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16 novembre 2016 3 16 /11 /novembre /2016 13:04

Mathilde Febrer (violon), Elisabeth Keledjian (batterie), Max Robin (guitare, composition)

invités :

Antonin-Tri Hoang (clarinettes, saxophones alto), Blaise Chevallier (contrebasse)

Montreuil, 2014

Label Ouest 304 040.2 / L'Autre distribution

 

J'apprécie beaucoup Max Robin. Pas seulement parce qu'il partage avec moi le goût d'un écrivain un peu obscur de la seconde moitié du XXème siècle. Ni parce qu'il m'a fait découvrir, voici près de 20 ans, Angelo Debarre (ce qui n'est pas rien ! ). Mais parce qu'il est un musicien sans œillères, pratiquant le jazz manouche comme le jazz moderne, goûtant la sinuosité des grilles harmoniquement serrées comme la douce dérive du jazz modal. Et ce disque est un peu le manifeste de ce qu'il aime, et de ce qu'il est. Un peu chambriste, swinguant beaucoup, aimant la guitare qui chante à chaque note, et les partenaires qui mettent de la mélodie dans l'improvisation. Ici pas de prouesses, mais le sentiment de l'artisanat d'art qui peaufine sans esbroufe, qui joue le lyrisme sans l'emphase. L'album est dédié au regretté Frédéric Sylvestre, orfèvre lui aussi en mélodies qui savent chanter. Compositions du guitariste, sauf Max et les ferrailleurs, clin d'œil au film de Claude Sautet et à ce thème de Philippe Sarde. Les Ferrailleuses : une très bonne violoniste (qui caresse le son plutôt qu'elle ne ferraille....) et un batteriste (j'ai un peu de mal avec batteuse) qui place juste, à l'endroit du rebond, la pulsation porteuse. Et pour invités, le très musicien Antonin-Tri Hoang, qui met de l'âme à toutes les musiques qu'il effleure, ainsi que Blaise Chevallier, déjà vieux routier de la contrebasse qui choisit toujours très bien les groupes auxquels il collabore. Au total une musique qui traverse les cloisons stylistique au nom de l'universel désir de chanter, de swinguer, et d'improviser sur de belles compositions originales. On aime !

Xavier Prévost

 

Le groupe jouera le jeudi 17 novembre 2016 à Paris au Sunset

 

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15 novembre 2016 2 15 /11 /novembre /2016 10:13

Kurt Elling (voix, percussions), John McLean (guitares), Stuart Mindeman (claviers), Clark Sommers (contrebasse), Jill Kaeding (violoncelle), Jim Gailloreto (saxophone soprano), Tito Carillo (trompette), Kendrick Scott (batterie), Kalyan Pathak (percussions), Luiza Elling (voix)

Chicago, date non précisée

Okeh Masterworks 88985346772/ Sony

En sacrifiant au rite du disque de Noël (sous-titré « Kurt Elling Sings Christmas »), le baryton de Chicago fait bien davantage que d'offrir un objet de saison négociable sur le marché du disque. Il propose un disque de jazz, avec son groupe régulier, augmenté de quelques contributions complémentaires, dont celle de sa toute jeune fille Luiza pour l'ultime plage. Et il n'a pas sacrifié à tous les choix obligés des scies de saison (White Chritsmas, Jingle Bells.....). On avait beaucoup aimé sa participation au disque « Upward Spiral » de Branford Marsalis sous le même label. Et là on continue d'adhérer à ce vrai talent de jazzman (voir la plage 8, Little Drummer Boy, formidable trio voix-basse-batterie). Kurt Elling se fend aussi d'un texte original sur l'une des pièces pour piano d'Eward Grieg. Beau disque de jazz, vraiment, où l'amateur chenu aurait aimé voir figurer Blue Christmas, de et par Bob Dorough, parodie acide du chant de Noël gravée en 1962 avec Miles Davis, Wayne Shorter, et arrangement de Gil Evans (sessions « Quiet Nights »). Bref c'est Noël pour tous les jazzfans, sans distinction de culture, de religion ou d'irréligion !

Xavier Prévost

.

