Jean-Loup Longnon : « Just in time »
Jean-Loup Longnon (tp), Pacal Gaubert (ts), Ludovic Allainmat (p), Fabien Marcoz (cb), Frederic Delestré (dms) + invités
C'est le moins que l'on puisse dire à l'écoute de ce nouvel album du trompettiste qui nous arrive ici dans une forme olympique et d'une sacrée belle humeur. Accompagné d'une formation de talent, Jean-Loup Longnon reste sur le terrain qu'il affectionne, celui des standards de l'ère bop ( Benny Golson, Monk Gillespie), auxquels il ajoute quelques compositions de son cru, très hard bopiennes à l'image de ce Istanbounce particulièrement bien ficelé.
Ca swingue grave et ça groove cool chez Longnon. Les arrangements s’inscrivent dans cette tradition du jazz qu'il aime a perpétuer : un peu entre Kenny Dorham et peut être un peu avec un poil de Thad Jones.
Mais ce qui importe avant tout c'est Longnon lui même, super star tout à l’honneur de cet album.
Et de fait autant derrière ça donne parfois le sentiment de ronronner gentiment, autant dès que le trompettiste prend la parole il se passe toujours quelque chose qui vient tout illuminer avec une pêche d'enfer comme dans cette intervention flamboyante sur Bo-Bun's groove où il étincelle littéralement. Il faut écouter son phrasé sur High Fly pour se rendre compte qu’avec Longnon, c’est du sérieux ! A l'inverse ce Our love is here to stay semble, en contraste bien sage, charmant et gentiment arrangé mais ou l'absence de Longnon se fait cruellement sentir.
Le neveu de Guy Longnon, trompettiste qui jadis brillait avec Fofo ( Forencbach) ou Bechet, a été à la bonne écoute du bop. Et ses classiques, il les maîtrise du bout du bout de ses doigts de trompettiste.
Du bop ? Oui « encore du Bop » comme il le disait en 2008. Car avec Longnon c’est toujours un vrai plaisir. C'est comme boire un bon vieux malt avec un cigare bien installé dans son fauteuil en écoutant quelques trucs un peu oldies mais dont on ne se lasse jamais. Ça fait juste du bien par où ça passe.
Jean-Marc Gelin