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13 février 2011 7 13 /02 /février /2011 18:50

1CD De WERF W.E.R.F 086

www.bensluijs.be

www.dewerf.be

parity.jpg

L’examen de la production de nos amis belges du label de Werf*, installé à Bruges**, confirme la vitalité et le talent de nos voisins d’outre quiévrain. Et notre coup de cœur du moment revient à deux musiciens confirmés, Ben SLUIJS et Erik VERMEULEN, fortes personnalités de la scène musicale belge, particulièrement active, qui ont enregistré cet admirable PARITY, « tranquillement », à la maison entre 2008 et 2010. Une entreprise familiale, artisanale, l’album étant mixé et enregistré par un autre complice Jeroen Van Herzeele, autre saxophoniste talentueux qui participe à l’aventure de Maaks Spirit, joue dans le quartet de Ben Sluijs, ou l’ensemble de Kris Deffoort. Tout comme Erik Vermeulen, il donne avec le saxophoniste Ben Sluijs cette commune impression d’une recherche permanente d’identité musicale. Cet album vibre d’intensité retenue, entièrement composé sur le vif avec une infinie douceur. Ces voix s’élèvent complices, équitables, harmonisant la lisibilité d’un duo tout en demi teinte et en finesse : un ajustement ininterrompu du piano fait évoluer les compositions d’un paysage commun. D’une apparente simplicité, c’est le corps et l’âme qui chantent explicitement et ces qualités jouent en faveur d’un album plus que convainquant. On se laisse emporter « Con alma »justement , dont on reconnaît la mélodie de Dizzy Gillespie, dépouillée des scories virtuoses pour n’en laisser que l’épure. Sensibilité romantique? Peut-être n’y a-t-il pas tant de nostalgie malgré l’apparence du souvenir, à travers ces échos où le jazz revient superbe. Comme dans ce « Sweet and lovely », où la sensualité du phrasé le dispute à la vivacité du rythme. On en revient aux fondamentaux avec le morceau suivant de l’altiste « Early train » léger, vaporeux que le duo porte jusqu’à une certaine abstraction. Car de ce duo ressort un lyrisme appuyé et le mystère d’une direction, souvent à peine annoncée, ménageant les surprises d’une belle dynamique d’ensemble. Une intensité dans le jeu que partagent pianiste et saxophoniste : dans ce cheminement attentif, les deux amis recomposent une géographie personnelle, en partance pour des ailleurs rêvés, loin des ciels mouillés, vers les nuages sépia des photos en miroir de la pochette, ces fils électriques tendus sur lesquels se posent les oiseaux en attente d’un envol… Ben Sljuis disait qu’il voulait constamment jouer pour s’effacer, et cette évanescence se ressent dans le son qu’il tire de son alto, projetant ou interprètant l’atmosphère de l’instant. Erik Vermeulen est dans le même état musical, le piano superbe, délicatement posé et déposé sur le temps musical. Par ses harmoniques et ses couleurs, cette musique distille une mélancolie secrète, poésie d’irisations qui renvoie aux délicates impressions, aux rutilances diverses du jazz le mieux compris. Superbe !

SOPHIE CHAMBON

 

* Véritable institution culturelle en Flandres, De Werf peut se définir comme une structure artistique polyvalente qui officie dans diverses disciplines artistiques (théâtre, musique) et possède son propre label W.E.R.F.

**Le Flemish Jazz Meeting qui se tient à Bruges tous les deux ans, en alternance avec l’européen Jazz Brugge (première édition en 2002, lorsque la ville fut choisie comme capitale culturelle européenne), réunissait cette année encore les principaux groupes de la scène flamande

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6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 18:56
Label la Buissonne/ Harmonia mundi

vincent-courtois.jpg

 

Renonçant provisoirement aux plaisirs de l’échange et de l’interaction entre musiciens  complices, le violoncelliste Vincent Courtois aborde cet exercice de style souvent ingrat, l’autoportrait, dans le passage  difficile mais inévitable du solo.

Est-il arrivé à ce tournant d’une existence musicale, cette plénitude qui demande ce tour de force ?  Avec cet « Imprévu », Vincent Courtois sort vainqueur de l’affrontement, unique et singulier prétendant de cette union avec lui même ou son instrument: tout « contre-contre », il étoffe le registre des graves, créant un instrument puissant, hybride, au souffle profond et chaud, doublant le violon, proche de la contrebasse dans « No smoking ».

Courtois expose son âme en explorant son violoncelle et ses possibilités ; sa démarche l’a régulièrement entraîné ailleurs depuis vingt ans, dans tous les registres et les styles et il a aimé se frotter à  d’autres genres et techniques, de la tentation électronique aux musiques traditionnelles, sans oublier le contemporain. La durée des douze petites pièces est des plus raisonnables, environ 40’, le répertoire est de Courtois à l’exception d’une composition de l’ami Louis (Sclavis) « La visite ».

