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12 octobre 2022 3 12 /10 /octobre /2022 17:30

David Chevallier (guitare, ordinateur), Laurent Blondiau (trompette), Sébastien Boisseau (contrebasse), Christophe Lavergne (batterie)

Sarzeau (Morbihan), février2022

Yolk Records J 2090 / l’autre distribution

 

Une aventure qui trouve sa source dans la fascination du tout jeune David Chevallier pour une compilation des guitaristes du catalogue ECM, et quelques années plus tard dans sa rencontre avec Kenny Wheeler, puis avec John Taylor, avec lequel il a joué dans divers contextes. C’est inspiré par ce trompettiste et ce pianiste qu’il s’engage dans l’élaboration de ce programme. Une rencontre lors dune tournée scandinave avec le trompettiste finlandais Tomi Nikku concrétisera ce projet, et le groupe donnera des concerts dans divers lieux, comme par exemple le festival D’Jazz de Nevers en novembre 2021. Finalement c’est Laurent Blondiau qui se joindra au trio avec lequel David Chevallier joue depuis dix ans et a déjà publié plusieurs disques.

Même si le disque est inspiré par les deux musiciens précités, toutes les compostions sont signées par David Chevallier, sauf un thème extrait de Music For A While de Purcell, joué dans une beau respect mélodique, avec de savants contrepoints, après une introduction très libre de Laurent Blondiau. Pour le reste, sous un caractère parfois éthéré (que d’autres diraient planant) se joue la formidable finesse du compositeur-guitariste et de son trio d’origine, sur quoi le jeu de Laurent Blondiau pose des phrases lyriques, expressives, parfois virulentes. C’est d’une profonde musicalité, et d’une grande beauté : chapeau bas !

Xavier Prévost

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Un avant-ouïr sur Youtube

https://www.youtube.com/watch?v=_TBGyD6SdYE&t=1s

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Le groupe est en concert : le 15 octobre à Paris pour ‘Jazz sur le Vif’ à la Maison de la Radio, puis le 18 novembre au Petit Duc d’Aix-en-Provence, et le 14 décembre à Nantes, Salle Paul Fort

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11 octobre 2022 2 11 /10 /octobre /2022 11:53

Eve Risser (composition, piano, piano préparé, voix), Antonin-Tri Hoang (saxophone alto, synthétiseur analogique), Sakina Abdou (saxophone ténor), Grégoire Tirtiaux (saxophone baryton, percussion), Nils Ostendorf (trompette, synthétiseur analogique, Matthias Müller (trombone), Tatiana Paris (guitare électrique, voix), Ophélia Hié (balafon, bara, voix), Mélissa Hié (balafon, djembé, voix), Fanny Lasfargues (basse électro-acoustique), Oumarou Bambara (djembé, bara), Emmanuel Scarpa (batterie, voix), Céline Grangey (prise de son)
Rezé (Loire Atlantique), décembre 2021
Clean Feed Records CF 609 CD / Orkhêstra

Une rencontre. Pas une fusion, plutôt un dialogue, entre un groupe européen et des percussionnistes d’Afrique de l’Ouest. Le choix du titre, Eurythmia, fait référence à une heureuse configuration du rythme, mais aussi à une forme d’harmonie. Quand, dans La République de Platon (livres III & VII) la notion d’εὐρυθμία fait son apparition dans le dialogue entre Socrate et Glaucon, il s’agit des disciplines (danse, gymnastique, musique….) qui pourraient (ou pas) donner accès à la sagesse que recherche la philosophie. On est en plein dans le sujet dans les deux cas : harmonie et dialogue…. Dans la première plage, c’est l’euphonie, monde idéal de l’harmonie consonante. Puis le rythme fait son entrée, entre sonorités des percussions africaines et ingrédients européens, voire technologiques. On est de plain pied dans les univers que la pianiste-compositrice affectionne : musique plurielle, libre, où les accords tendus du piano font écho aux sons issus des instruments à vent ou des sources électroniques, sous l’impulsion des percussions. Une sorte de procession harmonique stimule les solistes, en pleine liberté, un peu comme le faisait Carla Bley quand elle composait pour de grandes formations.

