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29 octobre 2018 1 29 /10 /octobre /2018 20:55

Motema 2018

Personnel: Stefon Harris: vibraphone & marimba, James Francies: piano (1-8) & keyboards (1,3,7); Joshua Crumbly: bass (1-8); Terreon Gully: drums (1-8); Casey Benjamin: alto saxophone (1, 2, 4, 5), soprano saxophone (6, 7), vocoder (3, 8); Mike Moreno: guitar (1, 4, 5, 7, 8); Jean Baylor: vocals (3, 8); Regina Carter: violin (8); Joseph Doubleday: marimba (9); Daniel Frankhuizen: cello (8); Pedrito Martinez: percussion (1, 2, 4, 6); Felix Peikli: clarinet, bass clarinet (1, 2, 4-6, 8); Elena Pinderhughes: flute (4, 8).

 

Ce n'est pas un hasard si le vibraphoniste fait ce mois-ci la couverture et 4 pages intérieures du prestigieux magazine Down Beat à  l'occasion de la sortie de son nouvel album Sonic Creed !
Car car album qui vient de sortit est une pure merveille. Une oeuvre collective, prolixe et soulfull à  laquelle il se livre en explorant et surtout en réinventant des territoires qui lui sont chers, associant des couleurs  et des sons surprenants (l'usage bien senti du vocoder  p.ex).
Stefon Harris (tel Lionel Hampton jadis) est inspiré  et mène  son monde aux mailloches, grand orchestrateur et arrangeur d'une musique qui tutoie le sublime. Toujours au plus près de très belles mélodies, il transfigure  la version de Throw it away jadis transcendé par Abbey Lincoln puis par son  maître  Bobby Hutcherson, l'autre légende du vibraphone ( pour la petite histoire  lors de l'enregistrement Stefon Harris avait demandé  à ce que les lumières du studio soient éteinte  pour au final donner cette couleur crépusculaire  dont les musiciens se sont inspirés ). Son hommage aux grands noms du jazz débute d'ailleurs par un grand coup de jeune donné  à Dat Dere  (de Bobby Timmons) en hommage à Art Blakey.
C'est que le vibraphoniste (aussi éducateur  et pièce maîtresse du SF Jazz Collective) est transpercé par le sens de la musique qu'il porte plus haut que lui même.
Celui qui dirige la Manhattan school of  music où il jette des ponts avec Harlem, livre ici une oeuvre  très personnelle. Celui que l'on présente comme le digne successeur de Gary Burton et du regretté  Bobby Hutcherson, met dans sa musique, dans le son, dans le mix, plus que de la musique, de l'amour.
On a souvent dit que les vibraphonistes étaient avant tout des percussionistes. Ici Steffon Harris se fait mélodiste et démontre combien cet instrument est l'un des plus riche qui soit sur le plan harmonique avec ce son tournant que rares sont ceux qui le maîtrise.  Tout y est d'une infinie délicatesse, que ce soient les tapis angéliques de ses mailloche, les voix éthérées  et vaporeuses qui s'élèvent ou parfois le voile des cordes qui soulignent le trait. Son association avec les marimbas  de Joseph Doubleday sur Gone too soon (jadis chanté par Michael Jackson) est un moment admirable de tendresse cotoneuse  pour finir dans les nuages.
Album aussi inspiré qu'inspirant Sonic Creed poursuit de travail d'exploration de ces territoires du jazz avec âme et passion.
Jean-Marc GELIN

A lire : Down Beat nov  2018 ainsi que la chronique consacrée à  d'album de Cécile Mc Lorin Salvant

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28 octobre 2018 7 28 /10 /octobre /2018 20:39

Daniel Humair, A bâtons rompus. 