L’imprévu aurait pu s’appeler également l’impromptu dans la pure tradition baroque avec cette élégance et ce raffinement de la production jusque dans le choix classieux d’une photo de Louis Stettner Central Park 1997, à l’image du noir et blanc de « L’année dernière à Marienbad » de Resnais.

On retrouve les thèmes de prédilection du violoncelliste, un sens exacerbé du son, la recherche du grain sonore, le goût de l’incertitude et du silence, cet exact équilibre entre espace et son, ce travail sur le temps que l’on tente d’étirer. Ses solos racontent une histoire, l’instrument devient un instrument qui sonne comme une guitare quand il s ‘agit d’un blues « Alone with G »,  qui frémit dans cette « Amnésique tarentelle», course immobile d’une inquiétante d’étrangeté. Une poursuite sans les envolées orchestrales d’un Bernard Herrmann avec seulement quatre cordes pour toute monture. Comme si le violoncelliste éprouvait l’ obsession de cet « en avant », fuite de la réalité, emporté par le sens de la musique sur un cycle répétitif comme dans « Seven skins ».

Dans une telle expérience des limites, le travail d’enregistrement est évidemment primordial : s’il est devenu coutumier de lire les éloges (mérités mais inévitables) sur la qualité de l’enregistrement de la Buissonne, comment ne pas tirer son chapeau, cette fois encore, à la mise en onde de Gérard de Haro, assisté de Nicolas Baillard ? S’il ne s’agit pas de l’art du violoncelle en douze leçons, on a affaire à un travail d’orfèvre et à une leçon de son. Singulier pluriel, le violoncelle exulte et n’a jamais aussi bien résonné. Une invitation fascinante à suivre un « cello » raisonné qui nous invite à un voyage en chambre d’écho, au cœur du studio.

 

Soirée la Buissonne à l’AJMI le jeudi 10 février

Trio Zéphyr et Pierre Diaz  Jours de vent

L’imprévu Vincent Courtois

  Sophie Chambon

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6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 11:23

 

Tous les deux jouaient  ce soir-là. Deux de ces monstres sacrés qui font le jazz outre-atlantique, dans les clubs les plus huppés de la ville. Pièges à touristes ou vitrine de ce qui se fait de mieux dans la ville du jazz. Cassandra Wilson était au club légendaire du Blue Note pour 5 jours d'affilés. Le Mingus Big Band quant à lui était au Jazz Standard comme tous les lundis de chaque semaine que dieu fait. De quoi appâter le chaland assurément mais aussi de quoi nous donner l'occasion de nous plonger dans les dernières (super)production de ces deux "monstres" du jazz justement enregistrées chacune en live. Et dans l’un ou l’autre cas, le témoignage de ce savoir faire à l'américaine de ces super stars.

 

 

 

MINGUS BIG BAND : «  Live at Jazz Standard»

www.mingusmingusmingus.com

www.jazzstandard.com

Randy Brecker, Kenny Hampton, Earl Gardner (t), Wayne Escoffery, Abraham Burton (ts), Vincent Herring (as), Douglas Yates (as, ss, fl), Lauren Seivan (bs), Ku-Umba Frank Lacy, Conrad Herwig (tb), Earl McIntyre (btb, tuba), David Kikoski (p), Boris Kozlov (cb), Jeff « Tain » Watts (dm)

MingusBigBandalbum.jpg Du côté de la formation que Sue Mingus s'évertue à maintenir en vie pour perpétuer l'esprit de son contrebassiste de mari, c'est du lourd et même du très lourd. En témoigne le dernier album du Big band, très justement nominé pour les Grammy's et enregistré en "live" dans le club New-Yorkais. Esprit de Mingus es tu là ? Assurément répondent en choeur la bande des 14 allumés du jazz, bourrés chacun d'une énergie cataclysmique et prêts tous ensemble à vous dynamiter une cohorte entière de touristes et toute la salle avec. Atomic Mingus Big Band. Et ceux qui étaient là pour cette soirée de réveillon ont rapidement lâché leurs assiettes de spare ribs, conquis qu’ils étaient par ce Big band New-old-New style. Orchestre titanesque du genre des all stars comme on en fait plus beaucoup. Pensez, si vous alignez côte à côte des gars comme Randy Brecker, Vincent Herring, Abraham Burton, Jeff Tain Watts, Wayne Escoffery et Franck Lacy, il y a de quoi déclencher la prochaine explosion nucléaire. Sur des compositions de Mingus (cela va de soi) cet orchestre-là lâche prise avec néanmoins une révérence absolue pour la tradition de Basie. C’est à la fois classe et viril. C’est collectif en diable et ça exhibe ses attributs dans des chorus qui mériteraient chacun de figurer dans tous les manuels. Rien de machiste pourtant puisque dans le lot, une femme, Lauren Sevian tient le baryton et s’acquitte même d’un moment de gloire sur Moanin’. L’entame de Randy Brecker sur Never Know How auquel répond Kenny Hampton sur des arrangements subtils fait date. La machine bien réglée sait aussi partir dans ces folies Mingusienne où la masse orchestrale envahit tout dans un apparent désordre calculé au poil près (Moanin’p. ex). Esprit de Mingus es tu là ? Découverte ce soir-là aussi du jeune ténor anglais Wayne Escoffery que l’on affiche comme l’une des étoiles montantes de la scène New-Yorkaise.

