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29 avril 2017 6 29 /04 /avril /2017 14:37

Avant de filer au mois de mai vers New York et le 'Vision Free Jazz Festival 2017', dont elle est la seule invitée européenne, Joëlle Léandre a eu la joyeuse surprise de figurer dans la promotion d'hiver de l'Ordre des Arts et des Lettres au titre de Chevalier (Chevalière en l'occurrence). Une manière de rappeler la place, singulière et cependant majeure, qu'elle occupe sur la scène musicale depuis quelques lustres. Pour se rafraîchir la mémoire, dans une discographie qui comporte plus de cent références, deux de ses parutions de la fin 2016

TIGER TRIO : MYRA MELFORD, JOËLLE LÉANDRE, NICOLE MITCHELL «Unleashed»

Myra Melford (piano), Joëlle Léandre (contrebasse), Nicole Mitchell (flûte, flûte alto, piccolo)

Paris, Galerie Zürcher, 25 mars 2016

RogueArt ROG-0074 / www.roguart.com

 

Habituée des rencontres états-uniennes (sur scène, mais aussi au Mills College où elle a fait de nombreux séjours comme enseignante invitée), Joëlle Léandre renoue pour ce disque avec des complices de longue date. Elle a souvent collaboré avec l'une et l'autre, et toutes trois s'étaient retrouvées sur scène à San Francisco en 2015. Comme toujours, une telle rencontre engendre de fécondes improvisations sur un terreau d'anciennes connivences, et la musique circule de l'une à l'autre, fluide ou tempétueuse selon les instants, avec comme souvent dans les improvisations réussies des convergences assez miraculeuses.

 

 

JOËLLE LÉANDRE – THÉO CECCALDI «Elastic»

Joëlle Léandre (contrebasse), Théo Ceccaldi (violon)

Paris, 2 octobre 2015

Cipsela Records CIP 006 / http://www.cipsela-records.com/store.php

 

Ils appartiennent à deux générations différentes, mais ils sont du même monde, celui où la liberté de créer ne connaît pas de bornes, où l'exigence musicale/instrumentale se fond et se confond dans le goût de l'aventure. Théo Ceccaldi est familier de l'univers de Joëlle Léandre, car il participe au tentette 'Can You Hear Me ?', et tous deux ont un sens aigu de l'improvisation, de l'instant magique qui se transforme en une forme, quand l'éphémère devient Art. On part d'un lyrisme légèrement mélancolique, où le chant s'émancipe très librement de la tonalité, où l'expression semble prévaloir, alors même que l'architecture s'élabore, souterraine. Et le sortilège opère de plage en plage, de douceur en fracas. Et l'on se sent glisser dans un ailleurs qui n'autorise rien que l'abandon.

Xavier Prévost

 

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29 avril 2017 6 29 /04 /avril /2017 08:46

DAVID MURRAY & ALI TAKASE : «  Cherry / Sakura »
Intakt 278 - 2017

Davis Murray (ts, bcl), Aki Takase (p)

Les grands saxophonistes se livrent souvent à l’exercice du duo. Parfois ces rencontres avec des pianistes donnent lieu à de purs chef d’oeuvre. On pense à celle de Lee Konitz avec Martial Solal
ou d’Archie Shepp avec Horace Parlan. Ce duo David Murray/ Aki Takase entre assurément dans la première catégorie. Il constitue, pour dire les choses simplement un modèle du genre, un sommet, un moment musical d’une très rare intensité-intimité et, oui, admettons-le un pur chef d’oeuvre.

Le saxophoniste d’Oakland et la pianiste japonaise sont amis de longue date. Ils renouent aujourd’hui et avec cet album avec l’exercice qui 23 ans plus tôt avait donné naissance au légendaire « Blue Monk » dans lequel déjà ils conversaient déjà sur des cimes bien hautes. Ici tout est réuni pour faire de cet album un monument. La complicité des deux, leur art partagé de l’écoute mutuelle et les espaces que chacun laisse à l’autre, le sens de l’improvisation que chacun à sa façon expose contribuent à en faire un très grand moment. Et puis il y a le son, IMMENSE de David Murray porteur d’une grande tradition du jazz qui passe par Coleman Hawkins, Ben Webster ou Sonny Rollins dont il se montre l’égal. Moins virulent et énervé qu’à l’époque du World Saxophone quarte David Murrray semble avoir le discours d’un sage. Il suffit d’entendre  ce To A. P. Kern iu sur Nobuko pour se convaincre des sommets sur lesquels Murray puise sa source et sur lesquels il nous emmène.
Aki Takase elle, est toute en nuance, dans l’art de l’accompagnement et de l’enluminure discrète.
Les deux musiciens échangent sur des morceaux de blues, de ragtime ou de free léger. Ils s’amusent tous les deux sur Let’s cool one de Monk où Murray avec cet incroyable son qu'il déploie aussi à la clarinette basse taquine Aki Takase qui elle même taquine un piano plutôt stride.