Postface de Francis Marmande. Collection Paroles. Editions MF. 176 pages, 13

euros. Octobre 2018

Quelle lecture rafraichissante et instructive à la fois. En déballant sa malle aux souvenirs, Daniel Humair (4 fois 20 printemps)  nous donne une leçon de vie, sa version toute personnelle qui se résume en un seul mot, liberté. « Je ne veux pas qu’on m’emmerde. Et j’essaye de ne pas emmerder les autres. On ne peut pas trouver une musique où on soit plus libre que le jazz. Dans mon parcours musical, j’ai été assez libre » (p.108). En six décennies, il en a croisé et accompagné des jazzmen, le batteur suisse et qui a conservé sa nationalité de naissance même s’il se trouve plus libre en France. Dans ces entretiens avec Franck Médioni présentés sous forme d’abécédaire, ils sont croqués, anecdotes à l’appui, par un artiste qui a le trait juste, tour à tour admiratif ou saignant. « A bâtons rompus » n’est pas seulement un carnet d’impressions d’un jazzman maestro de l’improvisation où l’on retrouve Bud Powell, Martial Solal, Michel Portal, Kenny Dorham, Barney Wilen, Jean-François Jenny-Clark, Kenny Clarke, Sadi Lallemand, Michel Hausser (liste naturellement non exhaustive). Daniel Humair nous présente sa vision du jazz et de ses composantes (swing, solo, tempo…)avec une liberté de ton qui caractérise ce livre de poche, ode au jazz bien revigorante. Et c’est avec la même gourmandise que le musicien traite de ses deux autres passions, la gastronomie et la peinture. « Peintre abstrait, batteur concret », pour reprendre la définition de Francis Marmande, Daniel Humair se découvre tout au long de ses 176 pages. Laissons lui le dernier mot (à la rubrique Zygomatiques qui referme l’abécédaire) : « J’aime la vie. J’aime ma vie. (…)Pour être honnête j’ai l’impression d’être toujours au premier jour ».
Jean-Louis Lemarchand
 
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27 octobre 2018 6 27 /10 /octobre /2018 18:32

Sylvain Darrifourcq (batterie, percussions, cithare, composition), Théo Ceccaldi (violon), Valentin Ceccaldi (violoncelle)

Malakoff, 16-18 avril 2018

Gigantonium GIG 006 ILW1/ https://www.gigantonium.com/label

 

Le texte du livret annonce, sous l'influence de William Faulkner et Samuel Beckett «...l'évitement du point d'arrivée». En page de garde, un court poème du batteur-percussionniste-compositeur rappelle un peu la technique surréaliste du cadavre exquis. Quoi qu'il en soit l'inspiration littéraire est là, pour un projet radicalement musical (qui à reçu l'Aide à l'écriture d'une œuvre originale du Ministère de la Culture). Les protagonistes sont connus pour leur propension à franchir les limites, et ils s'en donnent à cœur joie. On part d'un ostinato de violon et de violoncelle sur des rafales évolutives de batterie, ostinato récurrent au fil du CD, dont la forme globale, celle d'un album concept fracturé, conjugue la précision, la cohérence, et la plus totale liberté. Les interruptions brutales côtoient des insertions de leitmotive, le tout composant un paysage formel aussi surprenant qu'attrayant, aussi inconfortable que cohérent. L'espace d'un instant, les pizzicati des cordes, en dialogue avec la batterie, procurent l'illusion d'une musique de ballet où des silhouettes indécises se mouvraient. Images, littérature..... et c'est pourtant la musique qui règne, en majesté. Il faut attacher sa ceinture (de sécurité, pas de chasteté....) et s'abandonner à ces coïts répétés dont l'interruption n'engendre nulle frustration, mais au contraire le désir d' y revenir : recommencer ? continuer ? Chaque protocole individuel d'écoute déterminera le mode de réception, mais il y a là, manifestement, une musique vraiment originale, et jouissive, à scruter par l'oreille !

Xavier Prévost

Le groupe sera en concert le 29 octobre 2018 à la Dynamo de Pantin, puis le 14 novembre à l'Embobineuse de Marseille (Jazz sur la ville), le 27 novembre au Conservatoire de La Roche-sur-Yon, et aussi le janvier au Pannonica de Nantes.

Extraits sur le site

http://www.sylvaindarrifourcq.com/Sylvain_Darrifourcq/IN_LOVE_WITH.html

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27 octobre 2018 6 27 /10 /octobre /2018 10:40

PJ5 : «  I told a little bird »
Jazz and People 2018
Paul Jarret (g), Maxence Ravelomanantsoa (ts), Leo Pellet  (tb), Alexandre Perrot (cb), Ariel Tessier (dms), Isabel Sörling (vc), Jozef Dumoulin (fender)m