Portés collectivement par cette soirée du nouvel an, les gars ne font pas le job, ils l’incarnent avec un enthousiasme intact et sacrément communicatif. Comme toujours Franck Lacy est un indéboulonnable pivot du MBB, à la fois tromboniste et chanteur ( sur Good bye Pork Pie hat mis en paroles par Joni Mitchell ou encore sur E’s Flat ah’s flat too dont le texte a été écrit par Elvis Costello). En guise de final sur Song with Orange, on sent tout l’orchestre mobilisé dans un vrai esprit festif, dans une joie à jouer, dans un plaisir gourmand à balancer le swing, à faire exploser les riffs. Et pour tout dire c’est totalement irrésistible.

Malheureusement cet album risque d’être difficilement trouvable sauf à avoir quelques copains prêts à vous le ramener d’une de leur virée New Yorkaise du Lundi au jazz standard où l’album est vendu en fin de chaque concert ( essayez néanmoins sur le site www.mingusmingusmingus.com ou encore sur www.jazzstandard.com)

 

 

 

 

Cassandra Wilson : «  Silver Pony »

Blue Note 2010

Cassandra Wilson (vc et Synthé), Marvin Sewell (g), Herlin Riley ( dm), Reginald Veal 

(cb)

  cassandrawilson.jpg

D’un autre côté; une autre facette de ces pros du jazz qui savent tout transformer en or : Cassandra Wilson dont le dernier album  en grande  partie “live” est, de notre point de vue l’un des meilleurs depuis plusieurs années. Cassandra Wilson, “The Voice”. Unique. L’héritière, celle qui prolonge Abbey Lincoln ( héritage totalement revendiqué), est , on le sait une fille du Delta, une chanteuse du Mississipi dont elle affirme sans cesse les racines. Elle modernise la tradition comme dans ce Saint James Infirmary tiré vers un blues moderne ou encore ce thème du voeux maître du blues, Charley Patton ( 1981-1934) Saddle up my pony que Marvin Sewell envoie dans l’espace avec une introduction au slide tiré des bouges les plus crados du Delta. Il faut dire que le guitariste qui accompagne la chanteuse est devenu absolument essentiel à la Diva au point de la voir, elle, se glisser dans le chant de sa guitare comme le prolongement naturel de la voix. Genial Marvin Sewell qui à lui seul imprime toute la couleur. Guitariste boulverdant sur A Day in the Night of the Fool où son slide et une lamentation poignante.

Mais la chanteuse ne fait pas que du neuf dans des vieux pots. Elle sait aussi faire le contraire et remettre un coup de patine sur des thèmes tiré d’un repértoire plus récent comme Blackbirdde Mc Cartney ou encore le sublime If it’s magic de Stevie Wonder sur laquelle la chanteuse suspend le temps de toute contrainte. Embarquant elle même au synthé un Night in Seville qu’elle prolonge au chant sur Beneath a Silver moon totalement lunaire, Cassandra Wilson se montre aussi une musicienne née, créatrice des atmosphères les plus sensuelles du jazz.

L’album se termine sur une prise studio de Watch the sunrise enregistré avec des cordes et en duo avec la voix celeste de John Legend, où la version proposée surpasse de loin l’original. Morceau qui vient cloturer avec grande grâce cet album où la Diva se fait diva. Un peu lointaine dans sa façon d’être au plus intime. Un peu distante lorsqu’elle murmure, elle est là sur son piedestal avec une élégance sublime. Je pense à Bilie dans cette posture-là. Dans leur façon de nous dire qu’il y a, c’est sûr beaucoup plus que du chant dans leur chant.