Et c’est ainsi tout le long de l’album ponctué par une incroyable force vitale qui porte l’émotion au plus haut, qui vibre au souffle puissant du saxophoniste.
Un chef d’oeuvre.
Jean-Marc Gelin

 

 

DAVID MURRAY & AKI TAKASE : «  Cherry / Sakura »
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28 avril 2017 5 28 /04 /avril /2017 10:21

Caroline Sentis (voix), Bruno Ducret (violoncelle)

Invités : Marc Ducret (guitare), Matthieu Metzger (saxophones baryton et sopranino)

Poitiers, octobre 2015

La Boîte à Sandrine / https://connieandblyde.bandcamp.com/

 

Un pari un peu fou, et totalement assumé, d'associer la chanson -avec des (bons) textes (en français, en anglais aussi)- et une musique qui prend son bien de toutes parts : jazz contemporain, musique du même tonneau, pop sophistiquée, folk engagé, plus toutes les variantes qu'il n'importe guère de nommer, tant l'essentiel réside dans le corps de la musique. La voix et le violoncelle, les textes et la musique s'affrontent, s'étreignent et s'apprivoisent en une sorte de rite secret. Le résultat est fascinant. La guitare de Marc Ducret s'en mêle sur quatre plages, les saxophones (baryton et sopranino) de Matthieu Metzger s'y glissent pour deux titres, et les deux invités convergent dans un thème intitulé Blanc ne supporte pas l'hiver : ils sont manifestement de la même obédience artistique, qui fait fi des étiquettes. C'est l'expression qui doit prévaloir, expressivité maximale même, comme dans ce chant des prisonniers des pénitenciers du Sud des USA, naguère recueilli par Alan Lomax : I'll be so glad when the sun goes down. Une autre voix (celle du violoncelliste ?) s'y fait entendre, dans une expression écorchée vive, qui engendre un puissant frisson. Décidément inclassable, et c'est tant mieux !

Xavier Prévost

 

Connie & Blyde jouera le dimanche 30 avril à Montpellier au Parc de l'Aiguelongue, à midi, dans le cadre du Mama Stock Festival

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28 avril 2017 5 28 /04 /avril /2017 08:41
CUONG-VU 4-TET Ballet-The Music of Michael GIBBS

Cuong Vu Quartet

Ballet-The Music of Michael Gibbs

Featuring Bill Frisell

Cuong Vu (tp), Luke Bergman (b), Bill Frisell (eg), Ted Poor (dm)

www.rarenoiserecords.com

Distribution France Differ-Ant

 

Hommage au compositeur-arrangeur Michael Gibbs, cet album du quartet du trompettiste Cuong-Vu est un petit bijou. Il suffit de cliquer sur le lien ci dessous et d'écouter l'extrait proposé pour en avoir une belle confirmation. http://www.rarenoiserecords.com/cuong-vu

Si on annonce ainsi la couleur, c’est que l’on peut glisser le CD dans le lecteur et se laisser emporter sans regarder les titres de ces compositions qui s’enchaînent avec aisance et fluidité.

La genèse du projet ? Bill Frisell désirait faire venir Michael Gibbs à l’université de Washington pour des arrangements orchestraux de sa musique. Il en a résulté deux soirées, la première orchestrale et la seconde avec le big band de l’université. L’enregistrement provient de la performance de la deuxième soirée, où en deuxième set, le quartet a joué seul la musique de Gibbs, « Blue Comedy » de 1968, ou «And on the Third Day» (1970). Un charme résolument rétro pour une musique souvent planante. A cet égard, la photo de la pochette plonge résolument dans l’atmosphère adéquate, d’une suite lunaire, d’un film rêvé. L’entente entre le trompettiste et le guitariste est idéale. Tous deux arrivent à ce juste équilibre, faisant sonner leur instrument, imprimant notablement leur « patte » sur une musique ouverte, lyrique. Comme souvent avec Bill Frisell, cet album constitue une bande-son idéale. Quel plaisir de le retrouver, surprenant dans ses détours, mais aussi ses ruptures qui s’accordent ici parfaitement avec les solos intelligemment amenés de Cuong Vu : valse blues, ballade éthérée qui n’est jamais mieux servie que quand elle est jouée avec douceur. Une guitare, caressée, frottée, pincée, vibrante aussi dans de courts délires électriques autant qu’électrisants, des passages qui se détachent plus éclatants avec des salves de batterie. Quant à la rythmique, elle est irréprochable.

Le style de Frisell tend vers une économie de bon aloi renforcée des interventions de Cuong Vu qui font résonner de façon plus cuivrée l’ensemble, avec suffisamment d’espace pour l’expression de chacun.

Sophie Chambon

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27 avril 2017 4 27 /04 /avril /2017 11:04

Trio Rosenberg : Stochelo Rosenberg (guitare solo), Nous’che Rosenberg (guitare rythmique), Nonnie Rosenberg (contrebasse) + Claude Tissendier (clarinette), Laura Etchegoyhen (voix), Pierre Bertrand (saxophone), Michel Feugère (trompette), Anne Gravoin, Marianne Lagarde, David Braccini (violons), Hono Winterstein (guitare), Timbo Mehrstein (violon) et divers autres interprètes, dont Yoann Serra (batterie), Costel Nitescu (violon)...., orchestre et choeur dirigé par Pierre Bertrand Cagnes

Paris, 2016

Impulse 602557450392 / Universal

 