Le guitariste Paul Jarret est un jeune musicien de talent entouré de jeunes musiciens de talent qui tournent ensemble depuis quelques temps déjà.
Même s'il n'en sont pas à leur premier album, on est chaque fois agréablement surpris par la façon d’écrire du guitariste. Nous disons bien "écrire et non "composer" puisque cet album, dont on oubliera l’idée sous-jacente ( les petits oiseaux, les papillons tout ça tout ça) est éminemment littéraire et poétique dessinant un univers qui lui est propre et qui touche à la narration.
Les espaces qu'emplissent la voix évanescente d'Isabel Sörling sont oniriques  et nous emportent  loin. Tout comme les sons où les cuivres et la guitare tapissent leur univers entre jazz et pop. Ainsi la remarquable orchestration sur ce Peacefull  struggle qui se déchaîne en furie ou cette construction paroxystique sur The  Nest (part.1) où tout le groupe se mobilise pour déchaîner les éléments. On dirait du Björk matiné de Radiohead.

Gros travail sur le ou plutôt les sons qui se trament et surprennent dans un enchevêtrement de voix, d'eletricité, de cuivres et de peaux percussives ( ah le jeu d’Ariel Tessier en maître des forges et des forces !).
Les pages héroïques des solistes passent loin derrière la notion du collectif et une admirable orchestration  où les épures et les lignes étirées précèdent ou succèdent à la saturation très noisy d'un rock lourd.
Ces jeunes-là sont inspirés, foisonnants d’idées et d’énergies.
Jean-Marc Gelin

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26 octobre 2018 5 26 /10 /octobre /2018 22:32

Cérémonie des Victoires du Jazz 2018, jeudi 25 octobre en soirée, à l'Auditorium Debussy-Ravel de la Sacem. Cérémonie animée par Sebastian Danchin et Sandra Nkaké.

 

Le coup de gueule de Joëlle Léandre après l'édition 2017 n'aura pas été vain : dans la catégorie 'Victoires de la profession', 3 lauréates ; avec en prime un petit speech bien senti, et bien envoyé, de Pierrette Devineau.

Et une Victoire d'Honneur à Rhoda Scott, qui a joué pour nous avec son Lady Quartet (photo ci-dessus)

 

Beau palmarès, qui reflète plutôt bien la diversité de cette musique polymorphe.

Après la litanie toujours un peu longue des nommé(e)s, lauréat(e)s, remises des trophées, etc...., vint le moment du film qui sera projeté au soir du samedi 1er décembre sur France 3, à 0h35, et accessible ensuite à la demande sur CultureBox. Le film 2017 représentait un progrès au regard du filmage des cérémonies antérieures.

Comme en 2017, c'est un film réalisé durant l'été qui montre les lauréats dans leur contexte. Mais cette fois le ton, le rythme et la qualité de la réalisation montent d'un cran. Mon voisin dans la salle (un ami-confrère-collègue de longue date) l'a trouvé un peu long. Moi pas. C'est plutôt la soirée qui fut longue : nous étions arrivés vers 19h30, début des opérations à 20h, et c'est vers 23h que l'on s'est précipité vers le bar-buffet. Votre serviteur, peu expert en slalom de cocktail, est rentré sagement dans sa banlieue orientale et populaire après une flûte de champagne et un grignotage distrait.

A suivre donc, le 1er décembre, après minuit, sur France 3, et aussi sur CultureBox

Xavier Prévost

.

Palmarès des Victoires du Jazz 2018

Artiste de l'année : Laurent de Wilde

Également nommé(e)s : Tony Allen, Sophie Alour

 

Artiste qui monte (Prix Frank Ténot) : David Enhco

Également nommé(e)s : Naïssam Jalal, Fred Nardin

 

Voix de l'année : Cécile McLorin Salvant

Également nommées : Camille Bertault, Sandra Nkaké

 

Groupe de l'année : Amazing Keystone Big Band (dir. Bastien Ballaz, Jon Boutellier, Fred Nardin & David Enhco)

Également nommés : Fox (dir. Nicolas Moreaux et Pierre Perchaud), le Sacre du Tympan (dir. Fred Pallem)
 

Album sensation de l'année : «Dadada" de Roberto Negro» (Label Bleu/l'autre distribution)

Également nommés : « Interplay » de François Moutin et Kavita Shah, "Tribute to Charlie Haden" de Diego Imbert, André Ceccarelli et Enrico Pieranunzi

 

Album inclassable de l'année : « Music is my Hope » de Raphaël Imbert (Jazz Village/Pias)