À l’effervescence rythmique des ensembles de percussions fait écho une atmosphère mélancolique suscitée par certains arrangements et quelques solistes. Et le dialogue est éminemment collectif dans cette musique qui s’est élaborée, de l’aveu même de la pianiste-compositrice-cheffe d’orchestre «… à l’oral car tout le monde ne lit pas la musique, et surtout voulant éviter ‘l’efficacité’ de l’écriture, et rentrer dans un processus lent». Il en résulte une incontestable réussite, tant sur le plan du dialogue artistique que sur celui de l’expression individuelle. En grec ancien εὐ (eu) signifie l’adverbe bien, et sert de préfixe à tout ce qui est heureux. D’une certaine manière, ce disque est celui d’une musique heureuse.

Xavier Prévost

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Le Red Desert Orchestra sera en concert le 14 octobre à Rouen (Le 104), le 15 à Perpignan (festival Jazzèbre) et le 20 à Paris au Studio de l’Ermitage

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6 octobre 2022 4 06 /10 /octobre /2022 12:40

 

Horace Tapscott (piano, composition), Arthur Blythe (saxophone alto), David Bryant & Walter Savage Jr (contrebasses), Everett Scott Brown Jr (batterie)

Los Angeles, 1969

en CD et LP, Mr Bongo MRBDC 256, MRBLP 256

 

Horace Tapscott est mort en 1999, et pourtant beaucoup d’inédits voient encore le jour, et c’est tant mieux ! Récemment c’était «Legacies Four Our Grandchildren» (Dark Tree / Orkhêstra), enregistré en 1995. Et cette fois c’est une séance de ses débuts phonographiques pour le label Flying Dutchman («The Giant is Awakened»)

D’ailleurs l’un des titres (For Fats, composition d’Arthur Blythe) figurait sur ce disque dans une version beaucoup plus brève. On est en plein dans l’effervescence de l’époque, où les libertés cadrées/décadrées d’Eric Dolphy, et les aventures d’Ornette Coleman ou Cecil Taylor, traçaient à grands traits le devenir du jazz. Et Horace Tapscott traverse avec une verve incroyable tous les langages du jazz moderne et post-moderne. C’est un régal de fougue, de liberté, dans les codes des musique afro-américaines. Un régal, et pas seulement pour les nostalgiques des sixties !

Xavier Prévost

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1 octobre 2022 6 01 /10 /octobre /2022 15:54

Columbia -Legacy /Sony Music

 

Dans sa séries des inédits ou des enregistrements pirates en voie de réappropriation, Sony explore le fonds de Columbia, qui détenait les droits de Miles Davis jusqu’à son exil chez Warner Bros en 1986 avec l’album «Tutu». Trois CD, également compilés en 2 vinyles, pour plonger dans les inédits des disques «Star People»,  «Decoy» et «You’re Under Arrest» (1982-85) ; et aussi un concert du festival de Montréal, en juillet 1983, sur le troisième CD.

Quelques pépites : Santana, un titre assez torride ; mais aussi Celestial Blues, en errance déstructurée, avec l’intervention de J.J. Johnson, que l’on retrouve sur Minor Ninths, où Miles au piano électrique dialogue avec cet historique tromboniste, son partenaire des fifties. Sans oublier le concert à Montréal du CD 3, qui pétille des étincelles prodiguées par John Scofield. Hautement recommandable donc, aux intégralistes, mais pas que….

Xavier Prévost

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détails des séances sur le site de Sony Music

https://www.sonymusic.ca/press_release/columbia-records-legacy-recordings-set-to-release-miles-davis-thats-what-happened-1982-1985-the-bootleg-series-vol-7-on-friday-september-16

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24 septembre 2022 6 24 /09 /septembre /2022 08:22

Studio Sextan (Malakoff) février-mars 2022.

Peewee !/Socadisc. Sortie le 30 septembre.

   

    Dans les temps anciens, le solo de batterie divisait les spectateurs des concerts de jazz, les néophytes s’émerveillaient devant la virtuosité et le spectaculaire tandis que les puristes (les plus radicaux) en profitaient (c’était permis) pour sortir « griller une cigarette » ou « s’enfiler un canon ». Une époque (quelque peu révolue) où les solistes prenaient leur temps au risque de « jouer la montre ».


