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25 novembre 2017 6 25 /11 /novembre /2017 18:28

Anne Quillier (piano, piano électrique, synthétiseur, voix, composition), Pierre Horckmans (clarinettes basse, alto & en Si bémol, composition)

Bourgoin-Jallieu, juillet 2017

Label Pince-Oreilles 010/1 / https://collectifpinceoreilles.com/CDs

 

Au début de l'année 2016 le premier disque de ce duo («You're Welcome») avait suscité un intérêt admiratif (http://lesdnj.over-blog.com/2016/02/watchdog-you-re-welcome.html). L'intérêt (et l'admiration) se confirment avec ce nouvel opus au titre énigmatique, qui désigne un sac de nœuds, un nid à emmerdes, bref de ces choses dont on aimerait être dispensé. En fait rien d'inquiétant : les nœuds savamment tressés sont d'ambitieux projets formels qui se développent dans ce disque construit comme un ensemble cohérent, riche et surprenant. Des thèmes rêveurs et sophistiqués, des éclats d'instruments virulents, des envolées cursives, tout concourt à captiver l'oreille. Le duo reçoit le renfort d'Adrian' Bourget, qui non content d'en réaliser la prise de son et le mixage, assure aussi le traitement des sons. La palette est large, comme l'est la dynamique, et l'on se régale autant d'un piano Fender joué dans sa sonorité naturelle que de sa métamorphose saturée. Et l'on se délecte d'une voix qui s'insinue dans les sons instrumentaux, de clarinettes qui jouent mille rôles avec toujours la même pertinence, de rythmes intriqués jusqu'à nous faire perdre le fil, et presque la raison. Il y a, dans chaque pièce comme dans le déroulé d'ensemble, une sorte de dramaturgie dont nous sommes captifs ; des captifs consentants, et ravis....

Xavier Prévost

 

Le duo est en concert à Paris, au Comedy Club, le 4 décembre, et à la Soute de Chambéry le 7 décembre

 

Un avant-ouïr sur le site du label

https://labelpinceoreilles.bandcamp.com/album/can-of-worms?t=4

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19 novembre 2017 7 19 /11 /novembre /2017 20:55

ISABELLE OLIVIER : «  In between »
Enja 2017
Isabelle Olivier (hp), Julie Koidin (fl),  Hugo Proy (cl), Raphaël Olivier (g), Fraser Campbell (sx), Thomas Olivier (p), Devin Gray, Ernie Adams, Dré Pallmaerts (dms)


Album après album, la harpiste Isabelle Olivier ne cesse d’écrire des pages d’une incroyable beauté. Serait- ce la complicité familiale ( elle est ici entourée pour la première fois de ses deux fils) qui fait que cet album exhale l’amour et les émotions belles ? Allez savoir, mais il y a quelque chose ici qui est de l’ordre du bonheur à l’état pur, à l’état brut et qui pour peu vous tirerait des larmes de bien-être.
Il est ici question de paysages et de communion avec la nature. Avec les gens aussi. Quelque chose de presque chamanique règne sur cette belle berceuse péruvienne (Péruvian Lullaby) ou sur cette référence aux peuples indiens (Potawatomi) ou encore sur cette magnifique ouverture sur un paysage majestueux et simplement beau ( Lisière)? Ecoutez comme l’on se sent bien en entendant cette Fête de la musique qui danse une danse africaine. L’ allégresse est aussi communicative sur Comment ça va ou la harpe dialogue avec la clarinette. Discrètement la pluie et les bruits des enfants peuplent aussi cet album pour ceux qui sauront les entendre comme autant d’hommages à la vie.
Les lignes mélodiques souples d’Isabelle Olivier dansent sur le tapis de velours que lui fait la clarinette d’Hugo Proy ou sur les harmoniques de Raphaël Olivier qui semblent tout droit venues du pays de Ralph Towner.  Et puis voilà, il y a de la musique jouée par tous avec osmose et écoute mutuelle et surtout avec des sentiments d’une grande douceur.
Et tout au long de cet album, ce qui impressionne ce sont les immenses talents de compositrice de la harpiste. On imagine ce que donnerait entre ses mains un large big band avec lequel on entrevoit un travail qui la rapprocherait immanquablement d’une Maria Schneider, elle aussi compositrice des grands espaces !
Isabelle Olivier est elle « in beetween » ? Entre la vallée de Chevreuse et Chicago entre lesquels elle partage son domicile ? Entre nature verte et paysages urbains ?   Entre jazz et classique ? Entre continents ? Entre des deux fils ?
La seule chose que nous savons vraiment c’est que son amour de la beauté occupe la place centrale de sa musique.
Elle est ici omniprésente.
Jean-Marc Gelin