Jean-Marc Gelin 

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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 13:24

Tzig’art 2011

Clotilde Rullaud ( vc, fl, arr), Dano Haider (g,b), Olivier Hutman (p, kybd), Antoine Pagnaotti ( dm) + Hugo Lippi ( g), Sebastien Llado (tb)

  rullaud

 

Déjà il y a cette ouverture en guise de choc, cette sublime interprétation de La noyéede Serge Gainsbourg reprise sur le même système que Waltz Debby de Bill Evans et qui en fait une superbe introduction sur des vocalises de la chanteuse. D'emblée on sait que l'on entre dans son univers musical qui s'affranchit des formats du jazz standardisé. S'ouvre alors devant nous un vrai parcours musical passionnant autant qu'exigeant. grâce à des arrangements sublimes et à des partenaires tous excellents, Clotilde RULLAUD, chanteuse à la gravité aérienne s'affranchit de tous les clichés. L'Afro Bluede Coltrane est rendu à ses terres de griots sans que cela ne tombe pour autant dans la lourde paraphrase. Chanteuse à sensations pour qui tout est affaire de feeling et de groove la chanteuse interprète à la fois en français (sur des textes de Emmanuel Delattre), ou en anglais.  Dans la bouche de la chanteuse, le Français parvient à swinguer avec grâce et légèreté comme ce Bahianaoù le brésil se prononce avec chaloupement.

Pour Clotilde RULLAUD, la musique a cette force magique de pouvoir, lorsqu'elle transporte l'âme,  transporter aussi dans le même bagage toutes les influences, tous les dialectes et toutes les frontières. Il suffit de trouver les structures communes et d'y croire pour qu'une samba se transforme en chanson bluette (l'eau à la bouche, Gainsbourg encore - on se souvient qu'une autre chanteuse, Bïa avait elle aussi pris ce thème sur un mode bossa-samba). C'est qu'elle est prise dans son élan Clotilde, au point de faire strictement ce dont elle a envie. Et pourquoi ne pas mettre du Nirvana dans cette bossa gainsbourisée. Et tant pis pour ceux qui penseraient que cela sonne "bizarre". Ceux-là n'entendent pas la musique et le chant qui libère des contraintes musicales.

Ses musiciens à elle, cette belle formation qui l'accompagne (en l'occurrence ils font bien plus qu'accompagner "derrière") a bien compris que tout est prétexte au groove lorsqu'il est joué avec le bonheur de simplement jouer et de faire tourner le feeling.

On est en revanche un peu plus gênés par ce souci absolu de bien faire qui pousse la chanteuse à ne pas ménager ses effets et à ultra-arranger les thèmes. Trop d'arrangements tue parfois l'arrangement. Tue en tout cas un peu de spontanéité dans cet album que l'on sent travaillé à l'extrême. Mais il reste l’âme, il reste le moment, il reste la chanteuse qui attire la lumière et il reste sa voix d’une gravité suave. Un thème de Olivier Hutman (This is it) fait frémir le groove un peu funky. L’on reste un peu sur notre faim sur cette version de Fragile qui après un début prometteur tend à se perdre dans quelques méandres et s’effiloche un peu alors qu’à l‘inverse Uglybeauty est l’illustration d’un less is more, marque d’un immense dépouillement qui touche en plein centre. Idem sur Oblivion(de Piazzola) rendu à la belle guitare de Dano Haider et où c’est la musique de la voix qui effleure, comme une mélopée charriant toute la nostalgie Piazzolienne.

On ne peut pas passer à côté des musiciens qui jouent avec Clotilde Rullaud. Olivier Hutman, tenez, rien que lui ! Enigme…. Pourquoi si rare, pourquoi si peu entendu ? Olivier Hutman dont chaque intervention puissante autant qu’inspirée souffle un vent fort sur l’univers de la chanteuse. Olivier Hutman dans l’intelligence du jeu et de l’accompagnement. Son entente avec Paganotti est de ces rares alchimies qui forment comme un écrin subtil à la chanteuse.

Pour clôturer cet album c’est en vraie musicienne, plus qu’en chanteuse, que Clotide Rullaud ( ex- flûtiste) réarrange Pie jesus de Maurice Duruflé. On se souvient des derniers arrangements jazz réalisés par les frères Belmondo ou par Yaron herman. Clotilde Rullaud nous en offre une autre lecture, là encore personnelle et habitée. La voix se mélange aux nappes de sons, enveloppe tout sur son passage et nous emporte. La chanteuse là encore vibre avec sa voix, avec son texte, avec la musique qui la porte. C’est intense et cela vient sublimement fermer la dernière page de cet album.

Jean-Marc Gelin

 


La chanteuse sera au Studio de l’Ermitage le 20 avril.

 

 

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1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 10:01

" Voronej"

renza-bo1.jpg

 

“In Vivo”

 renza-bo2.jpg

Le Petit Label 2011

Pierre Millet (Trompette), Yann Letort (saxophone ténor), François Chesnel (Piano), Antoine Simoni (Contrebasse) et Franck Enouf (Batterie)

http://www.renza-bo.com/

 

 

 

Il y a parfois des petites surprises qui sont des vraies découvertes. le "Petit Label", label normand un peu confidentiel dont nous parlions à l'occasion de notre chronique de l'album de Gaël Horellou (cf.), ne faillit pas dans son art de dénicher et de nous proposer de vraies pépites. Signe assurément d'une vraie qualité éditoriale.