    L’heure étant à la sobriété si ce n’est au minimalisme, cet exercice a quelque peu disparu. Il n’en reste pas moins que le solo de batterie a ses maîtres, ainsi que vient de le rappeler Frank Bergerot dans le cd « Les As de la Batterie Moderne » livré avec le dernier numéro de Jazz Magazine (n°752, septembre 2022). Et quels as ! Kenny Clarke, Max Roach, Philly Joe Jones, Art Blakey, Roy Haynes (seul survivant à ce jour). A cette courte liste, pourrait bien s’ajouter désormais Simon Goubert. L’un des rares batteurs couronnés du Prix Django Reinhardt de l’Académie du Jazz (c’était en 1996) s’est lancé dans un défi à la hauteur de ses talents. Construire une œuvre en s’inspirant d’un univers sonore mis au point par le compositeur Ivan Wyschnegradsky (St Petersbourg 1893- Paris 1979) sur un piano accordé au ¼ de ton. A l’issue d’un concert de ce dernier en 1977, « je m’étais juré d’un jour me rapprocher de cette musique », témoigne-t'il. Il aura donc fallu plus de quatre décennies pour sa concrétisation.

 

   

    En studio, le batteur a monté un dialogue entre deux batteries (une Gretsch, assez classique, et une Repercussion de conception acoustique innovante). Le résultat surprend, séduit, estomaque. Foin de toute virtuosité, place à la musicalité dans « Le Matin des Ombres », suite en trois parties (pièce centrale de l’album complété de compositions courtes et percutantes signées également du jazzman) ... Une expression qui renvoie aussi bien au jazz qu’à la musique contemporaine. Un objet sonore non identifiable qui donne à réfléchir et jamais ne lasse.

 

    Laissons le dernier mot à la vice-présidente de l’association Ivan Wyschnegradsky, Martine Joste : « en mariant ses impros percussives à de brèves séquences extraites d’œuvres de Wyschnegradsky mises en répétition (….) Simon Goubert a superbement réussi cette intégration qui aurait pu paraître improbable ».

 

Jean-Louis Lemarchand.

 

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16 septembre 2022 5 16 /09 /septembre /2022 16:24

Benjamin Bondonneau (clarinette), Laurent Cerciat (voix d’alto), Christin Wodraska (piano), Gaël Mevel (violoncelle), Jean-Luc Cappozzo (trompette, bugle), Denis Cointe (reconstitution sonore d’acouphènes), Loïc Lachaize (enregistrement, conception sonore) , Didier Lasserre (batterie, tymbale baroque, cloche, composition)

Poitiers, 26-27 mai 2021

Ayler records AYLCD-176 / Orkhêstra

http://www.ayler.com/didier-lasserre-silence-was-pleased.html

 

Inspirée par un poème du Paradis perdu de John Milton, une folle excursion depuis le silence vers les sons, où l’on retrouve (dans le chant) comme un écho de la musique baroque anglaise du 17ème siècle (contemporaine du poème), mêlé à des pérégrinations dans toutes les musiques contemporaines (vocales ou instrumentales, incluant le jazz, les musiques improvisées), et où la quête de cet absolu du silence qu’est la musique est parfois stimulée autant que parasitée par ces sonorités reconstituées d’acouphène. Une manière de prendre en compte, tout à la fois, le pouvoir (et la beauté) de la musique, et les bruits du monde (fût-il intérieur) qui peuplent notre univers sonore (silence inclus). La voix et les sons instrumentaux sont d’une grande beauté, troublante, exacerbée par la qualité de la restitution phonographique. Un très beau voyage musical et sonore qui mérite une immersion profonde, attentive, et prolongée.

