, c'est déjà naviguer sur la mer («...la mer toujours recommencée» me souffle Paul Valéry dans son Cimetière Marin, proche de quelques centaines de mètres....) Mais ce n'est pas «Midi le juste» : il va être 19h....

Escale dans les coulisses, pour croiser les confrères, parler aux musiciens de connaissance, boire un verre de Languedoc, manger un morceau : la Citadelle qui défendait la Place contre l'ennemi Anglais au 18ème siècle est décidément bien accueillante.

En terminant un trop bref repas, on écoute, côté coulisses, le 'Collectif Orchestré', un groupe issu du Conservatoire de Sète et qui mêle les langues, les cultures et les musiques. On file bien vite vers la gradin du Théâtre de la Mer pour les écouter côté scène. Puis c'est le tour du groupe de Louis Martinez, guitariste mais aussi directeur artistique de ce festival qu'il a fondé.

Voir la scène depuis le gradin, avec cette vue plongeante sur la mer, est toujours un moment fort, la magie du lieu. La musique sera celle du disque «Influences», qui vient de paraître chez ASC/Absilone. C'est une sorte de cheminement dans les musiques qui ont peuplé l'univers du guitariste tout au long de sa vie musicale : de la pop californienne à la soul music d'Aretha Franklin en passant par la chanson dans toutes ses déclinaisons, du jazz à ses extrapolations. Deux voix, celles d'Agnès Som et Elvira Skovsang, la guitare de Louis Martinez bien sûr, le piano (et le synthé) de Gérard Poncin, la contrebasse (et la guitare basse) de Philippe Panel, et la batterie de Thomas Doméné. Plus le renfort en court de concert de Stéphane Belmondo au bugle, et Mino Cinelu aux percussions. De belles couleurs, des voix prenantes, des solistes à la hauteur, et des invités qui apportent une touche d'intensité supplémentaire : bref un bon moment de musique d'époque(s), passé et présent confondus.

Vient la tête d'affiche, le trio de Biréli Lagrène (à la guitare électro-acoustique), entouré de Mino Cinelu (percussions, batterie, électronique et voix) et de Chris Minh Doky (contrebasse). Comme le nom du groupe et le titre du disque l'indiquent, ça raconte des histoires. Des histoires teintées de bossa nova, de standards joués à la lettre ou dévoyés dès l'abord, le tout émaillé de citations furtives d'autres standards (de Broadway ou du jazz). C'est détendu, on est manifestement dans le plaisir de jouer, Mino Cinelu circule entre l'impressionnant set de percussions, installé entre la guitare et la basse, et la batterie disposée en fond de scène. On dirait une jam session, non que le programme soit laissé au hasard de l'instant, mais parce que chacun paraît intervenir au gré de l'inspiration du moment. Un vrai concert de jazz en somme, comme les amateurs les aiment, et ils ont exprimé leur satisfaction par de copieux applaudissements.

Xavier Prévost

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