JJJJLisa Doby : "Free 2 be"
Autoprod
funk-rock. Lisa Doby est une tigresse, mi griffes mi velours, à la voix tout à la fois fougueuse, impulsive, sensuelle et câline. Une espèce d'élixir de jeunesse, débarquée des US et établie en France.
On est bien content par ici, parce que quelle dynamisme, quelle chaleur, quelle liberté se dégagent de cette musique là ! Toutes les chansons sont signées Lisa (quelquefois co-signées Jaki Koehlr) exceptées la version tonique de Lenon et Mc Cartney pour "Eleanor Rigby".
D'entrée, la jaquette nous balade du vert au bleu des couleurs de nature, du frais, du vrai. Lisa passe là, sereinement et nous la suivons en chansons jusqu'à ce mur gris vieilli, que sa main caresse (une très belle main bien sculptée). C'est la vie pourrait-on dire. Des rythmes variés, selon saison, selon moisson d'émotions.
Une magie particulière s'opère sur le titre "Time" avec en intro cette douce mélopée d'harmoniques qui vous glisse dans un monde suave de chuchotements. Là, mis dans la confidence, le soupire envoûtant des mots vous prend en corps à corps jusqu'au dernier souffle. C'est...ardent et ennivrant à souhait, y'a plus qu'à se laisser aller! Et ça fait du bien, tout simplement.
Avec une voix comme ça, si pleine de tempérament, passant de l’angora au rugueux par touches onctueuses ou enflammées, Lisa aurait de quoi s’aventurer brillamment sur les voies du jazz…
A quand ?
Anne Marie et Philippe Petit
JJJ DAVID BINNEY: “Welcome to life”
Mythology 2004
David Binney (as), Chris Potter (ts), Craig Taborn (p), Adam Rogers (g) Scott Colley (cb), Brian Blade (dm)
JJRONALD BAKER: « Endless story »
Cristal 2006
Ronald Baker (t, vc), Jean-Jacques Taib (ts), David Salesse (cb), Alain Mayeras (p), Patrick Filleul (dm)
JJ JACK DE JOHNETTE / BILL FRISELL: « The elephant sleep but still remember »
Golden Beams 2002
Bill Frisell (g, bj), Jack De Johnette (dm, p), Ben Surman (pgm)
Voilà bien une rencontre qui aurait dû être prometteuse. Celle des deux monstres sacrés enregistrée en live au Earshot Jazz festival de Seattle en 2001 et proposée aujourd’hui par le label de Jack de Johnette procède pourtant d’un double malentendu. Le fait qu’il s’agisse d’un enregistrement « live » est en effet une incongruité s’agissant d’un album conçu plutôt comme une musique de salon, construit comme tel avec ses séquences, ses paysages et ses interludes. Bill Frisell en véritable maître du son, parvient à créer des tableaux riches passant des espaces réverbérés de la guitare (le titre éponyme qui ouvre l’album est certainement le plus réussi), au banjo du bayou (Cat and mouse), à la communauté chinoise de Californie (the garden of Chew man Chew) jusqu’à rendre hommage à l’Afrique du Sud (dans un festif Ode to South Africa). Avec les interventions de Ben Surman (le fils du saxophoniste), au programing on entre plutôt dans un univers mécanique et glacial des machineries infernales (Entrance Androids, Cartune Riots). Il y a ainsi dans cet ensemble une réelle variété du propos qui s’avère plutôt de bon augure s’agissant d’un duo où le renouvellement est indispensable sous peine d’ennui absolu. Mais, et c’est là le deuxième malentendu, tout se passe comme si, à partir de ces bonnes intentions, les deux (ou trois) hommes n’avaient finalement pas grand-chose à se dire sinon à dérouler chaque morceau comme l’expression des divers formes de tourneries qui par définition tournent sur elles même et surtout souvent à vide. L’un des meilleurs morceaux de cet album intitulé Otherwordly Dervishes, parce qu’il assume explicitement cette référence aux répétitions de motifs mais lui donne aussi un sens parvient à un niveau d’intensité que l’on ne retrouvera pas ailleurs.
Les amoureux (que nous sommes) du jeu de Bill Frisell y trouveront certainement leur compte alors que le guitariste fait montre de son incroyable capacité à créer un son à partir de ses longs accords que lui seul sait tenir ainsi. Cette réverbération qui lui vient de l’Amérique profonde et qui fait que, à coup sûr, on reconnaît sa marque comme une école majeure de la guitare jazz en fait aujourd’hui un guitariste déjà légendaire. Quand à Jack de Johnette qui prend le piano sur deux titres, c’est au clavier qu’il impose l’un des morceaux le plus beau de l’album. After the rain, le morceau composé par Coltrane conclut de manière dépouillée et très belle cet album aux contours décidement bien inégaux.