Xavier Prévost

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16 septembre 2022 5 16 /09 /septembre /2022 16:08

Sophie Bernado (basson, voix, effets), Céline Grangey (traitement du son, insertion de séquences sonores, prise de son)

invité pour deux plages : Ko Ishikawa (orgue à bouche)

Lamaguère (Gers),février 2021

Ayler records AYLCD-177 / Orkhêstra

http://www.ayler.com/lila-bazooka-arashiyama.html

 

Une musique d’osmose, de collaboration complice et libre. Le basson, et aussi la voix de Sophie Bernado, sont traités par l’instrumentiste au gré de son inspiration, de son désir de produire une sonorité qu’elle imagine, comme en un rêve et, sur cette matière instrumentale et vocale, Céline Grangey intervient, modifiant le son, proposant par son traitement ou ses inserts une écoute augmentée. Il en résulte une proposition artistique inédite, audacieuse, et très cohérente. Le son du basson, son expressivité et sa musicalité sont magnifiés par la prise de son. Les sons et la voix se mêlent pour créer un univers d’une grande singularité. Inclassable évidemment, et c’est ce qui fait le prix d’une telle aventure. La musique (comme le visuel du CD) est inspirée par le Japon, où le duo avait fait un long séjour. Et c’est assez naturellement que deux plages se jouent en compagnie de Ko Ishikawa et de son orgue à bouche (que l’on appelle sho). Une beau moment de musique, à recommander à celles et ceux pour qui la musique est un monde de surprises, d’étonnements et de sensations inédites, et qui nous rappelle que l’Art (avec un grand ‘A’) se joue hors des sentiers battus et rebattus.

Xavier Prévost

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18 août 2022 4 18 /08 /août /2022 16:53

David Venitucci (accordéon)

Paris, mars 2021

EPM Musique 4562819 / Universal

 

Une gourmandise pour secouer la torpeur d’août : un disque publié fin mai, et qu’avait submergé le raz-de-marée des parutions qui se sont bousculées avant l’été. L’accordéoniste est aussi compositeur, et tout le disque est de sa plume, sauf deux titres, dont une relecture très personnelle de La Bohème de Charles Aznavour. Il en donne une version enrichie d’harmonisation, de mélodie parallèle, de contre-chant, et il fait de cette déjà belle chanson une œuvre singulière. On est ici en présence d’un musicien qui joue, compose, improvise, et réinvente aussi la musique quand il l’emprunte à d’autres. Il existe des accordéonistes qui utilisent le jazz sans jamais le tutoyer vraiment (et là je ne parle pas de Vincent Peirani, que j’admire profondément, ni de Marcel Azzola, que j’appréciais infiniment, mais de quelques autres….). On l’avait compris naguère en l‘écoutant avec Denis Leloup, Jean-Christophe Cholet ou David Linx : David Venitucci parle couramment le jazz, en termes de nuances, de liberté, de subtilité, et il fomente un univers singulier où la composition se mêle à l’improvisation, où les langages harmoniques se télescopent en douceur. Et il nous livre ici une très belle musique, en équilibre entre toutes ces couleurs où le jazz, assurément, a sa place.

Xavier Prévost

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4 juillet 2022 1 04 /07 /juillet /2022 10:57

 

Jean-Charles Richard (saxophones baryton & soprano), Marc Copland (piano), Claudia Solal (voix), Vincent Segal (violoncelle)

Pernes-les-Fontaines, janvier 2022

Label La Buissonne RJAL 397042 / PIAS

 

Une œuvre d’une troublante, singulière et mélancolique beauté. Un quatuor plutôt qu’un quartette, un esprit chambriste assumé et même, semble-t-il, revendiqué. Le désir qu’avait Jean-Charles Richard de travailler avec le pianiste Marc Copland se concrétise dans ce parcours, qui mêle quelques emblèmes de la culture européenne : Shakespeare, Rimbaud, Moussorgski, Olivier Messiaen (et Thomas d’Aquin) ou la lettre de prison de l’écrivain Isaac Babel. L’instrumentation est déjà comme un manifeste. Et la passion des nuances, poussée à l’extrême par chaque membre du groupe, signe l’enjeu d’une musique qu’il faut recevoir avec le recueillement qui s’impose. Créée à Giverny au Musée des impressionnistes, cette œuvre recèle le caractère diaphane, insaisissable et pourtant d’une telle force, qui prévalait dans cet univers. «Nous sommes de l’étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est enveloppée dans un somme….», comme le dit Prospero dans La Tempête (traduction de Victor Hugo, 1865). L’itinéraire conduit de la mort d’Ophélie, telle que contée par la Reine Gertrude dans Hamlet, à l’évocation qu’en fit Arthur Rimbaud. Et le disque se conclut par un ultime chant du saxophone baryton évoquant les larmes du ruisseau où périt la pâle et blonde Ophélie. En se plaçant délibérément sur plusieurs territoires : la ‘grande musique’ et ‘les autres musique’ (jazz, improvisation….), le saxophoniste et ses partenaires démontrent, une fois de plus, qu’il n’est qu’une seule musique : celle qui conjugue la sensibilité, la cohérence, l’aventure et l’intégrité. Magnifique !