Après un prélude tragique dans la forêt ardennaise, le film nous offre un concert dans une grande salle parisienne, concert que nous restituent les premières plages du disque. Outre le trio Rosenberg, le groupe s'étoffe de la clarinette de Claude Tissendier, qui est doublé à l'image (on est en 1943, Grappelli est resté à Londres, et le quintette avait accueilli dès 1940 le clarinettiste Hubert Rostaing). Le générique du film donne Vincent Frade dans le rôle du batteur mais les notes du CD annoncent, en fin de liste, Yoann Serra à la batterie : qui joue ? Le bassiste à l'image est un excellent musicien, Rapahaël Dever, mais l'on entend celui du trio Rosenberg. Il y a aussi ceux que l'on aurait aimé entendre, comme le guitariste Adrien Moignard. Mais laissons les regrets : de belles plages font revivre dignement la musique du génial Django, Stochelo Rosenberg le représente brillamment ; il y est allé aussi d'une de ses compositions parfaitement dans l'esprit, et nous a offert une belle impro sur La Marseillaise. Quant à Hono Winterstein et Timbo Mehrstein, ils nous ont également gratifiés d'une composition-improvisation du meilleur esprit. La B.O. Se conclut par une reconstitution-réinvention d'œuvres perdues ou fantasmées de Django. Rien qui puisse gâter notre plaisir. Si le film n'a pas subjugué le vieux cinéphile que je fus (et demeure), il reste une belle évocation de ce personnage mythique et devrait plaire aux jazzfans. Reda Kateb éclaire le personnage d'une façon très personnelle, Cécile de France est trouble (et troublante) à souhait. Alors : film ou CD ? Ce sera selon votre bon plaisir....

Xavier Prévost

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25 avril 2017 2 25 /04 /avril /2017 17:04

Emmanuel Bex (orgue, composition), David Lescot (voix, trompette, textes), Élise Caron (voix, flûte), Mike Ladd (spoken words), Géraldine Laurent (saxophone alto), Simon Goubert (batterie)

Les Lilas, 21-23 novembre 2016

Le Triton TRI-17538 / L'Autre distribution

 

Une sorte de logique historique réside dans le fait d'associer le jazz, résultat de révolutions esthétiques et politiques successives, et la Commune de Paris, révolution éphémère et tragique qui pourtant marqua (et continue de marquer) l'aventure humaine. À la source un spectacle musical, conçu par le comédien-auteur-metteur en scène (et accessoirement trompettiste) David Lescot et l'organiste-compositeur Emmanuel Bex ; et surtout le désir de construire un objet artistique autour de la Commune de Paris. Des textes de David Lescot (et Mike Ladd), des musiques d'Emmanuel Bex, des sources historiques, des emprunts à Verlaine, Rimbaud, Louise Michel, Jules Vallès.... et au final une très belle insurrection musicale et poétique qui nous plonge au cœur de cet univers tourmenté d'espérances folles et de drames sanglants. Tous les protagonistes sont exemplaires de pertinence et d'engagement expressif. Élise Caron nous rappelle opportunément qu'au delà de la grande vocaliste, juste dans tous les univers musicaux, elle est aussi une formidable comédienne, dotée d'un pouvoir d'incarnation que l'on devine sans limite, jusque dans l'économie des gestes : une vraie présence. Mais ils/elles sont tous/toutes exemplaires de vérité incarnée, vérité musicale, dramatique, historique et humaine. Et en prime une version du Temps des cerises (avec spoken words de Mike Ladd) dont on se souviendra longtemps.

Xavier Prévost

 

Ce spectacle musical est à Paris, à l'affiche de l'espace Cardin (qui héberge le Théâtre de la Ville) jusqu'au samedi 29 avril. Il sera cet été au festival de Marciac, en octobre à la Comédie de Caen, et au Triton (Les Lilas), et enfin en novembre au festival Djaz de Nevers.

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23 avril 2017 7 23 /04 /avril /2017 10:08

100 titres pour le centenaire d’Ella
The 100 greatest hits of Ella Fitzgerald
Coffret de 5 cd ; Wagram. 17 €


Ella aurait eu 100 ans le 25 avril. Pour célébrer cet anniversaire, un coffret propose exactement 100 chansons enregistrées par la First Lady of Jazz (1917-1996). Pour un prix des plus modestes (17 euros), l’amateur peut se mettre en joie en passant en revue toutes les facettes de son talent protéiforme ;  les titres étant répartis en cinq chapitres : les standards enregistrés dans les années 60 ( Body and Soul, Misty, Black Coffee…),le grand répertoire (Berlin, Gershwin, Ellington ) les airs de Broadway (Just one of those things, Early Autumn…), le duo avec Armstrong (Summertime, Cheek to Cheek…) et les concerts publics ( Rome, Chicago, Berlin…). Le collectionneur avisé regrettera l’absence d’informations discographiques (dates des enregistrements, compositions des formations) mais le lecteur des DNJ peut, grâce à la gentillesse du chef d’orchestre de cet ensemble, notre confrère Lionel Eskenazi, disposer d’informations sur les disques originels d’où sont extraites ces chansons(voir ci-dessous). Un cadeau idéal pour (re)découvrir une artiste majeure et enjouée.
 Jean-Louis Lemarchand
Le dimanche 30 avril au Sunside (75001), à 18 h Lionel Eskenazi présentera un concert dédié à Ella Fitzgerald avec Isabelle Carpentier (voix) et une formation dirigée par le bassiste Jacques Vidal.
THE 100 GREATESTS HITS OF ELLA FITZGERALD