 

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17 novembre 2017 5 17 /11 /novembre /2017 10:27

David Chevallier (guitare acoustique 6 & 12 cordes, banjo, compositions), Sébastien Boisseau (contrebasse), Christophe Lavergne (batterie)

Rochefort, 23-25 janvier 2017

Cristal Records CR261 / Sony Music Entertainment

 

Deux ans après «Standards & Avatars», le trio revient, avec un tout autre propos. David Chevallier a troqué la guitare électrique contre des guitares acoustiques, et un banjo, et le répertoire n'est plus celui des standards, qui étaient certes contournés, chantournés et déconstruits, mais une série de compostions originales qui, de l'aveu du guitariste, ont été enregistrées dans l'ordre où elles ont été écrites, mais sans qu'il s'agisse pour autant d'une suite. La technologie permet parfois de superposer des parties de guitare, donnant à l'ensemble une touche orchestrale. Cela dit, David Chevallier, guitare en main et usant de ses modes de jeu virtuoses, peut aussi sans artifices techniques donner à entendre une pluralité de voix. Ce qui frappe c'est que, même si guitare ou banjo tiennent le premier rôle, l'aspect profondément collectif se fait entendre, en permanence. Cela tient à la cohésion déjà confirmée par une longue pratique commune, et aussi à la faculté d'écoute de chacun autant qu'à l'état d'esprit de tous : faire-musique-ensemble. De plage en plage se découvrent diverses options : choix de l'instrument, d'un climat, d'un mode d'interaction au sein du trio. C'est d'une diversité et d'une cohérence confondantes. On suit le cheminement d'un titre à l'autre comme on découvrirait des paysages au fil d'un voyage par le train, en laissant poindre ce qu'il faut de rêverie pour se laisser plus encore envahir par la musique. Bref, une belle expérience d'écoute, et une vraie réussite.

Xavier Prévost

 

Le trio est en concert le 18 novembre 2017 à Paris, au Sunset, puis le 24 novembre à Changé-lès-Laval (Mayenne)

 

Un extrait sur Youtube

https://www.youtube.com/watch?v=Jy9gXGxlEt4

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15 novembre 2017 3 15 /11 /novembre /2017 10:13

EMBRACE

Roswell Rudd/Fay Victor/Lafayette Harris/Ken Filiano

Rare Noise Records

www.rarenoiserecords.com

https://www.rarenoiserecords.com/rudd-victor-harris-filiano

 

 

Avec ce premier disque en leader sur le label RareNoise records, le tromboniste compositeur Roswell Rudd (81ans quand même) montre une belle vitalité et s’attaque tout simplement dans cet Embrace justement nommé aux standards. Le musicien qui a marqué l’avant-garde avec Archie Shepp, Cecil Taylor, qui a joué avec Steve Lacy, s’est intéressé aux musiques traditionnelles mongoles ou latines, s’attaque aux fondamentaux et le fait magnifiquement. Réussite singulière par le choix du répertoire « Something to live for », «Goodbye Pork Pie Hat » ou « Pannonica », voilà de vraies retrouvailles  avec des mélodies qui sont livrées sans l’accompagnement de la batterie, ce qui de l’avis du leader permet d’entendre toute l’ampleur harmonique du chanteur. Prise de risque de ce quartet qui sait improviser autour de la voix et du chant du trombone, le piano et la contrebasse assurant un tapis moelleux. La rythmique fait le travail avec une discrétion élégante et l’on admire les interventions du contrebassiste Kenny Filiano à l’archet sur « Too Late Now ».