L'occasion ici d'aller à la découverte d'un formidable quintet jusqu'ici fort peu connu et mené sous la houlette du trompettiste Pierre Millet. Découverte d'un groupe  ( au travers un enregistrement studio et un live réalisé en plusieurs lieux) mais aussi et surtout d'une musique foisonnante, fourmillante d'idées et d'une liberté absolue dans ses choix d'écriture. Avec Renza Bô c'est un univers d'une réelle densité musicale qui s'ouvre sur des espaces à multiples facettes, espaces serrés et condensés ou au contraire très ouverts. Naviguant entre un esprit très mutin ou bien empreint de gravité, ce quintet refuse, avec beaucoup d'intelligence et un réel sens de la direction artistique de se laisser enfermer dans un schéma formaté. Signe d'une liberté revendiquée et assumée sans qu'il ne soit un seul instant rogné sur la qualité musicale du propos. Les pièces se succèdent alors en suscitant chaque fois un vrai effet de surprise pour l'auditeur maintenu toujours en éveil. Sur 4D c'est un espace très lent qui se déroule avec une attention particulière à la résonance du son qui circule entre sax, trompette et piano. Idem sur Amour M où les soufflants dessinent l'aire du jeu avec un sens aiguisé de la mise en scène, de la construction et de l'épure. Il y a dans les espaces dessinés par Pierre Millet quelque chose du modal à la Miles Davis. Mais l'on change d'univers sur Gold Victory par exemple où le cri devient Aylerien. De là à passer à un univers circus d'une rue de la Cité du Croissant, il n'y a qu'un pas.

La poésie de Pierre Millet, formidable trompettiste aux pétillances d'une rare intelligence est toujours à l'affût, terriblement exalté et "soulful". Il y a un peu chez lui un grand bazar dans sa tête et dans l'embouchure de sa trompette qu'il a volé à Dave Douglas, à Don Cherry ou a quelques autres pistons géniaux. Le sax de Yann Letort quant à lui surgit dans des raucités qui font penser à celles d'un Daniel Erdman.

Mais au-delà des seuls soufflants, c'est surtout le vrai son de ce quintet qui émerge comme la vraie révélation de cet album. Un groupe écoutant, réactif et interactif.

 

Ce jazz là, si peu classable (ou alors il faudrait le ranger dans bien trop de cases à la fois) est un jazz de passage, un jazz magnifiquement ouvert entre tradition et modernité. Une offrande en quelque sorte.

Jean-marc Gelin

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28 janvier 2011 5 28 /01 /janvier /2011 07:17

Le petit Label 2010,

Gaël Horellou (as), Geraud Portal (cb), Philippe Soirat (dm)

http://www.petitlabel.com/

 horellou.jpg

Il  n'y  avait  qu'à  voir le changement sur le visage d'Abraham Burton, le gars qui tient le ténor dans le Mingus Big Band. Lorsque je lui ai dit que je connaissais Gael Horellou, d'un coup l'armoire à glace qui au jazz Standard de New-York partage l'affiche avec un all-stars du jazz de Big Apple, me serre dans ses énormes bras du genre " hey guy, tu fais donc partie de la famille, t'aurais pu le dire avant ".

Il  faut dire que lorsque Jérôme Gransac, notre confrère émérite teneur de plume aux DNJ m'a parlé de Gael Horellou, j'avoue avoir eu un peu honte de n'avoir jamais entendu le moindre son d'alto de la part de celui dont j'avais si souvent vu le  nom.  Et  c'est  le  soir où ce même Jérôme m'emmena dans un petit rade du 20ème où le gars faisait le gig que j'ai pris une sorte de claque énorme en pleine poire. Ca existe donc chez nous aussi, des gars qui jouent comme ça ? avec ce son-là ? il est donc possible que l'esprit et les doigts de Parker et de Coltrane se soient ainsi réincarnés !?

Car  Gael  Horellou  est  juste  un saxophoniste énorme. Maître du lyrisme torrentiel, du phrasé, expert dans l'incroyable placement rythmique tout en puissance et énergie qui déboule là, vague de tsunami qui vous emporterait tel un fétu de paille si vous ne vous accrochiez pas solidement aux bastingages.

Il  faut  dire  qu'il  y a chez Horellou l'esprit bien vivant des jam session, du genre de tout ce qui s'apprend dans les clubs comme dans le célèbre "Crescent" dont il fut l'un des fondateurs. Ou bien alors dans les soirées underground qui maintiennent en vie jusqu'au bout de la nuit dans les vapeurs electro auxquelles Laurent de Wilde ne fut pas insensible.