CD1 : « I Hear Music »

ELLA FITZGERALD “Night In Tunisia” (4’05) Gillespie/Paparelli/Hendricks – P 1961 Verve.
ELLA FITZGERALD “Cry Me A River” (4’12) Arthur Hamilton – P 1961 Verve
ELLA FITZGERALD “Clap Hands, Here Comes Charlie” (2’43) Rose/McDonald/Meyer (Copyright Control) – P 1961 Verve.
ELLA FITZGERALD “Jersey Bounce” (3’36) Bradshaw/Johnson/Plater/Wright (Copyright Control) – P 1961 Verve.
ELLA FITZGERALD “Round Midnight” (3’25) Monk/Hanighen/Williams – P 1961 Verve.
ELLA FITZGERALD “The One I Belongs To Somebody Else”
 (2’13) Jones/Khan (Copyright Control) – P 1961 Verve.
ELLA FITZGERALD “I Hear Music” (2’19) Lane/Loesser (Copyright Control) – P 1961 Verve.
ELLA FITZGERALD “Stormy Weather” (5’13) Arlen/Koehler (Belwin-Mills Publishing Corp./F.Salabert/L.Wright Music Co Ltd) – P 1961 Verve.
ELLA FITZGERALD “Come Rain Or Come Shine” (3’22) Arlen/Mercer (Chappell/Crawford Music Corp.) – P 1961 Verve.
ELLA FITZGERALD “One For My Baby” (4’16) Arlen/Mercer (Chappell Morris Ltd) – P 1960 Verve.
ELLA FITZGERALD “Ich Fihle Mich Crazy” (3’06) Donaldson/Obermair (Donaldson Publishing Co/Larry Spier Inc./Tobago Music Co) – P 1961 Verve.
ELLA FITZGERALD “Black Coffee” (3’27) Webster/Burke (Frank Music Corp./Sondot Music Corp.) – P 1960 Verve.
ELLA FITZGERALD “Runnin’ Wild” (2’41) Fitzgerald/Jones/Tennyson– P 1962 Verve.
ELLA FITZGERALD “Hallelujah, I Love Him So” (2’34) Ray Charles– P 1962 Verve.
ELLA FITZGERALD “After You’ve Gone” (4’11) Creamer/Layton – P 1962 Verve.
ELLA FITZGERALD “No Noon At All” (2’36) Evans/Mann– P 1962 Verve.
ELLA FITZGERALD “Misty” (2’52) Garner/Burke – P 1960 Verve.
ELLA FITZGERALD “All Of Me” (3’22) Marks/Simons– P 1962 Verve.
ELLA FITZGERALD “Georgia On My Mind” (3’29) Carmichael/Gorrell– P 1962 Verve.
ELLA FITZGERALD “Body & Soul” (3’44) Green/Eyton/Heyman/Sour– P 1962 Verve.

CD 2 : « In A Mellow Tone »

ELLA FITZGERALD “Puttin’ On The Ritz” (2’13) Irving Berlin (Irving Berlin Music Corp.) – P 1958 Verve
ELLA FITZGERALD “Blue Skies” (3’44) Irving Berlin (Irving Berlin Music Inc.) – P 1958 Verve.
ELLA FITZGERALD “Alexander’s Ragtime Band” (2’40) Irving Berlin (Irving Berlin Music Inc.) – P 1958 Verve.
ELLA FITZGERALD “They All Laughed” (3’03) G & I Gershwin (Gershwin Publishing Corp.) – P 1959 Verve.
ELLA FITZGERALD “Fascinating Rhythm” (3’22) G & I Gershwin (Gershwin Publishing Corp.) – P 1959 Verve.
ELLA FITZGERALD “Just You, Just Me” (2’24) Green/Klages – P 1958 Verve.
ELLA FITZGERALD “Beat Me Daddy, Eight To The Bar” (2’29) Prince/Raye/Sheehy (Leeds Music Corp.) – P1959 Verve.
ELLA FITZGERALD “Ill Wind” (3’46) Harold Arlen/Ted Koehler (Ed.G. Tournier) –P 1957 Verve.
ELLA FITZGERALD “Comes Love” (2’25) Brown/Stept/Tobias (Chappell) – P 1957 Verve.
ELLA FITZGERALD WITH DUKE ELLINGTON AND HIS ORCHESTRA “Caravan” (3’51) Ellington/Mills/Tizol (Chappell) – P 1957 Verve.
ELLA FITZGERALD WITH DUKE ELLINGTON AND HIS ORCHESTRA “Take The A Train” (6’41) Billy Strayhorn (Billy Strayhorn Songs, Inc.) – P 1957 Verve.
ELLA FITZGERALD WITH DUKE ELLINGTON AND HIS ORCHESTRA “I’m Beginning To See The Light” (3’27) Duke Ellington/Don Georges (Alamo Music Inc./Campbell Connelly & Co Inc./Grand Music Corp./Hill & Range Songs Inc.) – P 1957 Verve.
ELLA FITZGERALD “It Don’t Mean A Thing” (4’10) Ellington/Mills (Chappell) – P 1957 Verve.
ELLA FITZGERALD : “In A Sentimental Mood” (2’46) Ellington/Kurtz/Mills (American Academy Of Music Inc.) – P 1956 Verve.
ELLA FITZGERALD : “Don’t Get Around Much Anymore” (5’02) Duke Ellington/Bob Russell (Robbins Music Corp.) – P 1956 Verve.
ELLA FITZGERALD “Mood Indigo” (3’26) Ellington/Bigard/Mills (Belwin-Mills Publishing Corp./Gotham Music Services Inc.) – P 1956 Verve.
ELLA FITZGERALD “In A Mellow Tone” (5’07) Duke Ellington (Chappell) – P 1957 Verve.
ELLA FITZGERALD “Lush Life” (3’38) Billy Strayhorn (Billy Strayhorn Songs, Inc.) – P 1957 Verve.
ELLA FITZGERALD WITH DUKE ELLINGTON AND HIS ORCHESTRA “All Too Soon” (4’20) Ellington/Sigman (Chappell) – P 1957 Verve.
ELLA FITZGERALD “Lover” (3’17) Rodgers /Hart (Francis Day & Hunter Ltd) – P 1956 Verve.
ELLA FITZGERALD “Manhattan” (2’50) Rodgers /Hart (Chappell Music) – P 1956 Verve.