Roswell Rudd est assurément toujours en pleine possession de son art de tromboniste, adoucissant sa sonorité, se « baladant » fluidement au gré du scat de la chanteuse tout à fait étonnante, Fay Victor que l’on découvre ici même. C’est une musicienne complète qui a son propre orchestre. Etonnant comme elle sculpte les mots de ces standards, allant jusqu’au cri et gémissements, visiblement sans retenue, d’une voix vibrante. Son timbre n’est peut-être pas le plus marquant mais son interprétation est suffisamment originale, provocante même pour convaincre, toute en intensité et nuances. Prenante à coup sûr dans ses aspérités et imprévisibilités même.

On retiendra enfin une version habitée du blues culte « House of the Rising Sun »qui pourtant a eu « son » chanteur en la personne d’ Eric Burden des Animals.

Voilà donc une belle rencontre exigeante et sensible qui creuse un jazz classique de façon extravertie. Particulièrement réjouissant.

Sophie Chambon

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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11 novembre 2017 6 11 /11 /novembre /2017 13:33

Whirlwind Recordings 2017
Rez Abbasi: guitar; Vijay Iyer: piano; Rudresh Mahanthappa: alto saxophone; Johannes Weidenmueller: double bass; Dan Weiss: drums; Elizabeth Mikhael: cello.


Nous vous avons parlé récemment de l’excellent album du saxophoniste Rudresh Manhatappa avec Rez Abassi

http://lesdnj.over-blog.com/2017/10/rudresh-mahanthappa-indo-pak-coalition-agrima.html

Revoilà dans la foulée le guitariste entouré de la communauté indo-pakistaine vivant à New-York avec un album qui paraît sous son nom et auquel il convie le pianiste Vijay Iyer.
Alors que l’album du saxophoniste jouait clairement la carte idiomatique de sa culture pakistanaise pour l’amener au jazz, la démarche de Rez Abassi est différente. Elle part du jazz et offre à chacune des très fortes personnalités qui l’accompagne, les moyens de digresser sur leur propre terrain. Chacun dans des moments d’improvisation sur lesquels ils laissent apparaître leurs influences diverses.
Les compositions très jazz de Rez Abassi ouvrent des champs, des perspectives et forment le creuset du melting pot. Cet album est aussi le prétexte à des moments de lyrisme denses et puissants qu’il s’agisse du flow de Rudresh Mahanthappa, des tuilages harmoniques de Rez Abassi et surtout de magnifiques moments de lumière qu’apporte Vijay Iyer dans un esprit plus atonal.

Rez Abassi n'est plus une révélation. Il en est en effet à son dixième album et ce musicien pakistanais installé à Los Angeles à l'âge de 4 ans s'affiche aujourd'hui comme l'une des références sur l'instrument.

Une bien belle découverte de ce que le jazz doit aujourd’hui à ses imbrications culturelles, qu’il vient maintenant chercher au bercau de l’humanité.
Jean-Marc Gelin

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10 novembre 2017 5 10 /11 /novembre /2017 16:32

Fred Hersch (piano solo)

Seoul, Corée du Sud, 1er novembre 2016 & 1-3 avril 2017

Palmetto Records PM 2186 / Bertus distribution

 