Kurt Elling est en tournée européenne : le 15 novembre à Paris au New Morning, le 17 à Fontainebleau (festival Jazz au Théâtre), le 18 à Bordeaux (Rocher de Palmer)

 

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1 novembre 2016 2 01 /11 /novembre /2016 18:15

Joshua Redman-Brad Mehldau. Nearness (Nonesuch-Warner Bros)

 

Les DNJ boudent un peu : les flops du mois d'octobre

Le talent des duettistes n’est pas en jeu mais leur rencontre reste convenue et manque de ce feu sacré qui les habite généralement sur scène séparément. Ce concert de juillet 2011 publié aujourd’hui aurait pu rester dans les tiroirs.
Jean-Louis Lemarchand

 

 

DONNY McCASLIN  «Beyond Now» 

Motéma / Membran

 

Les DNJ boudent un peu : les flops du mois d'octobre

J'aime beaucoup ce saxophoniste mais le disque, magnifiquement produit, étouffe la musique par sa production même. Hommage à David Bowie, que le saxophonsite accompagnait dans son ultime disque, et super équipe : Jason Lindner, Tim Lefevre Mark Giuliana.... A contrario le dernier disque d'André Minvielle «1 Time» est mal produit, mais je l'adore, musicalement, textuellement, HUMAINEMENT !

Xavier Prevost

 

 

MACHA GHARIBIAN  :" Trans extended"

Jazz Village

 

 

Les DNJ boudent un peu : les flops du mois d'octobre

Pour être tout à fait honnête ce n'est pas un vrai flop car il y a des moments vraiment réussis dans cet album. C'est juste une réaction très personnelle par rapport aux concerts de louanges que reçoit la pianiste et qui me semblent un peu exagérés par rapport à cet album que je trouve pour le coup, extrêmement "produit".
 Jean-Marc Gelin

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1 novembre 2016 2 01 /11 /novembre /2016 17:55

FRANÇOIS RILHAC  «It's Only A Papermoon» 

Black & Blue / Socadisc

 

 

Les DNJ s'éclatent : les tops du mois octobre !

Black & Blue / Socadisc
Inédit (enregistré en1985) posthume (il est mort moins de 10 ans après) d'un pianiste incroyable, qui jouait le stride comme personne, et qui pouvait aussi illustrer Tatum de la manière la plus crédible, et vivante, avec un swing intense et une belle muscalité. Une pépite, a traiter comme telle : trésor pour amateurs. Xavier Prevost

 

Abbey Lincoln. Love Having You Around . Live at the Keystone Corner, vol 2. (High Note Records-Socadisc)

 

 

Les DNJ s'éclatent : les tops du mois octobre !

A son zénith, Abbey Lincoln, propose en 1980 dans un club californien  sa version d’Africa de Coltrane –l’unique disponible en disque-et un titre-clé de l’album engagé We Insist : Freedom Now ! signé Max Roach et Oscar Brown, Driva Man. En souvenir d’une chanteuse (1930-2010) authentique, intransigeante et poignante.
Jean-Louis Lemarchand

 

 

PIERRE DURAND  : « Chapter 2, Libertad »
Les disques de Lily 2016

 

Les DNJ s'éclatent : les tops du mois octobre !

Véritable coup de coeur pour celui qui s’impose comme l’un des jazzman les plus intéressant de cette année 2016 et qui multiplie les projets les plus divers. En l’occurrence plongée fascinante dans sa propre histoire du jazz dont la lecture est quasi chamanique. Et e plus il est magnifiquement accompagné. Un grand disque !
Jean-Marc Gelin

 

 

 

DANIEL ERDMANN'S VELVET REVOLUTION  «A Short Moment of Zero G»  BMC / UVM Distribution

 

Les DNJ s'éclatent : les tops du mois octobre !

Une instrumentation inusités (sax-violon-vibraphone), un jazz de chambre sans complaisance, d'une belle inventivité, un formidable sens de l'équilibre entre les voix, une interaction tendue, mais sans violence. De la très belle «musique de musicien, entièrement faite à la main», comme disait l'ami Jacques Mahieux.

Xavier Prevost

 

 

Awake. As we fall. (Jazz & People-Harmonia Mundi).

 

Les DNJ s'éclatent : les tops du mois octobre !

Justifiant son nom, ce quintet constitue une des belles surprises de l’année. Les deux leaders-Romain Cuoq (ténor) et Anthony Jambon (guitare) se partagent les compositions d’un album bien enlevé auquel, invité, Emile Parisien apporte sa pertinence.