Xavier Prévost

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Un avant-ouïr sur Youtube

https://www.youtube.com/watch?v=A4Xhrp9cyUY

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3 juillet 2022 7 03 /07 /juillet /2022 15:34

LOUIS SCLAVIS «Les cadences du monde»

Louis Sclavis (clarinettes), Annabelle Luis & Bruno Ducret (violoncelles), Keyvan Chemirani (zarb & daf)

Pernes-les-Fontaines, avril 2021 , Paris Février 2022

JMS 123-2 / PIAS

 

Un nouveau ‘pas de côté’ de Louis Sclavis qui, prolongeant deux parutions précédentes sous le label JMS («La moitié du monde», «Frontières») fait aussi retour sur des rencontres : avec la violoncelliste Annabelle Luis («Inspiration baroque», avec l’Ensemble Amarillis), Bruno Ducret (avec lequel il joue en duo), et Keyvan Chemirani (dans divers contextes). Un ami et partenaire musical est aussi présent en filigrane, puisque le disque intègre un thème composé conjointement par Sclavis et Dominique Pifarély. Les autres compositions sont signées par le clarinettiste, sauf deux conçues par Bruno Ducret. Ce répertoire a été inspiré à Louis Sclavis par un recueil de photographies de Frédéric Lecloux, L’Usure du monde (un aperçu ici), lui même inspiré par le livre L’Usage du monde de Nicolas Bouvier, récit d’un voyage aventureux, au début des années cinquante, entre la Yougoslavie et l’Afghanistan. Cette musique de chambre, de jazz et d’improvisation, de quatuor autant que de quartette, reflète des pérégrinations esthétiques dans le vaste monde. Pas nécessairement celui qui produit ce qu’il est convenu d’appeler les ‘musiques du monde’, mais peut-être plutôt un monde d’imaginaire, de rêves lointains et d’émois proches. Ce n’est sans doute pas un hasard si, voici plus de quarante ans, le clarinettiste a surgi dans nos vies d’amateurs de-jazz-et-de-musique-improvisée au sein d’un collectif qui s’annonçait comme l’Association à le Recherche d’une Folklore Imaginaire. Ce fécond mélange de sons, d’instruments, de mélodies et de rythmes surgis de multiples traditions aura été pour moi, dès la première écoute, un enchantement.

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Deux avant-ouïr sur Youtube

https://www.youtube.com/watch?v=NZuOauL8_94

https://www.youtube.com/watch?v=d18ilCXm000

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RICHARD BONNET, TONY MALABY, SYLVAIN DARRIFOURCQ, LOUIS SCLAVIS «Depuis longtemps»

Richard Bonnet (guitare), Tony Malaby (saxophones ténor & soprano), Sylvain Darrifourcq (batterie), Louis Sclavis (clarinette & clarinette basse)

Strasbourg, 15 mai 2018

Jazzdoor Series 12 / l’autre distribution

 

L’histoire d’une rencontre : ‘depuis longtemps’ le saxophoniste américain souhaitait «faire quelque chose» avec le clarinettiste français. À la faveur d’une tournée du trio rassemblé par le guitariste Richard Bonnet, un impromptu fut imaginé dans la saison Jazzdor du festival strasbourgeois du même nom, pour un concert au Fossé des Treize. Et c’est une vraie rencontre. Le trio régulier, rassemblé autour du guitariste Richard Bonnet, propose trois compositions du guitariste, et une du saxophoniste. Et le clarinettiste invité paraît chez lui dans cet univers qui va de la sérénité assumée à l’effervescence la plus vive. Les dialogues sont permanents et croisés entre les quatre partenaires, la musique est d’autant plus vivante qu’elle a été captée sur le vif. Une belle prise de son, suivie d’un mixage états-unien, rend pleinement justice à cette rencontre éminemment féconde, et d’une grande beauté.

Xavier Prévost

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