Il y a des guitares héros et des sax héros. Gael Horellou en fait partie.

Mais  n'allez  pas  avoir  de  lui  cette  vision  de  forcené du saxophone. Car il y a dans le jeu de Gael Horellou cette art de la ré-invention. Lorsque Stefano Di Battista joue Parker c'est avec le phrasé de Parker et le son de Parker. En revanche,  lorsque  Gael  Horellou s'empare  de quelques montagnes comme Segment par exemple c'est pour en faire son truc à lui, au point de nous lancer sur une fausse piste agaçante, de retenir son geste dans une mise en scène totalement jouissive lorsque, après avoir tourné autour il explose littéralement.

Sur Berchida’s song, le thème composé par le saxophoniste, Horelou sur un tempo lent conserve l'énergie intacte, très « soulful », dans une version totalement habitée et toujours avec ce même souci de dompter le son. Et puis il y a  cet art du bebop et cette science du rebondissement. Rebondir sur les harmonies et sur l'espace rythmique qu’il occupe en ses quatres coins. Sur Minor Rueffel, aure thème qu’il a composé, on sent les good vibrations qui se propagent et font rugir de plaisir le public et la scène. Il faut dire que pour jouer avec Horellou il faut une rythmique qui «  assure ». celle-ci est de très haute volée avec un Philippe Soirat au plus priche d’une incandescence maîtrisée mais toujours à l’aise dans l’exacte relance du discours du leader, et Geraud Portal, autre découverte, contrebassiste de luxe, idéal dans ce role de pilier-pivot du jeu dont il délimite l’espace avec une sacrée autorité.

Le swing balance et il est irrésistible. Soirat et Portal s'élèvent haut, chacun porté par l'énergie des deux autres. Gael Horelou sur cette scène de Girona est chaud comme la braise, enchaîne les gammes. Passe du grave à l'aigu avec une totale liberté débridée. Irrésisitible vous dis t-on ! Notre confrère de Citizen Jazz évoquait cette façon de Gael Horellou de se transformer en chercheur de son, c’est exactement de cela qu’il s’agit. Gael Horellou est un saxophoniste « universel » qui joue sa vie sur scène dans une forme d’urgence à être.  Il est de la trempe des Rudresh Mahantappa, des Miguel Zenon et autres saxophonistes « syncrétiques » qui lorsqu’ils jouent expriment l’assimilation parfaite de toute cette histoire du saxophone alto.

A découvrir absolument.

Jean-Marc Gelin

 

 

Il convient ici de rendre hommage au courage obstiné du petit Label qui édite cet album. Label normand et néanmoins alternatif qui a pris le pati d’éditer ses productions en un tout nombre d’exemplaires. (http://www.petitlabel.com/) avec une fabrication artisanale de grande qualité (*)

 

Gael Horellou sera a Sunside en compagnie de Daid Sauzay le 28 fevrier 2011 à Paris. Courez-y ....

 


(* nous vous parlerons très prochainement de leur nouvelle et très interessante production, avec le groupe Renza Bô)

 

 

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 18:01

cjpgarnival-skin-jpgKugel / Eisenbeil / Robinson / Evans /  Greene - Carnival Skin

Nemu Records – 2006

 

Bruce Eisenbeil: guitar; Klaus Kugel: drums; Perry Robinson: clarinet; Peter Evans: trumpet, piccolo trumpet; Hillard Greene: double bass.

 Site du groupe


A l'initiative du batteur allemand Klaus Kugel et du guitariste Bruce Eisenbeil, le quintet Carnival Skin réunit ici des pointures d'un free-jazz polymorphe. Avec Carnival Skin, Nemu Records regoupe essentiellement des musiciens américains, dont certains pourraient être les grand-pères des autres, et le batteur allemand Klaus Kugel. Avec des horizons musicaux aux écoles différentes mais afférentes à l'improvisation américaine, chacun des membres du quintet Carnival Skin a son histoire propre, une carrière à part entière dans le free jazz: ainsi Perry Robinson a officié auprès d'Henry Grimes, Lou Grassi ou William Parker; le trompettiste Peter Evans a collaboré avec Fred Frith, Moppa Elliot (Mostly Other people do the Killing) ou Evan Parker; le contrebassiste Hilliard Greene avec Leroy Jenkins et Charles Gayle. Quant à Klaus Kugel, il vient du monde du free européen et des musiques improvisées au sens large, il collabore avec de très nombreux musiciens de la scène européennes de l'est et du nord du continent.

Ce quintet gagne ne originalité dans le choix des instruments et leur tessiture. Habituellement omniprésent dans le free, le saxophone laisse avantageusement sa place à la clarinette de Perry Robinson et Peter Evans double sa trompette d'une trompette piccolo, instrument plutôt rare.