Jean-Louis Lemarchand

 

 

Donny Mc Caslin : «  Beyon now »
Motema 2016

 

Les DNJ s'éclatent : les tops du mois octobre !

Grande claque à l’écoute de ce nouvel album inspiré par la collaboration du saxophoniste avec feu David Bowie sur l’ultime album de ce dernier. Un lyrisme absolument ébouriffant sur des nappes électriques pop-post psyché. Fascinant, brutal et puissant. Un album à très très haute intensité
jean-Marc Gelin

 

SCHWAB SORO : "Volons !"
Label Neuklang/ Bauer Studios
Sortie 21 Octobre 2016
www.schwabsoro.com

Les DNJ s'éclatent : les tops du mois octobre !

Avec Volons ! deuxième album de ce formidable duo découvert avec leur premier Cd Schwab Soro en 2014, le plaisir est intact et on se régale d’un bout à l’autre de ces compositions délicates du contrebassiste Raphael Schwab alors que son complice de Ping Machine, le saxophoniste alto Julien Soro, toujours aussi vif et imprévisible, nous entraîne de « Mambo » en « Jolie Valse Joyeuse ». Une dynamique commune au service d’un jazz « vif » et sensible qui nous prend souvent à revers. Lumineux en ce début d’automne !

Sophie Chambon

 

 

Jazz Guitar
Label Cristal Records/Harmonia mundi

 

Les DNJ s'éclatent : les tops du mois octobre !

Que vous soyez amoureux fou de l‘instrument ou curieux de ses développements dans le jazz, ce nouvel opus est pour vous ! 2 albums : le premier CD constitué d’une sélection de standards du grand Claude Carrière, le deuxième, florilège du catalogue de la maison de disques. Bien vu pour (re)découvrir les géniaux guitaristes jazz ( il n’y a pas que Django, Charlie Christian et Wes Montgomery) comme Herb Ellis, Barney Kessel, Kenny Burrell, Sacha Distel (eh oui !). Sur le deuxième album, la fine fleur de la guitare jazz de Gérard Marais à Pierre Perchaud, Pierre Durand, David Chevallier…Incontournable !
  Sophie Chambon

 

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31 octobre 2016 1 31 /10 /octobre /2016 08:15
DONNY MC CASLIN : «  Beyond now »

DONNY MC CASLIN : «  Beyond now »
Motema 2016
Donny Mc Caslin (ts), Tim Lefebvre (b), Mark Giuliana (dms), Jason Linder (kybds) , Nate Wood (g)

 

Autant vous le dire, vous allez vous en prendre une et une sévère !
Ceux qui pensent que Donny Mc Caslin est le jeune saxophoniste bien gentil, petite mèche sur le côté, celui qui tient sagementnle pupitre dans l’orchestre de Maria Schneider, celui que l’on présenterait à sa belle-mère, et bien ceux-là vont en prendre pour leur grade. Et une sévère.
Car Mc Caslin est en fait un vrai tueur. Ce dont les auditeurs avisés s’étaient déjà un peu rendu compte dans les précédents albums.Donny Mc Caslin est pour moi un killer comme on n’en a pas vu depuis le temps où les gars sortaient leurs armes sur les scènes de kansas City.

Marqué par sa collaboration avec David Bowie sur l’ultime album très jazz de ce dernier ( « Black stars » auquel participaient aussi les autres musiciens ici présents), Donny Mc Caslin s’est ainsi transformé en une sorte de Mister Hyde émergeant de substances électriques aux nappes sonores brumeuses et pyschédéliques ( Coelacanth). Les références à David Bowie sont bien sûr très présentes comme sur Small Plot of lands très marqué par l’influence de la star anglaise et repris de l’album « Outside » sorti en 1995.
 