Également nommés : « Butter in my brain » de Claudia Solal et Benjamin Moussay, « La Chose commune » de La Chose commune (direction : Emmanuel Bex)

 

Victoire d’Honneur : Rhoda Scott

 

Prix spécial du comité : Selmer (leader mondial du saxophone)

 

VICTOIRES DE LA PROFESSION 2018

Programmateur de l’année : Pierrette Devineau (Paris Jazz Festival, Belle-Île en Jazz)

Également nommés : Vincent Anglade, Xavier Lemettre

 

Producteur de spectacles/tourneur de l’année : Marion Piras (Inclinaisons)

Également nommés : Jean-Noël Ginibre, Pascal Pilorget

 

Ingénieur du son de l’année : Philippe Teissier du Cros (PTDC Music, Studio Boxon)

Également nommés : Tristan Devaux, Philippe Gaillot

 

Homme/Femme de médias de l’année : Nathalie Piolé (France Musique)

Également nommés : Jacques Denis, Francis Marmande

 

Label de l’année : La Buissonne

Également nommés : Label Bleu, Laborie Jazz

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25 octobre 2018 4 25 /10 /octobre /2018 20:59

Dans la galaxie des chanteuses de jazz, Madeleine Peyroux occupe une place bien à part. Elle revendique son appartenance à ce « mélange des cultures » à l’origine du jazz et défend l’aspect « protestataire »incarné en son temps par Billie Holiday et Nina Simone. Son dernier album, Anthem se présente comme une évocation des problèmes actuels de la société. Quatrième disque produit avec Larry Klein, Anthem constitue une œuvre collective, dix titres ayant été concoctés par Madeleine Peyroux avec ses musiciens, David Baerwald, Larry Klein, Brian McLeod, Patrick Warren. On y retrouve également la composition de Leonard Cohen Anthem, et Liberté, le poème de 1942 de Paul Eluard chanté en Français. Brève rencontre (dans la langue de Balzac) avec une artiste américaine qui connaît bien la France –elle n’a pas oublié ses débuts avec sa guitare dans le métro !- et n’aime guère (euphémisme) Donald Trump.

 .
Les DNJ : Lors d’un précédent entretien, en 2006, vous nous aviez confié avoir « une sensibilité jazz mise au service de la chanson pop et rock ». Vous êtes toujours sur la même longueur d’ondes ?
Madeleine Peyroux : L’esprit du jazz reste en vie. Il évoque une longue histoire, ce mélange entre le blues, la musique classique occidentale, les musiques populaires. C’est cette approche d’inclusion musicale, qui crée une identité américaine.


DNJ : .Avec Anthem, vous exprimez un certain regret de l’Amérique d’avant-Trump ?
-M.P : Ce n’est pas pour cultiver la nostalgie mais pour poser des questions sur notre identité, la démocratie, ouvrir la discussion. Nous sommes un peu cernés. Ces chansons sont des petites vignettes sur des personnages qui existent, qui parlent. J’espère ainsi provoquer des réactions.

DNJ : Maintenir la flamme de la liberté, comme dans le poème de Paul Eluard ?
-MP : Je l’ai découvert quand il a été chanté il y a trois ans par Marc Lavoine pour les Enfoirés. Par la suite les réalisateurs d’un documentaire consacré à la myopathie de Duchenne (maladie génétique provoquant la dégénérescence progressive de l’ensemble des muscles de l’organisme). Il exprime bien ce qui est essentiel dans la vie. (ndlr. Premières paroles de Liberté : Sur mes cahiers d'écolier. Sur mon pupitre et les arbres. Sur le sable sur la neige. J'écris ton nom. Sur toutes les pages lues. Sur toutes les pages blanches…).
 

DNJ: Quels projets aimeriez-vous maintenant réaliser ?
-MP : Un album avec des chansons pour enfants  qui jouerait sur leur imaginaire… et je rêve aussi de faire un disque uniquement en Français. J’ai passé beaucoup de temps à écouter Jacques Brel dont je vais enregistrer (ndlr : l’entretien a eu lieu début septembre) bientôt, lors d’un hommage collectif, la chanson  « Voir un ami pleurer ». Je me sens un peu Française….même si en étant en France j’ai pris conscience de mon identité américaine. Je fumais des Gauloises (rires).


Anthem. Madeleine Peyroux.