Jean-Marc Gelin
Dans le même temps, le label sort aussi un autre album en duo, plus inattendu cette fois, celui de Jack De Johnette avec le joueur de kora Foday Musa Suso « Music from the hearts of the masters ». Un autre forme de dialogue qui marlgré son côté world music ne nous a pas non plus pleinement convaincus.
JJJ ENRICO PIERANUNZI: « Untold story »
Egea 2006 (reedition)
Enrico Pieranunzi (p), Marc Johnson (cb), Paul Motian (dm)
En 1993, Pieranunzi avait 44 ans et cherchait à se détacher de l’influence du pianiste tout en cherchant à creuser un sillon que celui-ci avait commencé à creuser et autour duquel il tournait inlassablement. On est donc ici moins dans le jazz modal cher au pianiste américain que dans une autre recherche peut être plus tristanienne à certains égards. Et c’est en entendant cet album que l’on comprend le chemin qui mène de cette école du piano à celle suivie aujourd’hui par Brad Meldhau. Les trois musiciens y créent ensemble des univers complexes où il est moins question de rapport d’interaction entre les membres du trio que d’un formidable exercice de liberté à l’intérieur d’une forme musicale contrainte. Comme il se doit en trio jazz, celle-ci est cadrée par le pianiste qui se livre à une sorte d’exploration sereine des univers harmoniques. Dans les espaces, et les silences, Pieranunzi prend son temps, joue avec les pauses et les silences. Johnson et Motian y affichent alors leur totale liberté. Celle qui fait que les grands musiciens loin d’être assommés par la servilité absolue au propos qu’ils jouent, affichent leur personnalité musicale pour ensemble transcender le discours. Il suffit d’écouter comment Paul Motian remplit les espaces, en profite pour non pas relancer mais donner d’incroyables reliefs la musique (c’est d’ailleurs pourquoi on parle à son égard de colorisme). Écouter aussi comment Marc Johnson en digne successeur de Scott
Jean-Marc Gelin
JJJ STEVE WILLIAMS: « New Incentive »
Elabeth 2007
Steve Williams (dm) Roy Hargrove (t), Gari Bartz (ts), Olivier Hutman (p) Antoine Roney (ts), Dovonte Mc Coy (tp), John Hicks (p), Michael Bowie (cb)
Steve Williams est un personnage généreux et cela s’entend. Convoquant pour l’occasion ses copains de Washington, sa ville natale, celui qui fut durant de nombreuses années le batteur attitré de Shirley Horn est plutôt du genre, lorsqu’il fait un disque sous son nom à dérouler le tapis rouge à ses amis et à s’effacer derrière les louanges qu’il leur rend. Il n’est que de lire les liner notes, véritable panégyrique, fort mérité au demeurant envers les musiciens qui l’entourent. Et c’est bien justice. Déroulé sur un mode revival, donc pas très nouveau par définition, il accueille des musiciens de haute volée qu’il s’agisse de son quintet de base avec Antoine Roney à l’alto, Olivier Hutman au piano, Dovonte Mc Coy à la trompette et Michael Bowie à la basse ou bien qu’il accueille sur deux titres des invités aussi prestigieux que John Hicks (p), Roy Hargrove (t) et Gary Bartz (as). Avec un tel casting on ne peut faire qu’un très bon album dont on retiendra la découverte de ce trompettiste saisissant qu’est Dovonte Mc Coy ( In the Moment ou Song for the petty one), le chorus à tomber par terre de Gary Bartz ( Along my way) ou encore deux très belles compositions de Olivier Hutman capable de sortir des ornières hard boppiennes pour leur insuffler un peu plus de modernité. Steve Williams quand à lui est de l’école des Philly Joe Jones, batteur d’une efficacité aussi redoutable que discrète et d’une générosité aussi grande que son abnégation. Du bel ouvrage. Avec cet album, Steve Williams montre qu’il a retenu certaines des leçons de Shirley Horn : s’ancrer dans la tradition du jazz sans s’endormir sur ses lauriers. Partir de là pour flirter avec une modernité dépouillée de tout modernisme.
Jean-Marc Gelin
JJJ ZETLAB : « Urban Ethnic Jazz »
Sergent Major 2006
JJJJ JOE ZAWINUL:”
Ceam Records 2006
PHILIPPE SELLAM, GILLES RENNES : « Sortilège »
Cristal Records 2006
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