Sur ce tapis très pop, Donny MC Caslin sort sa lame affutée comme un rasoir. Tranchante et agile.
« Donny Mc the knife »
Rarement on a entendu un saxophoniste donner autant de puissance et de lyrisme lyrique à son discours. Il faut dire que Donny Mc Caslin a un sens incroyable de la mise en scène ( certains disent même que l’album est sur-produit) et que son phrasé acrobatique apporte à l’album une dimension «  hors-sol » comme on peut l’entendre sur cette ouverture absolument magistrale sur Shake loose qui vous laisse sur le cul et tout ébouriffés.
A la fois lunaire et brutal. A la fois pop et jazz. A la fois sensuel, intellectuel et tripal, à la fois flottant et inquiétant, le jazz de Donny Mc Caslin porte très haut le renouveau du jazz dans une production digne des grands héros du genre.
De bons gros sons de basses matelassent l’album, portés par un Tim Lefebvre en lévitation ( Tedeski trucks band). Les tapis harmoniques de Jason Linder vous enveloppent dans une sorte d’entre deux plus ou moins psyché alors que la guitare de Nate Wood fini par vos assener quelques coups de boutoirs saisissants, comme des attaques en règle.
Produit par David Binney, l’album vous embarque de morceau en morceau dans un univers qui lui est propre, à la fois onirique et inquiétant, dans une mise en tension palpable.

Incandescent !


Jean-Marc Gelin

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19 octobre 2016 3 19 /10 /octobre /2016 22:55

Les Disques de Lily 2016
Pierre Durand (g), Hugues Mayot (ts), Guido Zorn (cb), Joe Quitke (dms)

Distr. par Absilone

http://www.lesdisquesdelily.fr


Nous nous étions enthousiasmés en 2012 pour le 1er chapitre de Pierre Durand qu’il ouvrait, en solo chez le tout jeune label de Jérôme Gransac (http://www.lesdnj.com/article-pierre-durand-chapter-one-nola-improvisations-111479928.html). Il s’agissait alors d’un petit chef d’oeuvre iconoclaste.
4 ans après ce coup de maître, le guitariste revient pour un coup de génie dans le format plus classique du quartet. Avec toujours le même élan et toujours la même difficulté pour le chroniqueur d’en parler tant il sort des sentiers battus.
Ici Pierre Durand se lance dans une sorte d’exploration très personnelle du jazz et de ses racines. Avec une sorte de vision vernaculaire et un soupçon de chamanisme il y a, dans son approche une volonté de jeter des ponts entre un jazz ancré dans la terre et ses dérivés plus modernes, plus occidentaux. Cet album, c’est le blues et c’est l’esprit.
Avec une écriture magnifique et un sens consommé des arrangements, on navigue alors entre chiens et loups, sur une musique qui puise au coeur des territoires indiens, qui plonge dans une Nouvelle Orléans de carnaval animiste, qui traverse le rock Hendrixien autant que les rivages d’un blues très gras. Et pour l’occasion le guitariste s’entoure magnifiquement.
A l’expression virile et parfois rageuse d’Hugues Mayot répond le lyrisme et le sens mélodique de Pierre Durand qui emprunte toujours les routes les moins évidentes , les plus sinueuses et les plus belles aussi. A l'entednre on pense à John Scofield à Bill Frisell et même à Ralph Towner.

Quand à la rythmique, elle ancre le groove de bien fine manière entre procession de carnaval et riffs traînants.

Au final cet album possède un charme magique et envoutant qui séduit autant qu’il déroute. Qui intrigue autant qu’il emporte. Et le maître de ce sortilège, Pierre Durand est définitivement un griot du jazz.
Jean-Marc Gelin

 

Pierre Durand présentera Libertad à Paris au Sunside le 30 novembre

 

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6 octobre 2016 4 06 /10 /octobre /2016 20:05
Itamar Borochov : " Boomerang"

Itamar Borochov : " Boomerang"
Laborie Jazz 2016
Itamar Borochov (tp), Michael Kinf-g (p), Avri Borochov (cb, oud), Jay Sawyer (dms)


Voici donc venue la toute nouvelle découverte de Jean-Michel Leygonie qui poursuit son travail de chercheur d’or. Une pépite donc qui nous arrive tout droit telle une comète venue d'une planète où le jazz règne en maître. Une pépite qui pour son premier album le place sur des orbites où gravitent aujourd'hui des trompettiste de la trempe d'Ambrose Akinmusire, d'Avishai Cohen ou de Jeremy Pelt. Enr bref , un talent immense.
Et le pire c’est que c’est presque par hasard que le Directeur du label a mis la main sur ce trompettiste qui un jour à Jazzahead lui remit un CD , à tout hasard. Et le hasard fit bien les choses puisque de Brême à Limoges, Jean-Michel Leygonie se passa en boucle cet album onze heures durant, peinant à conduire tant l’émotion le submergeait.