On est frappé, chaque fois que l'on écoute Fred Hersch (et spécialement en solo) par l'espèce de magie qui s'impose, dès les premières mesures : forte présence du contrepoint de la main gauche, tandis que la droite expose, commente, et étend le champ mélodique (le chant). La clarté des lignes qui cheminent en toute indépendance, et pourtant dans une absolue cohérence, me rappelle chaque fois Glenn Gould, coutumier de ce défi qui mêle vertige et lisibilité. Et aussi Lennie Tristano, autre exemple de cette connexion directe entre les doigts et la pensée musicale. Et pourtant rien d'abstrait : sensualité et lyrisme parlent d'une même voix. Ce miracle musical s'accomplit, quel que soit le matériau : une composition personnelle, rêveuse autant que sinueuse ; ou un classique du jazz de la fin des années 50 (Whisper Not) ; une bossa nova si souvent ressassée (Zingaro alias Retrato Em Branco E Preto alias Portrait in Black and White), joué comme on jouerait un prélude et une fugue de Bach, mais en oubliant la partition ; voire une longue improvisation totalement ouverte (Through the Forest ), enregistrée en concert, et où le vertige devient abyssal. Et tout est à l'avenant, jusqu'à Eronel de Thelonious Monk (le pianiste adore aller dans cette direction, notamment sur scène en fin de prestation). Pour conclure Fred Hersch nous offre la version pianistique d'une chanson de Billy Joel, And so it goes, comme pour nous rappeler son attachement au chant. Le tout se joue dans une dévotion au jazz, et à la grande liberté d'interprétation et de métamorphose qu'offre cette musique.

On peut retrouver le parcours de ce musicien rare en lisant (en Anglais pour l'instant) l'autobiographie qu'il vient de publier : Good Things Happen Slowly, A Life in and Out of Jazz (éditions Crown Archetype). On y découvre le parcours singulier d'un artiste qui, sur le plan de sa vie personnelle comme sur celui de la musique, employa toute son énergie à devenir lui-même. La musique en général, et le jazz en particulier, s'y trouvent évoqués avec force et lucidité, notamment au travers de portraits, et de rencontres avec des artistes majeurs : Jaki Byard, le professeur encyclopédique du piano jazz au Berklee College de Boston ; McCoy Tyner, rencontré à la faveur d'un concert, et qui se montrera accessible à l'admiration du jeune musicien.... et ainsi de suite, de chapitre en chapitre, lesquels ne dissimulent rien d'une vie qui eut ses moments de souffrance et de maladie gravissime. Et pourtant Fred Hersch est là, et bien là, plus vivant que jamais, dans un Art plus encore accompli !

Xavier Prévost

 

Fred Hersch sera en concert, en trio, le 11 novembre à Strasbourg (festival Jazzdor) et les 21-22 novembre à Paris au Sunside

 

Un entretien de Jean-Louis Lemarchand avec Fred Hersch sera publié prochainement dans nos colonnes

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5 novembre 2017 7 05 /11 /novembre /2017 20:23

Jazz Family 2017
Rémi Panossian (p), Maxime Delporte (b), Fréderic Petitprez (dms) + Nicols Gardel (tp), Frederic Doumerc (as), Nicole Johänntgen (sax),  Camille Artichaut (cl), Maïa Barouh (vc), RacecaR (vc), Ayaka Takato (vc), Arnaud Bonnet et Juliette Barthe (vl), Ophélie Renard (vla), sophie Castellat (vlc)

Voilà bien un album riche et haut en couleur que celui du jeune pianiste Rémi Panossian !
Depuis quelques années en effet Panossian ne cesse de nous étonner ( même s’il doit me reprocher encore quelques lignes écrites jadis pour le copte de Jazzmagazine ).
Riche parce que rare sont les albums aussi hétéroclite qui savent conserver une véritable cohérence narrative. Un peu à la manière d’un lecteur de polar perdu au milieu de la ville et passant de lieux en lieux aussi animés que parfois déserts, Remi Panossian nous promène dans une musique chatoyante qui passe de la pop moderne ( sur le titre éponyme je pense un peu à Radiohead), à des couleurs nordiques que n’auraient pas renié Svensson (Wanna beat the flakes), puis empoigne le rap dans un assaut de modernité qui tombe à pic ( où là je pense un peu au travail de Kendrick Lamar).
Et puis fondamentalement il y a le jazz aérien ou puissant ( ultraviolet ), ce jazz porté par le lyrisme de Rémi Panossian qui , tout en dirigeant de main de maître cette aventure apporte sa pierre à l’édifice de manière aussi élégante que classieuse. Jazz aussi par le talent de ses accompagnateurs dont, au sax le très fameux et très nerveux Ferdinand Doumerc que les fans de Pulcinella ont appris à connaître.
Les arrangement sont diablement efficaces et magnifiquement bien travaillés avec une attention à la fois sur les tuilages, sur l’évolution de thèmes à tiroirs et enfin sur le son à la fois acoustique et électrique et mariant avec beaucoup de discrétion et une belle écriture, une formation à cordes sur quelques titres Mais surtout ces arrangements apportent au gré de chacune de ces compositions une belle cohérence tout au long de ce travail toujours captivant qui parvient à discuter l’intérêt de l’auditeur de bout en bout.
Ballade urbaine foisonnante. Feel good album.
Very good job !
Jean-Marc Gelin