CD 3 : “The Lady Is A Tramp”

ELLA FITZGERALD “The Lady Is A Tramp” (3’21) Rodgers/Hart (Chappell Music) – P 1956 Verve.
ELLA FITZGERALD “Everything I’ve Got” (3’20) Rodgers/Hart (Copyright Control) – P 1956 Verve.
ELLA FITZGEARALD “What Is This Thing Called Love” (2’03) Cole Porter (Chappell Music) – P 1956 Verve.
ELLA FITZGEARALD “Just One Of Those Things” (3’20) Cole Porter (Chappell Music) – P 1956 Verve.
ELLA FITZGEARALD “Let’s Do It (Let’s Fall In Love)” (3’34) Cole Porter (Chappell Music) – P 1956 Verve.
ELLA FITZGEARALD “Ridin’ High” (3’31) Cole Porter (Chappell Music) – P 1956 Verve.
ELLA FITZGERALD “My Heart Belongs To Daddy” (2’36) Cole Porter (Chappell Music) – P 1954 Decca.
ELLA FITZGERALD “Makin’ Whoopee” (3’03) Gus Kahn/Walter Donaldson (Gilbert Keyes Music Co, Donaldson Publishing Co, ASCAP) – P 1954 Decca.
ELLA FITZGERALD “Nice Work If You Can Get It” (2’35) George & Ira Gershwin (WB Music Corp. ASCAP) – P 1954 Decca.
ELLA FITZGERALD “Lullaby Of Birdland” (2’49) George Shearing/George Weiss (EMI Music Publishing Inc.) – P 1954 Decca.
ELLA FITZGERALD “Rough Ridin’” (3’12) Ella Fitzgerald/Hank Jones – P 1952 Decca.
ELLA FITZGERALD “Early Autumn” (3’12) Mercer/Burns/Herman – P 1952 Decca.
ELLA FITZGERALD “Ella’s Contribution To The Blues” (2’31) Ella Fitzgerald – P 1952 Decca.
ELLA FITZGERALD “Air Mail Special” (3’00) Christian/Goodman/Munday (Copyright Control) – P 1952 Decca.
ELLA FITZGEARLD “Basin Street Blues” (3’06) Spencer Williams (Triangle Music) – P 1949 Decca.
ELLA FITZGERALD “My Baby Likes To Bebop” (2’39) W. Bishop – P 1947 Decca.
ELLA FITZGERALD “I’m Just Lucky So And So” (2’53) Ellington/David (Paramount Music Corp./Polygram International Publishing Inc.) – P 1946 Decca.
ELLA FITZGERALD “Flying Home” (2’27) Hampton/Goodman/Robin (Regent Music Corp.) – P 1945 Decca.
ELLA FITZGERALD & LOUIS JORDAN “Ain’t Nobody’s Business But My Own,” (3’13) Irving Taylor (Kiss Music Co) – P 1950 Decca.
ELLA FITZGERALD & LOUIS JORDAN “Baby It’s Cold Outside” (2’41) Frank Loesser (MPL Communications) – P 1949 Decca.
ELLA FITZGERALD & LOUIS JORDAN “Stone Cold Dead In The Market” (2’38) Jon Hendricks (Northern Music Co) – P 1945 Decca.

CD 4 : “Ella And Louis”