Il faut dire qu’Itamar Borochov n’affiche pas seulement la beauté et l'élégance dans sa façon d'être mais aussi et surtout dans sa manière de jouer. A t-on entendu récemment un trompettiste de cette envergure qui apporte dans son jeu autant de force et d’expressivité ?

Soulful !


Ses phrases déchirent le ciel comme des moments d'embrasement et des zébrures divines. Lorsqu'il joue, le jeune trompettiste israélien (qui vit à New-York ) y met une âme qui vous emporte et peut soit vous renverser cul par terre ou bien vous bouleverser à en pleurer.
Pour l'occasion Itamar Borochov est magnifiquement accompagné par une rythmique qui semble comprendre ce qui se joue là : Une page essentielle entre hard bop et tradition venue d'orient. En fusion. Et à ce jeu-là Michael King au piano sert son sujet avec brio

Itamar Borochov brille de mille feux. De ce genre de feux sacrés qui relèvent d’un séculaire secret transporté par Louis, Miles, Clifford et Freddy…. jusqu'à lui.
Exceptionnel !
Jean-Marc Gelin

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2 octobre 2016 7 02 /10 /octobre /2016 22:13
LAURENT COURTHALIAC + 7 : «  All my life, a tribute to Woody Allen »

LAURENT COURTHALIAC + 7 : « All my life, a tribute to Woody Allen »
Laurent Courthaliac (p, arrgts), Bastien Ballaz (tb), Dimitry Baevsky (as), David Sauzay (ts), Xavier Richardeau (bs), Clovis Nicolas (cb), Pete Van Nostrand (dms)
Jazz & People 2016


Voilà un petit bonbon à mettre dans votre assiette. Déjà, rien qu’avec l’appel du pied ( l’hommage à Woody Allen) vous savez que vous allez traîner vos oreilles du côté de Broadway et de ses compositeurs mythiques en flânant en passage dans les rues de Manhattan par un soir de line printanière.
Pour cette occasion le pianiste Laurent Courthaliac a réuni une superbe formation qui, bien qu’il ne s’agisse que d’un octet sonne néanmoins comme un vrai big band et semble se faire un plaisir immense à jouer sur des arrangements classieux un musique à faire gémir de plaisir les amateurs de jazz qui reconnaîtrons bien sûr tout ces standards joués dans une pure veine mainstream ( But not for me, Embaceable you, Strike up the band , Just you just me etc….).
C’est si soyeux et si caressant qu’on imagine ce seven stars dans des smoking, noeud pap’ autour du cou façon grand orchestre. Embraceable you a des airs de Count Basie alors que Just you just me sonne comme chez Stan Kenton.
Dans cet hommage à Woddy Allen on reconnaît certains thèmes qui émaillent les films du réalisateur ( « Ev’ryone says I love you ») et d’autres qui bien sûr manquent à l’appel comme ce merveilleux I’m thru with love que personnellement j’aurai aimé retrouver ici (<iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/mSCKujA-D84" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>).

C’est du pur plaisir de bout en bout. C’est un truc à le passer en boucle toute la journée parce que ça joue terrible, parce que c’est classe et parce que c’est léger, parce qu’il porte avec lui toutes les bandes sons de cet univers de Woody Allen qui, au travers des rues de New-York, en passant devant les théâtres de Broadway ou sur les rives de Manhattan donne à ce jazz- là son caractère intemporel.
Yeah man !
Jean-Marc Gelin

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28 septembre 2016 3 28 /09 /septembre /2016 18:54
SHIRLEY HORN « Live at the 4 Queens »

Shirley Horn (voix & piano)

Charles Ables (guitare basse)

Steve Williams (batterie)

Las Vegas, 2 mai 1988

Resonance Records / Socadisc

Miles Davis l'admirait, depuis les années 60 (et Miles était plutôt économe de ses admirations....). Il lui accorda même le privilège de sa présence (rarissime) comme sideman sur le disque « You Won't Forget Me » (Verve, 1990). Quoi d'étonnant : il y a chez elle cette retenue, ce placement rythmique funambule, que l'on trouve aussi chez le trompettiste. Et cela dans le chant comme dans l'accompagnement qu'elle se donne au piano. A la fin de sa vie, quand immobilisée sur un fauteuil roulant elle cédait le clavier à un (bon) pianiste, cela sautait aux oreilles, surtout quand au rappel elle quittait son fauteuil pour se faire porter sur la banquette du piano : elle s'accompagnait comme personne !