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4 novembre 2017 6 04 /11 /novembre /2017 12:04


Martial Solal, piano, Dave Liebman saxophones. Chateau Guiraud, Sauternes (33) le 4 août 2016. Sunnyside/Socadisc.

 

Dans la carrière de Martial Solal et Dave Liebman, le duo tient sa place, son rang parmi les enregistrements les plus forts, les plus profonds. Le pianiste avait notamment croisé le fer-façon de parler-avec Johnny Griffin (In & Out. Dreyfus.2000) et surtout avec Lee Konitz (4 albums depuis 1977 et des dizaines de concerts) tandis que le saxophoniste s’était exprimé avec un compère familier de longue date, le pianiste Richie Beirach (Unspoken.OutNote 2011). Leur rencontre apparaissait dès lors comme une évidence à Jean-Charles Richard, saxophoniste proche des deux artistes. Enregistré l’été 2016 lors d’un concert proposé lors du festival Jazz & Wine Bordeaux au Château Guiraud (Sauternes, 1er grand cru classé), l’album restera comme un grand millésime. Le repertoire, choisi sur le vif, est des plus classiques : des standards (6) bien rodés, All the Things You Are, Night and Day, Solar, What is Thing Called Love, On Green Dolphin Street, Lover Man.  Sur ce terrain connu, les deux comparses s’en donnent à coeur joie, ne ménageant ni leur talent (immense) ni leur inventivité (qui ne l’est pas moins). Commentaire de Dave Liebman dans le livret : « Le jazz est supposé être spontané et imprévisible. Cela ne peut être plus vrai quand on joue avec Martial ». Réponse de celui-ci : « Jouer avec Dave a été extrêmement stimulant car sa présence m’incite constamment à me surpasser ».Chacun met un malin plaisir à servir ces monuments du jazz en apportant sa pierre à l’édifice, se montrant (sans jamais chercher à démontrer) lyrique, juvénile, espiègle. Sans filet, Martial Solal (89 ans alors) et Dave Liebman (69) s’adonnent à un exercice de haute voltige dont on sort ébahi, enivré. Un concert dense, bref (45 minutes) à écouter sans modération car pour reprendre le titre d’une de ces compositions de Martial «  L’oreille est hardie ».
Jean-Louis Lemarchand


Dave Liebman sera  l'invité du trio Celea/Parisien/Reisinger

- le 12 novembre à Strasbourg, festival Jazzdor

- les 14 & 15 novembre à Paris, au Sunside

- le 17 novembre à Nevers, festival D'Jazz

- le 18 novembre à l'Opéra de Limoges, festival Eclats d'Email

Et Martial Solal se produira au printemps dans une grande salle aux portes de Paris

 

@jb Millot

 

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3 novembre 2017 5 03 /11 /novembre /2017 22:20

TIM BERNE'S SNAKEOIL « Incidentals »

Tim Berne (saxophone alto), Oscar Noriega (clarinette, clarinette basse), Ryan Ferreira (guitare), Matt Mitchell (piano, électronique), Chess Smith (batterie, percussion)

Rhinebeck, État de New York, décembre 2014

ECM 2579 / Universal

 