ELLA FITZGERALD & LOUIS ARMSTRONG “Stompin’ At The Savoy” (5’11) Sampson/Webb/Razaf/Goodman (F.Mélodie) – P 1957 Verve.
ELLA FITZGERALD & LOUIS ARMSTRONG : “They Can’t Take That Away From Me” (4’40) George & Ira Gershwin (Chappell & Co.) – P 1956 Verve.
ELLA FITZGERALD & LOUIS ARMSTRONG : “Cheek To Cheek” (5’55) Irving Berlin (Irving Berlin Music Corp. ASCAP) – P 1956 Verve.
ELLA FITZGERALD & LOUIS ARMSTRONG : “Moonlight In Vermont” (3’43)
John Blackburn/Karl Suessdorf (Capitol Songs Inc.) – P 1956 Verve.
ELLA FITZGERALD & LOUIS ARMSTRONG : “I’ve Got My Love To Keep Me Warm” (3’13) Irving Berlin (Irving Berlin Music Inc.) – P 1957 Verve.
ELLA FITZGERALD & LOUIS ARMSTRONG  : “Gee Baby Ain’t I Good To You” (4’10) Redman/Razaf (Chappell) – P 1957 Verve.
ELLA FITZGERALD & LOUIS ARMSTRONG : “Stars Fell On Alabama” (3’36) Mitchell Parish (F.Day) –P 1956 Verve.
ELLA FITZGERALD & LOUIS ARMSTRONG : “A Fine Romance” (3’56) J.Kern/D.Fields (Chappell) – P 1957 Verve.
ELLA FITZGERALD & LOUIS ARMSTRONG “Tenderly” (5’08) Gross/Lawrence (Chappell) – P 1957 Verve.
ELLA FITZGERALD & LOUIS ARMSTRONG “Don’t Be That Way” (4’57) Goodman/Sampson/Parish (F.Mélodie) – P 1957 Verve.
ELLA FITZGERALD & LOUIS ARMSTRONG : “Autumn In New-York” (5’58) Vernon Duke (Harms Inc.) – P 1957 Verve.
ELLA FITZGERALD & LOUIS ARMSTRONG : “I Won’t Dance” (4’47) Kern/McHugh/Hammerstein/Harbach/Fields (Chappell) – P 1957 Verve.
ELLA FITZGERALD & LOUIS ARMSTRONG : “Summertime” (4’54) Gershwin/Gershwin/Heyward (Warner Chappell North America) – P 1958 Verve.
ELLA FITZGERALD & LOUIS ARMSTRONG : “I Got Plenty Of Nuthin’” (3’51) Gershwin/Gershwin/Heyward (Gershwin Publishing Corp.) – P 1958 Verve.
ELLA FITZGERALD & LOUIS ARMSTRONG : “It Ain’t Necessarily So” (6’31) Gershwin/Gershwin/Heyward (Gershwin Publishing Corp.)  – P 1958 Verve.
ELLA FITZGERALD & LOUIS ARMSTRONG : “Who Walks When I Walk Out” (2’17) Hoffman/Goodhart/Freed – P 1952 Decca.
ELLA FITZGERALD & LOUIS ARMSTRONG : “Dream A Little Dream Of Me” (3’03) Gus Kahn/Wilbur Schwandt/Fabian André (Essex Music Int. Inc./Songwriters Guild of America/Words & Music Inc.) – P 1950 Decca.
ELLA FITZGERALD & LOUIS ARMSTRONG : “The Frim Fram Sauce” (3’11) Ricardel/Evans – P 1946 Decca.

CD 5 : “Ella Live”

ELLA FITZGERALD “Mack The Knife” (4’22) Weill/Brecht (Universal Edition AG, Wien) – P 1960 Verve.
ELLA FITZGERALD “Love For Sale” (2’56) Cole Porter (Chappell Music) – P 1960 Verve.
ELLA FITZGERALD “Too Darn Hot” (3’02) Cole Porter (Chappell Music) – P 1960 Verve.
ELLA FITZGERALD “The Man I Love” (3’38) George & Ira Gershwin (Gershwin Publishing Company) – P 1960 Verve.
ELLA FITZGERALD “How High The Moon?” (6’58) Lewis/Hamilton – P 1960 Verve.
ELLA FITZGERALD “’Mr Paganini” (3’58) Sam Coslow – P 1961 Verve.
ELLA FITZGERALD “Rock It For Me” (3’26) Kay & Sue Werner (Copyright Control) – P 1961 Verve.
ELLA FITZGERALD “Just Squeeze Me” (3’15) Ellington/Gaines – P 1958 Verve.
ELLA FITZGERALD “Angel Eyes” (3’25) Brant/Dennis (Dorsey Brothers Music Inc.) – P 1958 Verve.
ELLA FITZGERALD “Saint Louis Blues” (5’56) W.C Handy (EMI Music Publishing Ltd/Sony/ATV Music Publishing Ltd) – P 1958 Verve.
ELLA FITZGERALD “I Love You Porgy” (4’55) George & Ira Gershwin (Gershwin Publishing Corp.) – P 1958 Verve.
ELLA FITZGERALD “It’s All Right With Me” (2’37) Cole Porter (Chappell Music) – P 1958 Verve.
ELLA FITZGERALD “Sophisticated Lady” (3’58) Ellington/Parrish/Gaines – P 1958 Verve.
ELLA FITZGERALD “A Foggy Day” (3’09) G &I Gershwin (Copyright Control) – P 1958 Verve.
ELLA FITZGERALD “Midnight Sun” (3’43) Burke/Hampton/Mercer (Regent Music Corp.) – P 1958 Verve.
ELLA FITZGERALD “Oh ! Lady Be Good” (3’52) G. & I. Gershwin (Gershwin Publishing Company)  – P 1958 Verve.
ELLA FITZGERALD “These Foolish Things” (3’46) Strachey/Link/Marvell (Bourne Music Inc.) – P 1957 Verve.
ELLA FITZGERALD “Them Their Eyes” (2’08) Pinkard/Tauber/Tracey – P 1957 Verve.
ELLA FITZGERALD “I Can’t Give You Anything But Love” (4’07) McHugh/Fields – P 1957 Verve.
ELLA FITZGERALD “Why Don’t You Do Right” (3’16) Kansas Joe McCoy (Copyright Control) – P 1953 Verve.