Ce quintet est un collectif sans leader et chaque musicien a composé un morceau dans l'album qui en compte six avec une improvisation collective en guise de conclusion. « Journey to Strange » de Perry Robinson, avec la trompette de Peter Evans sur le thème à l'unisson, fait irrésistiblement penser à Dolphy, « Monster », écrit par le trompettiste, a des accents lacy-iens, Ornette et Don font leurs apparitions sur le plaintif et incantatoire « Iono » de Greene, et « Bobosong » de Kugel suit un schéma taylorien... Toutes ces pièces ne sont pas jouées avec une recette à l'ancienne car les saveurs d'un free moderne (Parker, Drake, Mateen...) constituent le langage de Carnival Skin.

La qualité essentiel de cet album réside aussi bien dans le collectif que dans la qualité exceptionnel des musiciens qui semblent tous s'être transcendés pour l'occasion. Le guitariste américain Bruce Eisenbeil adopte un discours et des sonorités qui vont de Bill Frisell à Sonny Sharrock; Peter Evans, dont la trompette est éclatante, puissante et vigoureuse, a le discours frais et créatif, offre des textures sonores stupéfiantes et brille par son placement. Avec Kugel, ces trois « jeunes » musiciens font éclater leur créativité quand ils se combinent avec les vieux de la vieille que sont Robinson et Greene au jeu plus « classique » mais très expérimenté. Pas question de fléchir avec Carnival Skin! Ce n'est pas autorisé à l'auditeur attentif tant la musique se crée au fil du rasoir avec l'intention de casser les règles et les dissonances d'un jazz que l'on veut croire (dé)passé. Une petite pépite que ce quintet!

C'est par Klaus Kugel que ce cd est  arrivé aux DNJ; d'autres cds l’impliquant suivront bientôt. Ce batteur technique et très solide développe un jeu tout en stimuli au bénéfice des musiciens du quintet. Notons que Klaus Kugel est cofondateur du label allemand Nemu records, qui produit ce cd, avec Albrecht Maurer.

 

Jérôme Gransac

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18 janvier 2011 2 18 /01 /janvier /2011 19:06


VrakTrio.jpg 

Label Manivelle

  Enregistrement les 20 et 21 avril 2010

Un drôle de titre, un nom improbable de groupe Vrak ‘ Trio, voilà l’ association  insolite d’un tuba, d’une flûte et d’une batterie, sans instrument harmonique ! Ce trio  sort de la formule classique, la fameuse triangulaire piano-basse-batterie peinant ces derniers temps à trouver un nouvel élan. C’est donc une découverte, celle d’un trio franco-espagnol de musiciens « régionaux » au sens d’ une « Eurorégion » entre  Catalogne et Languedoc Roussillon , le siège du label Manivelle étant situé à Narbonne (Aude). Le trio a d’ailleurs remporté le concours de jazz de Barcelone en 2007. Cet ensemble parfaitement équilibré joue sur l’équilatéral, du plain-chant au contrechant, et crée une texture sonore riche et très personnelle, la flûte s’adossant au tuba, cette union reposant efficacement sur le doux et incessant rebond de la batterie, subtile. Un travail sur le son qui nous a plu, original et poétique, aux frontières incertaines et souvent repoussées du jazz et de la musique contemporaine. Un climat insolite, onirique, « rage » de l’expression improvisée, complexe, constamment sous tension avec  une fascination du chant et de l’expression libre. La musique ne recherche pas ces vibrantes démonstrations de free, elle joue plutôt d’accords en demi-teinte, intimistes et pourtant rebelles : intemporelle, ne manquant ni de délicatesse ni de force, elle forme la bande-son d’un film imaginaire. Qui sont ces musiciens que nous avons eu plaisir à écouter ? 
ETIENNE LECOMTE à la flûte, responsable du mixage et du mastering,  LAURENT GUITTON au tuba, ORIOL ROCA à la batterie. Ils brossent tout un arrière-pays dans une tonalité sourde (instrumentarium oblige), à l’ émotion souvent contenue : babil, souffle, distorsions, notes tenues  dans un élan continu « Question 3 ». Les titres sont bien un peu bizarres mais il y a longtemps que l’on ne s’interroge plus sur le sens des intitulés et diverses dénominations. Les quinze compositions assez courtes mais nerveuses s’enchaînent en une suite continue, sans brutale transition. On écoute donc l’album dans sa cohérence, d’une traite jusqu’au dernier titre «Hypnotique » : l’enroulement du tuba autour de la flûte à moins que ce ne soit l’inverse, plonge dans une transe qui n’a rien d’oriental. Un festival-récital de modulations de la flûte, instrument  rare en jazz et pourtant si mélodique, que le tuba soutient et exalte. L’apport des cuivres, rond et souple, comme dans ce  « Brass »qui évoque fugitivement Ralph Vaughan Williams,  nous fait replonger au fond des graves et dans des « ailleurs » instrumentaux, au temps des musiques premières.Pour nous, voilà un album qui révèle un groupe des plus prometteurs qu’il faudrait suivre et même proposer …ailleurs qu’en région. Avis aux pros du spectacle !