Enregistré en décembre 2014 comme le précédent disque du même groupe, «You’ve Been Watching Me», publié au printemps 2015, ce nouvel opus de Tim Berne claque comme un étendard futuriste dans un monde musical légèrement assoupi. Non qu'il n'y ait là que des sons, des phrases, des intervalles et des harmonies inédits, mais parce que leur agencement fait toujours entrevoir un horizon neuf. Ici un sérialisme adouci en un art de la fugue prospectif, ailleurs des chromatisme sinueux comme le meilleur du rock-jazz progressif les affectionnait, et toujours une intrication, totalement indémêlable parfois, de l'écrit et de l'improvisé, le tout fonctionnant dans une forme qui semble totalement maîtrisée, alors même qu'on peut la supposer en partie surgie de l'urgence d'un instant d'absolue spontanéité. C'est vraiment du Grand Art collectif, où les compositions du saxophoniste sont autant de lieux utopiques où les solistes (dont Tim Berne évidemment) vont s'épanouir. C'est comme un labyrinthe où l'on s'introduirait hardiment, non dans l'espoir un peu naïf d'en déjouer les méandres, mais avec au contraire la folle aspiration de s'y perdre, avec délices. Pour des émotions musicales/esthétiques aussi violemment requérantes je ne vois, dans les expériences de ces dernières années, que les groupes de Marc Ducret ; ce qui ne procède nullement du hasard, tant ils ont eu d'occasions de collaborer l'un avec l'autre. GRANDE musique !

Xavier Prévost

 

Le groupe est en concert au Moulin à Jazz de Vitrolles le samedi 4 novembre 2017 (seule date française de la tournée européenne) et le 5 novembre à l'AMR de Genève

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2 novembre 2017 4 02 /11 /novembre /2017 08:34
BROUSSEAU/METZGER   SOURCE

BROUSSEAU / METZGER

SOURCE

Sortie 3 novembre 2017

Emouvance/Absilone Socadisc

Concert de sortie d’album le 3 novembre au studio de l’Ermitage Paris 20ème

www.emouvance.com

Si ces deux-là se connaissent depuis vingt ans, leurs années de conservatoire, s’ils ont participé à certains des projets importants des musiques actuelles, ceux de Marc Ducret (Le sens de la Marche en 2003) et de Louis Sclavis pour aller vite et donner une idée de la mouvance dans laquelle ils aiment à apparaître ( ils ont près de dix albums en commun en tant que sidemen), ils n’avaient jamais eu le temps, l’occasion de se retrouver à deux sur un projet commun, plus personnel et donc intime. C’est chose faite à présent avec Source qui sort sur le label EMOUVANCE, écrin tout indiqué pour ce duo de charme. Elégant est sans doute le qualificatif le plus adéquat pour traduire la délicatesse de cette musique à l’image des photographies de la pochette dues à Samuel Choisy. Légèreté de ces plumes nuageuses dans l’atmosphère, en suspension : des formes vaporeuses qui surgissent et disparaissent, choses fugaces qui restent en mémoire comme les improvisations lancinantes, sinueuses, troublantes du duo, donnant du sfumato à ce « jazz » chambriste célébrant l’association des saxophones de Mathieu Metzger ( souverain au soprano) et du piano de Paul Brousseau. On est assez loin cette fois des claviers électroniques et du rock expérimental, plongé dans une musique élégiaque, onirique où les deux musiciens révèlent leur sensibilité en usant finement des atouts d’une belle pratique instrumentale. Matthieu Metzger est assurément un saxophoniste avec lequel il faudra compter, aussi fougueux que délicatement impressionniste et Paul Brousseau révèle une profondeur de son, un toucher qui sait se faire tendre, voire caressant, qui peut tomber en gouttes et quand il le faut est musclé comme dans ce vibrant « Thollot’s Rhapsody ». Un sens indéniable de la mélodie se révèle sur ces ballades lentes qui filent rapidement : au total quinze petites pièces vives, libres, subtiles entre deux et trois minutes qui égrènent en une sorte de récital, tout un art, renouvelé du duo piano sax. Et l’on ne souhaite qu’une chose, c’est les entendre encore.

Sophie Chambon

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