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22 avril 2017 6 22 /04 /avril /2017 17:06

Maxime Fougères (guitare), Yoni Zelnik (contrebasse), Antoine Paganotti (batterie)

Yerres, octobre 2016

Gaya Music Production GAYA 033 / Socadisc

 

En 2012, le guitariste avait enregistré un premier volume, dans la même configuration (augmentée de la présence du saxophoniste Julien Pontvianne), autour de la musique de Duke Ellington. Cette fois son dévolu se porte sur Wayne Shorter, autre compositeur majeur de la jazzosphère : beaucoup de thèmes des albums du label Blue Note de 1964-65, mais aussi At the fair, que Shorter avait enregistré pour son album «High Life» dans les années 90. Et puis Iris, créé par le quintette de Miles Davis en 1965 pour l'album «E.S.P.» ; Havona, compo de Jaco Pastorius pour Weather Report dans les années 70 ; et Barracudas, de Gil Evans, que Shorter avait repris en 65 dans son album «Etcetera». A ce répertoire très shorterien Maxime Fougères ajoute deux de ses compositions qui respirent le même esprit. Car c'est bien d'esprit qu'il s'agit, au delà de la lettre. Le guitariste fait partie de ces artisans de la musique que l'on voit toujours en bonne compagnie, tant leur présence est requise dès qu'une certaine exigence musicale est en jeu. J'ai lu dans une gazette que l'expression «musicien pour musiciens» conviendrait pour lui «si elle n'était aussi galvaudée». Eh bien galvaudons ! C'est bien de cela qu'il s'agit : un musicien recherché par ses confrères pour ses grandes qualités, et que l'on a plaisir à retrouver en leader pour exprimer un point de vue très personnel sur des œuvres monumentales. Tout y est : la compréhension optimale des thèmes, le respect du contexte d'émergence de chaque composition. Et pourtant la relecture est archi-personnelle : c'est le jazz, en somme, dont la culture profonde consiste à transfigurer tout matériau musical, avec une liberté qui n'exclut pas le respect. La métamorphose opérée sur Juju, en raison notamment du changement d'instrumentation par rapport à la version princeps, est éloquente : l'esprit est là, jalousement préservé, et pourtant la guitare s'envole, et même s'égare, pour notre plus grand bonheur. Il en va de même pour Deluge, issu du même 33 tours de Shorter, et ainsi de suite de plage en plage. Les deux compositions du guitariste procèdent de l'espace shorterien, où le sens de la forme, et le goût des sinuosités mélancoliques, prévalent. Quant aux thèmes de Pastorius et Gil Evans, ils sont tels que Shorter se les était déjà appropriés, et font ici l'objet d'une nouvelle O.P.A., car Maxime Fougères, en bon jazzman, sait bien qu'il serait indélicat de jouer un thème sans y porter sa marque. Un disque, et un guitariste, à découvrir, pour ceux qui n'auraient pas eu cette chance encore.

Xavier Prévost

 

L'album a paru fin février, mais le concert de sortie a lieu le vendredi 28 avril 2017 à Paris, au Sunset

 

Un aperçu sur Youtube

https://www.youtube.com/watch?v=TuLSCbDkRF0

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22 avril 2017 6 22 /04 /avril /2017 14:18
O N J Olivier Benoît Europa Oslo

 

ORCHESTRE NATIONAL DE JAZZ

OLIVIER BENOIT

EUROPA OSLO

ONJ records

Concert à Jazz or Jazz (Orléans) le 21 avril et à la Dynamo de Pantin (Banlieues Bleues) le 22 avril

 

Dernier volet du tour européen des capitales pour l’ONJ d’Olivier Benoît (http://www.onj.org ) en mettant le cap sur une ville nordique, Oslo la Norvégienne. Le mandat du vaillant guitariste s’achève et après Paris, Rome, Berlin, il conduit son équipage plein Nord, dans le droit fil de son projet, à savoir donner à entendre «la forme d’une ville». Au groupe des dix musiciens chevronnés qui l’accompagnent, il faut ajouter la chanteuse Maria Laura Baccarini qui n’est pas pour rien dans le charme élégiaque de ce dernier album. Tout en maîtrisant parfaitement la technique d’une mezzo lyrique (on se souvient de l'avoir découverte dans la Nuit américaine), elle sait s’adapter à cette musique, différente assurément. Moins de puissance mais une conviction transmise d'une voix magnifique qui porte l’orchestre. Elle interprète les mots d’un poète osloïte Hans Peter Blad, tirés de son corpus de poésies qu’il a lui-même traduits en anglais. Soutenue par un espace mental qui laisse parler la musique, son chant imprime une certaine unité à l’album, dont les pistes alimentées par la sourde angoisse que génère l’état du monde actuel, sont  quand même réchauffées par quelques airs plus fougueux soulignant ou contrebalançant des ballades langoureuses. On vogue ainsi dans cette ville, sans doute douce à vivre, dans une belle dérive, sans bagage.