 

Sophie Chambon

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17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 01:07

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Plus Loin Music

/harmonia mundi

Site de l'artiste

Rémi Panossian (p), Maxime Delporte(cb), Frédéric Petitprez (dr)

 

 

Sortie 20 JANVIER 2011

 

Nous voilà à nouveau confrontés à un ensemble piano-batterie-contrebasse, formule des plus classiques et sans doute des plus exigeantes : ainsi l’art du trio est remis sur le métier avec conviction, fougue et savoir-faire dans cet album du Rémi Panossion trio.

Un album prend parfois son temps pour séduire, la révélation peut aussi survenir en voyant

les musiciens en scène mais là, en dépit de la concurrence des trios jazz, dès les premières mesures d’Onda’s mood, d’évidence, la musique captive. Cette immédiateté se confirme avec le deuxième titre, Life is a movie, une ballade obsédante, romantique et nerveuse sans virtuosité démonstrative mais une sincérité jusque dans ces phrases simples et répétitives . Add Fiction- c’est aussi le nom de l’album- finit d’emporter l’adhésion : un peu inquiétant, intrigant même par une brutale rupture, un motif qui s’annonce, se cherche bien plus qu’il ne s’installe et une fin rapide, « névrotique », entêtante et chaotique. Ce serait bien notre « tube » du moment, si dans cette musique aimée, cela existait encore…Disons alors qu’il est emblématique d’un jazz teinté fortement de rock, dans un désir évident de mélodie.

Vite happés par la suite énergique des neuf compositions, narration cinématographique rythmée par un piano ardent et énervé, que soutiennent à merveille la contrebasse lyrique- très bien enregistrée- et la batterie toujours précise, cliquetante,qui impulse avec fougue et emportement un groove intense ! Un sens de l’interaction rare en trio sans pianiste leader même si Rémi Panossian a composé beaucoup de morceaux !

Présentons donc ce jeune trio sudiste (sans aucune complaisance de notre part) : un Marseillais, un Niçois et un Montpelliérain, basés à …Toulouse, qui enregistrent leur premier album chez PLUS LOIN, label rennais !

Emballant ! Cette formation plus que prometteuse n’a pas fini de nous faire voyager , même dans la curieuse petite voiture rouge de la pochette aux couleurs

qui claquent …

 

Sophie Chambon

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16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 19:16

ECM 2011

Trygve SEIM – (ts, Ss), Andreas UTNEM – (p)

Trygve Seim andreas utnem
 

 Le saxophoniste Trygve Seim sort ici son deuxième album en duo en tant que leader et compositeur.

Alors que sur son précédent album il était accompagné par l’accordéoniste Frode Haltli, il enregistre ici en duo avec le pianiste Andreas Utnem avec lequel il collabore depuis plus d’une décennie sur des projets menés par Utnem qui parallèlement au jazz compose de la musique d’église.

Des différents projets menés ensemble, résulte cet album introspectif qui propose 14 morceaux plutôt courts regroupant des musiques religieuses, (Pater Noster, Agnus Dei, Kyrie …) des chansons folks (Solrenning, 312…) et des morceaux improvisés sur des compositions des deux musiciens. On remarquera la reprise de Praeludium, Improvisation, morceaux que l’on trouve déjà sur son album Yeraz.

L’ambiance générale du disque est assez homogène. Les morceaux se succèdent parfaitement donnant comme lignes directrices à cet album la simplicité et l’épure. Les sons respectifs du saxophone et du piano sont purs probablement dû au fait que l’enregistrement a eu lieu dans une église d’Oslo.

Aux compositions de Andreas Utnem, vient se mêler l’improvisation de Trygve Seim qui varie entre le ténor (parfois juste son souffle) et le soprano avec lequel on ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec Jan Gabarek (son inspirateur). Le piano d’Andreas Utnem accompagne très, voire trop discrètement, Trygve Seim.

Les deux musiciens naviguent aisément entre la musique religieuse et la musique folk et ce mélange des genres s’étend vers des sonorités plus orientales comme sur le morceau Postludium, Improvisation qui vient nous surprendre vers la fin du disque.

Et pourtant, même si l’union de ces deux musiciens rend l’ensemble mélodieux, cela devient répétitif et un peu ennuyeux.

Julie-Anna Dallay Schwartzenberg

 

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