 Madeleine Peyroux (voix, guitare) avec notamment  Larry Klein (basse, claviers, percussions, guitar, voix), Dean Parks (guitares, voix), David Baerwald ( guitars, voix), Brian McLeod (batterie, percussions, voix), Pete Kuzma (orgue Hammond, voix), Patrick Warren (piano, claviers, voix), Grégoire Maret (harmonicas), Chris Cheek (saxophones ténor et baryton).  Decca/Universal. Septembre 2018

Madeleine Peyroux est en tournée en France : en novembre Marseille (7), Lyon (9), Andrésy, 78 (12), Vélizy, 78 (29), Villejuif, 94 (30) et en décembre, La Cigale, Paris (5).

 

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25 octobre 2018 4 25 /10 /octobre /2018 15:43

«Noise Of Our Time»

Ken Vandermark (saxophone, clarinette), Nate Wooley (trompette), Sylvie Courvoiser (piano), Tom Rainey (batterie)

Mount Vermont (État de New York), 17 août 2017

Intakt CD 310/Orkhêstra


 

Ces quatre musicien(ne)s s'étaient rencontré(e)s pour la première fois en janvier 2016 lors d'une résidence de Ken Vandermark dans le jazz club new-yorkais de la treizième rue, 'The Stone', dont John Zorn assure la direction artistique. Un an et demi plus tard ils -et elle- se sont retrouvé(e)s en studio pour cet enregistrement. Seul le batteur n'a pas apporté de composition (ce qui ne veut pas dire qu'il n'a pas apporté de musique !), et ce partage du répertoire fait apparaître une constante : dans ce climat très libre, et même libertaire, le sens de la forme n'est pas absent, loin s'en faut. Les compositions, résolument aventureuses, ne négligent pas ce paramètre, ce qui ne les empêche nullement d'être des tremplins idéaux pour les improvisations les plus débridées. Avec peut-être une légère prime à l'inspiration et à l'audace pour la pianiste et le saxophoniste, c'est une vraie réussite du groupe, qui nous emporte dans un tourbillon d'intelligence et d'émotion croisées : bref un très bon disque de jazz d'aujourd'hui, voire de demain !

Xavier Prévost

Sylvie Courvoiser est en tournée européenne avec un autre groupe, en compagnie d'Evan Parker, Mark Feldman et Ikue Mori : il joueront à la Dynamo de Pantin le 26 octobre 2018.

Un avant-ouïr du CD sur Souncloud

https://soundcloud.com/intaktrecords/vwcr

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24 octobre 2018 3 24 /10 /octobre /2018 22:50

SHIJIN
Jacques Schwarz-Bart (ts), Laurent David (b), Stephane Galland (dms), Malcom Braff (p, fder)
Alter nativ 2018

Attention, passage de musiciens de très haut vol au dessus de vos têtes et entre les deux oreillettes de votre casque d'écoute.


Il y a là un collectif totalement compact et soudé qui va explorer les tréfonds d'un jazz un peu inclassable. Il y a de l'envie dans cet album là. Envie d'en découdre. Envie de surprendre  au détour de renversements de tout ordre.
Avec un Stéphane Galland totalement superlatif (hâte de découvrir son nouvel album), la musique proposée ici est inventive, créative et indomptable avec un énorme travail sur le son d'où des pépites émergent pour ceux qui sauront avoir l'oreille attentive aux background.
Il y a bien sûr des trucs à la Steve Coleman avec des dingueries rythmiques, mais il  y a plus que cela.
Il y a le feu ( les envolées de Jacques Schwarz-Bart et ce son qui le fait tutoyer les sommets des volcans en fusion).
Il y a du rock, des distorsions d'orgue, du son parfois un peu crade comme on l'aime mais aussi des mélodies qui résonnent et même quelques pas de biguine.
Inclassable, résolument inclassable et ….génial....
Jean-Marc Gelin

 

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24 octobre 2018 3 24 /10 /octobre /2018 08:55

Pierrick Menuau (saxophone ténor, direction artistique), Marc Thomas (voix), Yannick Neveu (trompette), Michaël Joussein (trombone), Guillaume Hazebrouck & Dominique Lofficial (piano), Simon Mary (contrebasse), Morad Benhammou(batterie)

Angers, 18 février et 30 juillet 2007

Black & Blue BB 2069 2/Socadisc

 