La musique, zébrée d'éclats d'un rock souvent tellurique, dans une tension constante, avec ruptures de rythme, explose de virtuosité, au service d'un jazz urbain, incarné ici par de jeunes musiciens et d’autres (un peu plus) aguerris. Il faudrait les citer tous tant ils sont capables d’enchaîner ces phrases bien en place avec vigueur et invention mélodique. L' écriture du guitariste ménage, dans un alerte entrelacs, respirations et assauts impatients, soignant les nuances dont chacun s’empare en soliste, le moment venu. Une vision découpée comme une architecture dont l’orchestre souligne les contours précisément, sans que cela ne soit froid ou trop contrasté. Juste baigné de cette lumière septentrionale pâle, sans brutalité excessive, inspirante visiblement.

Il y a un certain effet de sidération qui nous gagne, comme dans le prologue du film Oslo, 31 août de Joachim Trier, sur une série de vues de la capitale, étrangement déserte, à l'image des photos d’Olivier Benoît qui a sillonné longtemps la ville. Tentation sensuelle et distance irrévocable à la fois.

Alors, ne manquez pas le dernier volet de cet Europa, peut-être le plus beau...

Sophie Chambon

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21 avril 2017 5 21 /04 /avril /2017 17:43

Barre Phillips «No Man's Zone»

 

Barre Phillips (contrebasse, composition), Émilie Lesbros (voix)

 

Puget-Ville, 2011

cinénato ZOG 5 / l'autre distribution

 

Comme il l'a fait tout au long de sa vie musicale, Barre Phillips continue de jouer sur tous les fronts, de s'aventurer partout (souvent là-même où l'on ne l'attendrait pas), à la recherche de cet équilibre presque instable où la création se terre. Le premier des deux CD publiés simultanément par nato sous ses labels appendiculaires (cinénato et wan+wan) voit le contrebassiste renouer avec la musique de film, qu'il avait pratiquée déjà, notamment avec le cinéaste Robert Kramer. Le film de Toshi Fujiwara, No Man's Zone, a été tourné par le cinéaste japonais dans la zone d'exclusion de 20 km autour de Fukushima en 2011, juste après la catastrophe nucléaire. En contrepoint aux paysages et aux paroles des habitants du lieu, Barre Phillips a composé une musique qu'il interprète dans la version réduite de son collectif EMIR : 'EMIR A2', en duo avec la chanteuse Émilie Lesbros. Une sombre beauté mélancolique fait écho à la sobre et violente réalité du film. Totale réussite, d'autant que cette musique s'écoute aussi pour elle-même, ce que l'on constate enfin avec son édition phonographique.

 

Un aperçu du film sur Youtube

https://www.youtube.com/watch?v=bKgD-IauR0w

Un aperçu de la musique seule sur le site de nato

http://www.natomusic.fr/catalogue/musique-jazz/cd/cinenato-disque.php?id=306

 

 

Barre Phillips & EMIR «La vida es sueño»

Patrice Soletti (guitare), Charles Fichaux (percussion), Laurent Charles (saxophones baryton & ténor), François Rossi (percussion), Émilie Lesbros (voix), Lionel Garcin (saxophones alto & soprano), Emmanuel Cremer (violoncelle), Anna Pietsch (voix, flûtes), Barre Phillips (contrebasse, direction artistique, conception, écriture). Musique signée collectivement par EMIR.

Vandœuvre-lès-Nancy, 19 mai 2015

nato wan+wan One23 1 145 / l'autre distribution

 

Pour l'autre CD, publié simultanément le 31 mars, Barre Phillips fait le pari d'un opéra métaphysique inspiré par la pièce de Pedro Calderón de la Barca, La vie est un songe, écrite au début du dix-septième siècle. Le livret du CD reproduit des extraits d'une traduction de la fin du XIXème siècle, mais l'opéra improvisé se propose, sur un canevas musico-théâtral, de restituer la dramaturgie sous forme d'une improvisation dirigée, où chaque musicien incarne un personnage. Créé en octobre 2014 au festival 'Sonorités' de Montpellier, avec des extraits sur France Musique dans l'émission 'À l'improviste' d'Anne Montaron, l'ouvrage fut repris en mai 2015 au festival de Vandœuvre-lès-Nancy, où il a été capté pour le disque. Pour ceux, nombreux je présume (et dont je fais partie : je n'avais pas entendu parler de Calderón depuis plus de trente ans) qui n'auraient pas présents à l'esprit les multiples rebondissements de la pièce, il est conseillé de se documenter afin de mieux cerner les mouvements de l'intrigue. Le résultat musical est étonnant : on chemine en terrain atonal, avec de fortes intensités expressives, des libertés instrumentales et vocales bienvenues, et la sensation d'être porté par une flot irrépressible. Assurément, le disque mérite que l'on s'y plonge vraiment, que l'on s'y abandonne même.

Xavier Prévost

 

Un aperçu de la musique sur le site de nato

http://www.natomusic.fr/catalogue/musique-jazz/cd/wanwan-disque.php?id=305

 

Barre Phillips jouera le 4 mai à midi à l'Europajazz Festival du Mans, en duo avec Renaud Garcia-Fons 

http://europajazz.fr/2016/05/04/barre-phillips-renaud-garcia-fons-jeudi-04-mai-12h15-collegiale-st-pierre-la-cour-le-mans/

et le 9 mai à Montreuil aux Instants Chavirés, entrio avec Jacques Demierre et Urs Leimgruber

http://www.instantschavires.com/barre-phillips-jacques-demierre-urs-leimgrubertoshimaru-nakamura-martin-taxt/

 

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