Avec cet inédit, capté au Four Queens Hotel de Las Vegas, elle nous revient en majesté rétrospective. L'année précédente elle a gravé deux disques, dont un en public (« I Thought About You ») ; et quelques mois plus tard elle enregistrera « Close Enough For Love ». Et comme toujours le répertoire se renouvelle. Après un premier instrumental (Hi-Fly, de Randy Weston), un peu altéré par une prise de son médiocre, voici You'd Be So Nice toCome Home To, swing en douceur et nuances de la voix, voix qui souffre encore un peu de la restitution sonore, laquelle heureusement va s'améliorer au fil des plages. L'interprétation est d'une grande liberté, accentuée encore par la pertinence de l'accompagnement. Régal assuré tout au long de l'album. Encore un instrumental sur Isn't It Romantic, qu'elle avait déjà enregistré en 1987, un Lover Man qui donne le frisson, tout comme Just For a Thrill (qu'elle reprendra en 1993 dans son hommage à Ray Charles). Et elle conclut au piano sur un blues d'Oscar Peterson. La publication de ce concert est assurément une bonne nouvelle pour ceux qui aiment Shirley Horn, et pour ceux qui devraient se hâter de la découvrir pour l'aimer. En plus, le livret recèle une foule de témoignages de ses producteurs, partenaires et collègues, dont Sheila Jordan.

Xavier Prévost

Des infos sur Vimeo

https://vimeo.com/183150689

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25 septembre 2016 7 25 /09 /septembre /2016 10:04
L’OEUF : «  Petits plats pour grand ensemble »

L’OEUF : « Petits plats pour grand ensemble »
http://www.inouiedistribution.org
http://www.loeufbigband.fr/accueil_OEUF.html

Forcément lorsque l’on vient de la cité des gaules et que l’on a grandit en plein coeur de Lyon, l’art culinaire ça vous est comme qui dirait, une seconde nature. Et quand on fait du jazz…. aussi.

Mettre les petits plats dans les grands (ensembles), voilà bien le menu que propose ce superbe big band Lyonnais pour un nouvel album au menu plus qu’alléchant. Jugez-en par la carte : Mise en embouchure, velouténor au bugle forestier, salade de croches, cuisses de coulisses, trois pâtes et un canard, filet de sol et baryton mayonnaise et pour finir, douceur du jour.
Et surtout au menu plus que complet. Car mes amis, si vous vous asseyez à leur table vous pourrez tout gouter à satiété : du swing, du groove, du funk, de la musique avec tout plein de tiroirs à ouvrir. Les cuivres et l’électrique fondent en bouche. Des saveurs oubliées vous reviennent avec l’apparition d’un banjo et la musique festoie sur un gros funk un peu crade. Dans leur cuisine tout le monde joue ensemble, circule, les uns passant devant les autres dans des contre-chants superbes alors qu’à certain fourneaux (pupitres) ils travaillent à l’unisson avec l’attention au liant que l’on apporte aux meilleurs sauces. Le plus toqué c’est Pierre Baldy-Moulinier véritable orfèvre en surprises qui éclatent non pas en bouche mais derrière vos ouïes. Une musique qui évite les pièges d’une fade linéarité pour offrir des goûts et des arrière-goûts et tout plein de surprise cachées dans cette cuisine légère et souple qui parfois vous bouscule même un peu. Avec un zeste de Mingus et un pincée de Thad Jones en voilà un qui sait relever ses plats.
Et voilà un big band où les cuivres laissent entendre le piano et la guitare dans un fourmillement constant et toujours surprenant. Et je peux vous dire que si vous entrez dans leur restaurant vous ne pourrez pas y être mieux servis. 18 musiciens de grande classe (mais pas du tout pompeux ni pompants) et quelques solistes de haute volée y font monter les sauces.
Asseyez vous à leur table, fermez les yeux et dégustez et surtout ne vous inquiétez de rien, ils s’occupent de tout ! Pour le plus grand plaisir de vos sens éveillés.
Jean-Marc Gelin

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