Sous titré 'Cole Porter Music feat. Marc Thomas', ce disque est un hommage rétrospectif au chanteur Marc Thomas, disparu en 2015. Ces interprétations du répertoire de Cole Porter, développées dès 2003 en sextette sur des arrangements de Geoffroy Tamisier et Dominique Le Vodec, avaient fait l'objet avec le chanteur, en 2007, d'enregistrements demeurés inédits. Le traitement du répertoire de Cole Porter se fait de manière très ouverte : introduction 'vieux style' pour Just One Of Those Things avant un virage stylistique qui conduit plus d'une décennie au-delà, avec phrasé libre, solo caracolant de saxophone, envolée de trombone et déboulé joyeux de batterie. Vient ensuite, après une délicate intro de piano, à l'ancienne, un bel arrangement de Geoffroy Tamisier sur You'd Be So Nice To Come To. Le chanteur ne nous fera pas oublier Helen Merrill, mais il servira le texte et la musique, et l'arrangement portera l'équipée vers les impros (sax, piano) dans l'atmosphère détendue qui convient à ce thème. Il en ira ainsi de plage en plage, avec scat enflammé sur Easy To Love, et épisode instrumental en duo saxophone-piano, langoureux, mais subtil, sur Every Time We Say Goodbye, en compagnie de Dominique Lofficial, présent sur ce seul titre, et complice de longue date pour le saxophoniste. Puis ce seront des effets de masse en petit comité, et impro vocale fluide, sur All Of You ; exposé rêveur, et très ouvert, pour What Is This Thing Called Love, avant un déboulé collectif. Et la conclusion se fera sur I've Got You Under My Skin : le piano commence à se désaccorder, mais l'esprit de cette musique est là ; et chez Cole Porter, l'esprit importe : texte et musique sont toujours pleins de subtiles nuances et d'humour discret. Belle idée donc que de publier ces enregistrements, et bel hommage au chanteur.

Xavier Prévost

Pierrick Menuau donnera ce répertoire en septette, avec le chanteur Valéry Haumont, le 25 octobre 2018 au Théâtre Chanzy d'Angers

http://www.jazzpourtous.com/concert/216-pierrick-menuau-cool-porter-septet.html?PHPSESSID=69738227b678c71905ea9b43adfecbf9

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18 octobre 2018 4 18 /10 /octobre /2018 17:32

Dmitry Baevsky, saxophone alto, Jeb Patton, piano.

27 mars 2018. Studio Gil Evans. Amiens. Jazz & People/Pias.

Cette année aura été festive pour les amateurs de duo saxophone alto-piano. Au début de l’été, Lee Konitz, qui s’était livré à cet exercice intime en 1982 avec Michel Petrucciani (Toot Sweet. Owl) dialoguait avec Dan Tepfer  (Decade-Verve) dans un climat serein et aérien. Avec les duettistes Dmitry Baevsky, altiste et Jeb Patton, pianiste, c’est une toute autre affaire. Non pas que les sommets ne soient pas là aussi atteints, mais ces deux quadragénaires, le russe et l’américain s’expriment dans une relation de complicité vive et joyeuse. Ils se connaissent depuis une décennie, pratiquant leur art sur la scène new-yorkaise. Ils partagent cette même vision du jazz, rencontre de la tradition et de la modernité sans excès. « Je tiens enfin à rester fidèle à ce que je considère comme l’essence même du jazz : le swing ! En clair, une mélodie forte, un propos limpide, une harmonie intéressante » confiait à Libération le saxophoniste natif de Saint Petersbourg. Le choix du répertoire dans We Two répond à cette conception. Une seule et unique composition de Baevsky (Something for Sonny) pour des reprises de Cole Porter (All Through The Night, You’d Be So Easy to Love), Charlie Parker (Quasimodo), Duke Ellington (délicieux Le sucrier velours) et un hommage du pianiste à l’un de ses « patrons », Jimmy Heath (The Serpent’s Tooth). L’altiste a écouté Parker, Stitt, Rollins, le pianiste Sir Roland Hanna, qui fut son professeur et aussi McCoy Tyner. Autant de références glorieuses que l’on retrouve dans ce duo vif-argent qui donne ici un album de belle facture.
Jean-Louis Lemarchand
 Dmitry Baevsky et Jeb Patton seront vendredi 19 octobre au Sunside (75001) à 21 h pour un concert donné dans le cadre du festival Jazz sur Seine.

@Eric Garault

 

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